La Lignée des Vauganne
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La Lignée des Vauganne
Bienvenue
Bonjour ou bonsoir à tous, ici se trouve mon récit de la famille Vauganne qui n'est autre qu'un simple legacy. Cependant, j'espère mon récit proche de la réalité, avec les idées folles et farfelus que nous offre le jeu. Après tout, pourquoi pas des extraterrestres ? On nous a jamais prouvé que l'existence de Fée, vampire, loup-garou ou ami imaginaire n'étaient que légendes ?!
Bref, ici vous trouverez le sommaire des différentes générations qui peupleront différents quartiers. Sachant qu'à l'heure d'aujourd'hui (31/01/14) je suis à la quatrième génération, la cinquième arrivant à grand pas. Mais je ne vais pas vous submerger d'épisode et posterais un à deux épisodes par jour. Mais l'heure n'est plus à la parlotte ! Ce premier post servira également d'annonceur, comme lorsqu'un sondage est en route ou s'il y a un problème quelconque. Mais j'arrête de vous ennuyer avec mon blabla et vous souhaite bonne lecture ou Re-lecture
Sommaire de la Génération 1
~Terminée~
- Spoiler:
- Episode 1 : A nos retrouvailles
Episode 2 : A son quotidien
Episode 3 : Eté et émois
Episode 4 : A tes amours
Episode 5 :La vie continue
Episode 6 : Petits, petits, petits
Episode 7 : Au son des cloches
Episode 8 : Soleil et Dépression
Episode 9 : Oeillade
Episode 10 : Et si j'étais...
Episode 11 : Aimée ou être aimer
Episode 12 : Aux jours heureux
Episode 13 : Au temps passé
Episode 14 : Aux bons souvenirs
Episode 15 : Toi, toi mon tout
Episode 16 : Jours passants
Episode 17 : Dis-moi que tu m'aimes
Episode 18 : Flocons, flocons
Episode 19 : Petite famille tranquille
Episode 20 : Mésaventures
Episode 21 : Dans la peau d'une jeune fille
Episode 22 : A qui le tour ?
Episode 23 : A l'approche de la majorité
Episode 24 : Ceci n'est que le commencement
Sommaire de la Génération 2
~Terminée~
- Spoiler:
- Episode 1 : A nos liens
Episode 2 : Ton avenir t'appartient
Episode 3 : Amour, gloire et consentement
Episode 4 : Et si nous restions ensemble ?
Episode 5 : La famille s'agrandit !
Episode 6 : Un mariage avancé
Episode 7 : Maman, c'est un rôle à temps plein
Episode 8 : Aux beaux jours
Episode 9 : Amour et Disparition
Episode 10 : Ne dis jamais adieu...
Episode 11 : Plus on est de fous...
Episode 12 : Petite vie de famille
Episode 13 : Et si Poussin n'était plus Poussin ?
Episode 14 : Au secours !! Ma mère devient folle !
Episode 15 : Quand Calixte choisit
Episode 16 : La naissance tant attendu
Episode 17 : Neige et Neige !
Episode 18 : On a tous besoin d'amour
Episode 19 : Victoire sur la Mort
Episode 20 : Soucis d'une mère
Episode 21 : Du bonheur dans les chaumières
Episode 22 : Les flots paisibles
Episode 23 : Parc et Loisir, en famille !
Episode 24 : Aah cette famille que j'adore...
Episode 25 : Amour et avenir
Episode 26 : Et l'oiseau déploie ses ailes
Episode 27 : L'hiver et ses joies
Episode 28 : Replie tes ailes et couvre la de ton amour
Episode 29 : Ce soir je serais la plus belle
Episode 30 : De cendre à poussière
Episode 31 : L'été et ses amours
Episode 32 : Dernière prise avant la grande entrée
Sommaire de la Génération 3
~Terminée~- Spoiler:
- Episode 1 : L'hiver et ses raisons
Episode 2 : Rêve et Espoir
Episode 3 : La Dame en robe noire
Episode 4 : La vie reprend son cour
Episode 5 : Les ailes de mon père
Episode 6 : Aux amours partagés
Episode 7 : A ceux qui restent
Episode 8 : De cloches et de cigognes
Episode 9 : Très cher Père...
Episode 10 : Fille ou Garçon ?
Episode 11 : Piscine et Famille
Episode 12 : Petit flot de vie
Episode 13 : Ce que l'amour pousse à faire
Episode 14 : Ce que l'amour apporte
Episode 15 : Deux petites têtes blondes
Episode 16 : A ce jour de joie
Episode 17 : Ce nouveau chez-nous
Episode 18 : Bonne nouvelle
Episode 19 : Aux retrouvailles !
Episode 20 : Journée de l'horreur
Episode 21 : Aah, l'adolescence !
Episode 22 : Vive la descendance
Episode 23 : Parc et Famille
Episode 24 : Baiser volé, baiser châtié
Episode 25 : Une couverture ca se partage !
Episode 26 : Ce que la famille apporte
Sommaire de la Génération 4
~Terminé~- Spoiler:
- Episode 1 : A fleur de peau
Episode 2 : L'hiver et son réconfort
Episode 3 : Ce que le printemps apporte
Episode 4 : Entre père et fils
Episode 5 : La fête de l'amour
Episode 6 : Des rires aux larmes
Episode 7 : Ce mal qu'est l'amour
Episode 8 : Robe noire et désespoir
Episode 9 : Révélations passées
Episode 10 : Ce que cette famille apporte
Episode 11 : Ce qui bouleverse les coeurs
Episode 12 : Ce qu'offrent les ans
Episode 13 : Aux cadeaux !
Episode 14 : Voile Blanc et Robe noire
Episode 15 : Une journée en famille
Episode 16 : Ce jour comme un autre
Episode 17 : Du cocon au papillon
Episode 18 : La journée de l'amour
Episode 19 : Encore ?!
Episode 20 : Premiers pas
Episode 21 : A l'aube d'un nouvel âge
Episode 22 : Tant d'années...
Sommaire de la Génération 5
~Terminée~
- Spoiler:
- Episode 1 : La roue tourne
Episode 2 : Très cher ami
Episode 3: Dans la peau de Magnus
Episode 4 : Le secret d'Audaline
Episode 5 : Cœur charnel
Episode 6 : Eaux troubles
Episode 7 : Faux espoirs
Episode 8 : Une fête si particulière
Episode 9 : Cet avenir qui progresse
Episode 10 : Là, où tout s'enchaîne
Episode 11 : Promesses éternelles
Episode 12 : Double surprise
Episode 13 : Que l'on ouvre la cage aux oiseaux...
Episode 14 : Cotillons à gogo !
Episode 15 : Ces jours tranquilles
Episode 16 : Les enfants ca a du cœur...
Episode 17 : Le temps s'éclaire
Episode 18 : Adolescence et responsabilité
Episode 19 : Au diable les secrets !
Episode 20 : Quand les chats dorment...
Episode 21 : Cette mauvaise amie qu'est l'adolescence
Episode 22 : Le culot paye parfois
Episode 23 : Ce que la peine nous pousse à faire
Episode 24 : Ce semblant de paix
Sommaire de la Génération 6
~Terminée~
- Spoiler:
- Episode 1 : Cette vie qui avance
Episode 2 : Ces jours joyeux
Episode 3 : Et le célibat alors ?!
Episode 4 : Bienvenu et au revoir !
Episode 5 : Ces sentiments qui s'entremêlent
Episode 6 : Un soleil dans chaque cœur
Episode 7 : Impossible n'est pas Aveline
Episode 8 : Essence de vie
Episode 9 : Ce nouveau nid
Episode 10 : Cette solitude qui nous guette
Episode 11 : A deux, c'est bien aussi
Episode 12 : Petite Ambrine deviendra grande
Episode 13 : Appel mystère
Episode 14 : Souffleras-tu ?
Episode 15 : Une chose nommée Désir
Episode 16 : Toi, mon univers
Episode 17 : Funeste retour
Episode 18 : Mes oncles à moi
Episode 19 : Les affres du cœur
Episode 20 : L'avenir sans limite
Sommaire de la Génération 7
~Terminée~
- Spoiler:
Episode 1 : Ce nouvel environnement
Episode 2 : Une première danse
Episode 3 : Chevalier servant
Episode 4 : Capricieux cœur
Episode 5 : Cœur et Catastrophe
Episode 6 : Là où l'amour est roi
Episode 7 : Ce cadre si parfait
Episode 8 : Surprise ?!
Episode 9 : Une histoire sans fin
Episode 10 : Souffler comme un grand
Episode 11 : Ce train-train destructeur
Episode 12 : Liens Sacrés
Episode 13 : Sans dessus, dessous
Episode 14 : Douce enfance
Episode 15 : Pluie d'étoile
Episode 16 : Ce coeur trop lourd
Sommaire de la Génération 8
~En cours~
Episode 1 - Ces instants magiques
Un petit problème de mémoire ? N'ayez crainte ! Voici votre sauveur : L'Arbre Généalogique ! MAJ du 30/07/14
Dernière édition par Sleio le Dim 15 Fév - 14:48, édité 106 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 1 : A nos retrouvailles
- Spoiler:
Dans la douce quiétude de Riverview, Kahei savourait tranquillement un livre. Il aimait aller à la bibliothèque afin de parfaire ses connaissances en jardinage. Il savait que cette activité n’était guère à son image de beau garçon décontracté mais il s’en fichait, car ce petit métier lui prenait certes son temps mais lors des saisons creuses où les plantes plongeaient dans leur doux sommeil, il pouvait pleinement se plonger dans sa véritable passion : la Photographie.
Mais aujourd’hui ce n’était pas la réelle raison à sa venue en ville. Il avait un rendez-vous. Un rendez-vous très important. Aujourd’hui, il allait enfin la rencontrer. Elle… Celle qui occupe ses pensées depuis tant d’années. Elle qui égaye ses longues soirées par de longues conversations où rire était de mise. Oui, elle arrivait enfin à Riverview. Cependant, elle semblait en retard, cette fleur et Kahei prenait donc son mal en patience en s’instruisant.
"Mais où peut-elle être ?" s’inquiéta le jeune homme. Il soupira puis reprit sa lecture, tentant malgré tout de garder son calme. Oui, c’était un grand jour aujourd’hui.
Non loin de là, au théâtre municipal de Vissonot.
- Votre C.V. est plus que satisfaisant Mademoiselle Vauganne.
- Merci.
- Mais comprenez bien que je ne peux vous faire de faveur. Je tiens à garder une certaine équité parmi l’équipe, vous comprenez ?
- Bien sûr Monsieur.
- Bien, Mademoiselle, je vous dis donc à demain. Et Bienvenue dans notre équipe.
- Merci Monsieur. J’espère que je serais à la hauteur de vos attentes.
Une jeune femme sortit du bâtiment, avec un immense sourire aux lèvres. Elle avait réussi. Jamais elle n’aurait pu espérer meilleur entretien. Ce monsieur Lessen s’était montré courtois et à l’écoute. Bien qu’elle ait initialement postulé pour être guitariste d’un groupe et que, par la faute d’un retard, elle n’eut pu se présenter à l’audition. Toutefois, on lui avait laissé une autre chance, bien qu’elle doive faire ses preuves et commençait au bas de l’échelle. Elle s’en fichait car son rêve n’était plus qu’à deux pas.
Elle regarda sa montre et vit qu’elle avait accumulé plus de retard qu’elle ne l’aurait imaginé. Est-ce que son ami était toujours là à l’attendre ? Elle tenta de l’appeler mais ce dernier ne répondit pas à son appel. Elle regarda alors autour d’elle et tomba sur un charmant jeune homme qu’elle s’empressa d’aller saluer.
- Bonjour Monsieur.
- Bonjour.
- Excusez-moi de vous déranger…
- Voyons, vous ne me dérangez nullement. Que puis-je pour vous ?
- Et bien, voyez-vous… Elle se racla la gorge, gênée. Je suis attendu quelque part et je suis très en retard. Et comme vous vous en doutez, je ne suis pas d’ici. Vous serez t’il…
- Si je peux vous indiquez le chemin ? Coupa court l’homme, lui venant ainsi à l’aide. Elle opina. [i]Mais aucun souci, Mademoiselle. Ça serait un plaisir et un jeu d’enfant, si vous me donniez le nom de ce mystérieux lieu.
Elle se frappa le haut du crâne comprenant son étourderie. Puis lâcha un petit rire fluet qui fut vite accompagné d’un rire plus rauque du l’inconnu.
- Excusez-moi. Elle sortit un papier de sa poche. Alors… Je dois me rendre au Parc des Quatre Ponts.
- Oh ! Mais vous êtes en vaine ! C’est tout près. Regardez sur votre droite, c’est ce petit parc là, qui colle la plupart des bâtiments du centre-ville.
- Oh ! Merci beaucoup Monsieur !
- Appelez-moi Robert, s’il vous plaît… J’ai l’impression d’être un vieux croulant à vous entendre.
- Pardonnez-moi ! Ce n’était pas mon intention. Robert, je me présente, je suis Aimée Vauganne.
- Enchanté, Aimé.
Aimée lui fit un grand sourire et regarda à nouveau l’heure. Cet homme était bien charmant mais elle était attendue. Elle rangea son sourire et prit congé rapidement de Robert et traversa la route en trombe.
Le crépuscule arrivait et Aimée attendait toujours au Parc des Quatre Ponts. Elle espérait encore. Elle pouvait parfois se montrer tête brûlée, par moment elle était tout aussi capable de rester calme et patiente. Une patience à toute épreuve, même. Enfin en apparence, car, si on l’observe, on peut la voir regarder sans cesse son téléphone à l’affut du moindre sms de son ami.
Elle était encore sous le choc. Alors qu’elle sortait de l’hôpital, elle était seule dans son ancienne ville, Monte Vista. Plus de famille, plus d’amis. Elle avait tant bien que mal essayait de ressortir la tête hors de l’eau. Seule, elle n’y arriva pas. Elle était encore jeune et ses études en ont pâtis. On l’envoya alors en centre afin qu’elle puisse se reposer et reprendre sa vie en main. Elle n’y serait jamais arrivée sans l’aide de Kahei. Ce garçon de quelques années son aîné était bénévole dans son centre et prenait à cœur son travail. Bien qu’à le regarder, cela n’avait rien d’un travail, mais plutôt une passion. Il était souvent au centre avec son appareil photo et étrangement, Aimée était devenue son modèle préférait. Peu à peu, ils se sont rapprochés et ont sympathisé. Elle n’aurait jamais crû à une telle amitié. Sans faille, sans aucune dispute. Jamais Kahei ne s’était énervé contre elle, même quand elle lui lança une chaise en pleine figure, même quand elle l’insultait, même quand elle lui demanda de mourir. Jamais il ne l’avait abandonné.
Plongée dans ses pensées, elle ne vit pas arriver le jeune homme et réussi à la faire sursauter lorsqu’il lui cacha les yeux.
- Qui c’est ?
Agacée de prime abord, Aimée se dégagea rudement et tenta de lui donner un coup, mais son poing resta suspendu dans les airs lorsqu’elle reconnut Kahei.
- Enfin !
- Comment ça « Enfin » ?
- Et bien oui ! J’attends ici depuis une heure. Cela arracha un sourire au jeune homme.
Si elle savait combien de temps lui avait pu l’attendre. Une heure n’était rien comparé à des mois d’attente. Dès sa première rencontre avec Aimée, il était tombé amoureux d’elle. Elle qui était si sauvage, si exubérante, si naturelle, si pleine de rage, mais qui dissimulait sa tristesse et sa solitude par la véhémence. Dès qu’il apprit sa sortie du centre, il s’était empressé de l’inviter chez lui, argumentant comme il savait si bien le faire. A force de mots et de sourire, elle avait finalement accepté de venir faire sa vie à Riverview. Et cela ne lui retirait que rarement son sourire.
- Bon… Si Madame a fini de bouder, on peut s’embrasser ? Aimée soupira et se laissa filer un sourire. Ils se firent la bise, heureux de se retrouver malgré tout. Alors ton voyage ?
- Bof, c’était long et j’ai eu du retard à cause d’une cruche qui tapait son scandale parce qu’elle n’a pas eu sa boisson gratuite dans l’avion.
- Il y a des gens qui font encore ça ?
- Faut croire que tous les moyens sont bons pour grappiller des sous. Elle bailla. Bon on bouge ?
- Si tu veux, on peut aller à la galerie d’art. C’est juste derrière nous.
- Ils ont ça ici ?
- On a beau être en campagne, on a un peu de culture, dit-il tout en riant. Rire qu’Aimée rejoignit. Elle lui proposa un bras. Et bien, Sir, y allons-nous ?
- Mais avec joie, Ma Dame. Il passa son bras sous celui d’Aimée et ils se dirigèrent vers le bâtiment.
La visite de la galerie fut des plus rapides et cela entama la joie du duo. Fidèles à eux même, Aimée pestait dans son coin contre les œuvres minables qu’ils proposaient et Kahei tentait de relativiser et de tempérer son amie. Voyant que cela ne menait à rien, il l’invita au restaurant. Cela mit rapidement le sourire aux lèvres d’Aimée qui courut presque vers la sortie.
Attablés depuis une petite demi-heure sur la terrasse du restaurant le plus coté de la ville, les deux amis discutaient de tout et de rien, rattrapant les mois qui les avaient séparés. Kahei savourait même ce moment, menant la conversation et laissant peu de temps de réponse à Aimée.
- Ce n’est pas ça qui t’a offert quatre heures de retard quand même ?
- Non, après j’avais normalement une audition à passer, mais à cause d’elle je l’ai loupé mais on m’a offert une seconde chance. Dès demain je bosse au théâtre de la ville.
- Ah ! Mais c’est génial ! Je vois que tu te donnes enfin les moyens !
Aimée suspendit son geste, le regarda puis baissa le regard dans son assiette. Il venait de mettre les pieds dans le plat et à pied joint. Kahei soupira puis posa sa main sur celle de la jeune femme afin de capter son regard.
- Pardon… Je ne voulais pas te blesser.
- Oublie ! Fit-elle rapidement, tout en se dégageant de son emprise.
- … En tout cas, ça reste une superbe opportunité.
- Oui. Elle retrouva rapidement son sourire. J’ai toujours rêvé de percer dans la musique.
- Je suis heureux pour toi et saches que je te soutiendrais… Toujours.
- Merci… dit-elle doucement, un doux sourire aux lèvres.
- Bon et si nous terminions notre assiette ?
Le repas terminé, Kahei régla la note et Aimée s’occupa avec son téléphone. Elle consultait ses appels et tomba sur les nombreux coups de fils que son ami lui avait passé dans la journée et les sms encore plus nombreux. Elle regretta son élan de colère lors de leur retrouvaille. Elle aurait plutôt dû lui sauter dessus et lui dévorer les lèvres, comme dans ses rêves les plus charnels. A cette pensée, elle se permit de rougir, chose qui interloqua Kahei lorsqu’il revint près d’elle.
- Tu es rouge, Aimée… Ca va ? S’enquit-il en voulant lui toucher le front. Elle l’en empêcha en prétextant que tout allait bien. Bon, et si on y allait ? Ta journée à dû être longue.
- Et pas qu’un peu, dit-elle tout en se levant. Je meurs d’envie d’une bonne douche et d’un grand lit spacieux.
- Pour la douche ça peut se faire… Par contre, continua t’il gêné, je n’ai pas de lit double.
- Comment ?! Mais où est-ce que je vais dormir ? Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Non, oublie ! Elle préféra changer de sujet. Au fait, c’est quoi tous ces appels et sms ?
- Oh, et bien… C’est simple. Enfin, je crois… Tu vois… Comme je ne te voyais pas venir, je commençais à m’inquiéter et euh… ben j’ai tenté de t’appeler.
Elle ne put que sourire face à un Kahei confus et gêné. Elle le sera dans ses bras et lui murmura un simple "Pardon". Le jeune homme ne put sourire à son tour, une fois la surprise passé, puis lui rendit son étreinte. Elle était là, enfin.
- Bon et si tu me montrais ton palais ? Fit-elle avec un clin d’œil, une fois l’étreinte terminée.
Dernière édition par Sleio le Sam 1 Mar - 9:35, édité 2 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 2 : A son quotidien
- Spoiler:
Le soleil était déjà bien haut et la maison de Kahei s’éveillait doucement. Voilà déjà quelques jours qu’Aimée était arrivée à Riverview et malgré elle, elle s’y sentait bien et à son aise. Il faut dire que Kahei était à ses petits soins et la demoiselle ne s’en privait nullement.
Exceptionnellement, Aimée était la première levée, et avait déjà englouti son bol de céréales. Il n’était pourtant que 9h. Travaillant dans l’apres-midi, elle avait pris un certain rythme mêlant le nouveau et l’ancien –celui qu’elle avait acquis lors de son séjour. Si pour certains, 9h était tôt, pour elle, cela équivaut à une grasse matinée.
Elle rangea rapidement son petit déjeuner puis se dirigea vers la salle de bain afin de procéder à ses ablutions matinales. Aimée aimait être seule au levé, afin d’émerger tranquillement. Elle détestait devoir parler de bon matin. Elle ne comprenait guère ceux qui se devaient d’aligner dix mots à la minute dès le réveil. Un simple « Bonjour » était une épreuve pour elle. Etait-ce dû à son vécu ? Probablement.
La demoiselle sous la douche, Kahei sortit à son tour des Bras de Morphée et picora avec voracité sa tranche de pain à la confiture. Il reposa cette tranche dans son assiette, tandis qu’il mâchait sans grande conviction. Il n’était pas un fin gourmet mais devoir manger ce pain quotidiennement, à chaque petit-déjeuner, l’exaspérait d’avance. Il décida qu’il se mettrait à la cuisine. Et cela devrait faire également plaisir à la jeune fille. Il nettoya à son tour son assiette puis revêtit ses vêtements afin de sortir dans la cour.
Kahei avait une petite demeure. Demeure qu’il avait prise plaisir à construire lui-même, avec l’aide de quelques amis. En fait, chose qu’il n’avait dite à Aimée, Kahei est arrivé à Riverview depuis peu. Peu de temps avant la sortie de la demoiselle. S’il avait su qu’elle viendrait, il aurait pensé autrement sa maison, proposant ainsi une chambre d’ami. Mais non, lui ne possédait que deux pièces. Une modeste demeure, à l’image de son propriétaire.
Voici un rapide tour des lieux. En premier : la pièce principale regroupant cuisine-salon-salle à manger et entrée. Modestement décorée et équipée par ailleurs. Mais Kahei était une personne simple et il se contentait de peu.
Ensuite, la chambre. Elle reste sobre, juste deux lit simple (à gauche celui d’Aimée, à droite celui de Kahei).
Et pour finir la salle de bain.
Son intérieur n’avait rien d’extraordinaire. C’était sobre et élégant à la fois.
Pendant que Kahei embellissait son jardin – et lieu de travail par la même occasion- Aimée s’entraînait à la guitare afin de parfaire son expérience professionnelle. La demoiselle, bien que débutante, était assez douée et charmait les oreilles. Surtout celle de Kahei, étant son rare public. Mais elle ne perdait pas espoir et avait appris à garder la foi et de persévérer. Elle n’était plus la petite fille qu’elle était : celle qui croyait qu’un simple « Je veux » était suffisant pour réussir.
Quatorze heure arriva rapidement et Aimée dû filer au théâtre. Elle n’était encore qu’au bas de l’échelle mais elle sentait que la promotion était proche. Toute proche. Elle salua Kahei en partant puis grimpa dans la voiture d’un collègue avant de disparaitre.
Kahei continua son rituel quotidien. Après avoir travaillé sur son propre jardin, il se rendait au jardin public et s’occupait des plantes présentes. Il ne s’était jamais demandé si c’était « légal » mais il n’avait jamais vu d’employé de la ville s’en occupait. Il avait beau être honnête, mais si ces quelques fruits pouvaient l’aider à gagner plus, il n’allait pas s’en priver. Et puis, les gens présents n’ont jamais rien dit à propos de cela.
- Alors mon petit Kahei, comment se portent les fruits aujourd’hui ? demanda le vieil homme.
- Bien, Monsieur Mac Blum, bien. Regardez-moi ce poivron, il a une belle couleur, n’est-ce pas ?
Il travailla encore quelque temps tout en faisant la conversation à ce vieil homme du quartier. Un habitué du parc. Kahei l’appréciait car il était toujours de bon conseil en jardinage.
La nuit arriva vite et notre duo se retrouva dans la demeure Fujimika. Pendant que Kahei préparait le repas, Aimée jouait, pour le plus grand plaisir de ce dernier. Il ne parlait pas. Seule la présence de l’autre suffisait à combler leur cœur. La sérénité, tout simplement.
- Alors ta journée ?
- Tranquille. Le directeur m’a félicité pour mon, je cite, « excellent travail. Mademoiselle Vauganne, je ne vous savais pas si sociable ». Parce que j’ai l’air associable ? Pesta-t-elle.
- Aha, non, non.
- Tu te moques en plus !
- Excuses-moi, mais ton directeur à l’air d’être…
- D’être quoi ?
- Je sais pas… Drôle ?
- Pff ! Sûrement pas. Il essaye du moins…
- Allez, viens, c’est prêt.
Un fois attablé, les deux amis continuaient leur conversation. Kahei ne pouvait s’empêcher de sourire tandis qu’Aimée prenait la mouche à chacun de ses sourires.
- Kahei, si c’est pour te moquer de moi, j’arrête de parler.
- Mais je me moque pas de toi !
- Ah bon ? Fit-elle, septique. On dirait pas à te voir sourire à chaque fois.
- Bon, bon, j’admets. Mais ce n’est pas méchant, crois-moi. A te voir pester contre ce pauvre homme comme ça, je peux pas résister.
- Ah tu te peux pas t’en empêcher ?! Prends ça !
Il leva les mains pour tenter de se défendre face à l’attaque foudroyante d’Aimée. Il esquiva mollement, sachant qu’Aimée n’était pas sérieuse.
- Ah, je suis touché ! Je me meurs… Vite Ma Dame ! J’ai besoin d’un remède.
- Nenni très cher, vous vous portez comme un charme. Relevez-vous et terminez votre délicieuse salade. Dit-elle alors qu’il était allongé sur le sol, jouant sa supplique tel un comédien de tragédie grec.
- Aimée…
- Quoi ? Fit-elle entre deux bouchées.
- Est-ce que tu te plais ici ?
Le silence retomba bien vite dans la pièce et Aimée ne leva plus jamais son regard de son assiette. Kahei lui, se mordit les doigts. Il était tôt, beaucoup trop tôt pour ce genre de question.
Dernière édition par Sleio le Ven 31 Jan - 16:54, édité 1 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Contente que les Vauganne rejoignent Simplicity !
Je sais pas si j'avais déjà eu l'occasion de le dire, mais je trouve Aimée très jolie. Elle a un maquillage spécial qui fait que son visage est particulier, j'aime bien :D
Kahei est mignon aussi ^w^
Je sais pas si j'avais déjà eu l'occasion de le dire, mais je trouve Aimée très jolie. Elle a un maquillage spécial qui fait que son visage est particulier, j'aime bien :D
Kahei est mignon aussi ^w^
Moinonyme- Descendance royale
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Re: La Lignée des Vauganne
Merci Moinonyme ^^ Si tu trouve Kahei mignon, attends de voir Neeve adulte
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 3 : Eté et émois.
- Spoiler:
Comme il se l’était promis, Kahei entamait désormais les journées par un petit déjeuner plus élaboré : les gaufres. Il s’était pris de passion pour cette activité malgré lui, et on le trouvait toujours à chantonner aux fourneaux. Aimée, elle, dormait encore. Et oui, aujourd’hui était le jour du festival de l’éte. Et les deux amis allaient s’y rendre.
La jeune femme n’était pas emballée au début mais Kahei, à force de douce parole, parvint à la faire changer d’avis. Elle traîna cependant les pieds mais son visage s’illumina lorsqu’elle arriva sur les lieux. Tout était si coloré, les gens riaient et les enfants jouaient. Malgré elle, cela lui fit plaisir.
Remarquant son sourire, Kahei lui piqua les côtes avec son doigt de façon taquine. Elle grogna doucement, avant de lui décocher un regard noir. Elle détesta ça, il le savait pourtant.
- Arrêtes ça, Kahei…
- Oh allez ! Ne râles pas, tu es bien plus présentable avec un sourire… Tiens ! Comme celui que tu avais il y a à peine deux minutes.
Elle se posta devant lui, lui tira la langue et se précipita à l’extérieur. Elle riait, tout comme les enfants présents. C’était la fête de l’été et elle allait en profiter.
- Non ! Au secours ! Je vais mourir ! Hurla Aimée.
Kahei riait à ses côtés, tout comme les deux autres personnes qui se trouvaient en face d’eux. Aimée voulait certes profiter de cette journée, mais une bataille d’eau, elle refusa aussitôt. Mais Kahei savait se montrer déterminer et sans lui demander son avis, lui avait collé un ballon rempli d’eau en plein dos. Ce qui provoqua ce cri et l’hilarité générale.
Habituellement, Aimée aurait pesté, hurlé, mais elle se prêta au jeu et provoqua leurs adversaires : un jeune homme nommée Renaud, ami de Kahei, et d’une femme dont Aimée ne prit nullement la peine de retenir son prénom. Et bien quoi ? Elle n’allait pas s’amuser à se souvenir de tous les habitants de la ville !
La partie dura longtemps. La bataille fut rude mais notre duo remporta la partie. Il n’y eut aucune récompense mais simplement la jouissance du jeu.
Ils enchaînèrent avec le concours de plus gros mangeur de Hot-Dog. Malheureusement, aucun d’eux ne gagna, même si Aimée put se galvaniser de sa victoire sur Kahei qui déserta en plein milieu du concours pour des raisons qui resteront sous silence.
Ils rentrèrent sans encombre, bien que gavé et nauséeux. Mais ça n’entacha pas la bonne humeur générale. Aimée souriait et n’arrêtait pas de parler et lui, en bon ami, l’écoutait sans jamais se lasser. Il la voyait enfin sourire comme jamais. Et pour rien au monde il ne gâcherait ce moment si saint.
- Alors ?
- Superbe journée ! Je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir une telle effervescence dans une si petite ville campagnarde.
- Hey ! C’est pas parce que a pas de gros moyen que l’on ne sait pas s’amuser !
- Oui. A force d’avoir la technologie, on en oublie les petits plaisirs simple et gratuit.
A la grande surprise du jeune homme, Aimée s’approcha de lui et encadra son visage de ses deux mains. Il ne goûta son plaisir et resta statufié. Elle n’était guère expansive, surtout concernant ses sentiments. Son cœur battait à tout rompre. Que devait-il faire ? Agir en l’embrassant ou bien ne rien faire ?
Son dilemme fut de courte durée car elle agit. Tout doucement, elle laissa sa main redescendre vers le bras de Kahei afin qui lui ceigne la taille, puis elle se laissa couler dans la chaleur de ses bras. Elle inspira profondément et s’enivra de son parfum. Elle le connaissait pourtant, ce parfum, mais elle avait l’impression de le découvrir. Sucré, prononcé et suave. Une facette de Kahei qu’elle ne soupçonnait pas, lui qui toujours si doux et rieur.
Elle abandonna ses craintes, ses doutes, ses peurs. Elle répondit à ses envies et pressa ses lèvres contre celles de Kahei, savourant leur goût.
Elle se détacha de lui, à regret, bien qu’elle souriait sous ses joues rouges. Elle n’osa plus le regarder. Lui était figé sur place. Un sourire timide ourlait ses propres lèvres. Aimée recula doucement, l’observa quelques secondes puis fila dans la chambre, le cœur battant.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 4 : A tes amours
- Spoiler:
- "L’ombre d’un instant, j’ai bien crû l’entendre prononcer le mot « aimer », avant de disparaître dans la chambre. Je dois avouer que c’est ce que j’espère au plus profond de moi et donc, j’ai de grand doute sur ses paroles."
Kahei s’éveilla doucement, tandis qu’Aimée dormait encore. A vrai dire, il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Trop préoccupé par ses hallucinations auditives. Il la regarda un long instant avant de soupirer et de passer la porte afin de se préparer.
Une fois paré, Kahei s’occupa de son jardin, espérant y trouver sa quiétude habituelle, mais la douce chaleur de leur baiser le hantait encore et encore. Il était un homme sensible et par conséquent il ne voulait pas se faire toute une histoire sans être de ce qu’elle ressentait réellement. Après tout, on a tous des faiblesses et nos corps agissent parfois au-delà de la raison.
A peine sorti de la douche, son téléphone sonna. Il fouilla dans la poche de son jeans puis décrocha.
- Allô ? Kahei Fujimika ?
- Oui, lui-même.
- Je vous appelle car j’aurais besoin de vos talents de photographe. Je dois partir dans peu de temps à l’étranger pour le travail, mais il me manque une photo d’identité. Vous serez t-il possible de passer dans la journée ?
- Bien sûr Monsieur… ?
- Monsieur Brickenhage, Hal.
- Je vous rejoindrais vers 15h, cela vous convient ?
L’homme accepta et lui donna ses coordonnées. Kahei gagnait difficilement sa vie avec son petit jardin. Le bio attirait mais ça ne payait pas des masses. Alors, à l’occasion, Kahei arrondissait ses fins de mois avec des photos. Surtout en ce moment, car la fin de l’été arrivait.
Aimée s’éveilla à son tour. Elle enchaîna ses corvées matinales sans prendre le temps de penser à Kahei. Après tout, elle avait eu tout le loisir, cette nuit, de le faire. En effet, elle aussi avait passé une belle nuit blanche à ruminer. Pourquoi avait elle agit ainsi ? Quels étaient ses sentiments ? Qui était Kahei pour elle : Ami ou amant ?
Ce fut le cœur lourd qu’elle se rendit en avance sur le parvis du théâtre afin de s’abreuver de ses mélodies avant d’entamer sa longue journée de travail.
Pendant ce temps, Kahei avait filé en douce afin de vendre ses légumes -qui lui valut une promotion-, et accessoirement fuir Aimée.
Le jeune homme décida de se rendre chez son client à pied afin de profiter des nouvelles couleurs d’automne qui s’installaient. A croire que l’été avait cédait sa place plus tôt que d’ordinaire. Il croisa bien du monde mais cet homme en costume et maquillé le marqua. Il fallait de tout pour faire un monde.
Arrivé chez Hal, son client, Kahei se présenta et demanda à rentrer. La photo fut prise très rapidement, mais les jours se raccourcissant, la nuit était déjà là quand il sortit de l’habitation. Il prit l’initiative de passer au cimetière pour y récolter quelques fleurs. Il tomba sur une étrange fleur, inconnu de sa botanique.
Plus tard dans la soirée, le silence était la règle d’or. Le jeune homme cuisinait pour le repas, tandis qu’Aimée faisait les cent pas, une fois rentrée du travail. Ils n’étaient pas à l’aise. Aucun d’eux ne savait comment s’y prendre. Aimée termina ses allers et retours en se postant aux côtés de son ami. Lui fit mine de ne pas la voir, mais son cœur battait à cent à l’heure. Elle se gratta la gorge, cherchant à attirer son attention, mais il l’ignora. Pour une fois, ça serait elle qui ferait le premier pas. La voir dans cet état chamboulé le jeune homme mais il le faisait pour elle. Elle devait faire le point sur ses sentiments, et lui, le ferait également, selon les propos d’Aimée.
Elle soupira, voyant qu’il ne ferait rien. Elle se gratta la tête, cherchant ses mots.
- Kahei… Il ne dit mot, augmentant ainsi son angoisse. Kahei ! Je t’en prie, regarde-moi ! Sentant la supplique chez son amie, il lui offrit toute son attention. Kahei… Pour hier soir…
- Hier soir ?
- Ne joue pas à celui qui ne sait pas. Je te parle du bais… notre… mon… Elle détourna le regard, sentant le rouge lui teinter les joues. Kahei ne put s’empêcher de la trouver mignonne et sourire.
- Oui et bien ?
- Je…
- Aimée, il faut que tu te décides. Fit il en voyant l’incertitude qui l’emprisonnait. La question est simple : Pourquoi as-tu fait cela ?
- C’est pas si simple…
- Si. Réponds simplement. Promis, je ne me moquerais pas.
Aimée prit le temps de réfléchir. Lui apprendre ses sentiments était une chose qu’elle ne se sentait pas encore prête à faire. Après tout, elle n’avait jamais réellement aimé. Que savait-elle de l’amour et de ses déboires ? Elle se prit les bras puis tourna le dos à Kahei qui éteignit sa casserole, plus attentif que jamais.
- Kahei…Dire que je t’aime serait prématuré. Le cœur du jeune homme se fissura. Mais je suis loin de te détester, ni de te trouver repoussant, loin de là. Au contraire, mon cœur et mon corps ont des envies inavouables. Mais ma raison, elle me retient.
Kahei comprenait les craintes d’Aimée. Et avec une immense douceur, il glissa ses bras autour des siens et l’emprisonna de sa chaleur. Son menton callait dans le creux du cou de la jeune musicienne, notre jardinier en herbe lui susurra au creux de l’oreille
- Je comprends, Aimée. Je comprends parfaitement car moi aussi je suis dans cet état. Mon cœur explose à chaque fois que tu entres dans une pièce que j’occupe. Il fond à chacun de tes rires et se réchauffe à chacun de tes regards. Aimée, moi je suis sûr de moi. Je t’aime et ce depuis que je t’ai rencontré.
Gênée, Aimée s’échappa de ses bras et alla se réfugier dans la salle de bain. Cela arracha un soupir à Kahei.
- Maintenant, les cartes sont entre tes mains Aimée.
Plus tard, Kahei attendait patiemment dans leur chambre. Ils avaient dû troquer leur deux lits contre un seul, car ces derniers avaient rendus l’âme. Des petits pas feutrés sur le plancher attirèrent son attention. Aux pieds du lit, en face de lui, se tenait Aimée. Sans un mot elle s’installa près de lui et glissa sa main dans celle de Kahei.
Kahei sursauta puis dévisagea Aimée. Elle lui offrit un sourire ravageur. Elle se blottit contre lui, doucement, de peur de l’effrayer ou de mal faire. Lui, ne bougea pas, trop surpris par le comportement de celle qui l’aime.
Elle utilisa la même douceur pour frôler les lèvres de Kahei. Elle voulait savourer cet instant intime. Ce baiser déchira le voile d’incertitude qui la recouvrait. Désormais elle était sûre : elle l’aimait. Le regard surpris du jeune homme l’étonna elle aussi.
- Aimée… Moi aussi je t’aime.
A ces mots, Aimée approfondie leur échange. Sentant les barrières d’Aimée s’étioler, Kahei en profita pour l’attirer sur lui et échanger leur position, prenant des initiatives. D’abord surprise, Aimée ne dit rien, se laissant faire, cherchant à comprendre où il voulait en venir. Mais la blonde n’était pas stupide et réalisa rapidement que les intentions de Kahei n’étaient pas pures.
D’un geste vif et violent, elle se dégagea de son emprise et s’éloigna de lui, un peu écœurée et effrayée. Kahei soupira d’exaspération.
- Quoi encore ?
- "Quoi encore" ? "Quoi encore" ?! Tu te moques de moi ?! Qu’avais-tu l’intention de faire ?
- Aimée… Il tenta de la reprendre dans ses bras.
- Non ! Kahei, je ne suis pas une fille facile !
- Je n’ai jamais pensé ça ! Comment peux-tu remettre en question mes sentiments à ton égard, Aimée ?
- Comment veux-tu que je fasse autrement ? Tu es déjà à me tripoter !
- Ce n’est pas…
- Tais-toi !
Aimée se leva précipitamment et sortit de la chambre en claquant la porte.
En entendant la porte d’entrée se fracasser également, Kahei se sentit ravagé par les remords. Comment a-t-il pu être si impatient, si égoïste, si … homme ? Il savait pourtant qu’Aimée n’aimait pas être brusquée. Mais depuis combien d’années l’aimait il a en crever ? Il osa porter un regard par la fenêtre. Il put apercevoir Aimée, se tenir droite, en pyjama, dehors, les poings serrés. Cela acheva Kahei, qui sans un mot s’apprêta pour la nuit et se glissa sous les draps. Y allait ne ferait que jeter de l’huile sur le feu, il n’avait désormais que le choix de prier pour qu’elle comprenne et qu’elle lui pardonne.
Aimée rentra bien tard dans la chambre. Frigorifiée et exténuée par les larmes versées, elle se glissa sous les draps bien chauds et se colla contre Kahei qui dormait depuis longtemps. Elle se sentait bien contre lui. Comme jamais. Elle comprit à nouveau que sa place était à ses côtés. Cet homme qui l’aida jadis et qui l’aidera à jamais. Cet homme qui l’a sauva de sa torpeur dévastatrice. Oui, cet homme qu’elle aimait.
Re: La Lignée des Vauganne
Ca fait plaisir de retrouver les début de la famille.
J'aime à les relire :)
Aimée et Kahei sont trop mignons ensemble :)
J'aime à les relire :)
Aimée et Kahei sont trop mignons ensemble :)
Invité- Invité
Re: La Lignée des Vauganne
Merci Leilan ^^ C'est vrai que c'est agréable de se relire, je trouve que je me suis bien éloignée du style du récit...
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 5 : La vie continue
- Spoiler:
La routine avait repris son cours. Et les conflits furent clôturés par un simple baiser sur la joue. Kahei en fut d’ailleurs très surpris, mais Aimée ne donna aucune explication et s’installa avec lui à table afin de manger ses gaufres. Kahei n’a pas cherché à comprendre. Le plus important : ils s’étaient avoué leur sentiment mutuel. Et pour rien au monde il briserait cela.
Bon, cette matinée n’était pas des plus paisibles mais elle faisait partie de la routine. A croire que le couple était tombé sur un évier défectueux qui, au moindre caprice, décidait de cracher sa haine. En tant que machiniste, Aimée était qualifiée pour le vaincre.
Pendant que Kahei, lui, se distrayait. N’allait pas lui jeter la pierre car il avait proposé son aide à la jeune femme, mais elle le repoussa avec véhémence criant qu’elle en était capable, femme ou non. Il n’insista pas cependant, connaissant le caractère de sa bien-aimée.
Les soirées étaient sereines, une fois qu’Aimée rentrait du travail, ils aimaient danser tendrement dans leur salon.
Enchaînant de magnifique mouvement…
… comme des pas perdus qui venaient s’écraser sur leurs pieds. Etrangement, Kahei était le plus souvent touché.
Mais cela n’entachait jamais sa bonne humeur.
Même ce soir-là. Au contraire, Aimée sentit qu’il était temps d’officialiser leur relation. Elle avait bien eu peur d’un rejet potentiel. Mais fou d’amour qu’il était, Kahei lui fit comprendre qu’il n’y avait aucune crainte à avoir.
Non aucune…
Vraiment aucune…
Nos tourtereaux filaient le parfait amour, entre le travail, les tâches quotidiennes et leur moment à deux. Et espéraient que ça continuerait ainsi encore longtemps.
Un soir, Kahei rendit visite à son ami Renaud. Renaud Hamblin est un jeune homme assez vivant et bout en train. Kahei aime passer de temps avec lui, car il s’avère souvent de bon conseil. Il était un bon ami, presque un frère pour Kahei.
- Alors, ça va chez toi ?
- Bien plus que tu ne peux l’imaginer. Une réponse qui fit sourire Renaud.
- Alors ta belle te laisse enfin plus que la séduire.
- Comment ça ?
- Et bien, tu la pratiques, dira-t-on…
- Arrêtes Renaud !
- D’accord, d’accord…
On sonna à la porte. Renaud s’excusa et alla ouvrir. Du coin de l’œil Kahei put apercevoir une femme assez peu vêtue. Cette même femme entra sans lâcher un mot à Kahei, tandis que Renaud rejoignit son ami.
- Tu m’excuseras Kahei mais…
- Oui, je pars. Bonne soirée
Bien que Kahei appréciait Renaud, il n’arrivait pas à accepter son côté frivole. Kahei fila après avoir mis son assiette dans l’évier et rejoignit sa demeure le cœur gros. " Si seulement Renaud pouvait trouver une femme et rester avec elle plus qu’une nuit." se dit Kahei.
A peine rentré, Renaud découvrit Aimée se tenant dans la cuisine, statique et totalement nerveuse. Il la rejoignit sans attendre. Elle ne prononça aucun mot. Un simple geste et ce fut cela qui arracha cette mine effaré au jardinier.
Aimée s’était agenouillée face à lui et avait maladroitement sorti un écrin de sa poche, manquant de le faire tomber. Les mots lui manqua et afficha un sourire confiant malgré sa grande peur. Kahei lui, ne put produire que des bruits étranges et suffoquant, tellement le choc était grand.
- Oui…
Ce fut le seul mot qu’il dit. Un long silence s’empara des lieux. Ils n’avaient besoin de parler. Non aucunement. Yeux dans les yeux, la réelle conversation était là.
Un baiser scella leur promesse. Il n’avait besoin de rien d’autre.
Ce fut, les yeux dans les yeux, et main dans la main, que Morphée vint les ravir et les couvrir de son voile apaisant.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 6 : Petits, petits, petits...
- Spoiler:
Le soleil venait de se lever et les cerfs avides se nourrissaient des plants de Kahei. Ce dernier s’afaissa en voyant le désastre. Si seulement il avait les moyens de se payer une serre, ou de quoi clore son jardin.
Alors que Kahei déplorait l’état de son jardin, Aimée profitait du festival de la journée de l’horreur. Divers concours étaient organisés. Et la posture de certains participants était risible, enfin selon Aimée qui riait aux éclats.
Rire mit de côté, elle décida de se joindre à eux à la dégustation de tarte.
Et le résultat restera gravé dans les annales. Enfin si l’on peut dire… En tout cas, Aimée s’était amusée.
Ce fut à ce moment que Kahei arriva et tomba nez à nez avec sa petite amie couverte de fruit.
- Dis-moi Aimée… Tu aurais pu m’attendre pour venir ici.
- Roh ça va, Kahei ! Je suis une adulte.
- Peut-être mais j’aurais pu vouloir partager ce moment avec toi. On est si peu ensemble que j’ai pas l’impression d’être avec toi. Aimée, est-on un couple ?
Outrée, Aimé préféré ne pas répondre et s’éloigna du jeune homme, qui soupira devant son comportement, parfois si enfantin. Elle passait son temps à fuir les discussions sérieuses et les responsabilités. Il soupira avant de reprendre la route vers leur demeure, le cœur gros.
Aimée se consola avec sa guitare, étui à ses pieds, histoire de gagner un peu d’argent. Mais la foule n’avait d’yeux que pour la jeune demoiselle. Elle soupira à son tour, tout en rageant son instrument. Elle était pourtant meilleure et plus belle que cette gamine. Pff !
Leur escarmouche ne dura pas longtemps. On les retrouva dans leur salon à danser passionnément, amoureusement.
Les mois eurent beau défiler, leur sentiment était identique. Jamais l’un n’abandonnerait l’autre.
Au petit matin, on put retrouver Aimée et sa guitare entre les mains. A croire qu’elle lui était greffée au bout de celle-ci. Mais notre demoiselle était assez sérieuse et ambitieuse pour travailler assidûment son jeu.
Kahei profitait de la musique ainsi que de l’air frais du début de l’hiver. La nuit avait laissé un peu de givre de-ci, de-là, et avait convié de petits rongeurs sur le palier des Vauganne-Fujimika.
Kahei installa son petit protégé au chaud, dans une cage qu’il tenait de sa famille et qui trainait dans le grenier. Aimée, quant à elle, profitait de son bol de céréales.
- Chérie, regardes ce que je viens de trouver devant la porte ! Fit Kahei, tout heureux de cette petite boule de poil.
Avalant sa dernière bouchée, elle le rejoignit et prit place à ses côtés.
- Oooh ! Qu’il est mignon ! Coucou petit écureuil !
- J’étais sûr qu’il te plairait.
- Oui, mais es-tu convaincu que sa place est auprès des êtres humains ?
- Non pas vraiment, mais regardes le… Il est totalement gelé et amaigrie.
- C’est vrai… Pauvre chou…
- Ecoutes, on va le garder un temps, juste le temps que ca se réchauffe et après on verra.
Aimée approuva cette décision. Ils passèrent le reste de leur matinée à se pamoîser devant ce nouveau venu.
Kahei prit le reste de la journée à faire le tour du quartier et atterrit dans un étrange lieu où potion, crâne et livre se côtoyaient. Il s’arrêta devant une étrange machine que le gérant lui présenta comme « broyeuse de pierre précieuse » et ce dernier lui avait donné une pierre pour qu’il puisse s’y essayer.
Expérience réussi, le jeune homme sortit et découvrit un beau spécimen de papillon nocturne qu’il attrapa aisément.
Il croisa également le chemin d’un oiseau au somptueux plumage rouge. L’animal ne se montra guère farouche et conquis rapidement le cœur du jardinier, qui décida de l’adopter sans attendre.
Aimée fut surprise de découvrir l’oiseau enchanteur dans leur chambre, une fois rentrée du travail. Mais en voyant le grand sourire orner les lèvres de Kahei alors que celui-ci dormait, elle soupira tout en souriant également, lui passant son caprice, telle une mère à son enfant.
La journée fut courte mais ces petits animaux avaient mis du baume à leur cœur. Et ce fut le sourire aux lèvres et l’amour dans les yeux, qu’elle se blottit contre Kahei, afin de rejoindre les bras de Morphée.
Re: La Lignée des Vauganne
Encore une très belle suite Sleio.
Les textes sont très bien construits, aérés, comme toujours, c'est magnifique. Les images sont très belles mais j'ai un coup de cœur pour la première image d'illustration de l'épisode. xD
Bonne continuation.
Les textes sont très bien construits, aérés, comme toujours, c'est magnifique. Les images sont très belles mais j'ai un coup de cœur pour la première image d'illustration de l'épisode. xD
Bonne continuation.
Invité- Invité
Re: La Lignée des Vauganne
Je l'avais oublier cette photo d'Aimée toute tartiner de tarte.
Je me souviens avoir bien ris la première fois que je l'avais vu dans cet état, et là encore ça m'a fait sourire :)
Je me souviens avoir bien ris la première fois que je l'avais vu dans cet état, et là encore ça m'a fait sourire :)
Invité- Invité
Re: La Lignée des Vauganne
Eh bien ils semblent vivre le parfait amour ^^' Ils sont mignons !
Je t'ai ajouter dans la liste des populaires :)
Je t'ai ajouter dans la liste des populaires :)
Re: La Lignée des Vauganne
Et oui, on oublie rapidement les choses, en même temps vu le nombre d'épisode ^^'
Merci Mione
Merci Mione
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 7 : Au son des cloches
- Spoiler:
- Raah… Pourquoi des factures de si bon matin. Le peu que l’on gagne disparait aussitôt.
Kahei n’était pas du genre à râler dès le matin, mais payer des factures n’a jamais mis personne en joie. Il ramassa également le journal puis entra chez lui. Les nouvelles du jour étaient fade et sans saveur. Trop banalisées. Un vol par-ci, un incendie par là. Quelques publicités ou encore une annonce pour une adoption animalière. Il reposa son journal dans un soupir et regarda l’horloge. Il était l’heure.
Il avait un rendez-vous aujourd’hui. Chez Renaud, son ami depuis quelques mois. Il le connaissait pas vraiment, mais il y avait un bon feeling entre eux deux.
- Salut Rena…. Pfff ! Pouffa Kahei. Mais qu’est ce que tu fiches en hot-dog !?
- C’est ça, moque toi. Je reviens dans gala de charité pour enfant malade, et on m’a demandé de les amuser.
- Tu ne crois pas qu’une tenue de clown ou de super héros aurait mieux convenue ?
- Peut être, mais j’ai eu un succès fou.
- Ah ouais ?
- Ouaip ! Surtout auprès des dames. Les infirmières étaient toutes excitées !
- Je ne veux pas savoir. Fit Kahei, en croisant les poignets, comme demander un temps mort, dégoûté.
Cela dépassé les espérances de Renaud qui ne put retenir de rire. Il savait que Kahei était « prude » dans son genre. La fidélité était un des points qu’ils n’avaient pas en commun. Contrairement au brun, lui ne voulait pas s’attacher à une seule femme. Il voulait profiter de la vie et de ses différentes saveurs.
- … Tu t’es encore moqué de moi…
- Tu es si facile à berner, mon petit Kahei. Avoues que c’est tentant.
- C’est ça, c’est ça…
Les deux hommes continuèrent leur journée à rire, à discuter et s’amuser ensemble.
La nuit était déjà bien entamée et Aimée sortait de son boulot. La journée fut rude, en tant que machiniste, le matériel lâchait pas mal en ce moment, tant qu’elle avait réclamé de nouvelles installations. Son téléphone sonna. C’était un texto de Kahei qui lui disait tout simplement "Je t’aime, j’ai hâte que tu rentres".
Cela lui arracha un sourire. Elle en reçut un deuxième, chose qui lui agrandit le sourire. Elle range son téléphone et rejoint son collègue.
Enlacés tendrement dans leur petit salon, les tourtereaux se racontaient leur journée. Comme toujours Kahei avait fait bref, connaissant la passion d’Aimée pour raconter la sienne, et il préférait la regarder et l’écouter que parler.
- Et tu vois, alors que je sortais du théâtre, j’ai reçu un texto.
- Le mien ?
- Oui, mais pas que !
- Oh ?
- J’ai eu une promotion !
- C’est super ma chérie. Je suis fière de toi.
- Moi aussi. Plaisanta-t-elle. Chose qui arracha un rire à Kahei qui l’embrassa tendrement.
Le lendemain, Aimée, occupée à ses corvées matinales, chantonnait doucement.
"Un si beau jour, c’est notre rencontre que je vois chaque jour. Moi et toi, tendrement enlacé. Oui, à jamais… "Ces paroles étaient décousues mais elles représentaient son état d’esprit. Aujourd’hui était un grand jour.
Le couple se relaya dans la salle de bain, sans échanger de mot. Tous deux étaient impatients et fébriles. Qui ne le serait pas le jour de son mariage ?
- Bonjour Renaud, comment allez-vous ?
- Bien ma belle, et toi ?
- Comme on pourrait l’être le jour de son mariage.
- Ah ! Une appréhension que je ne veux nullement connaître. Et pis, je t’ai déjà dit de me tutoyer, j’ai l’impression d’être un vieux croulant quand je discute avec toi.
- Aha ! D’accord.
La jeune femme en était venue à l’apprécier. Si on met son côté coureur de jupon à part, il était très gentil, serviable et agréable. Et en plus beau garçon.
- Bon, et le futur marié, où est-il ?
- Nous sommes venus séparément.
- Ah par respect des traditions, c’est ça ? La robe blanche et tout et tout. Quoique la robe blanche ne soit pas au rendez-vous, on dirait.
Cette remarque arracha un petit sourire à Aimée ainsi qu’une belle teinte cramoisie. Elle alla saluer les autres invités sous les rires de Renaud.
Les fiancés se retrouvèrent et la conquête du moment de Renaud était également là, enceinte jusqu’aux dents. Roxie Lin était aussi une collègue d’Aimée et une très bonne amie. La savoir amoureuse de Renaud et mère de son enfant ne l’enchantait pas vraiment. Enfin, elle était plutôt mitigée et souhaitait fortement que son amie ne pleure pas à cause de lui. Renaud la ramena à la réalité en lui rappelant que l’heure était arrivée.
Leur promesse fut courte mais essentielle. Lui jura de l’aimer sans faille, de la soutenir toute sa vie et la chérir quelques soit les difficultés. Elle en fit de même, promettant du plus profond de son cœur que désormais elle serait franche et que jamais plus elle ne se voilerait la face. Que jamais plus elle ne renierait ses sentiments.
Ils scellèrent leur promesse d’un tendre baiser sous les applaudissements des convives. Le riz pleuvait et les larmes ruisselaient sur les joues de ses dames.
Le couple d’honneur ouvrit la danse avec un slow des plus sereins et poétique, comme ils en avaient l’habitude. Sous les regards des invités –si je puis dire.
Quelques pas malheureux se perdirent…
… mais Aimée sût rester sereine et aussi amoureuse qu’elle était, lui pardonna ses écarts. Kahei était un excellent danseur, mais la pression devait être trop forte pour que ses pieds restent agiles.
La fête battait de son plein, les duos défilèrent et Aimée décida de jouer un morceau. Chose qui enchanta les invités.
Mais la musique fut si bonne que Roxie décida –ou plutôt son enfant- de participer. Les contractions se firent de plus en plus insistantes. Aimée et Nadine –un autre collègue d’Aimée- paniquèrent.
Tandis que les hommes…
Et bien, les hommes, eux profitaient d’un repas fugace.
- Félicitations Kahei.
- Oui, tous mes vœux de bonheur.
- Merci les gars.
- Alors que vas-tu faire maintenant avec ta princesse, demanda Renaud.
- "Ma Princesse", comme tu le dis si bien, et moi-même allons d’abord profiter de notre vie de couple. Demain on décolle pour notre lune de miel.
- Oh ? Et vous allez où ? s’intéressa Yuri.
Mais la venue d’Aimée coupa Kahei dans sa réponse. L’air paniqué qu’elle empruntait l’inquiéta.
- Qu’est-ce qu’il se passe, Chérie ?
- C’est Roxie…
- Quoi Roxie ?
- Elle accouche !
Tous les regards se figèrent sur Renaud, qui soupira avant de concéder à se lever.
- J’ai compris, vous fatiguez pas.
Aimée lui décocha un regard noir tandis qu’il la dépassait.
- Kahei, je vais avec eux, si ça ne te dérange pas.
Sans laissait le temps à son mari de répondre, elle emboita le pas à Renaud et aida Roxie à rejoindre la voiture.
- Et bien, tu t’es promis à de belles années de mariage, remarqua Yuri.
Cela arracha un rire aux deux hommes restant tandis que Kahei soupirait.
La voiture filait à toutes allures dans les rues de Riverview. Renaud était des plus décontracté au volant, soupirant presque devant la « corvée » qu’on lui imposait. Aimée tenait la main de Roxie et l’aidait à garder son calme avec des exercices de respiration.
Roxie donna vie à un petit garçon, quelques heures plus tard. L’accouchement s’effectua en douceur et la jeune mère était heureuse. Quant à Renaud, lui traînait les pieds derrière Aimée. Comme elle le redoutait, il n’était pas prêt à être père.
Elle insista pour raccompagner la jeune mère. Une fois arrivée chez cette dernière, Aimée sentit une main contre la sienne. Elle regarda Renaud, prête à lui offrir une réponse cinglante à sa tentative de drague, mais la mine qu’il affichait la coupa dans son élan. Il semblait perdu, déboussolé. Pris dans le tourment. Il souriait et soupirait par intermittence. Oui, il était troublé par cette naissance. Une partie de lui venait de voir le jour, aussi volage que l’on était, on ne peut rester indifférent face à cela.
Kahei lui, pendant ce temps, était rentré et attendait sa femme tout en jardinant. Et oui, on ne se refait pas.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 8 :Soleil et dépression
- Spoiler:
Soleil, panorama, merveilles… Al Simhara. Un lieu de découverte et de magie ancienne, empli de légende toute aussi terrible que fantastique.
Nous retrouvons nos jeunes mariés, baignés par la chaleur du pays. Kahei et Aimée découvraient avec un mélange de stupeur et d’excitation leur camp de base.
- Chéri, je croyais que l’on avait réservé une chambre ?
- Oui, regarde, c’est une de ces tentes.
- Tu plaisantes ?!! S’écria Aimée.
- Allez, ne le prends pas comme ça, Aimée. Ca rajoutera un peu de piment à notre lune de miel.
Elle soupira. Devant la mine déconfite de sa récente femme, Kahei s’approcha d’elle et lui susurra de douce et coquine confession. Le rouge prit d’assaut les joues d’Aimée, qui le repoussa gentiment avant de filer vers leur "palace".
Bagages déposés, les tourtereaux ont décidé de visiter les lieux et notamment la place du marché. La vie foisonnait, grouillait de vie. Les odeurs peignaient un magnifique paysage, le tout saupoudré d’exotisme par la musique et la langue employée. Aimée se lança vite tenter par le charme de serpent.
Expérience malencontreuse… Aimée avait tenté le diable en plongeant sa main dans le panier. Elle avait eu beau jouer, le serpent était loin d’être charmé. Ses couacs et ses terribles vrombissements avaient attisé la rage du reptile qui la menaça en la mordant légèrement. On peut dire qu’elle s’en mordit les doigts.
Kahei lui ne fut pas si téméraire. Il préféra sympathiser avec les autochtones et appris même les chants locaux.
- Bonjour, on m’a dit que vous pourriez me renseigner. Voilà, je cherche à me faire pas mal d’argent, car j’ai dans l’intention de faire un cadeau à mon mari, mais nos économies ont été englouti dans notre voyage. Vous saviez que les vols pour chez vous, c’est à s’arracher la peau des fesses ?! Et ce n’est pas tout, …
Aimée passa une bonne heure à discuter avec ce pauvre vendeur, qui ne comprenait un traitre mot de ce qu’elle put lui débiter, entre les questions, la colère et les réflexions sur les prix du marché. Elle le quitta après avoir vu un prospectus traduit en Rivervois, lui indiquant une certaine société qui aider les touristes à s’enrichir.
Le jardinier qu’il était fut éblouis et émerveillé par cette splendide vue d’Al Simhara. Kahei, tout en émois, sortit son appareil photo et fébrilement pris d’innombrable clichés.
Vous parlez d’une lune de miel. Le couple ne passait pas leur temps ensemble. Entre Kahei qui prenait photo sur photo, visitant les jardins et se renseignant sur les divers plantes, et Aimée qui semblait vouloir s’enrichir à en perdre la tête. Elle parcourait les tombeaux, dénichait des trésors, ouvrait des coffres. L’aventure en somme.
La nuit tombée, Kahei commençait à avoir faim et à s’inquiéter pour sa femme. Où pouvait-elle être ? Que faisait-elle ? Pourquoi tant de secret ? Car, oui, elle n’a jamais voulu lui dire où elle se rendait, lui promettant de revenir avant la nuit. Il décida de rentrer au camp, dans l’espoir de la trouver.
Espoir vain. Le feu crépitant pour seul compagnon, Kahei ruminait son impatience et son inquiétude en observant, en silence, son poivron griller.
Aimée le rejoignit la bouche en cœur, grillade à la main. Elle sifflotait, heureuse de sa journée. Kahei lui, ne l’entendait ps de cette oreille, et ne décocha pas un mot, l’observant d’un œil rancunier.
La nuit se passa sans un mot, sans encombre, mais Kahei prit bien soin de se lever avant sa femme et de disparaitre sans laisser un mot, un indice.
Réveil plus rude pour la donzelle. Peu habituée par tant d’exercice, elle avait mal partout, mais sa quête de fortune ne pouvait s’achever ainsi. Sans attendre, après un rapide petit déjeuner et une douche froide, elle fila sans demander son reste en quête de trésor.
Aimée resta sans voix devant tant de beauté et de merveille. Même si elle n’aimait pas particulièrement le climat désertique, il fallait bien reconnaitre que les paysages étaient à couper le souffle.
Fin de journée, Aimée tomba nez à nez avec Kahei qui lui offrit un sourire pour toute salutation. Elle garda le silence un moment, puis glissa ses mains dans les siennes, la tête basse.
- Pardon Kahei… J’ai oublié le but de notre voyage. Devant le silence de son époux, elle leva les yeux. Pardonnes moi… Je t’aime et je sais que tu tenais plus que tout à ce qu’on profite à deux de notre lune de miel.
Il ouvrit la bouche et se mit à chanter une petite aubade du pays qui toucha directement le cœur de la blonde.
Sans un mot, simplement, ils s’enlacèrent, leur cœur se faisant écho.
Pour se rattraper, Aimée lui proposa une photo.
- Hum… Elle n’est pas très réussie.
- J’avoue, mais on aurait pu faire pire.
- Ou mieux…
- Aimée, ma chérie, dis toi que ca nous fera un autre souvenir.
Cela lui arracha un petit rire puis quitta les lieux.
Un petit baiser sous le soleil couchant d’Al Simhara…
… et la suite restera entre eux.
Re: La Lignée des Vauganne
J'adore cette épisode ! Quelle complicité entre eux, ça promet. ;)
Bonne continuation Sleio.
Bonne continuation Sleio.
Invité- Invité
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 9 : Œillade
- Spoiler:
L’hiver était enfin là. Les fleurs se reposaient, les oiseaux ne pépiaient, la ville se couvrait d’un fin voile blanc de givre. Enfin, tout le monde n’était pas comblé par cette nouvelle.
En effet, Kahei n’était de cet avis. Son activité restait en suspend pendant des mois et ralentissait considérablement sa progression de carrière. Alors pour s’occuper – et glaner un peu d’argent- il peignait. Ce n’était pas du grand art, mais il progressait.
De son côté Aimée elle, progressait à la guitare, été comme hiver, elle s’en fichait. La musique était sa passion et le froid ne l’empêchait pas de jouer.
Mais aussi bien qu’elle était à jouer, aujourd’hui, elle était de fête. Yuri l’avait convié à une petite réception entre collègue.
- Tu as ressorti ta robe de mariage ?
- Oui, je l’aime bien cette robe et puis, je trouve ça un peu bête de la confiner dans ma commode. Pourquoi investir dans une tenue aussi cher pour ne la porter qu’une seule fois ?
- Ahahah ! Tu as raison. Il faut rentabiliser chaque achat.
- Tout à fait !
A l’intérieur – qui était d’un goût certain et tout à fait intéressant- se trouvait Jon, Roxie, un inconnu et…
- Renaud ?!
- Hey ! Mais voilà la plus belle ! Que fais-tu ici ? Et Kahei ?
- Je devrais te poser la question…
- Ahah c’est vrai.
Renaud était tout sourire, tandis qu’Aimée ne savait où se réfugier. Comment pouvait-il être aussi sans gêne ? L’appeler ainsi, tout mielleux, devant Roxie ?! N’était-il pas ensemble ?
Elle tenta de saluer son amie avec un signe de main, mais cette dernière l’ignora et rejoignit les autres convives au fond de la pièce. Elle ferma les yeux et soupira.
- Alors ma belle ?
- Renaud, s’il te plait, tu peux éviter de m’appeler comme ça ?
- Pourquoi ? C’est ce que tu es : belle. Et pis qu’est ce qui te chagrine ? Kahei, n’est pas là.
Elle resta là, comme deux ronds de flans, la bouche ouverte alors que Renaud se retirait.
Pendant ce temps, Kahei, lui, astiquait la maison. Il était appliqué et à la limite du maniaque avec la propreté. Pourtant lorsqu’il peignait ou encore jardinait, il s’en fichait. L’inactivité devait faire ressortir ses tocs. Qui sait ?
- J’aurais peut-être dû y aller aussi. Même si Aimée me l’a proposé, je me voyais mal me mêler à ses collègues…
"… Se mêler à ses collègues… Y’en a que ça gênait pas, apparemment…" Se dit Aimée. Alors qu’elle mangeait, tout en discutant avec la fille de Yuri, elle ne pouvait s’empêcher de lorgner sur Renaud. L’homme était sans gêne, profiteur, dragueur, mais était tout de même sympathique et souriant. Elle pouvait comprendre les sentiments de Roxie. Si elle n’avait pas rencontré Kahei, elle serait tombée sous son charme.
- Dites Mme Vauganne, votre mari n’est pas venu ?
- Comme tu peux le voir, non.
- C’est dommage, je l’aime bien votre mari. Il est canon !
Une spaghetti passa dans le mauvais trou et arracha une toux du diable à Aimée. Que venait de dire l’adolescente ? Kahei ? Ca…Canon ? Elle fixa la jeune fille affichait une mine radieuse et avait les yeux pétillants.
Aimée se reprit et lui répondit le plus sereinement qu’elle le pouvait.
- Mon Kahei est bel homme c’est vrai.
- Si seulement j’étais plus vieille…
- Si seulement tu étais plus belle, pensa méchamment la blonde. Elle se tût et reprit son repas.
La soirée se déroulait sans encombre. Les convives s’amusaient, discutaient de chose et d’autre.
Elle touchait malheureusement à sa fin, et l’heure des au –revoir était arrivée.
- Et bien, Aimée, j’étais content de te revoir.
- Moi aussi. Passes à la maison quand tu veux. Kahei serait content de te voir.
- Si je trouve le temps, je passerai.
- Aimée…
- Ne t’en fais pas Roxie. Je te comprends, va rejoindre ton fils, il doit t’attendre. Vous attendre même.
Le couple se regarda puis fixa Aimée, la mine mitigée. Aimée le fixa à son tour, curieuse de leur réaction. Passant une main derrière son crâne, Renaud se racla la gorge.
- On n’habite pas ensemble, tu sais ?
- Comment ?
- Renaud tient à garder son indépendance…fit tristement Roxie.
Aïe ! Aimée avait mis les pieds dans le plat. La mine confuse, elle les regarda s’en aller. Elle avait blessé son amie.
Après s’être changée – ben oui, il fait froid dehors, elle n’allait pas rester en petite robe- la jeune musicienne se sentit mal. Sa gorge se serrait, son ventre se tordait.
Mal, elle était mal. A deux doigts de pleurer même.
- Yuri !! Où sont tes toilettes ?!!
- Euh, au fond, à droite !
Sans autre mot, elle fonça.
Le mal s’en alla peu de temps après, mais elle se sentait honteuse et le doute emplissait sa tête. Une crampe sourde restait ancrée à son estomac, comme une enclume au fond de l’eau.
- Alors ma chérie, cette soirée ?
- C’était sympa, bien que la joie ne fût pas au rendez-vous au départ…
- Ah ?
- Oui, Roxie était méfiante vis-à-vis de moi.
- Comment ça ?
Elle se pinça la joue. Qu’elle cruche ! Elle ne pouvait décidément pas dire à son mari que son meilleur ami était entreprenant avec elle.
- Rien, mon cœur. Oublie …
- Tu es sûre ?
- Mais oui ! Dis, mon amour, ça te dit de …
Le regard enjôleur et coquin qu’elle arborait arracha un sourire entendu à Kahei qui s’en un mot, pris sa femme entre ses bras et lui fit l’amour avec toute la tendresse et l’amour qui l’animait.
Au petit matin, l’oiseau pépiait, arrachant de leur sommeil les deux amants. Aimée, comme à son habitude ronchonna puis se leva tout en décochant un regard haineux à l’animal.
- Raah ! Mais il m’énerve ! Kahei, je te préviens, s’il ne se tait pas, je l’embroche et je le grille !
L’homme fut contraint de sortir des draps à son tour, tout en soupirant. Il savait qu’Aimée était loin d’être une barbare avec les animaux et qu’elle ne mettrait jamais sa menace en exécution, mais la savoir agacée par ce petit être le chagrinait. Il l’aimait bien cet oiseau avec son plumage écarlate, mais il lui fallait reconnaître qu’il était bruyant.
Il l’observait, sans un mot. Oui, il fallait le faire.
-Allez mon grand. C’est le printemps, le temps s’est réchauffé. Je suis sûre que tu peux y arriver maintenant.
Fidèle à leur promesse, Aimée relâcha l’écureuil qu’ils avaient accueilli quelques mois plus tôt. Elle l’aimait bien cette bestiole : mignon, farceur et boudeur. Mais elle était raisonnable et savait que c’était le genre d’animaux qui devait rester à l’état sauvage.
Kahei savourait ces derniers instants avec le cardinal ( ?) qu’il avait adopté.
- Mon grand, j’espère que tu es d’attaque, car aujourd’hui tu vas devoir voler.
Il faisait frais, le givre était toujours présent.
- C’est l’heure. J’espère que tu voleras de tes propres ailes et que tu feras de beaux bébés !
- Ne m’oublie pas !!
Kahei était touché par cette séparation. Il l’avait accueilli, chéri, nourri, soigné. Il resta un moment sur place à le regarder virevolter puis une fois qu’il eut totalement disparut, Kahei retourna à l’intérieur. Il devait vivre sa vie et espérer lui aussi, fonder une famille.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 10 : Et si j'étais ...
Petite annedocte :
- Spoiler:
- Qu’avons-nous de si bon matin ?
Ils gazouillaient, les oiseaux, ils chantaient même ! Et comme pour leur répondre, l’estomac de la jeune femme leur fit écho. Depuis quelques jours, avec ce début de grossesse, la musicienne se levait aux aurores, et mangeait comme quatre. Ses journées étaient plus que ralenties par ce nouveau rythme. Epuisée peu avant la tombée de la nuit, elle luttait contre le sommeil pour pouvoir fermer l’œil aux horaires habituels. Peine perdue…
Elle soupira puis regarda une dernière fois le bout de la rue, vers le centre-ville, avant de disparaitre à l’intérieur de la maison.
Centre-ville – Riverview
A peine descendu du taxi, Kahei alla à l’épicerie afin de vendre sa récolte. Le printemps était revenu et les légumes également. Il toucha une petite somme qui lui mit du baume au cœur. Ils allaient enfin pouvoir se faire plaisir.
Son téléphone vibra dans sa poche de pantalon. Il farfouilla puis trouva l’objet qui lui indiquait qu’il venait de recevoir un sms. L’expéditeur n’était autre que Renaud qui répondait à une de ses innombrables questions. Pourtant du même âge, Renaud servait de conseiller à Kahei.
Il était empreint de doute, le Kahei. Trop même, qu’il oubliait de se concentrer sur l’essentiel. Outre qu’il devait travailler pour la survie de sa famille, son passé prenait le pas sur ces questions existentielles. L’euphorie de mariage étant passé, il se sentait sombrer dans une torpeur tant connue qui avait bercé son adolescence. Mariage signifiait la plupart du temps faire des enfants, et Kahei avait peur, peur de reproduire les mêmes erreurs que son père et de négliger sa famille. Voilà pourquoi, ce soir, il irait chez Renaud. Jamais il ne devait dévoiler ses doutes à Aimée.
Midi arrivant, Kahei rentra et découvrit Aimée armée d’un tournevis à bidouiller leur chaîne.
- Je suis rentré.
- Bonjour mon cœur. Alors cette vente ?
- Pas fameuse, à croire que les fruits et légumes n’ont plus de succès dans l’assiette des pauvres.
- Au moins, nous, on en mange.
Cette simple phrase mis du baume au cœur du jardinier. Sa femme restait confiante pour l’aider, même si il savait qu’elle adorait la viande.
- Tiens ?! Et si pour changer, je faisais des croques monsieur ?
- Oh oui !
Ce petit cri d’Aimée lui arracha un cri. Depuis quelques temps, sa femme dévorait l’ensemble de ses plats, en redemandant encore et encore. Il s’inquiétait un peu de sa ligne mais maigre ou grosse, elle resterait la même, et ses sentiments aussi.
En y réfléchissant bien, Kahei trouvait Aimée un peu plus ronde qu’avant. Il haussa les épaules avant d’éteindre le gaz.
- C’est prêt !
- C’est une merveille mon chéri.
- Heureux qu’ils te plaisent.
- Une raison de plus pour que je ne me mette pas aux fourneaux, plaisanta Aimée.
- Comment ça ? Tu veux exploiter ton homme ?!
- Ahaha ! Et pourquoi pas ? Allez Cheri ! Brisons les stéréotypes : l’homme aux fourneaux tandis que moi je savoure ma bière devant un match !
- … Tu t’entends Aimée ?
- Ben quoi ?
Il se leva sans un mot, débarrassant son assiette et quitta la pièce. Aimée le regarda partir, stupéfaite.
- Qu’est ce qui lui prend encore ?
Kahei se trouvait devant chez Renaud et sonna à sa porte.
Renaud l’invita à entrer. Kahei offrit une caresse à la chienne de Renaud, nommée Violaine.
- Salut Kahei, alors cette journée ?
Kahei ne dit mot, et entra à la suite du chien dans la demeure, la mine sombre.
- Ouh toi, tu t’es disputé avec Aimée !
- On ne peut rien te cacher.
- En même temps, tu n’es pas du genre à broyer du noir et que seule une femme peut mettre un homme dans cet état. Et comme tu n’as qu’elle…
- Logique imparable…
Devant le petit sourire de son ami, Renaud lui donna une petite tape sur l’épaule puis l’invita à parler.
- Allez, dis-moi ce qui te chiffonne.
- Et bien, outre le fait qu’Aimée se la joue sexiste, j’ai peur.
- Peur ?
- Oui, j’ai peur de faire comme mon père.
- Tu ne m’as jamais parlé de lui.
- Non, il est mort il y a des années de cela.
- Désolé.
- Ne t’en fais pas, je l’ai pour ainsi dire pas connu. Il travaillait tout le temps, tant qu’il oublia nous oublia, ma mère et moi.
- Je comprends. Tu as peur de reproduire ce schéma si un jour te devenais père.
- Voilà…
- Tu en as parlé avec Aimée ?
- Non ! Je veux pas lui faire peur.
Renaud pris un instant pour réfléchir. Kahei savait que parler de paternité avec lui n’était pas la meilleure solution, mais cela restait un avis quand même.
- Tu sais, je suis peut être père, mais j’ai jamais demandé à l’être. Certes je vais voir mon gosse et Roxie c’est une chouette fille, mais je refuse de vivre avec eux. Je tiens à garder mon indépendance. On en a longuement discuté avec Roxie et elle a accepté.
- Elle l’a fait car elle t’aime.
- Je sais, mais revenons en toi. Tu n’es pas moi. Tu aimes Aimée, tu vis avec elle et si un jour, elle venait à t’annoncer qu’elle était enceinte, comment réagirais tu ?
- Je serais surement très heureux.
- Alors gardes ce sentiment, oublies tes peurs. Vis l’instant présent et profite de la grossesse.
- Maintenant, passons aux réconciliations !
- Euh Renaud… ?
- Laisses-moi t’expliquer un ou deux manœuvres pour séduire une femme.
- Je crois que j’ai pas besoin de ça..
- Premièrement !
- Tu ne m’écoutes pas…
- Tu t’approches doucement d’elle, puis tu lui chante de doux mots clamant sa beauté, sa douceur, son unicité. Bref, le baratin habituel !
Kahei se sentit chose en écoutant Renaud dans ses explications. Comme envoûté.
- Ensuite, tu t’approches encore un peu, aussi près que possible pour pouvoir la toucher et sans un autre mot tu l’embrasse à pleine bouche !
Renaud était prêt à faire la démonstration mais Kahei recula, stupéfait et gêné.Cela arracha un rire à Renaud que Kahei rejoignit.
- Et si dans l’éventualité, c’était moi qui serais en cause ?
- Alors là, c’est simple : tu t’excuses.
- Même si je ne vois pas ce que j’ai fait de mal ?
- Et oui… Aussi simplement.
Le jeune homme se précipita chez lui, le cœur gorgeait d’espoir et de courage. Il aimait Aimée et n’aimait pas être en froid avec elle, surtout pour de si petites choses.
Grande fut sa surprise lorsqu’il la trouva debout dans le salon, le visage peint d’inquiétude. Il s’approcha d’elle et voulut s’excuser, mais elle lui coupa l’herbe sous le pied.
- Kahei, pardon…
- Comment ?
- Oui, je voulais plaisanter tout à l’heure, à propos de nos tâches respectives.
- Oh…
- J’ai bien vu que ça t’avait blessé. Surtout que tu es loin d’être machiste. Tu es un homme en or, auquel toutes les femmes de ce monde rêveraient, mon amour. Je devrais bénir chaque jour de t’avoir à mes côtés.
- Ma Chérie, si tu savais…
- Attends ! Je n’ai pas fini.
Kahei sentit son cœur se serrer. Il aurait voulu l’embrasser, lui dire tout ce qu’il ressentait également, mais le silence qu’émettait Aimée lui fit prendre son mal en patience.
- Et bien…Je suis…
- Tu es ?
- S’il te plaît, Kahei.
- Pardon.
- Tu vas être Papa.
Le jeune homme se statufia et observait tour à tour le ventre et le visage de la blonde. Tout comme Renaud lui avait dit, il oublia ses doutes, laissant sa joie gagner.
Sans un mot, il joignit ses lèvres à celle de sa femme.
Aimée était soulagée. Elle avait appréhendé toute la journée cette annonce. Elle avait reçu ses résultats d’analyse le matin même et avait cherché une bonne façon de lui annoncer. Elle avait élaboré plus d’un scénario mais dans chacun d’eux, jamais Kahei n’avait protesté. A chaque fois, il acceptait sa grossesse.
Oui, elle avait bien choisi. Il serait le seul et unique, son plus cher trésor. Le père de ses enfants.
Petite annedocte :
- Spoiler:
- Kahei était chez Renaud, et le temps que j'aille voir ce que faisait Aimée, Renaud en a profité pour le draguer. J'étais sur le c** en voyant ça ! Ce Renaud drague tout ce qui bouge. Si vous vous souvenez, dans les 1er épisodes, on peut l'apercevoir porter un homme, alors que notre couple profitait de la fête des loisirs (celle de l'été)... Aaaaah mon Renaud, tu es si unique
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 11 :Aimée et être aimer
- Spoiler:
En pleine matinée, Kahei se frottait les mains et réfléchissait. La veille, au soir, ils avaient discuté d’une potentielle extension de la maison. Car oui, ils allaient s’agrandir. Il fallait donc suivre le rythme. Les petites économies de la famille serviront donc à cela. Kahei aurait préféré les utiliser pour optimiser leur meuble, mais le destin fut tout autre. Au fond, cela ne le dérangeait pas plus que cela.
Pendant ce temps, Aimée s’était rendue à l’hôpital afin de faire quelques examens et s’assurer ainsi que le futur bébé se portait bien. De ce côté-ci, il n’y avait aucun souci.
Kahei fut rapide et s’aménagea également un petit jardin. Bon, ils devront attendre pour la façade. Et oui, l’argent n’était pas monnaie courante chez les Vauganne.
La fête du Printemps. Aimée s’y rendit juste après sa visite à l’hôpital, profitant de la fraîcheur et des légers rayons du soleil.
Elle participa même à la chasse aux œufs. Serait-elle retombée en enfance ou les hormones en sont la cause ? Allez savoir. Cependant, lorsque la chasse prit fin, elle n’avait rien découvert d’extraordinaire.
Oui vraiment, les hormones lui faisaient faire n’importe quoi. Mais elle s’en fichait, elle était bien et profitait des bienfaits de la grossesse.
Notre jardinier au grand cœur lui, en profitait autrement. Non, non rassurez-vous, il n’est pas infidèle, mais qui dit Printemps dit « Amour », non ? Bref, Kahei décida de profiter des attractions du parc. La demoiselle était charmante, mais ce baiser n’émut aucunement le jeune homme.
Il préféra, d’ailleurs, rejoindre sa bien-Aimée sur la piste de danse.
Le couple s’amusait sous la voûte céleste et appréciait ce moment avec plénitude. Ils étaient dans leur bulle et personne ne pouvait les déranger.
Oui, tout semblait parfait, dans le meilleur des mondes.
- Je t’aime, Aimée.
- Je t’aime, Kahei.
La soirée se poursuivit dans une petite brasserie familiale. Ce fut un simple repas, mais notre couple voulait profiter d’un des derniers moments à deux car la grossesse touchait presque à son terme.
Oui, ils s’aimaient, ils étaient heureux, ils allaient être parents. Mais leur bonheur allait-il durer ou sera-t-il éphémère, tel un papillon ?
Quelques jours plus tard…
- Chéri !!! Tu peux voir le courrier ? J’attends un colis !
Kahei s’exécuta, de mauvaise grâce car la nuit fut courte. Et bien la raison était simple…
… Et oui ! Le bébé était enfin arrivé.
- Là, mon ange. Maintenant que ton bedon est plein, il faut dormir. Ne t’en fais pas, Maman reste près de toi.
Le couple s’affaira dans la maison, exécutant les tâches quotidienne. Leur quotidien n’avait pas tant changé. Kahei en était rassuré, mais Aimée, elle…
Son téléphone sonna, après avoir vu le numéro s’afficher, elle décida de se rendre derrière la maison, loin de Kahei puis elle décrocha, anxieuse.
- A…Allô ?
Aucune réponse. Elle réitéra sa question.
Un souffle rauque s’insinua dans le combiné, offrant la chair de poule à la blonde. Depuis quelques jours, elle subissait ce genre d’appel, depuis la naissance de son bébé, en fait.
Mais aujourd’hui, ce fut différent car une voix répondit.
- Aimée…
- Qui êtes-vous ?
- Aimée…Souviens-toi… Il y a 6 ans.
Puis l’on raccrocha, laissant la jeune femme sans voix. Six ans… Elle se sentit trahie, terrorisée. Elle qui pensait s’être enfin débarrassée de son passé, voilà qu’il revenait au galop. Elle rangea son téléphone en tremblant et sans oublier de regarder autour d’elle, elle fila à l’intérieur.
Le bébé se calmait enfin, sentant sa mère pourtant encore à cran. Aimée tentait de sourire mais elle restait crispée. Pourtant le sourire sans faille de son enfant ne pouvait que lui mettre du baume au cœur.
Elle serra l’enfant au creux de ses bras, lui susurrant des mots d’amour maternel.
- Mon ange, ne t’inquiètes pas. Maman restera à jamais avec toi. Je t’en fais la promesse : Quoiqu’il arrive, je serais à tes côtés. Tu es ma fille, Aèlys et jamais, plus jamais, on ne m’arrachera un bout de moi.
La nuit était tombée sur Riverview et ses habitants s’endormaient paisiblement. Aimée elle avait depuis longtemps lâché les armes devant Morphée.
Mes ses rêves étaient loin d’être paisible. Elle gémissait, se tortillait dans son fauteuil. Elle revivait inlassablement cette scène. Ce si difficile instant de son passé. La raison dans un centre de repos. Oui, ce triste jour où elle perdit une part d’elle-même. Elle n’était encore qu’une simple adolescente. Et elle avait fait l’erreur de faire confiance et d’être tombée amoureuse. Oh oui, qu’elle fut naïve d’avoir crû en lui. Elle avait aimé, elle s’était donné à lui. Elle allait lui offrir le plus beau cadeau du monde. Mais cela tourna au cauchemar. Une larme perla de ses paupières.
Le soleil allait bientôt se levait, et Kahei sentit comme un manque. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il découvrit qu’Aimée n’était pas à ses côtés. Il soupira et se leva.
Sans un mot, il s’était dirigé vers la chambre de sa fille. Comme chaque nuit, il trouva Aimée dans le fauteuil à bascule, endormie et gémissante. Il alla l’embrasser sur le front.
- Voilà Aèlys. Mais chuuut. Tu sais ta maman est très fatiguée en ce moment.
Oui, fatiguée, s’il pouvait s’exprimer ainsi car il la savait tourmentée. Aimée ne dormait plus avec lui depuis son accouchement, passant toutes ses nuits dans ce fauteuil, à veiller sur leur fille. Elle restait des heures à l’observer puis elle s’écoulait de fatigue. Au début, son époux restait pour lui tenir compagnie, veiller sur elle, mais elle l’avait éconduit, repoussant toute aide et toute discussion. Alors, il avait abandonné, mais il s’inquiétait encore. Aèlys repue, il la coucha et resta un instant à observer Aimée. Sa si jolie femme pleurait dans son sommeil et lui, demeurait impuissant. Il lui prit la main et la baisa avant de replacer une de ses mèches de cheveux.
-Non… rendez-moi… Bébé… Ne pas… mort.
Le jardinier arqua un sourcil puis déposa un baiser sur le front de sa femme, contrit par tant de souffrance.
Le lendemain, le petit déjeuner se passa en silence. Le bruit des cuillères résonnaient dans la pièce, se faisant écho. Puis Kahei déposa doucement mais fermement son couvert sur la table. Cela arracha une pointe d’intérêt chez Aimée qui le fixa les yeux ronds.
- Ça ne va pas, Kahei ?
- Aimée… Sois franc avec moi, s’il te plait.
- Tu commences à me faire peur…
- M’aimes-tu encore ?
Ce fut au tour d’Aimée de déposer son ustensile. Ses yeux étaient emplis de tristesse et de larme. Elle ne dit mot puis quitta la table, laissant un Kahei perplexe et perdu.
Plus tard, alors qu’il s’occupait de son potager, une paire de jambe entra dans son champ de vision. Un peu surpris il leva le regard vers la nouvelle venue.
- Kahei …
Le ton de sa voix ne plaisait guère au brun qui décida sans attendre de lui tourner le dos. Qu’allait elle lui dire … « Désolée, mais je ne t’aime plus » ? « Kahei, ces quelques années ensemble étaient géniales mais j’en aime un autre maintenant » ? Il retint une larme en s’essuyant gauchement le coin de l’œil et reprit son ouvrage.
- S’il te plait, Kahei, ne rend pas la chose plus difficile.
- Je t’écoute, mais sois brève.
- Kahei…
Ce silence l’effrayait. « Allez, décides toi ! Ne fais pas durer le supplice plus longtemps. Aimée, je ne te savais pas sans cœur. »
Elle avait besoin de temps mais surtout de courage. Cependant, elle savait que si elle ne lui racontait pas, qu’elle ne lui fournissait pas la vérité, son époux la délaisserait.
-Je dois te dire un secret. Un lourd secret…
Kahei suspendit son geste et osa la regarder. Le son de sa voix l’alarma. Ses joues ruisselaient de larme. Il se retrouva bêtement devant elle, les bras ballants alors qu’elle lui racontait sa vie.
- Je ne t’ai jamais réellement parlé de ma raison dans le centre de repos, n’est-ce pas ? Il fit signe que non. Et bien, je vais te le dire… Maintenant… Aaah c’est si difficile…
- Prends ton temps. On peut en discuter plus tard si tu le souhaites.
- Non ! Je dois le faire… Maintenant… Voilà cinq années que l’on se connait… que je t’aime mais une année avant notre rencontre, j’ai… eu un enfant.
Le cœur de Kahei fit un bond.
- Un enfant ?
- Oui, dit-elle en hochant la tête. Mais ce bébé, je l’ai perdu. Une fausse couche. Tu sais, j’ai cru être amoureuse, adolescente. Mais j’étais bien naïve de croire ce garçon tout aussi amoureux que moi. Je n’étais qu’une passade. Une fille d’un soir… Non, même pas… Il s’est servi de moi, et une fois l’annonce de la grossesse, il disparut de ma vie. Sans un mot, sans une excuse. J’étais perdue, ravagée, trahie. J’ai sombré dans la démence, la délinquance même. Drogue et alcool. Et j’ai fait une fausse couche. Oui… fit elle entre deux sanglots. J’ai tué cet enfant. Je suis un monstre. On m’a puni pour avoir été négligente. Kahei… Je t’en prie. Ne m’abandonne pas. Je t’en supplie… Je ne me relèverai pas…
Il s’avança, doucement, et pris sa belle dans ses bras pour la bercer. Tout en lui caressant les cheveux de ses mains terreuses, il lui chuchotait de douces paroles dont lui seul avait le secret.
- Jamais, Ô grand jamais, mon amour, je ne t’abandonnerai, Aimée…
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 12 : Aux jours heureux
- Spoiler:
Le temps était à la fête, et la fête, plus d’un l’ont faite.
Kahei s’essaya au patinage mais en récolta des ecchymoses et très peu de bon souvenir. Il abandonna rapidement pour rejoindre Renaud au théâtre.
Depuis quelques jours, le jeune jardinier sortait souvent en compagnie de Renaud. Depuis les révélations d’Aimée. Il ne savait plus sur quel pied danser. Et la compagnie de son ami l’aider à se sentir mieux.
Oui, beaucoup mieux.
Il s’étonna lui-même, comme il étonna le blond qui le fixait sans trop savoir quoi faire. Kahei avait répondu à une pulsion, une envie profonde qui le tiraillait. Il était lui-même le premier surpris, lui qui se croyait le plus fidèle des hommes.
- Kahei, tu sais, je crois ne pas que fuir dans mes bras soit la meilleure des solutions à ton problème.
- Mais Renaud, je…
- Chut. Ne dis rien. Ce que tu crois être vrai, ne l’est pas. Tu as Aimée, souviens toi, et elle, elle t’attend.
Kahei ne dit rien et pris tout de même son ami dans ses bras. Il avait besoin de chaleur humaine. Renaud avait été clair sur ce point. Jamais il ne trahirait leur amitié.
- Je suis désolé Renaud… Je crois que je suis perdu.
Pour toute réponse, Renaud lui sourit et lui tapa dans le dos. Aah que l’amitié avait bon dos.
Pendant ce temps, Aimée, elle s’impatientait.
- Aaaaah !! Maudit évier !
Ou plutôt désespérait. A croire que ce n’était pas son jour. Tout rendait l’âme entre ses mains et elle avait passé la journée à réparer, récurer, éponger entre les biberons et les couches.
Complétement abattue, elle rendit les armes et laissa ses larmes couler. Plus rien n’allait depuis qu’elle lui avait tout dit. Pourquoi a-t-il fallut que lui dise. Pourquoi elle ne fut pas capable de taire ses craintes. Aèlys se mit à pleurer. Chose qui arracha un soupir à la demoiselle.
- Oui, Aèlys ! Maman arrive…
Oui, Maman arrivait, mais Papa ? Que faisait-il ?
- Renaud ! Tu devrais avoir honte !
- Quoi ?
- Tu me fais la morale en me disant de n’aimer que ma femme et toi, … Toi ! Je te retrouve entre les bras de la première greluche venue !
- Hey ! La greluche elle vous dit m…
- Silence ! Crièrent les deux hommes d’une même voix.
Renaud se sentit désemparé par tant de véhémence de Kahei, lui qui le croyait doux et sensible.
- Mais enfin Kahei, pourquoi tu t’énerves comme ça ? Ce ne sont pas tes affaires.
- Ah oui ? Vraiment ? Et Roxie, tu y a pensé ? La mère de tes enfants !
La jeune femme en rouge s’énerva et prit à la gorge Renaud qui écarquilla les yeux.
- Quoi ? T’as des gosses ?! Tu m’as menti, sa***d !
- Je suis géniteur, nuance ! Tu crois que ça m’enchante d’avoir des moufflets ?
Ecœurée, la donzelle le regarda avec dédain. Puis elle se retira tout en les insultants.
- Ville de dingue !
Kahei sentit la colère de Renaud. Sa mâchoire trésauttait. Le jardinier déglutit puis s’approcha de son ami, l’air suppliant.
- Renaud, pardonnes moi… Je sais pas ce qui m’a pris…
Renaud soupira, puis lui tourna le dos.
- Kahei, tu m’as fait mal… Je… Je suis désolée mais laisses moi seul.
Le brun fit signe que oui et s’éloigna du théâtre.
Retour chez lui, Kahei trouva Aimée profondément endormie. Il soupira, lassé par toutes ses histoires. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir une vie simple et sans mélodrame ? Peut-être que Renaud avait raison. S’attacher à une femme, en faire le centre de son univers et ne plus graviter autour d’autres sources de bonheur détruisaient la plus infime chance de réussir sa vie ? Il alla se coucher auprès de sa femme, sans la regarder ni même l’embrasser.
Une fois Kahei endormi, Aimée se rapprocha de son homme. Elle l’avait entendu rentrer, et avait bien senti sa réticence à la toucher. Malgré tout, elle l’aimait et se colla à lui, dans l’espoir de réconfort. Mais l’inconscient ne l’aida pas et Kahei resta de marbre.
Dépitée, la jeune femme décidé de se lever. A trop se poser des questions, Aimée avait peu dormi, et en plus de ça, leur fille avait décidé de chanter toute la nuit. Autant dire que la bonne humeur était à nouveau au rendez-vous.
- Alors, d’une Kahei est aussi froid qu’une pierre et de deux, notre fille a tout le potentiel d’une cantatrice ! Mais au secours !
- J’en ai marre !!! Hurla la jeune femme.
- Et si tu pouvais éviter d’en faire profiter à tout le monde, ça serait super.
Choquée et outrée, Aimée se retourna vivement vers Kahei, qui lui picorait dans le frigo.
- Comment ?
- Tu as bien entendu.
- Comment peux-tu me parler ainsi ?
- C’est pas moi qui beugle comme une vache au milieu du salon, Aimée. Et si la petite s’était réveillée ?
Trop… c’était trop ! Aimée fila dans la salle de bain, s’habilla en vitesse puis claqua la porte. Kahei soupira et continua sa fouille alimentaire.
Ce que Kahei n’avait pas vu, c’était qu’Aimée avait emmené avec elle leur fille. La jeune femme s’était réfugiée dans un parc, au nord de la ville. Les nuits étaient encore fraiches, et elle grelotait. Aèlys gémissait, tandis que le feu crépitait.
- Là, mon ange Ne pleure pas. Maman est avec toi. On est pas bien toutes les deux ? Sans Papa… Kahei… Que t’arrives-t-il ? Que faisons-nous…
Aimée se mit à pleurer tout en serrant sa fille contre elle. Le bébé ne comprenait pas mais elle ressentit la peine de sa mère et pleura également.
Kahei s’était recouché entre temps, mais ne pas entendre sa fille réclamer son biberon du matin l’inquiéta un peu. Il se rendit dans la nurserie et découvrit l’absence de l’enfant. Paniqué, il commença par fouiller toute la maison. Puis il comprit. Aimée était partie, et avec l’enfant. Désemparé, il se laissa tomber au sol. Mais une porte claqua. Il se retourna vivement et tomba nez à nez avec sa femme, Aèlys entre ses bras.
- Elle avait faim, annonça simplement Aimée.
- Faim ? C’est tout ce que tu trouves à dire ?! Aimée, je te croyais plus responsable ! Tu étais dehors, je ne sais où, en pleine nature avec un enfant, notre enfant ! Tu te rends comptes.
- Et alors ? On est pas morte ! Et même si ça arrivait ? Qu’est-ce que ça pourrait te faire ? Tu te fiches de nous !
La colère l’emporta et sa main alla à la rencontre de la joue d’Aimée. Choquée, elle resta sur place, figée d’effroi. Kahei lui, regardait sa main, comprenant son geste.
- Pardon…
Aimée soupira, puis dépassa Kahei, tentant de garder ses larmes. Elle déposa Aèlys qui dormait à poing fermé.
- Kahei, il faut qu’on parle…
Le jardinier ne put qu’acquiescer. Ils quittèrent tous les deux la chambre.
- Kahei… Que se passe-t-il ? Ce n’est pas nous tout ça.
Devant le silence de son mari, Aimée soupira. Ah qu’il était beau ce couple. Harmonieux et aimant. Pff ! Aimée n’y croyait plus vraiment. Elle joignit ses mains puis prit le temps de réfléchir. Kahei était un homme centré, positif et posé. Et surtout aimant et responsable. Elle, qu’était-elle ? Une femme enfant qui aimait vivre sa vie à l’instant présent, oubliant ce qui l’entoure et se croyant essentielle ? Elle était égoïste à se croire le centre du monde. Elle se mordit la joue.
- … Tu t’en veux ? Pour la gifle, j’entends.
- Oui… d’une petite voix. Mais pas que… Mon comportement, ma façon d’être avec toi… Je ne sais pas. Ce n’était pas moi.
- Kahei, je veux bien te pardonner, si tu me dis ce qui te tourmente.
Aimée était sincèrement touchée par désarroi de son époux. Il se sentait responsable de toute cette histoire, de toute la colère qui l’habitait, lui, mais aussi la sienne.
- Je ne sais pas… Je n’ai pas envie de te blesser.
- Serait ce plus blessant qu’une gifle ?
A l’entendre ainsi plaisanter, Kahei savait que sa femme lui pardonnait son acte. Soulagé, il passa un bras autour de ses épaules et la serra fort contre son cœur. Aimée lui rendit son étreinte, elle qui attendait cela depuis longtemps.
- Je t’aime Kahei, ne l’oublie jamais.
Pour toute réponse, le jeune homme l’embrassa avec tout son amour, profitant de chaque mouvement, de chaque caresse, de chaque instant. Ils s’unirent avec passion sur le divan, scellant leur réconciliation.
Après une confidence sur l’oreiller de la peine qu’il avait infligé à Renaud, Aimée l’avait envoyé le rejoindre pour qu’il s’excuse. Bien entendu, Kahei avait occulté la scène du baiser. Il venait tout juste de se réconcilier. Il n’allait pas tout gâcher. Il garderait ce secret jusque dans sa tombe.
Il sonna donc à la porte de Renaud, mais ce dernier ne répondit pas. Inquièt, Kahei regarda à travers la fenêtre mais il n’y vit personne, pas même le chien.
Penaud, se disant que Renaud devait promener sa chienne, il entreprend de lui envoyer un sms.
Mais la réponse fut terrible. Paniqué, Kahei rentra en trombe chez lui.
Devant la panique de son homme, Aimée sentit son ventre se tordre.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu devais pas être chez Renaud.
- Chérie…
- Renaud est parti.
- Parti ?! Mais où ?
- Je ne sais pas…
- Oh non ! Vite il faut que je prévienne Roxie ! La pauvre…
Kahei regarda sa femme se lever et dégainer son téléphone pour ensuite s’enfermer dans leur chambre afin de téléphoner à son amie. Il soupira devant l’attitude de sa femme. Elle avait totalement oublié l’affection que portait Kahei au blond.
Il alla se consoler en cajolant leur fille qui babillait tranquillement dans son berceau.
- Pardonne Papa, mon ange.
Kahei quitta demeure pour se réfugier dans un parc de la ville, son préféré, et observa les plantes. Satisfait, il sortit téléphone puis quitta l’endroit, sans un regard derrière lui.
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