La Lignée des Vauganne
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Re: La Lignée des Vauganne
On dit pas "vert canard" ? (tente de se rattraper)
^^
^^
Moinonyme- Descendance royale
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Re: La Lignée des Vauganne
XD Si on dit vert canard mais pour mes sims c'est plus bleu que vert, malgré tout.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 11 : A deux, c'est bien aussi
- Spoiler:
Dans la matinée, Aveline avait contacté son frère et sa sœur afin d’organiser une petite cérémonie funéraire en l’honneur de leur père. Elle avait donc levé et lavé sa fille, puis nourrit partageant avec elle le repas, dans un grand silence. La petite babillait insouciante. Devant se préparer, elle préféra laisser sa fille dans la chaise à bascule.
Aveline savait qu’elle pouvait laissait Ambrine sans aucune inquiétude. D’une, la petite adorait cela. Ces mouvements de va et vient, rapide comme lent, l’amusait grandement. De deux, cela était très sécuritaire. Aveline la quitta alors, ses pas accompagnés par les rires de la bambine.
Elle pénétra alors dans sa chambre en soupirant. Il lui était assez difficile de rester figée dans un sourire bienveillant. Heureusement que la petite était encore innocente et que la notion de la mort était très étrange et quelque chose d’aussi banal qu’un câlin à sa peluche.
L’adulte se posta devant les portes de son armoire et les ouvrit. Elle n’avait pas grande conviction mais sa tenue actuelle était loin d’être de circonstance.
Elle prit un ensemble noir et assez classieux. Elle l’étendit devant elle sur le lit et l’observa en silence. Elle hésitait. Se vêtir tout de noir faisait trop cérémonieux, mais en même temps, c’était une marque de respect que de suivre une quelconque tradition. Elle soupira à nouveau et passa la tenue avant de refermer l'armoire.
La sonnette résonna dans toute la maison. Aveline n’était pas pressée d’accueillir ses invités. Mais en bonne hôtesse, elle alla les accueillir avec un sourire.
Si Aldrick avait fait un effort – en ressortant le costume de son mariage- Aveline soupira en retrouvant Iorhaël en tenue décontracté.
- Mazette Ior’ ! Se moqua Aldrick. Tu dois faire fureur dans les soirées mondaines avec de telles fringues.
- Et bien quoi ? Demanda sincèrement le roux.
- Iorhaël… tu aurais pu faire un effort.
- Je suis sûr que Wyatt aurait préféré quelque chose de moins pompeux que toutes ces simagrées traditionnelles. Libre à vous de les respecter mais je pense que respecter les morts par le cœur est plus important.
Iorhaël conclut la conversation ainsi, forcé par son fils qui réclamait son aide pour aller aux toilettes. Les deux frères et sœur restèrent silencieux en voyant disparaitre les deux énergumènes.
- Aveline… Si j’avais su… Je ne serais jamais partit. Avoua Aldrick, le regard triste.
- Aldrick…
- Ce doit être difficile pour toi. Seule avec la petite. Elle ne doit pas comprendre grand-chose. Non ?
Sans attendre, la brune plongea dans les bras de son frère et laisser quelques larmes couler. Elle s’était promis de ne pas pleurer, mais il était si difficile de ne pas éprouver de regret, de tristesse lorsque l’on père quelqu’un.
- Je vais en parler à Mathis, mais je suis sûr qu’il sera d’accord.
- Pour quoi ? Demanda la scientifique contre l’épaule de son frère.
- Pour revenir…
Elle se détacha de son étreinte mais n’osa guère affronter son regard. Qu’il revienne serait un bonheur mais elle savait qu’il devait rester loin d’elle, pour son propre bien-être.
- Tu n’as pas à revenir Aldrick…
- Mais tu ne peux pas assumer cette maison seule !
- Bien sûr que si !
- Revends là alors !
- Jamais ! Tu entends Aldrick !!! C’est la maison de nos parents. Ils l’ont construite pour nous. Je me dois de la garder…
Le blond se tût à son tour et regarda la pointe de ses pieds. Il avait oublié ce détail : cette maison, leurs parents l’avait faite spécialement pour eux. C’était leur héritage, et lui l’avait quitté.
Un peu plus tard, les visites s’enchaînant, arriva la doyenne de la famille. Unique survivante de la cinquième génération : Othilie. Aveline n’arrivait toujours pas à comprendre le secret de cette longévité, sachant que ses premiers jumeaux étaient séniors également. Othilie avait eu la joie de connaître enfant, petits-enfants et arrière-petits-enfants.
- Tout va bien ma grande ?
- Oui, merci Othilie. Et toi ?
- Moi… je me sens bien, en parfaite santé, mais je me dis que je suis la suivante sur la liste.
- Mais pourquoi dis-tu ça ? L’espérance de vie a augmenté avec la médecine. Et puis tu es en parfaite santé, donc tu n’as pas à redouter la mort.
- Ma chérie, tu es gentille mais je ne me fais pas d’illusion. C’est dans l’ordre des choses. Même si il est étrange cet ordre, car j’ai vu mon petit frère et ma petite sœur partir avant moi.
Aveline ne savait quoi dire de plus. La vieille femme le remarqua et lui offrit un sourire ainsi qu’une étreinte furtive avant de repartir. Santé ou pas, elle se fatiguait rapidement.
Pour certain, deuil ou pas deuil, profiter de la voiture familiale avec passion était une activité tout à fait respecetable.
Chacun avait sa façon de se consoler. Mathis et Aldrick, eux, se consoler en s’aimant.
Adélaïde arriva tard, la nuit étant déjà tombée. La blonde avait eu du mal à venir car sa présence serait comme une acceptation de la mort de son père. Elle vint quand même, et se dirigea sans un mot, sans une étreinte jusqu’au cimetière familial afin de pleurer.
Elle retrouva sa sœur, après avoir étanché sa tristesse.
- Aveline, viens habiter avec nous ! Insistait-elle.
- Non… Adé, vraiment… Je suis bien ici.
- Mais ça transpire de souvenir. Tu ne vois pas Papa ou encore Maman partout ici ?
- Si, bien sûr, comme je vous vois Iorhaël et toi, toujours aussi amoureux, ou Aldrick et ses crises de jalousie. C’est chez moi ici. Chez nous, même si vous êtes partis.
- Je ne te comprends pas, Aveline. Pourquoi restes-tu toujours seule. C’est pas une vie.
- J’aime la solitude, et puis je ne suis plus seule. J’ai Ambrine désormais, et c’est à mon tour de lui offrir une vie rêvée et de l’amour intarissable.
La blonde soupira. Elle savait qu’elle ne tirerait rien de plus de sa jumelle. La brune était têtue, et si rester, elle avait décidé, elle resterait.
Mais ce qu’Aveline oublia de préciser à sa sœur, ce fut qu’elle n’était pas seule, loin de là ! Leurs ancêtres foulaient la même terre qu’eux. Bien que mort, ils parvenaient à utiliser les ustensiles culinaires et à leur offrir de bon repas.
Kahei s’en était fait une vocation. Il n’avait jamais négligé les petits déjeuner mitonnés avec amour, et il en ferait profiter le plus possible son arrière-arrière-arrière-arrière-petite-fille. Il avait suivi sa vie et ses déboires et la belle avait besoin d’un peu de tendresse. Un bon plat de pain perdu légèrement doré et tout chaud ne pouvait que mettre du baume à son cœur déchiré.
Aveline ne se doutait jamais de ce qu’elle pourrait trouver en cuisine. Certes c’était devenu une espèce de routine, mais les plats variés inlassablement. Elle se doutait qui était l’auteur de cette bonne nourriture, mais elle préféra émettre des réserves. Après tout, elle était une scientifique, et elle devait conserver une esprit pragmatique et septique.
Aveline se rendit en ville afin de rendre visite à sa cousine Jane qui venait de mettre au monde son deuxième enfant. Le petit garçon se portait à merveille et la maman également.
Le petit Goulven pouvait se greffer à l’arbre généalogique sans aucune honte. Jane était une mère attentionnée, mais laissa avec joie sa cousine prendre la relève un moment. L’accouchement fut difficile et très long, bien qu’ils fussent tous deux en bonne santé.
Lorsqu’elle rentra chez elle, Aveline trouva sa fille en plein repas, aux côtés de la baby-sitter qui bataillait joyeusement avec la nourriture que la bambine s’amusait à recracher. Ambrine s’exclama joyeusement en apercevant sa mère dans la cuisine. Aveline l’embrassa avant de payer l’adolescente qui fila sans demander son reste, pestant contre l’enfant d’avoir salie son tout nouveau haut.
- Alors on fait des misères à sa nounou ?
- Pas bonbon.
- Oh elle ne t’a pas donné de bonbon ?
- Na !
- Et elle a bien fait ! Les bonbons c’est trèèès mauvais. Surtout pour les bébés comme toi.
- Moi grande !
- Oui, tu es mon grand bébé !! La taquina Aveline.
- Nan ! Moi grande ! Insista la petite.
- Si tu es grande, qu’est-ce qu’elle est Maman ?
- Belle, Mama !
- Ma chérie… Fit Aveline attendrie. Allez viens, il est l’heure d’aller dormir.
Et Aveline prit la direction de la chambre de l’enfant, tandis qu’Ambrine rouspétait. Elle ne voulait pas aller dormir, bien qu’elle baillait facilement et se frottait les yeux.
Elle changea sa fille en lui chantant une petite chanson. C’était un air simple que son père avait l’habitude d’employer avec la petite. Ça avait le don de la calmer et l’apaiser. Aveline baisa le front de sa petite aux cheveux bleu et laissa la veilleuse allumée avant de quitter la pièce. Il ne fut à peine deux minutes pour qu’Ambrine s’écroule de fatigue.
En semaine, Aveline profitait de ses derniers jours de congé en s’occupant de sa fille lorsque son téléphone sonna. Elle répondit trop rapidement pour voir le numéro.
- Oui ?
- Aveline ?
La voix qu’elle entendit alors lui fit un choc. Elle était certaine de ne plus jamais l’entendre.
- Maxance ?
- Ah ! Tu me réponds enfin ! J’essaye de te joindre depuis une semaine. L’homme parlait de façon dégagée et naturelle.
- Qu’est-ce que tu me veux… Soupira la brune.
- Et bien qu’elle enthousiasme… Ça fait plaisir.
- Il faut dire qu’on ne s’est pas quitté en très bon terme. Tu m’as traité de … fille facile !
- Je sais… Je suis désolée Aveline. J’étais en colère contre toi.
- J’ai pu le remarquer. Répliqua-t-elle de façon acerbe.
- S’il te plait, Aveline. N’en garde pas rancœur. Je t’appelle en ami.
- En ami ? Non je ne crois pas que ce soit possible.
- Ne sois pas comme ça. Notre fille a besoin d’un père, d’une figure masculine.
- Et tu crois que tu es le meilleur exemple ?
- Je suis son père ?!
- Tu n’es que le géniteur. Tu n’as rien d’un père, Maxance.
- Si tu m’en laissais la possibilité…
- Non… Vraiment… C’est mieux pour tout le monde.
Elle raccrocha sans laisser de temps à Maxance de répondre. Après tout, il avait déjà fait son choix lors de leur dernière rencontre. S’il ne voulait pas d’enfant, il n’aura jamais Ambrine.
Un autre enfant vivait et grandissait très bien. Elouan passait régulièrement chez sa tante, quel que soit la saison.
- Elouan ? Encore ? S’étonna Aveline en ouvrant la porte.
- Coucou Tata !
- Qu’est-ce que tu veux ? Tu es déjà passé hier…
- Oh allez Tata ! S’il te plaît ! Dit-il en brandissait son étrange panier en forme de citrouille.
La brune soupira. S’il n’y avait que lui, mais non, les autres enfants, et même les adolescents, du quartier venaient quémander des bonbons à longueur de temps. Cela inquiétait la mère car ils courraient au-devant d’une crise sérieuse de carries et d’obésité infantile.
Mais Aveline était faible devant son neveu et lui refusa aucunement une nouvelle poignée de bonbon. Heureux comme tout, il remercia sa tante et fila en direction de chez lui. C’était son trajet habituel. Il partait de chez lui, faisait quatre maisons et atterrissait ici. Elle était son fin de parcours. Et c’était mieux ainsi.
- Tu fais attention surtout ! Lui criait-elle alors qu’il s’éloignait.
Ambrine avait appris à parler correctement depuis le temps. Il fallait envisager à lui apprendre à marcher. Alors Aveline s’y attela avec foi. La petite n’était pas un génie, mais elle comprenait très bien les consignes de sa mère.
Elle voulut faire un test, en bonne scientifique qu’elle était. Elle lâcha les mains de sa fille et d’une caresse rassurante elle demanda à son enfant de la rejoindre, après avoir effectué quelque pas en arrière. Ambrine la fixa un moment, tiraillé entre l’envie de la rejoindre et de pleurer. Le sourire de sa mère l’encouragea et elle effectua deux malheureux pas branlant, mais seule.
- C’est bien ma chérie ! C’est bien ! Allez encore trois pas et tu seras avec Maman !
- Maman…
- N’aie pas peur. Je suis là. Tu es une grande fille non ?
Oh ! Les mots magiques. La petite s’enorgueillit et avança jusque sa mère. Son élan fut trop violent et elle tomba dans les bras de celle-ci qui riait aux éclats devant la maladresse de son fille.
- Tu as marché ma chérie ! Et toute seule !
- Moi grande !! Dit avec fierté Ambrine.
- Oh que oui ! Maman est fière de toi !
Re: La Lignée des Vauganne
Ah ben elle se débrouille bien, Aveline !
Elouan ressemble trop à Wyatt Oo C'est pas son petit-fils, c'est son clone ! XD
Elouan ressemble trop à Wyatt Oo C'est pas son petit-fils, c'est son clone ! XD
Moinonyme- Descendance royale
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Re: La Lignée des Vauganne
Aha j'avais même pas fait attention à la ressemblance de Wyatt et Elouan O_o je l'ai Jeune Adulte dans mon jeu... Je sais pas... je trouve qu'il ressemble plus à son père désormais...
M'enfin, Aveline reprend du poil de la bête... Elle doit en avoir marre de pleurer XD
M'enfin, Aveline reprend du poil de la bête... Elle doit en avoir marre de pleurer XD
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 12 : Petite Ambrine deviendra grande
- Spoiler:
Aujourd’hui, rien ne pouvait entacher le sourire d’Aveline. La jeune maman allait enfin reprendre le travail et elle devait bien l’avouer… Jouer la mère au foyer, ce n’était pas fait pour elle. Elle adorait sa fille et s’en occuper, mais elle avait besoin de quitter un peu la demeure et son travail était le meilleur moyen.
- Maman va travailler ma chérie !!
- Pourquoi ?
- Et bien, il faut bien que je gagne de l’argent.
- Pourquoi ? Cela fit soupirer la brune.
- Sans argent, Maman ne pourrait pas te donner à manger. Tu comprends ?
La petite fit une moue songeuse puis boudeuse. Elle croisa les bras et fit signe que non de la tête. Cette réaction d’Ambrine faisait toujours craquer Aveline qui ne pouvait s’empêcher de la taquiner plus encore.
La voiture klaxonna, réclamant la présence de l’adulte. Aveline vit enfin l’heure, embrassa sa fille une dernière fois puis la confia à la baby-sitter. Elle courut jusque la voiture où une de ses collègues attendait. En voyant Aveline arriver en courant, elle fendit son visage d’un immense sourire.
- Tu n’es pas obligée de courir, tu sais ?
- Mais je suis en retard !
- Mais non ! On a du temps. Fais attention, ça glisse !
Aveline ne remarqua pas la plaque de verglas qui se dissimulait sous la neige épaisse et alla s’écraser, face contre la vitre de sa collègue. La pauvre Aveline venait de perdre énormément en dignité, malgré la douleur fulgurante qui lui parcourut le front. Sa collègue ne put s’empêcher de rire, alors que la brune prenait place à ses côtés mitigée entre le rire et la honte.
La petite Ambrine, pendant ce temps, profitait de son temps comme un bambin pouvait le faire. Elle adorait sa nouvelle peluche, présent d’Aldrick qui adorait sa nièce et la chouchoutait plus que de raison. Sa nourrice, elle profitait du piano et était très bien accompagnée par l’enfant.
Ambrine chantait, câlinant sa poupée avec amour. La petite savait charmer son monde et la baby-sitter fut une des premières à fondre – après Aldrick le réticent.
Le temps fila à toute allure pour Ambrine. La petite savait s’occuper seule et calmement. Lorsqu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir, elle lâcha Sigurd, sa poupée, et se précipita vers la porte. Elle vit alors sa maman et lui tendit les bras avec un immense sourire.
- Alors ? On a été sage ?
- Toujours sage, moi !
- Mais oui, toujours.
- Maman sage ?
- Mais Maman est toujours sage, voyons !
- Na ! Se moqua gentiment l’enfant.
Elle hérita alors de chatouilles, chose qui la fit rire aux éclats.
- Tu sais ce que l’on fait ce soir ? La petite la fixa avec intérêt. Ce soir, il y a tonton Aldrick qui vient !
- Drick ?
- Tu l’aimes ton tonton ?
- Voui ! Hurla de plaisir l’enfant.
Et il n’y avait pas seulement Tonton Aldrick qui venait ce soir. La plupart des membres de la famille étaient conviés à cet évènement.
L’on sonna à la porte et Aveline découvrit avec plaisir le premier arrivé. Elouan embrassa sa tante et pénétra dans la demeure. Il faisait froid dehors, l’hiver était bien ancré dans le décor.
Elouan avait grandi depuis peu, passant de l’âge d’or à l’âge ingrat. Avec l’âge, il prenait de plus en plus d’assurance et ressemblait de plus en plus à son père, Iorhaël.
- Bon anniversaire en retard, Elouan.
- Merci Tata.
- Je suis désolée de ne pas être venue le jour même, mais Ambrine avait un peu de fièvre…
- Je sais, c’est pas grave ! Les autres sont là ? Demanda l’adolescent en regardant autour de lui ?
- Pas en…
Mais l’on toqua à la porte, coupant la parole à la maîtresse de maison.
Aveline prit sa fille dans ses bras, car la petite lui tirait sur la jupe depuis un bon moment, et découvrit Aldrick sur le palier. La petite, qui boudait depuis un petit moment, devint toute sourire et ne quittait des yeux le nouvel arrivant.
- Coucou vous deux ! Les salua l’homme.
- Drick !! Hurlait la petite en tendant les bras.
- Coucou la plus belle ! Alors on est prête ?
- Où est Mathis ? S’enquit Aveline.
- Il va arriver en retard. Le boulot…
La brune lui fit signe qu’elle comprenait puis l’invita à aller dans la cuisine.
Et oui, la petite Ambrine allait quitter définitivement les couches et devenir plus autonomes. A elle les joies de la course, de l’apprentissage et de l’école. Alors que la petite famille chantait la chanson traditionnelle, accompagnée par Séverine –Fille d’Ohtilie- au piano.
La petite était impatiente de souffler ses bougies, ou plutôt de plonger ses mains dans la crème. Sa mère, amusée, l’en empêcha malgré tout. Ce fut à cet instant que Mathis arriva. Le militaire s’excusa et rejoignit l’assemblée.
Ambrine comprit rapidement ce que sa mère lui expliquait. Il suffisait simplement de souffler sur les flammes. Et c’était très amusant, surtout si quelques postillons allaient échouer sur le gâteau. La partage, c’était bien !
Et Ambrine prit les traits d’une enfant, quittant les joues rondes de bébé. Elle décida également de laisser tomber les chignons et de laisser ses cheveux libres comme le vent. On lui souhaita de nouveau un bon anniversaire, puis ils terminèrent la soirée autour du gâteau, dévorant avec plaisir ses prochaines semaines.
Le soleil se levait difficilement sur la ville, imitant la population qui refusait de se réveiller en ce matin d’hiver.
Tous ? Non, Aveline était de celle qui se levait tôt, et de bonne humeur. Elle chantonnait tout en nettoyant le comptoir de la cuisine.
La petite Ambrine sortit des nimbes du sommeil avec plus de difficulté que sa mère mais elle avait toujours le sourire. Elle la rejoignit.
- Bonjour Maman !
- Bonjour ma chérie. Alors prête pour ton premier jour d’école ?
- Mais Maman… J’ai pas école aujourd’hui ?! S’étonna la petite.
- Comment ça ? Demanda la mère en sortant la tête du réfrigérateur.
- C’est la journée du Flocon !! Et Elouan vient !
La brune se frappa le front. Elle avait oublié cette fête. Elle avait invité Adélaïde et sa famille puisqu’ils n’avaient pu venir à l’anniversaire de la petite.
Alors qu’Aveline se préparait à recevoir sa sœur, la petite profitait de la neige avec bonheur.
Elle adorait cette sensation de froid dans son dos et surtout le ciel était si immense et si bleu aujourd’hui, qu’elle pouvait s’y perdre avec bonheur.
Mais l’arrivée de sa mère, au pas de course, lui gâcha son plaisir.
- Ambrine !! Mais tu es folle !!
- Qu’est qu’il y a ? Demanda l’intéressée en se relevant.
- Tu vas me faire le plaisir d’aller t’habiller plus chaudement !
- Mais j’ai pas froid…
- Je ne veux pas le savoir ! Va te changer ! Ordonna la scientifique en lui indiquant la maison.
La petite soupira et obéit à sa mère à contrecœur. Quel mal y avait-il à se promener pied nu et en chemise de nuit dans la neige ?
Plus tard, toutes les deux habillées plus chaudement, entreprirent la construction d’un igloo. Aveline ne pouvait s’empêcher de partager ses souvenirs d’enfance avec sa fille. Elle avait construit une fois, avec sa sœur et son frère, un des rares moments de complicités qu’elle avait de cette période. La petite écoutait, en silence.
L’arrivée des invités coupa court au monologue d’Aveline et Ambrine alla à la rencontre de sa tante, qui se promenait sans manteau.
- Ah tu vois Maman ! Même Tata, elle a pas de manteau.
Cette réplique fit soupire Aveline et sourire la blonde qui ne comprenait pas ce qu’il se passait.
- Bon anniversaire en retard ma grande.
- Merci Tata !!
Ils passèrent rapidement à table. Le soleil avait beau être au rendez-vous, il faisait très froid, la neige attestant. Iorhaël et son fils furent les premiers à entamer leur assiette.
Ce qu’ils leur valurent une réflexion de la part d’Adélaïde. Elouan, en bon adolescent, se déchargea de la faute sur son père.
La petite Ambrine était heureuse, même s’il manquait ses tontons préférés, mais elle ne s’en souciait guère, préférant danser.
- Ta petite à bien grandit.
- Ce qui veut dire ?
- Ce que je viens de dire. Elle est agréable et mignonne comme tout.
- Comme moi à l’époque.
- Non ! Faites qu’elle ne soit pas aussi infernale que toi !
- J’étais un ange ! Pesta Aveline, tout en sachant que sa jumelle la taquinait.
- Mais oui, mais oui…
Les invités étaient partis depuis longtemps, emportant avec eux leurs rires et leur voix. La petite Ambrine s’amusait dans son bain lorsqu’on lui demanda de sortir. Elle retira légèrement son viseur de ses yeux et soupira.
- M’man ! Je suis en pleine attaque là !
- Si tu ne sors pas tout de suite, c’est moi qui vais attaquer ! Rétorqua Aveline de l’autre côté de la porte.
La petite soupira de nouveau en pestant puis attendit que les pas de sa mère s’éloignent dans le couloir pour plonger sa main dans l’eau, reproduisant une bombe.
- Capitaine ! Capitaine ! L’ennemi vient de tenter de nous viser. Il faut contre attaquer ! Fit-elle en changeant de voix.
- Et si le capitaine ne sort pas tout de suite, la contrattaque ne sera que destruction ! Hurla Aveline dans le couloir.
Séchée et habillée, Ambrine retrouva sa mère dans le salon, plantée devant une quelconque émission sur le jardinage.
- Te voilà enfin ! Lui fit remarquer sa mère.
- Maman… Je m’amusais bien. Se plaignit Ambrine en se hissant sur le canapé.
- Je sais. Mais c’est mauvais de rester trop longtemps dans l’eau.
- N’importe quoi !
La tentative d’humour de l’adulte laissa de marbre la fillette. Aveline en fut touchée et observa sa fille qui changeait de chaîne.
- Ma puce… Qu’est ce qui ne va pas ?
- Rien.
- Je vois bien que tu es contrariée. C’est parce que tes oncles n’ont pas pu venir ?
Ca mère n’y était pas du tout. Elle était assez grande pour comprendre l’absence de certaines personnes, même de ses oncles. Non, elle reprochait autre chose à sa mère, mais n’osait pas en parler. Elle fixa l’adulte, un peu hésitante.
- Maman… Pourquoi j’ai pas de Papa… ?
La question qu’Aveline redoutait, était arrivée plus rapidement que prévu. La mère pensait que sa fille prendrait plus de temps et jouirait de son enfance avant de s’inquiéter de ça.
- Pourquoi tu demandes ça, ma chérie ? On est pas bien toutes les deux ?
- Elouan a un papa, lui…
- Ambrine… Tous les enfants ont un papa, certains sont présents, d’autres non.
- C’est parce que tu n’aimes pas mon papa ?
- Je…
Aveline était coincée. Elle ne pouvait décemment dire à sa fille qu’elle n’était pas une enfant désirée. La petite serait anéantie. Mais rester silencieuse était la pire des réponses qu’elle pouvait lui offrir.
- J’ai aimé ton père, Ambrine. L’amour peut prendre différente forme. Elle peut être comme pour tes oncles : heureux à deux. Comme ta tante Adélaïde et comme le mien : avec ma fille. Tu comprends ?
- Pas vraiment…
- Tu es encore un peu trop jeune pour comprendre ma grande. Mais quand tu le pourras je t’expliquerais toute l’histoire, d’accord ?
La petite fit mine qu’elle comprenait, même si elle ne le comprenait pas vraiment. Sa mère avait raison, elle ne pouvait saisir la subtilité de la situation. Elle devait vivre, pour le moment, avec sa mère. Dans le fond, ce n’était pas une si mauvaise chose. Après tout, elle n’avait jamais vu son père, ni vécu avec lui. Elle ne connaissait que leur vie à deux.
Ambrine se leva, embrassa sa mère afin de lui souhaiter la bonne nuit puis partie se coucher, sous le regard attristé d’Aveline.
Re: La Lignée des Vauganne
Ambrine est vraiment trop belle, elle va en vouloir à sa mère quand elle saura la vérité aie aie aie !
Elouan aussi est trop beau ! :D
Elouan aussi est trop beau ! :D
Re: La Lignée des Vauganne
Merci Liloo ^^ Bien sur qu'Ambrine est jolie ! Nan mais oh ! Elle descend d'Aimée et de Kahei quand même ^^
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 13 :Appel mystère
- Spoiler:
- Très chers sujets ! L’heure est grave ! L’ennemi est à nos portes !
La petite Ambrine s’amusait en attendait le bus scolaire. La vie était facile et agréable depuis quelques jours. La petite était une petite lumière dans la vie obscure d’Aveline qui, sans elle, se serait plongée jusqu’à la mort dans son travail.
Ma sa fille chérie était une magnifique bouée de sauvetage qui l’empêchait de dériver éternellement sur une mer de désespoir.
- C’est pourquoi j’ai besoin de vous, braves soldats ! Que chaque homme valide prenne les armes afin de défendre la cité et ses habitants !
Ce qui réchauffait le plus le cœur d’Aveline, c’était l’imagination sans limite de sa fille chérie. Ambrine aimait s’imaginer de grandes batailles, de chevaliers mais étrangement, il n’y avait jamais de princesse aux longues traînes qui s’appesantissaient sur leur vie en haut de leur tour. Non, les siennes prenaient les armes et commandaient ces immenses armées.
Et le bus arriva rapidement, et la petite Ambrine réussit à être en retard, car, même si sa mère lui répéta sans cesse de se préparer, elle dut se changer et se brosser les dents. Aveline s’excusa auprès de la conductrice, et cette dernière était une personne compréhensive.
Aveline profitait de son jour de congé pour affiner ses recherches personnelles. Elle aimait travailler sur la génétique et s’amusait comme une petite folle.
La manipulation génétique était une chose ardue. Il fallait être précis, calculer tout par avance. Mais une part de chance immense était un facteur clé à la réussite d’une expérience.
Et ce jour était un bon jour pour expérimenter. Car la chance était du côté d’Aveline. Elle réussit sa mutation génétique sur sa graine.
Mais si le monde scientifique en fascinait une, l’autre habitante de la maison s’en désintéressait totalement. La petite avait ses préoccupations d’enfants et n’écoutait guère sa mère qui se pâmait de sa découverte du siècle.
Ambrine adorait sa mère, là-dessus il n’y avait aucun doute, même si une petite rancœur s’installait doucement dans son cœur. Elle avait certes dit à sa mère qu’il n’était pas grave qu’elle vive seule avec elle. Qu’après tout, son père ne pouvait lui manquer puisqu’elle ne le connaissait pas.
Au fond d’elle, l’enfant se sentait incomplète et avait envie de connaître son géniteur. Elle avait soif de ses origines. Aussi jeune et insouciante qu’elle pouvait être, Ambrine avait des envies et comptait bien les assouvir.
Mais comment allait-elle pouvoir y parvenir sans trop blesser sa mère et paraître désespérée ? Elle n’en savait rien, son esprit était encore trop immature pour élaborer des stratégies poussés et emplies de ruse.
- C’est quoi ce bruit ? S’enquit Aveline, en se retournant sur sa chaise.
La petite venait de refermer le lave-vaisselle un peu trop violemment et avait déclenché une fuite du diable. Elle se retourna et fit face à sa mère avec une petite moue désolée.
- C’est pas ma faute, Maman…
- Il a encore lâché ? Ambrine fit signe que oui, chose qui fit soupirer l’adulte. Je vais devoir sérieusement penser à le changer. Il n’a jamais cessé de dysfonctionner.
- Pardon, Maman…
- Ne t’en fais pas ma chérie. Tu sauras qu’il faut se montrer doux avec lui.
La petite offrit un petit sourire à sa mère puis sentit son téléphone vibrer dans sa poche.
Elle décrocha après un temps d’arrêt, elle ne connaissait pas le numéro, et malgré l’interdiction formelle de sa mère quant au fait de ne pas répondre lorsque c’était un numéro inconnu. Mais la petite sentit que c’était important. Elle appuya alors sur le bouton vert et colla le combiné sur son oreille.
- Allô ?
C’était une voix masculine, grave et un peu tremblante. La petite se sentit perdue. Elle regarda autour d’elle et trouva alors sa mère affairée sur le maudit lave-vaisselle. D’une petite voix, elle décida de répondre.
- Allô ?
- Ambrine ?
- Oui.
- Tu dois te demander qui je suis, non ?
- Oui.
- Qui est-ce ? S’enquit Aveline, le nez dans la mécanique.
- C’est Elouan, Maman. La mère haussa les épaules et reprit sa besogne.
- Ah… Ta mère est dans la pièce. Ecoute Ambrine. Je ne veux pas t’effrayer mais je dois te dire une chose importante. Ne raccroche pas, s’il te plait.
- D’accord.
- Brave fille… Ce n’est pas facile, surtout que ta maman ne souhaite pas que j’ai de contact avec toi mais… Je suis ton père, Ambrine.
- Mon…
- Chut !
- Ne dis plus rien, ma grande. Je m’appelle Maxance Rogers-Miller, et je suis ton père.
- Pourquoi maintenant ?
- J’ai réussi à avoir ton numéro grâce à ton oncle Aldrick. Mais s’il te plait, n’en parle pas à ta mère. Je t’expliquerai un jour pourquoi nous sommes séparés, mais je ne veux en aucun cas que tu sois hors de ma vie. Tu comprends ma grande ?
- Oui…
- Brave fille… Alors… euh… Garde bien précieusement mon numéro, d’accord ? Et pas un mot à ta mère. C’est notre petit secret.
La petite raccrocha après avoir promis puis sans quitter sa mère des yeux se mordilla la lèvre inférieure. Elle était heureuse que son père prenne contact avec elle, mais elle s’en voulait de garder le secret à sa mère.
Plus tard dans la soirée, après qu’Aveline ait vaincu ce maudit lave-vaisselle, on sonna à la porte. Alors qu’elle se dirigeait vers elle pour ouvrir au visiteur, elle soupira en reconnaissant le grand sourire de son neveu. Elouan passait chaque soir désormais, réclamant des bonbons.
- Franchement, Elouan… Tu n’as pas passé l’âge ?
- Y’a pas d’âge pour ça !
- Et c’est pas la bonne période non plus…
- Il n’y a pas de saison, pour les bonbons !
Tout en soupirant, elle retira une poignée de bonbon de sa poche et la versa dans le panier étrange de son neveu qui trépignait sur place. Aveline s’étonna même d’en trouver encore dans sa veste. En fait, non. Avec le recul cela n’avait rien d’étonnant. C’était même une chose qu’elle pensait à glisser quotidiennement dans sa poche avec ses clés de voiture et son téléphone.
- Tu veux entrer ? Lui demanda-t-elle. Ambrine serait heureuse de te voir.
- Non, je dois filer. Tu sais très bien que je termine mon parcours par toi.
Elle offrit une tape derrière la tête du jeune garçon qui fila sans demander son reste en direction de son foyer.
Ambrine se battait avec son exercice. Il ne lui en restait plus qu’un pour pouvoir conclure ses devoirs. Aveline la rejoignit et lui demanda si elle voulait de l’aide. La petite déclina. Elle avait sa petite fierté qui la faisait refuser toute aide éventuelle. Cela fit sourire sa mère qui lui dit qu’elle allait se laver.
En fait, le problème était simple et elle l’aurait résolu rapidement s’il n’y avait eu ce coup de fil, plutôt. Elle avait menti à sa mère et cela la rongeait intérieurement. En même temps, comment pouvait-elle croire cet homme, à l’autre bout du fil, qui se présentait comme son père. Un mensonge était si vite arrivé. La preuve, elle avait elle-même menti. Elle soupira et chassa ses idées pour écrire ses derniers mots. Tant pis, elle aurait surement un mauvais point pour cela, mais elle n’avait pas la tête à ça.
Le cahier refermé et rangé dans le cartable, la petite assaillit sa mère pour qu’elle lui lise une histoire. Devant l’insistance de sa fille, et malgré sa fatigue, Aveline céda et la suivit.
- Où vas-tu comme ça ?
- Dans la chambre de Papy !
- Mais tu as ta propre chambre.
- J’ai pas envie ! Je veux celle de Papy !!
Aveline soupira et lui demanda de s’habiller pendant qu’elle choisit l’histoire.
Ambrine s’était rapidement exécutée en laissant ses vêtements sur le sol. Cela fit légèrement sourire Aveline. Mais elle perdit rapidement sa joie en pénétrant dans la pièce. Elle n’y était pas rentrée depuis la disparition de son père.
- Tu es sûre de ne pas vouloir aller dans ton lit ?
- Oui ! Tu as pris quoi ?
La mère s’installa sur rebord du lit après avoir glissé sa fille sous les draps. Elle lui montra la couverture et la petite hurla de plaisir.
- Je savais que ça te ferait plaisir.
- J’adore l’histoire du Dragon Pourpre !
- Tu sais qui l’a écrit ?
- Non… Avoua-t-elle, un peu honteuse.
- C’était ton arrière-arrière-arrière-grand-mère, Aèlys.
- Ah bon ?
L’histoire racontait le périple d’un petit enfant qui se perdit dans la montagne. Il avait fui suite à une dispute avec sa maman. Il tomba nez à nez avec un Dragon pourpre. Il était majestueux et impérieux, mais il avait un secret honteux. Il ne savait pas voler. L’enfant tenta alors de le rassurer et de l’aider à voler. Ils passèrent la nuit à s’entrainer et au petit jour, le dragon s’envola enfin, laissant derrière lui, l’enfant endormi et une écaille de couleur pourpre.
Cette histoire avait toujours été la préféré d’Ambrine, même bambine alors qu’elle comprenait à mi- mot le récit. Peut-être était-ce dû au talent de narration de sa mère, mais l’enfant arrivait à se projeter dans cet univers fantastique où une amitié avec un dragon était possible.
Cette nuit-là, Aveline s’endormit aux côtés de sa fille. Elle n’avait jamais souhaité remettre les pieds dans cette pièce, trop douloureuse selon elle. Mais au contraire, elle sentit un bien être la saisir. Elle pouvait encore sentir l’odeur de ses parents, ressentir leur présence.
Mais elle était seule désormais. Seule avec sa fille. Seule pour la protéger et l’aimer.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 14 : Souffleras-tu ?
- Spoiler:
Il y a certains réveils qui sont bien étranges. Et la petite Ambrine en faisait l’expérience assez régulièrement. Elle dégustait son petit déjeuner en compagnie de son arrière-grand-mère Aèla. La petite aurait pu en être effrayée mais elle trouvait la compagnie de cette vieille dame amusante et rassurante.
- Et tu vois, ma petite Ambrine, ta mère était souvent en colère petite.
- Ah bon ? Fit Ambrine entre deux bouchées.
- Oh que oui ! Elle a mené la vie dure à ta grand-mère et ton grand-père.
- Pourquoi ?
- Selon moi, elle complexait.
- Complequoi ?
- Avec qui parles-tu Ambrine ?
- Ben à Mamie Aèla ! Répondit spontanément la petite.
Aveline eut un temps d’arrêt en voyant sa fille la fixer avec stupeur. Apparemment la petite avait des amis imaginaires. Aveline sourit et reprit sa route.
- Et bien tu diras à…. Mamie Aèla qu’elle ne doit pas t’apprendre n’importe quoi.
- Mais Maman…
- Il n’y a pas de mais. Termine ton assiette et va te préparer pour l’école.
- Voui Maman…
- Franchement Aveline, tu aurais pu faire un effort…
- Maman, ne viens pas t’en mêler. Répondit l’adulte au fantôme.
- La petite va penser qu’elle est folle…
- C’est mieux comme ça. Elle est trop jeune pour parler avec nos ancêtres.
- Il n’y a pas d’âge pour en apprendre plus sur ses origines.
La scientifique soupira puis continua son repas. Sa mère n’avait pas tort, mais elle ne l’admettrait jamais. Cela saperait son autorité naturelle.
En fin de journée, fille et mère profitait de la tiédeur de l’été. Aveline pêchait sous les chants sa fille. Elle devait reconnaître qu’Ambrine n’avait pas hérité du don du chant de son grand-père, mais la petite adorait chantonner.
- Dis Maman ?
- Hum ? Fit Aveline en relançant sa ligne.
L’enfant laissa un long moment de silence planer. Elle ne savait pas si aborder le sujet était une bonne idée finalement. Parle de son père et de son contact avec elle était comme si elle avait trahi sa mère, en lui cachant la vérité.
- Non rien…
- Ambrine, tu sais que tu peux me parler de tout, non ?
- Non laisse Maman. C’est pas grave.
L’adulte n’insista pas, mais le dos de sa fille s’affaissa, comme accablée par un lourd fardeau.
- Maman !
- Mais je m’inquiète, ma chérie ?!
- Mais Maman, je t’ai dit que c’était rien !
- On t’embête à l’école ?
- Mais non ! Tu commences à m’embêter là !
- Tu me parles sur un autre ton, Ambrine. Je suis ta mère !
- Pardon… Fit la petite, en baissant la tête.
- Termine ton assiette, on continuera notre discussion après.
Mais Ambrine ne l’entendit pas de cette oreille et se leva de table pour rejoindre sa mère.
- Maman ! Réponds-moi !
- Qu ?! S’étonna l’adulte.
- Qui est mon père ?!
- On en a déjà discuté, Ambrine. Je ne t’en parlerai que quand tu seras plus grande.
- Maman ! Je suis plus un bébé ! J’ai le droit de savoir qui est mon père.
- Non Ambrine… je suis désolée, je n’ai pas envie d’en parler ce soir.
- Avec toi, c’est toujours non…
Et sans un regard, la petite se retira dans sa chambre. Elle était vraiment déçue par sa mère. Elle n’aurait jamais pu penser à un tel refus de sa part.
Une autre matinée se profilait, et pour un samedi, c’était une matinée ensoleillée. Aveline en profita pour s’occuper de son potager qui grandissait à vue d’œil. Le nombre était impressionnant et frôlait l’émerveillement.
- Je t’ai déjà non, Maman.
- Mais ma grande, il faut que tu lui en parles !
- … Je n’en ai pas encore la force.
- A trop garder les secrets pour toi, cela finira par te retomber dessus, tu sais ?
- N’est-ce-pas toi qui a caché à Papa pendant des années la mort de ton frère ?
- Ca n’a rien à voir ! Et tu le sais ! S’emporta la défunte.
- Si, Maman. Ca a tout à voir. Un secret est un secret. Une histoire est une histoire, et Ambrine n’est pas assez mûre pour entendre parler de mes erreurs.
- Pour toi, ta fille est une erreur ?
Aveline la dévisagea longuement avec un air grave.
- Bien sûr que non… Elle est tout sauf une erreur…
- Alors parles lui…
Pendant ce temps, dans sa chambre, Ambrine discutait avec son père. La discussion était simple et cordiale, comme chaque conversation qu’ils entretenaient. Elle apprenait petit à petit à faire confiance à son père.
- Pourquoi Maman refuse de me parler de toi ?
- Je ne peux pas répondre à sa place, ma grande.
- Mais tu le sais ?! L’accusa-t-elle.
- Elle ne me la jamais réellement dit, mais je crois le savoir.
- Alors dis-le-moi...
- Non, Ambrine. C’est une chose que tu dois apprendre d’elle, et non de moi.
La petite se renfrogna et soupira. Elle ne tirera rien de lui non plus. Elle serait donc condamnée à rester dans le flou toute sa vie ?
La journée s’avéra chaude et très ensoleillée, Ambrine en profita pour passer son maillot de bain et jouer avec la nouvelle acquisition de sa mère. Cet arroseur automatique était un cadeau divin que l’enfant utilisait avec délectation, à défaut de piscine.
A voir sa fille jouer ainsi, Aveline ne résista pas longtemps à l’envie de la rejoindre. Elle passa rapidement son maillot et s’élança à son tour sous l’eau fraîche et abondante.
Elles s’amusèrent ainsi toute l’après-midi, s’ébrouant, s’arrosant. Elles se retrouvaient comme jamais. Les disputes des jours passés s’étaient envolées l’espace d’un instant. Mais Ambrine n’en avait jamais voulu à sa mère, elle l’aimait trop pour cela.
Le soir venu, Aveline profitait de la mare familiale pour pêcher lorsque son téléphone sonna. Elle décrocha en voyant le nom de son cousin Muiris apparaître sur l’écran. Cela l’étonna fortement car il n’appelait guère.
Ce fut à cet instant qu’Aveline appris le décès de sa tante Othilie. Cette dernière avait rendu son dernier souffle lors d’une sieste alors que toute sa famille était réunie. Enfant, petits-enfants et arrière-petits enfants … Aveline avait de l’affection pour elle et ne put s’empêcher de verser quelques larmes cette nuit-là.
Mais il lui fallut retrouver rapidement le sourire, car ce soir était un grand soir. Sa petite Ambrine fêtait son anniversaire. Elle allait passer dans l’âge ingrat et rejoindre les crises dont son cousin était victime. Aveline pria fortement que sa fille n’agisse jamais comme elle avait pu le faire par le passé.
Pour Ambrine, elle était loin de tous cela. Pour elle, seul l’instant présent comptait. Elle allait souffler ses bougies, sentir des picotements qui commençaient à devenir familier et franchir cette frontière bénie qui lui tendait les bras depuis quelques jours.
Aveline était heureuse et époustouflée par le résultat. La transformation de sa fille était fantastique. Elle était méconnaissable. Ses traits de poupons avaient totalement disparut et avaient laissé place à une féminité naissante.
La toute jeune adolescente s’était empressée de passer devant un miroir afin de voir le résultat. Elle ne se reconnaissait pas vraiment, hormis ses yeux bleu et ses cheveux étranges, elle se découvrait pour la première fois et pouvait deviner les prémices de l’âge adulte.
Mais sa première nuit en tant qu’adolescente fut rapidement dérangée par une intrusion perverse. Une voleuse avait franchi le portail et fut cueilli par l’alarme qui réveilla la maisonnée.
Ou presque. En tout cas, une bagarre se déclencha sur le perron. Les jurons fusèrent, tout comme les coups.
L’intrépide Ambrine avait défait la méchante. L’héroïne qu’elle rêvait d’être enfant commençait à poindre cette nuit-là. La justice l’emporta sur le mal –offrant de belles contusion à la voleuse, qui verte de rage pestait.
La police arriva à son tour et remit le couvert en bastonnant la pauvre voleuse déjà bien affaibli.
- Et tiens-toi tranquille ! Voleuse ! Tout va bien Mademoiselle ? Heureusement que je suis arrivée à temps.
- Euh… Je pense que je vous ai bien mâché le travail….
- Je confirme ! Cette gamine m’a fait la peau.
La policière, fière comme un paon, partit avec son trophée et laissa les Vauganne en paix. Ambrine soupira puis rejoignit son lit. Elle était fatiguée et se battre avec l’agent de police serait stérile. Quelle prenne la gloire, elle n’en avait cure. Elle n’avait qu’une seule envie : dormir.
En tout cas, l’autre habitante ne se réveilla nullement. Le sommeil lourd était un sacré avantage. A Aveline et ses longues nuits sereines !
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 15 :Une chose nommée Désir
- Spoiler:
" J’étais et je suis une enfant facile. Je vais rarement me mettre en colère ou encore perdre patience. Aux dires de mes oncles, je suis la parfaite opposition à ma mère. Je veux bien les croire mais je n’ai jamais vu ma mère s’emporter ou être irrespectueuse.
Et pourtant, j’ai eu vent de ses frasques. Adolescente, elle avait mené la vie dure à ma grand-mère et lui avait reproché maintes et maintes choses. Ma grand-mère ignorait toujours ce qu’elle lui reprocha et pourtant, elle était morte depuis longtemps.
Je ne prétends pas avoir de pouvoir surnaturel. Je parle aux morts de ma famille, comme je parle avec ma mère. Je sais que Maman m’a souvent reproché cela. Enfin reproché… Elle a ignoré mes discussions avec les fantômes. Surement une peur rationnelle que j’aille en parler avec des étrangers. Mais je ne suis pas stupide, et encore moins folle. Je sais que parler aux morts est une espèce de don qui met mal à l’aise ceux qui n’en sont pas doté.
Cela plait à ma mère de croire que tout va bien, que tout est normal. Mais en même temps, cela est tout à fait normal. Car elle aussi, elle possède cette capacité. Je le sais, je l’ai vu parler avec ma grand-mère plus d’une fois. Mais il lui plait de faire comme si tout cela n’existait pas. Alors je joue le jeu.
La vie suit donc son cour. Nous ne sommes que deux dans cette immense maison, et notre vie y est paisible. Je vais à l’école, je côtoie des jeunes de mon âges, j’y rencontre des cousins et cousines éloignés et je rigole bien avec Elouan.
Mais Maman n’est pas si heureuse que cela. Je pense que la mort de sa tante a fait ressurgir de lourds souvenirs. Je n’ai pas grand souvenir de mon grand-père, mais je l’adorais alors je peux comprendre son désarroi. Ma pauvre mère se raccroche au passé comme elle le peut.
Ma petite Maman que j’aime… Sache que ta fille, elle, ne s’en ira pas avant toi. Ca non ! Elle peut compter sur moi pour rester éternellement avec elle. Rien que toute les deux."
- Allez Maman… Souris !
- Je suis désolée Ambrine…
- Pas de ca avec moi, Maman !
- Tu as le droit d’être triste, mais je ne suis plus la petite fille que j’étais.
- Tu as pourtant deux jolies petites tresses… Tenta avec humour la mère.
- Ouaip ! C’est pour te dire que malgré tout, je reste ta petite fille chérie !
Aveline retrouva le sourire et enlaca sa fille avec amour. Elle qui ne souhaitait pas réellement d’enfant, elle qui ne vivait que pour elle-même et son amour de la science, elle avait réussi à donner la vie. Et cette vie était une merveille jeune fille qui représentait son soleil parmi la brume éternelle qui recouvrait son cœur.
Ambrine… Son joyau unique qui prenait délicieusement forme. Elle se jura qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour la préserver de la tristesse, de la peine et des échecs qu’elle eut pu rencontrer.
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Bien des jours eurent passés. Et Aveline était toujours aussi incertaine. Elle avait promis d’expliquer son histoire avec Maxance à leur fille, mais en grandissant, Ambrine avait laissé ce sujet de côté. Elle ne lui en parlait plus. Chose qui rassurait Aveline, mais l’inquiétait tout autant car, même si elle était différente d’elle, sa fille était tenace et si idée naissait dans sa tête, jamais elle ne s’en délogeait.
Elle regarda son téléphone, soupira une énième fois puis appuya sur le téléphone. Cela sonna puis un souffle indiqua à Aveline qu’on lui avait répondu.
- Qui est-ce ? Demanda l’interlocuteur.
- C’est… c’est moi Maxance…
- Aveline. Enfin !
- Enfin ?
- Oui ! Je me doutais que appeleré un jour ou l’autre. Alors, notre fille ne cesse de harceler sur moi ?
- Quoi ?! Mais non ! Au contraire !
- … Tu m’expliques ?
- Ecoute Maxance… J’ai dit des choses à l’époque… Des choses cruelles que je n’aurais jamais du dire…
- Mais encore ? Répliqua t’il, amer.
- Ambrine a besoin de son père…
- C’est sur, maintenant qu’elle est adolescente, hein ?! Elle t’en fait voir de toutes les couleurs et tu viens pleurer contre mon épaule ? Non, Aveline c’est trop facile ! Débrouilles toi avec TA fille !
Aveline n’eut le temps de répliquer car Maxance avait déjà raccroché. Elle qui venait en amie, on aurait dit qu’elle venait de verser de l’huile sur le feu. Il était vrai que sa façon d’éconduire Maxance, à plusieurs reprises, était cruelle et sans nom. Mais elle était jeune à l’époque et n’avait pas encore acquis la maturité qu’une mère se doit d’avoir. Elle soupira en regardant une dernière fois son téléphone puis le rangea.
Ambrine était dans le jardin, en train de chouchouter le pommier du coin. Elle ne se passionnait pas plus que ça pour le jardinnage, mais cela lui permettait d’être dehors et bien souvent en compagnie de sa mère. Comme activité mère-fille, on avait vu bien plus réjouissant, mais elles joignaient l’utile à l’agréable et les moments de complicité étaient si rares avec le travail d’Aveline.
Aveline l’avait rejointe sur la pointe des pieds et sans un mot s’attaqua au pied de tomate. Elle venait de conclure une discussion amère avec Maxance et sa fille était en droit de savoir d’où elle venait… Mais… Son père ne semblait plus enclin à la rencontrer.
Aveline observait sa fille qui s’occupait en chantonnant des plants. Cela fit sourire la brune. Ambrine n’avait décidement pas hérité de la voix de Wyatt. Mais la voir si joyeuse et en paix raviait la mère et se revoyait à son âge. Elle qui était si pleine de colère et de rage…
Le soir venu, Ambrine se rendit chez sa tante Adélaïde. Elle y allait régulièrement, lorsque son cousin n’était pas en vadrouille. Ce soir-là, Ambrine passa à l’improviste et trouva son cousin sur le départ.
- Hé Iorhaël !
- Ambrine ! C’est fou ce que tu as grandi !
- Héhé ! Dis… Elouan est dans les parages ?
- Je viens de rentrer. Vois plutôt avec Adélaïde.
- D’accord !
- Coucou mon Ambrine !
- Coucou Tata… Dis… Ton fils est là ?
- Regarde derrière toi, jeune fille.
L’adolescente s’exécuta puis remercia sa tante avec une légère bise sur la joue. Adélaïde et Iorhaël vivait tranquillement dans leur maison avec leur unique enfant Elouan. Ils s’épanouissaient dans leur travail ramenant régulièrement des promotions et commençaient à avoir un nom dans le journalisme.
- Si tu savais !!
- Et bien quoi ? Ton père prend contact avec toi, mais il ignore ta mère ?
- Je trouve ca cruel, pas toi ?
- J’en sais rien, Ambr’… Franchement, je le plains ton père.
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- Ah bon ? S’étonna sincèrement la jeune fille.
- Ben j’ai pas tous les détails… Maman veut pas vraiment en parler, et mon père est trop obéissant, enfin tu vois le truc ! Elle lui fit signe que oui. Mais ta mère aurait largué ton père après le mariage d’Aldrick et Mathis.
- Pourquoi ?
- Ca, j’en sais rien… Mais selon ma mère, Aveline n’en était pas amoureuse.
Ambrine accusa le coup. Elle avait toujours cru à une belle histoire d’amour entre ses parents et qui, un jour, sans trop comprendre pourquoi, elle du se terminer. Nulle tromperie, nulle déception. Une espèce d’accord entre les deux parties.
- Alors… je suis pas désirée… Souffla t’elle.
- Ambrine…Ne dis pas ça…
- Ah ouais ?! Et que veux-tu que je dise d’autre ?
- Désiré ne veut pas dire non aimé. Ambrine, ta mère t’adore, et tu le sais. Je crois que le plus important dans une vie n’est pas la raison de sa venue, mais l’accueil qu’on nous fait.
Cette petite envolée philosophique fit réfléchir l’adolescente. Elouan n’avait pas tord. Sa mère ne lui avait jamais fait de mal, ni donné un quelconque signe de rejet. Elle s’était toujours occupée d’elle. Seule…
- Tu as raison, Elouan.
- Bien sur que j’ai raison !
Cette réponse fit sourire la jeune fille. Elouan était un garçon extra et elle était heureuse de l’avoir comme ami et cousin. Ils discutèrent pendant un long moment de tout et de rien. La vie du lycée, les filles et les garçons qui leur étaient insupportables. Les professeurs et leur capacités a enseigner.
Comme promis, Aveline retrouva sa fille à l’heure de repas. Sauf que ce fut l’adulte qui était en retard, et non l’adolescente. Ambrine s’excusa d’avoir commençée sans elle mais elle mourrait terriblement de faim. Cela fit sourire la mère qui l’excusa puis se servit à son tour.
- Comment va ton cousin ?
- Bien, bien…
- Et ta tante ?
- Elle va bien ! Elle a dit qu’elle t’appelerait bientôt, d’ailleurs. Dis Maman… Je crois que je ne vais plus t’embêter avec mon père.
- Comment ça ?
- Ben… Toi, tu es là et lui non. Et puis, on est pas si mal toutes les deux, non ?
- Oui… Tu as raison. On est bien ensemble.
Cette petite conversation mis le doute dans le cœur de l’adulte. C’était elle qui avait rejeté Maxance de la vie de leur fille, elle qui avait coupé les ponts. Et sa fille semblait plus intelligente qu’elle en acceptant les erreurs de sa propre mère.
- Tu sais… Je tiendrais ma promesse Ambrine. Un jour, je te raconterais tout...
- J’attendrais alors… La petite observa sa mère et lui offrit un merveilleux sourire.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 16 :Toi, mon univers...
- Spoiler:
Les jours défilèrent et se suivèrent, se ressemblant. Le train-train quotidien n’était pas étouffant, loin de là, pour l’adolescente. Au contraire, cela la rassurait. Cette impression d’équilibre et de sécurité qui l’enveloppait était comme une caresse maternelle.
Ambrine n’était pas la seule à en bénéficier. Aveline profitait tout autant de cette routine sereine, enchaînant les missions et les augmentations. Elle était à deux doigts d’obtenir le neuvième échelon de sa carrière scientifique.
Et Léonie n’était pas loin. Notre cinquième héritière veillait à ne pas trop apparaître devant sa fille et sa petite fille. Elles étaient trop proches, généalogiquement parlant. Et se dévoiler devant elles serait une grosse erreur, car elles risqueraient de s’attacher à la défunte.
Alors, la vieille femme se contentait de faire savoir à sa famille son passage en concoctant des petits plats. Comme cette succulente tarte aux citrons vert.
A la fin des cours, Ambrine se rendait parfois chez des camarades de classe. Cet apres-midi là, l’adolescente, lors qu’elle dévalait les marches du lycée, put entendre un cri. Elle aurait pu reconnaitre cette voix entre mille. Elle fila alors à toute alure dans la rue adjacente.
Elle trouva alors son amie Kina – et cousine germaine étant la fille de Séverine, fille d’Othilie. La pauvre était fesses sur le sol, un peu chamboulée
- Ca va Kina ?
- Ouais… Aah mes fesses !!
- QU’est ce qu’il s’est passé ?
- Je sais pas trop, commença t’elle se relevant. Je crois que j’ai glissé.
- Mais sur quoi ?! S’exclama abasourdie Ambrine. Y’a rien à part du béton !
La petite Kina se gratta l’arrière du gratte tou en riant avec gêne. Elle était maladroite et cette aptitude lui rendait bien.
- Tu es sûre que ça va ?
- Ambrine, j’me ramasse souvent ! T’en fais pas ! J’ai juste gagné un gros bleu.
- Ou deux… Vu l’endroit… Se moqua Ambrine.
L’autre adolescente lui assèna un léger coup sur l’épaule tout en riant à la plaisanterie de son amie. Ambrine n’avait pas grand mon de dans son entourage, hormais Elouan et sa famille, elle n’avait que Kina. Mais cela lui suffisait amplement.
Un soir, Aveline fut conviée à une petite réception de son cousin Muiris. Il avait franchit depuis longtemps le seuil du troisième et le voir ainis fit réaliser à la brune qu’elle aussi allait bientôt passer sénior. Cette idée ne la réjouissait pas tant que cela.
Mais pour l’heure, elle avait d’autre préoccupation. Son cousin était toujours en peine. Sa mère, Othilie, avait disparut quelques jours plus tôt, et le vieil homme avait du mal à s’en remettre. Elle qui avait vécu si longtemps…
- Allez, courage Muiris !
- Tu m’en demandes trop, Aveline.
- Et pourquoi ? Tu dois aller de l’avant, ta mère n’aurait jamais voulu que tu baisses les bras comme ça.
- C’est facile pour toi de dire ça…
Alors là, elle n’y croyait pas. Il lui reprochait quoi ? Elle le regarda un bon moment.
- Muiris, j’ai perdu mes parents. Les deux et depuis longtemps.
- … Je suis désolée, Av’… J’avais oublié… Le chagrin, tu comprends ?
- Certainement… Mais Muiris, Othilie était heureuse, tu sais ? Elle me l’a dit la dernière fois que je l’ai vu. Elle put voir sa famille prospèrer et grandir. Voir naitre enfant, petit-enfants, voire même arrière petit enfant !
- Je crois que tu as raison.
- Bien sur que j’ai raison ! Lui sourit alors Aveline. Alors je veux voir un sourire sur tes lèvres, Muiris.
Le viel homme s’exécuta. Il n’avait jamais pris la peine de réellement parler avec elle. La petite Aveline était une peste renfermée sur elle-même et qui se donnait un genre tout le long de son adolescence, lui, certes, était déjà un adulte à cette époque, mais les on-dit et les rumeurs avaient plus de poids que la sincérité et l’amour familiale ces années là. Il regrettait sincèrement tout ce qu’il put dire et médire sur la brune.
La soirée se termina assez tôt, la brune étant éreintée. Elle retrouva sa fille bien plus tard, alors qu’elle était en train de rédiger un article scientifique sur l’ordinateur.
- C’est à cette heure-ci que tu rentres ? Lui fit remarquer la mère.
- Désolée Maman, j’étais chez Kina… J’ai pas vu le temps passer.
- Appelles moi la prochaine fois, je me suis inquiétée.
L’adolescente lui sourit et lui baisa la joue avant de filer vers leur nouvelle acquisition.
Ambrine s’était prise d’affection pour le karaoke. Aveline avait vu juste en le lui offrant ce cadeau d’anniversaire – en retard certes mais Ambrine en profitait chaque soir et elle aussi par la même occasion.
Ce qu’elle préférait par-dessus tout, c’était de reprendre toutes les chansons de son grand-père. La petite les connaissait par cœur. Elle vouait une admiration sans faille à Wyatt
- Et si tu allais te coucher ?
- Non ! Ce n’est point l’heure ! Ô Maman !!! Répondit Ambrine en chantant.
Cela fit sourire Aveline qui quitta son écran deux secondes. Le regard de sa mère fit comprendre à Ambrine qu’il n’était pas question d’abuser. Elle souffla dans le micro et s’exécuta.
Aveline avait également investi dans du matériel de jardinnage. Son potager étant immense, elle n’arrivait que rarement à étancher la soif de ses planes. Cette structure de bois l’y aidait fortement, amenant partiellement de l’ombre également.
Mais alors qu’elle s’occupait avec amour de ses plants, son téléphone sonna. Bien qu’agacée, elle décrocha.
- C’est moi.
- Maxance ?!
- Oui, bon… Pas la peine de sauter au plafond et de hérisser comme ça.
- Qu’est ce que tu veux ? Demanda Aveline passablement exaspérée.
- J’ai réfléchi tu sais ? Et je pense qu’Ambrine a besoin de me connaître.
- Il faudrait savoir ! Un jour c’est « démerdes-toi » et un autre c’est « faisons la paix ». Maxance, ca fonctionne pas comme ça ! La petite a besoin d’un équilibre, pas d’un père qui joue au yo-yo avec elle.
La discussion s’envenima, comme à chaque fois et Aveline raccrocha au nez de l’homme. Maxance avait eu beau vieillir, il n’en restait pas moins immature et bornée. Elle, elle pensait principalement au bonheur de sa fille. Lui… Elle n’en savait fichtrement rien et s’en fichait royalement.
Ambrine rejoignit sa mère peu de temps après. Aveline avait décidé de garder le silence. Lui dire qu’elle avait des contacts avec son géniteur et qu’ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur un droit de visite aurait bouleversé l’adolescente inutilement.
En voyant l’étendu du travail, Ambrine ne put s’empêcher de râler et faire des remarques pessimistes.
Mais le soleil était au rendez-vous, et malgré que sa mère lui dise qu’elle n’était pas obligée de l’aider, Ambrine mit la main à la pâte et s’atella avec sourire à la tâche.
- Dis Maman ?
- Oui ?
- Tu crois qu’on pourrait commencer les leçons ?
- Des leçons de quoi ?
- De conduite…
- Mais si tu veux. On termine ce carré et on y va.
- J’ai dit non !
- Mais pourquoi ?
Aveline se prit la tête entre les mains et soupira. Elle avait pris une douche le temps qu’Ambrine prépare la voiture, mais elles n’étaient pas d’accord quand au véhicule. L’adolescente voulait prendre la voiture de collection, tandis qu’Aveline, plus raisonnable, voulait employer la sienne.
- Tu débutes à peine ! Et cette voiture est trop difficile à manier.
- Ben la tienne aussi pue l’antiquité !
- Ambrine ! S’offusqua Aveline.
- Pardon Maman… mais reconnais le… Elle est plus toute jeune.
- Peut être mais elle est très bien pour apprendre.
Elle monta, de mauvaise grâce dans la voiture de sa mère. La petite voiture bleue ne payait pas de mine, mais elle tenait la route, roulait paisiblement et n’avait jamais fait faux-bond à sa propriétaire.
- N’empêche, on aurait eu plus de classe dans celle de Mamie… Ronchonna l’adolescente.
- Entre la classe et la sécurité, je choisis la sécurité !
Elles terminèrent leur journée en chantant toutes les deux. Aveline adorait ces moments là. Bien qu’aucune des deux ne furent de grandes chanteuses, elles s’amusaient et ne se souciaient guère du regard des autres. Elles étaient dans leur monde aimant et chaleureux.
Aveline qui était si sérieuse se laissait prendre au jeu, interprétant les chansons avec beaucoup de passion et théâtralité. Cela dérouta Ambrine, qui surprise, perdit le rythme et le fil de la chanson.
Mais l’on vint briser ce moment en sonnant à la porte. Aveline décida d’aller ouvrir, se doutant fortement de la personne qui pouvait se trouver devant la porte. Pas de doute possible lorsqu’elle aperçut cette chevelure si particulière.
- Tu espère faire peur à qui habiller comme ça ?
- Rooh ! Allez Tantine !
- Tantine ?
- Je sais… Ca fait un peu trop, mais sois sympa ! Des bonbons pour un misérable ?
- Tu ne cesseras donc jamais ? Sourit avec dépit la brune.
- Et non ! Les bonbons, c’est le nerf de la guerre. Mais dis-moi… Vous êtes en train d’égorger quelqu’un ?
Aveline fit un sourire contri. Elle regarda en direction de l’intérieur, sa fille chantait à plein poumon et c’était pire qu’un chat qui aurait une patte de coincé dans un fil.
Mais l’adolescente s’en fichait ! Elle s’amusait, c’était le principal. Et puis, dans un infime et stupide espoir, Aveline espérait que ces atroces miaulements pouvaient faire fuir Elouan et ses envies insatiables de sucreries.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 17 : Funeste retour
- Spoiler:
L’automne était là depuis bien longtemps, mais cela n’empêchait pas Aveline de profiter de l’arroseur automatique. Mais ce dernier était bien capricieux, et par cette journée un peu trop chaleureuse, notre scientifique ne tint aucunement rigueur à cette défection.
Après tout, cela lui rendait bien service. Elle s’essuyait les yeux lorsqu’elle entendit le klaxonne fatidique. Il était l’heure pour elle de reprendre son sérieux et d’enfiler sa tenue de scientifique. Adieu l’enfance, adieu l’insouciance. L’adulte reprit sa juste place.
Mais alors qu’elle rentrait du travail, elle aperçut de l’autre côté de la rue Mathis. Elle resta un petit moment interdite mais l’homme l’interpella. Elle sourit en coin et le rejoignit avec prudence en traversant la route.
- Salut !
- Bonjour Mathis, qu’est ce que tu fais par ici ?
- Ca ne se voit pas ? Je promène le chien.
Aveline posa son regard sur l’animal qui remuait la queue tout en la regardant. A défaut d’avoir un enfant, le couple avait pris un chien. Certes il était maladroit de comparer un enfant à un chien, mais lorsqu’on veut donner de l’amour, enfant, chien ou chat, c’était la même chose.
- Tu ne travailles pas ?
- Je suis en congé.
- Ces militaires ! Ils n’en fichent pas une !
Cette plaisanterie fit rire l’homme qui la regarda affectueusement. Aveline avait bien changé. Elle qui était si perdue, même lorsqu’ils se rencontrèrent. Malgré ses sentiments pour lui – et il était sûr qu’ils étaient inchangés- elle restait naturelle et élevait sa fille avec passion et rigueur.
Alors qu’il l’observait, Aveline le surprit et s’étonna.
- J’ai quelque chose sur le nez ?
L’homme, sans un mot, la prit contre son cœur et l’enlaça affectueusement. Elle était si cher à son cœur. Comme une sœur. Il n’y aurait jamais rien de plus entre eux, mais c’était là un présent des plus merveilleux. Il était comblé avec Aldrick et avait gagné deux sœurs de cœur.
Aveline ne sut quoi dire et se laissa alors faire, profitant de cette vague étreinte. Il ne l’avait jamais enlacé de la sorte, pas même lorsqu’elle le lui avait supplié. De l’eau avait coulé depuis, mais elle, elle l’aimait toujours autant. Son pauvre cœur saignait mais elle avait appris à relativiser. L’amour pouvait prendre différente forme, et n’était pas souvent partagé. Alors elle se contentait de celui-ci, si petit et merveilleux à la fois, pour elle.
Oncle Mathis reprit la route, laissant Aveline un peu chamboulée. Elle entra chez elle et vit sa fille tranquillement installée devant la télévision. La petite adorait regarder les émissions historiques et s’abreuvait jusqu’à plus soif de ce savoir.
- Ca parle de quoi ?
- Le débarquement. Tu savais qu’il y avait un commando spéçial composé que de français, commandé par Kieffer ?
- Non… J’ai toujours pensé que c’était uniquement les alliés.
- Comme quoi, les livres d’histoire et les cours sont pas suffisants. On en oublie plein.
- Je veux bien te croire ma chérie, mais… C’est bientôt l’heure ! Remarqua Aveline.
- Hum ? Oh ! Tu as raison ! Je file me préparer.
- Tu as besoin d’aide ? S’enquit la mère.
- Ca ira !
Puis Ambrine disparut du salon, en laissant la télévison tourner. Aveline se leva, voulant éteindre et se retrouva happé par le documentaire. Il aura fallut plus de soixante ans pour que ces hommes sortent de l’ombre et recevoivent enfin les honneurs qu’ils méritent.
Le bal… Elle n’avait pas très envie d’y aller, car après tout, à ce genre d’évènement il fallait y aller accompagné. Et notre pauvre Ambrine ne trouva cavalier. En même temps, ce n’était pas comme ci elle avait courru après. Elle s’en fichait un peu, mais c’était une occasion de se retrouver entre ami. Elle passa alors sa robe. Elle était sobre, ni élégante, ni chic. Simple et jolie. Elle n’arrangea pas ses cheveux. Cela demandait trop de temps et d’effort et elle n’en avait nulle envie.
Elle s’observa sous toutes les coutures. Elle était bien trop mince pour appâter qui que ce soi. Son visage était sans saveur et souvent inexpressif. Ses cheveux étranges attisaient convoitise, jalousie et moquerie. Mais elle s’en fichait, elle allait retrouver Elouan et Kina.
La limousine était là, et à l’intérieur son cousin attendait. Ambrine sourit et s’engouffra à ses côtés. Lui non plus n’était pas gai. Cette idée de participer à cette festivité, ne l’enchantait. Mais il fallait parfois faire bonne figure, arborer de belle parure, et participer aux festivités.
Alors qu’Ambrine s’adonnait au mondanité, Aveline reçut une visite qu’elle n’espérait plus. Aldrick dégna enfin lui rendre visite.
- On a pas oublié sa grande sœur ?
- Désolée Aveline… Avec le boulot… nos horaires sont différentes.
- Je sais… Je te taquine ! Allez rentre !
- Allez quoi ?!
- Non, j’ai dit non.
- Mais il est son père.
- Il est également ton meilleur ami ! Je n’ai pas oublié, comme tu me l’avais si bien rappelé lors de ma grossesse.
Aldrick ouvrit la bouche puis la referma avant de détourner les yeux de son aînée. Elle n’avait pas tort. Il lui avait si bien reproché d’avoir couché avec Maxance –son ex et meilleur ami. Il n’avait digéré cette trahison. Trahi par sa sœur, trahi par cet homme. Mathis lui avait reproché cela le jour même mais aujourd’hui encore. Aldrick faisait passer Maxance avant sa sœur.
Mais Aveline était mature et responsable, et elle prenait en compte le bonheur d’Ambrine avant le sien. Aldrick l’avait compris, depuis le temps. Leur éloignement était obligatoire, mais il revenait désormais. Elle lui avait manqué et la petite aussi.
- Je suis désolé pour ça. Dit il simplement.
- Je veux bien croire que tu en sois désolée, mais Al’… Tu m’as blessé… Alors que j’étais déjà bien mortifiée comme ça.
- Mortifiée ? Désespérée oui !
- Aldrick, je suis heureuse de ma vie, même si je n’ai pas l’amour d’un homme. Ambrine me suffit à mon bonheur.
- Aveline… Réponds moi sérieusement : tu n’es jamais tombée amoureuse ?
Cette question la laissant sans voix. Amoureuse, elle le fut, mais elle l’était toujours. De qui ? Du propre époux de son frère. Mais elle n’ira jamais lui révéler. Aldrick ne s’en remettrait pas. Il pouvait faire le brave autant qu’il voulait, il était son précieux petit frère et la brune le connaissait. Fragile, doux, et son son apparente mauvaise humour et sa jalousie, se dissimule un manque de confiance en lui.
- Je… Je l’ai été, Aldrick. Maintenant c’est du passé…
La voix brisée de sa sœur fit perdre tout son mordant au sportif qui, préféra rester auprès d’elle, sans un mot.
Ambrine rentra assez tard, retrouvant sa mère affairée sur la gazinière. Elles avaient changé de mobilier et avec lui les améliorations. La scientifique avait à cœur de tous les refaire.
- Alors ma chérie, tu t’es bien amusée ?
- Oui, c’était pas pire que je ne l’imaginais.
- Ca te fera de bon souvenirs.
- En attendant j’ai faim !
- Ils ne vous nourissent pas ?
- C’est un buffet, tu picores plus qu’autre chose. Dis Maman…
- Hum ? Fit Aveline entre deux coups de marteau.
- C’était comment le tien ?
- De ? De bal ? Ambrine répondit par l’affirmative. Je n’en ai pas eu.
- Ah bon ? S’étonna sincéremment l’adolescente.
- Bah, c’est pas plus mal ainsi, tu sais ? Je n’avais pas une très bonne réputation.
L’adolescente gloussa légèrement en voyant les yeux brillant de malice de sa mère. Elle n’était pas un ange, et elle ne s’en cachait pas. « Le passé est le passé. Pourquoi en avoir honte ? » lui avait dit un jour Aveline. Ambrine était on ne peut plus d’accord. Revenir sur ses pas étaient inutiles et infructueux .
Un autre jour s’était levé (et sans l’ami Ricoré) et Ambrine sortait d’une sortie scolaire dans un des restaurant de la ville. Elle ne voulait pas y aller, au départ, mais une fois dedans, elle s’était amusée comme une petite folle derrière les fourneaux et en tant que serveuse.
Ce genre de sortie avait pour but pédagogique de provoquer des vocations. Pour Ambrine, la cuisine n’en sera pas une mais un bon passe-temps.
Après cela, elle décida de passer un peu de temps au parc du centre ville. Roaring Heights était aux couleurs de l’automne et les attractions également. Elle déambula dans le par cet vit au loin un manoir qui s’élevait. Ses allures austère et centenaire l’attirèrent.
Ce fut en héroïne que notre Ambrine en ressortit. Les employés eurent beau employé des combines afin de l’effrayer, elle se montra courageuse et brava les dangers ! –Si tant il y en eut réellement.
Alors qu’elle se félicitait elle-même, elle surprit deux chiens en train de jouer ensemble. Elle les regarda et se mit à les jalouser. Elle regarda autour d’elle. Elle était seule, personne avec qui partager ce petit moment d’insouciance. Sa vie avec sa mère était certes belle, mais triste à bien des égards. Elle ne partageait pas ou peua vec les autres. Son cercle familiale était tout ce qu’elle avait.
Comme si il put sentir le désarroi de la jeune fille, le chien se mit à lui tourner autour, cherchant son attention. Elle sortit alors de ses pensées et s’intéressa à l’animal qui jappait doucement. Elle tendit alors une main et laissa le chien la renifler.
La bête lui amena alors un jouet à ses pieds. Un peu surprise, l’adolescente ne comprit pas de suite ce que le chien attendait d’elle. Elle ramassa l’objet et le fit couiner. Chose qui excita l’animal. Ainsi commença la session de jeu.
Ambrine s’amusa avec lui un long moment. Puis commença à vouloir un animal. Elle n’aurait jamais de frère et de sœur. Sa mère se faisait vieille, et puis, célibataire, elle n’allait pas procréer seule. Alors pourquoi pas un chien ? Ou un autre animal ?
En rentrant, la nuit commençant à tomber, Ambrine se mit aux fourneaux. Sa mère n’était pas encore rentrée et l’adolescente voulait lui faire plaisir. Elle appliqua alors la recette à la lettren recette qu’elle apprise l’après-midi même au restaurant.
Elle n’avait jamais réellement cuisiné. Une salade par-ci, par-là, mais sans plus. Elle entamait un recette simple mais qu’elle appréciait. Des pâtes aux fromages. L’odeur pouvait en reboutter plus d’un, mais pas elle. Cette subtile odeur de fromage embaumait la demeure et lui ouvrait les papilles.
Aveline rentra enfin et Ambrine servit le repas. Avec reconnaissance, Aveline entama le repas. Et c’était très bon. Elle ne manqua de féliciter sa fille qui goûta à son tour au plat.
- Dis Maman ?
- Quoi ?
- On ne pourrait pas prendre un chien ?
Aveline s’etouffa. Ambrine lui donna un verre d’eau afin que la nourriture passe mieux. Un chien ? Mais quelle idée ?!
- Mais enfin Ambrine !?
- Oh allez Maman ! C’est trop cool un chien.
- Je vois pas en quoi.
- Ben c’est mignon déjà. C’est loyal, ca protège et pis… c’est cool, quoi ?!
- Jeune fille, il me faut de vrai argument.
- Allez Maman, s’il te plait… On serait moins seule comme ça.
Mais Aveline ne voulait plus en entendre parler. Ambrine venait de se mettre une étrange idée dans la tête. Un chien était une source de problème. Il fallait le promener, le nourrir, le laver, jouer avec lui. La scientifique pensait que sa fille n’était pas prête pour tout cela.
Ce fut donc déçue que la jeune fille quitta la table et alla se coucher.
Aveline reprit son amélioration. Elle voulait installer une fonction anti-inflammable à la gazinière. Elle repensait à sa discussion avec Ambrine. Et après tout, sa fille n’avait pas tout à fait tort. Un chien pouvait s’avèrer utile : protéger la maison, protéger sa fille, apporter un peu de joie.
Mais alors qu’elle donnait un autre coup de marteau, une drôle d’odeur s’échappa de la gazinière. Trop absorbée par ses pensées, elle ne fit guère attention et d’un autre coup de marteau, elle créa une étincelle qui mit le feu.
Une flamme digne des enfers s’envola et prit d’assaut Aveline qui hurlait au dessus du bruit infernale de l’alarme anti-incendie. Elle se débattit mais trop tard, ses vêtements avaient déjà brûlé.
Alors qu’Aveline perdait pied et paniquait, Ambrine arriva tout droit sur les flammes et brandit l’extincteur avec héroïsme et courage. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir faire face à ce genre de catastrophe, mais l’adrénaline la poussa à agir et non rester bêtement les bras en l’air à hurler comme une folle au secours. Elles étaient seules et il fallai agir rapidement.
- Maman ! Va te mettre à l’abri !
- Non ! Au secours ! Au Feu !!!!!
Et qui était l’adulte dans tout cela ? Ambrine grimaca, car sa mère, dans son agitation s’approchait de plus en plus des flammes.
- Maman !!! Appelle les pompiers bon sang !
- Les… Ah mais oui !!
La brune fila dans le salon, clopinant légèrement tandis qu’Ambrine se battait avec les flammes. La chaleur était insoutenable et sa bouche devenait de plus en plus sèche au fil des secondes qui s’écoulaient. Mais elle tint bon et parvint à éteindre l’incendie.
Mère et fille, soulagées et tremblantes d’émotions s’enlaçèrent aussi fort qu’elles le purent. Ambrine pleurait contre l’épaule de sa mère. Elle avait failli la perdre dans un bête incendie qu’elle avait elle-même provoqué. Sous le choc, elle avait les larmes qui se mêlaient aux rires.
- C’est fini ma chérie… Retourne te coucher.
- Mais tu es blessée !
- Non, ce n’est rien. De légère brûlure. Ne t’en fais. Au lit maintenant. Tu as école demain.
L’adolescente s’exécuta, trainant le pas. Elle avait comme une appréhension. Une espèce de sentiment qui lui tiraillait le ventre. Un dernier regard à sa mère qui lui souriait.
Petite musique d'Ambiance
L’erreur d’Aveline fut la dernière. La scientifique, entêtée dans sa perfection sa réparation quotidienne du lave-vaisselle se retrouva pris au piège. Elle reçut une décharge. Une décharge si forte qu’elle lui fit faire un bond immense. La douleur fut telle qu’elle ne put crier. Sa gorge se serra, son cœur se contracta.
Un dernier battement, puis ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle tomba sur le sol dans un grand bruit sourd. Inerte. Sans vie…
Aveline venait de rendre sous dernier souffle. Et son dernier fut le prénom de sa fille. Derrière elle, elle laissait une enfant, son unique bébé. Elle ne verrait jamais ses petits-enfants, jamais elle n’assisterait au mariage de sa fille, ni connaître son futur.
Ambrine s’était levée de nouveau et avait couru jusqu’à la pièce commune.
- Maman ?
Aucune réponse. Elle regarda alors partout autour d’elle, à la recherche de sa mère et ce fut à ces instant qu’elle la vit.
- Maman ?! Non !!!
Elle courut vers le corps et le secoua avec frénésie, mais la main de sa main tomba lourdement sur le sol, reproduisant le bruit sourd de tout à l’heure. Le corps électrocuté d’Aveline était rigide et froid. Ambrine ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre.
La dame en noire apparut alors, aux côtés de l’adolescente. Grande, hautaine, majestueuse… La faucheuse arriva, impériale. Mais son ton méprisant habituel fit place à la compassion.
- Je suis désolée, Mortelle. Mais ta mère n’est plus.
- No….Non… C’est impossible… Souffla la jeune fille.
- Hélas, la vie est parfois cruelle.
- Ce n’est pas la vie qui est cruelle ! C’est la mort !!
- La mort n’est que le message funeste de la vie. Elle est là pour guider les âmes qui pourraient s’égarer.
La mort pointa du doigt le corps carbonisé d’Aveline. Ambrine avait toujours un espoir. L’espoir de voir sa mère se lever et lui dire que ce n’était qu’un plaisanterie. Mais non… Elle ne bougea pas.
- Faites quelque chose ! Je vous en supplie !! Cria Ambrine.
- Je ne puis toucher son destin. Le fil s’est rompé et avec lui, le dernier souffle de ta mère s’est envolé. Je ne puis rendre la vie, Enfant. Je ne suis que le messager de la mort.
Un étrange halo mêlant jaune et vert entoura le corps d’Aveline qui s’évapora avec douceur et délicatesse. La mort jeta un dernier regard sur Ambrine, qui effondrée, ne pouvait s’empêcher de pleurer. Les larmes étaient un torrent capable de créer des rivières tumultueuses et salées.
- Rendez la moi ! Ma mère… Ma Maman…
Mais la Dame en noire disparut dans un épais nuage grisâtre, laissant derrière elle l’adolescente mortelle et en pleur.
De l’autre côté du mur, dans un autre espace temps, la mort se trouvait devant la défunte. Aveline la suppliait.
- Je vous en prie ! Elle n’a que moi ! Laissez moi rester près d’elle.
- Je suis désolée, Aveline Vauganne, mais il n’est pas dans mes fonctions que d’accorder des faveurs aux mortelles.
- Pourtant vous avez épargnée une de mes aïeules !
- Elle… Cette damnée d’Aimée ! Elle avait trouvé la solution ! Il n’y a que cette unique solution !
- Une solution ? Répéta Aveline pleine d’espoir.
- Ne crois pas que je vais te la révéler, Mortelle ! Ton heure est venue, je ne puis retourner dans le passé.
D’un claquement de doigts, la faucheuse emmena Aveline rejoindre ses aïeules. A jamais, elle errera sur cette terre. Elle devra désormais veiller sur Ambrine, la chair de sa chair, dans l’ombre.
Les heures s’étaient égrainées, et Ambrine n’avait aucument envie de dormir. De toute façon, le sommeil ne venait pas. Elle était trop malheureuse. Comment penser à de belles choses dans ces circonstances. Elle erra un long moment dans la maison, ne sachant quoi faire. Qui devait elle prévenir, que devait elle faire ? Elle était perdue, déboussolée. Seule… A jamais seule.
Elle s’était alors retrouvée devant la porte de la chambre de sa mère. Sans un mot, sans réfléchir, elle en avait franchi le seuil et s’était allongée sur le lit. Tout… Toute la pièce avait son odeur. Lui rapellait sa mère. Elle était encore ici quelques heures auparavant. Comment la vie pouvait elle être si fragile. D’un simple claquement de doigts, le bonheur, le rire, l’amour, la vie… Tout ce que l’on avait construit pouvait se détruire.
Disparaitre comme par enchantement. A jamais dans l’oublie. Ceci ne n’était plus qu’un élément du passé. Elle n’avait plus qu’a avancer. Mais oui… Mais pour aller où ? Vers qui ? Vers quoi ? Le futur ? ou le passé ?
Ambrine était perdue, seule dans cette immense maison, loin de sa mère, loin de son père qu’elle n’a jamais connu. Elle n’avait plus qu’elle-même et ses larmes qui ne seront jamais taries.
Re: La Lignée des Vauganne
Ah mais... AVELINE ?! Naaaaah !
Ben ça si je m'y attendais... Je pensais pas que ça se reproduirait :/
Ben ça si je m'y attendais... Je pensais pas que ça se reproduirait :/
Moinonyme- Descendance royale
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Re: La Lignée des Vauganne
Moi la première Moinonyme... Si tu savais l'effet que ca m'a fait il y a 15 jours...Il lui restait qu'une promotion et deux points en science pour avoir son SLT ! Et deux jours avant de passer Sénior... Saleté de lave-vaisselle...
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 18 : Mes oncles à moi
- Spoiler:
Le lendemain matin, Ambrine se sentait toujours autant fatiguée. Elle s’était surprise endormie sur le lit de sa mère. Elle n’aurait jamais cru pouvoir s’endormir ainsi, mais pleurer fatiguait. Ce fut difficilement qu’elle se lava et se changea. Elle avait longtemps errer dans la maison, évitant avec soin la cuisine. Elle n’avait pas encore le courage d’y remettre les pieds.
Elle prit alors son téléphone et composa le premier numéro qui lui vint à l’esprit. Elle avait besoin d’aide, elle n’allait pas se leurrer. Elle n’était qu’une adolescente, et même sans ça… Elle ne voulait pas rester seule dans cette maison.
Ce fut ainsi que ses oncles arrivèrent. Elle n’avait rien dit au téléphone, juste un appel pour leur demander le plus rapidement possible. Mais sa voix faible et tremblante avait peint l’inquiétude sur le visage. Elle aurait voulu sourire pour les accueillir, mais elle ne pouvait pas.
Elle les fit entrer sans un mot. Aldrick regarda alors Mathis qui arqua un sourcil et pénétra le premier, à la suite d’Ambrine.
L’atmosphère était lourde, différente de d’ordinaire. Ambrine qui était habituellement souriante et bavarde n’avait décroché aucune mot et à peine un regard. Aldrick saisit alors l’adolescente par le bras, avec douceur et la forç à le regarder.
- Où est ta mère ? Demanda Mathis.
La petite s’écroula en larme dans les bras de son oncle. Mathis venait de poser la question qui brisa son dernier bouclier. Aldrick reçut contre lui l’adolescente, désarmé et impuissant. Il fixa son époux qui ne comprit guère plus que lui la situation.
- Ambrine… Tout va bien ? S’enquit Aldrick.
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La jeune fille renifla et se dégagea de l’étreinte, ô combien rassurante, de son oncle et n’osa le regarder. Il serait déchirer d’apprendre ça. Elle ne pouvait lui dire.
- Ambrine…
Cette voix… Suppliante à souhait. Elle détestait cela. Elle allait lui faire du mal.
- C’est Maman…
- Qu’est ce qu’elle a ?
- Elle… elle est morte ! Explosa Ambrine.
Sous le choc, Mathis recula la chaise du bureau, tremblant comme une feuille morte et se laissa retomber dessus lourdement. Il n’avait plus le contrôle de son corps. Il lui fallut tout son courage pour éviter de pleurer. Mais les pleurs d’Ambrine étaient insoutenable. Il ferma les yeux et de ses paupières s’échapèrent quelques larmes.
Aldrick, lui, était resté muet. Muré dans un silence assourdissant, rythmé par les sanglots de sa nièce qui, contre son torse ne pouvait empêcher l’océan de larme tâcher son t-shirt. Mais là était le cadet de ses soucis. Sa sœur, sa si chère sœur… Son obtinée, entêtante et énervante sœur venait de rendre l’âme. Comme ça… Aussi facilement… Non, il ne voulait y croire…
Ambrine pleurait, pleurait encore. Ses larmes étaient inépuisables. Et la détresse dans ses sanglots achevait le cœur peiné des deux hommes qui à leur tour laissèrent leur peine s’exprimer. Le trio pleurait comme jamais. Si Aldrick avait pleuré la mort de ses parents, celle de sa sœur, il la désespérerait.
Les larmes s’étaient finalement arrêtés, mais la peine était toujours là. Installés, tous trois dans le salon, ils venaient de terminer le récit de la mort d’Aveline. Ambrine fut brève et concise. Elle n’était pas là lorsque cela arriva, mais la découverte du corps inerte de sa mère l’avait profondément choqué.
Comme pour la rassurer, Aldrick la tenait contre lui. Mathis lui, faisait les cent pas dans le salon, réfléchissant à la meilleure des options.
Mais des options, il n’y en avait pas des centaines. Ambrine était bien trop jeune pour rester seule dans la maison. Ils avaient beau retourner le problème dans tous les sens. Il n’y avait que ses deux options là.
- Qu’en penses-tu Al’ ? Demandait alors Mathis.
- Je ne sais pas… Je suis incapable de réfléchir pour le moment.
- Mais le mieux serait qu’Ambrine vienne habiter avec nous, non ?
Quitter la maison ? C’était une possibilité, mais Ambrine n’était pas tout à fait d’accord. Elle aimait cette maison, elle y avait grandit et avec elle, un sac entier de souvenir avec sa mère.
- Ou alors, nous pouvons revenir ici… Souffla Aldrick.
- Je ne pense pas que ce soit possible Al’.
- Et pourquoi ça ? S’emporta le blond. C’est ma nièce ! Je vais pas l’abandonner aux profits d’une simple habitation.
Et voilà ! Ce qu’elle craignait arriva. Elle ne souhaitait aucunement semer le chaos dans ce couple si parfait. Ses tontons chéris ne devaient pas se battre, surtout pas pour elle. Elle soupira longuement, tandis que les voix s’élevaient et que le débat commençait à tourner en dispute.
- Je reste ici.
- Comment ? Dirent les deux hommes d’une même voix.
- Je ne veux pas que vous quittiez tout pour moi. Je saurais me débrouiller toute seule.
- Mais Ambrine ! Tu es encore qu’une enfant.
- Peut être, mais je me crois assez responsable pour vivre par mes propres moyens.
Un long silence s’installa entre les trois comparses. Elle n’avait pas tout à fait tort. Elle n’avait jamais montré de signe d’immaturité et d’irresponsabilité.
- Qu’en dis-tu Aldrick ?
- Je ne sais pas… C’est un peu excessif non ?
- Ambrine… Tu te sens de rester toute seule, ici ?
- Je me vois pas quitter la maison Tonton… Tout ici est à elle. Tout me rappelle Maman… Si je pars, c’est comme si je détruisais sa vie. Que je l’oublie totalement.
Aldrick et Mathis se fixèrent un long moment, et d’un regard entendu, ils hochèrent la tête.
- Très bien. Tu peux rester ici Ambrine. Dit Mathis.
- Mais nous y mettons des conditions.
- Lesquelles ? S’enquit Ambrine.
- D’une, nous prendrons de tes nouvelles régulièrement, tous les jours tu auras droit à un appel de notre part.
- D’accord…
- De deux, nous viendrons souvent. Alors pas de petite fête surprise ou de garçon trop collant !
Aldrick se faisant sérieux, mais elle savait au fond d’elle qu’il tentait un peu d’humour histoire de lui arracher un sourire. Mais ce qu’il obtint fu des larmes.
Il la prit alors contre lui et la berça comme on bercerait un enfant. Elle était certes prête à accepter son sort d’orpheline, mais il lui fallait du temps, beaucoup de temps.
- Ambrine, ma chérie, tu ne seras jamais seule. Tu entends ? Avec Mathis on ne t’abandonnera pas comme ça. Tu es pour nous la petite fille que nous ne pourrons jamais avoir.
Les larmes de la jeune fille redoublèrent et comme une enfant, ses pleurs s’intensifièrent et elle hurlait enfin sa douleur dans le cou de son oncle.
Mathis ne supportait plus les larmes de sa nièce, et avait décidé de sortir. Il avait placé la tombe d’Aveline dans le cimetière familiale. Mais la douleur était trop forte, il laissa son chagrin l’envahir et s’exprimer. Les larmes coulèrent à flots, comme un enfant qui venait de perdre une chose très cher à son cœur. Si lui était autant touché par sa disparition, il ne pouvait s’empêcher de penser aux sentiments de son époux et de sa nièce. Ils étaient du même sang, de la même chair. Lui il n’était de la famille que par le lien du mariage.
- S’il n’y avait eu Aldrick… Je crois que j’aurais pu t’aimer comme tu m’aimais Aveline… Je suis désolé pour toutes les souffrances que j’ai pu t’infliger. Tu étais une femme extraordinaire, une mère parfaite… Et sûrement une amante douce et passionnée… Je t’aimais Aveline… Crois-moi…
Mathis révélait enfin ce qu’il avait sur le cœur. Il était déchiré depuis tant d’année entre son amour pour Aldrick et sa sœur Aveline. Oui, il avait repoussé la femme pour combler l’homme, car Aldrick fut le premier à s’être présenté. C’était fort stupide et irrespectueuc de penser ainsi mais c’était la vérité. Il avait repoussé la scientifique alors qu’il avait les moyens de la combler et de l’aimer. Il soupira, regarda une dernière fois la stèle, puis porta ses doigts à ses lèvres pour ensuite les poser sur la pierre froide.
- Adieu Aveline… N’aie crainte, je prendrais soin d’Ambrine. Ce cadeau que tu nous as fait à Aldrick et moi-même. Elle n’était pas que ta fille… Elle est également la mienne.
Le soir même, alors que ses oncles étaient rentrés chez eux, Ambrine était prostrée devant la télé à zapper. Elle n’avait goût à rien, pas même à ses émissions historiques. Non, il était tellement plus simple de se laisser couler dans le canapé.
Mais l’on sonna à la porte, la coupant dans son élan de « décrépitude ». Elle se força alors à ouvrir, voyant que l’intrus insistait fortement. Elle se traina alors jusqu’à la porte, les yeux encore rouges par les larmes.
Cette intruse n’était autre que Kina, sa meilleure amie. La pauvre était venue prendre de ses nouvelles.
- On ne t’a pas vu à l’école, aujourd’hui.
- Je sais…
- Et ca t’es même pas venu à l’esprit de me prévenir ?
- Pourquoi faire ? Dit Ambrine, amorphe.
- Pourquoi faire ? Reprit la jeune fille. Mais tu te fiches de moi ?! Je sais pas, simplement pour que j’évite de m’inquiéter ? Pour que les profs me lâchent la grappe ? « Ambrine n’est pas là ? Kina, tu sais pourquoi ? »
- Mais…
- Y’a pas de mais Ambrine ! Je pensais être ton amie.
- Mais c’est le cas… Souffla l’orpheline.
- Non… Crois-moi ! C’est loin d’être le cas ! Car une amie ne laisse pas tomber les autres pour son propre bonheur. Tu es égoïste, Ambrine ! Apprends le !
Et sans un mot, Kina tourna les talons et partit de la demeure.
- Maman est morte… Annonça d’une petite voix Ambrine.
Mais cette révélation vint trop tard, Kina était déjà loin. Ambrine resta un long moment sur le seuil de la porte, les yeux embués de larme. Elle venait de perdre sa mère, et à l’instant sa meilleure amie…
Mais la vie continuait, et à force de discussion avec ses oncles, Ambrine apprit que la véritable amitié n’existait pas. Surtout pas à son âge. Seule la famille comptait, même si on pouvait être déçue par cette dernière, il y avait souvent le pardon par la suite.
- Dis Tonton…
- Qu’est ce qu’il y a ma grande ?
- Avec Maman, j’avais commencé la conduite et…
- Tu veux continuer tes leçons ?
- Si c’est possible…
La demande intimidée de la jeune fille le fit sourire. Elle était si mignonne à ne changer savoir comment demander les choses. Mathis lui répondit qu’il n’y avait aucun problème. Il sortit les clés de sa voiture, mais l’adolescente lui fit signe que non.
Elle le fit sortir de la maison puis le força à s’engouffrer dans la petite voiture bleue de sa mère. Le militaire avait l’air bien stupide dans cette petite voiture, bien trop minuscule pour son gabarit. Mais cela faisait tellement plaisir à Ambrine qui ne réchigna pas.
Elle voulait apprendre à conduire avec la voiture de sa mère. Il avait deviné en voyant les clés qu’elle lui montra quelques minutes plus tôt.
Ce soir là, il était convenu qu’Ambrine passe la nuit chez eux et elle avait mis à profit le temps de voyage pour son apprentissage. Mathis était fier de cette petite qui savait se débrouiller seule et se montrer courageuse.
La mort n’était pas forcémeent la fin de toute chose, car sans la mort, il n’y aurait pas de vie. Ambrine l’avait compris. Même si elle trouvait cruel que sa mère la quitte si tôt, elle apprenait la véritable valeur de la vie et de ses petits rien qui font le bonheur de chacun.
Re: La Lignée des Vauganne
Oh naaaan ! C'est nul que Ambrine se soit disputé avec Kina :(
Ouais, c'est triste pour Mathis, ça me fait mal au cœur pour lui :( Mais heureusement qu'il est là pour Ambrine, j'adore la relation qu'ils ont tous les deux ^^
Ouais, c'est triste pour Mathis, ça me fait mal au cœur pour lui :( Mais heureusement qu'il est là pour Ambrine, j'adore la relation qu'ils ont tous les deux ^^
Re: La Lignée des Vauganne
Liloo : Oui pauvre Mathis... J'ai longuement hésité à faire une relation adultère XD Et Maxance s'est pointé et la suite vous la connaissez !
Kimoth : Kina... Ambrine s'était entichée d'elle lors du bal -_- étant ma seule héritière j'ai du coupé les ponts avec elle. Elle l'a mal pris (ce que je peux comprendre XD )
Kimoth : Kina... Ambrine s'était entichée d'elle lors du bal -_- étant ma seule héritière j'ai du coupé les ponts avec elle. Elle l'a mal pris (ce que je peux comprendre XD )
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 19 : Les affres du coeur
- Spoiler:
Ma vie continua, simplement. Chaque jour se ressemblait, mais je ne me laissai pas abattre, comme ma mère l’aurait souhaité. Je n’étais qu’une simple fille sans passé et sans avenir. Il était de mon devoir de me construire un avenir.
Comme promis, mes oncles passèrent régulièrement me voir, et je les reçus toujours avec bonne humeur. Parfois ils me reprochaient mon laisser aller. Mais ils venaient toujours à l’improviste, et je sortais généralement d’une bonne séance de sport ou de jardinage. Quoi de plus étonnant qu’on mon odeur ne fut pas composée de rose ?
Enfin, mon oncle Mathis venait le plus souvent, plus que mon oncle Aldrick, et la plupart du temps, je le retrouvais en train de pleurer sur la tombe de Maman. C’était étrange car il n’était que l’époux de mon oncle, qui lui était le frère de ma mère… Mais il y avait une histoire sous toutes ces émotions. Un passé dont je ne fit pas partie, hélas…
Cependant, ce fut grâce à Mathis que j’obtins mon permis de conduire. Il fut très patient avec moi, malgré sa peur, car il fallait le reconnaître que je n’étais pas une championne de F1… et je ne le serais jamais. Ce n’était pas dans mes ambitions.
Si je ne voyais plus ma mère, je savais qu’elle se portait bien, grâce aux autres fantômes de la maison. Aimée était souvent présente. Je pouvais ainsi dire que je ne fus pas vraiment seule dans cette maison. Même si cette compagnie étrange remplie mon quotidien, elle ne valait pas la compagnie d’être vivant.
Et pour cela, il y avait l’école. J’ai compris qu’il valait mieux éviter de sécher les cours. Aldrick m’a fait un long sermon sur ce fait, et puis si je voulais un avenir autant m’y rendre et apprendre.
Même si je m’épanouissais, il y avait une chose qui restait incertaine dans ma vie. Mon père… Il y avait trop de secret autour de lui. Bien que des semaines fussent passées depuis la mort de Maman, je n’avais pas réellement de nouvelle et à vrai dire, cela m’était complétement sortie de la tête, trop occupée à vivre et ne pas couler.
Un jour, je reçu un appel. Un appel de ce père que je pensais à jamais inaccessible. Il me présenta ses condoléances, pensant sincèrement que ma mère fut une femme bien. Je ne savais pas pourquoi mais j’avais du mal à y croire. Ses paroles paraissaient fausses…
Mais soit ! Nous avions convenu d’un rendez-vous ce jour-là. Ce fut la raison de ma présence en ville, après l’école. Il vivait dans un très bel immeuble, en plein centre-ville. J’ai sonné, impressionnée et engourdie par le froid. L’hiver était désormais présent et bien ancré dans le décor de la ville. Je me réchauffais tant bien que mal lorsqu’il arriva. Enfin, je supposai que ce fut lui car cela faisait cinq minutes que j’étais en bas, à attendre, et personne ne vint.
Il n’y avait aucun doute possible lorsque je croisai ses yeux des miens. Nos expressions étaient identiques, il ne pouvait me renier et moi l’ignorer.
- Ambrine ?
- Euh… oui, dis-je timidement.
- Enfin on se rencontre ! Le téléphone c’est bien mais ça détruit les contacts, non ?
J’étais incapable de parler. Aucun mot ne sortait de ma gorge nouée. Ce fut à cet instant, alors que je lâchai sa main, que mon nez se mit à me démanger et j’éternuai.
Avec un sourire chaleureux il me fit entrer. Je le suivi avec reconnaissance, sentant la chaleur bienfaitrice dès mon premier pas dans le bâtiment. C’était un bâtiment chic et propre où la vie semblait de qualité.
- Séverine, regarde un peu est là ?
Je dépassai la tête de derrière mon père et découvrit une magnifique blonde tenant un bambin contre son sein. La dite Séverine se tourna alors vers moi et hurla comme une folle hystérique. Son cri m’effraya un tantinet et me fit hésiter. Mais un regard de mon père et j’entrai.
- Alors c’est toi Ambrine !?
- Euh oui… Bonjour ?
- Excuse la … Elle est parfois exubérante !
- Hé ! S’exclama Sévérine à l’encontre de Maxance.
- Mais c’est une gentille fille.
- J’espère bien.
- Qui …
- Ah oui, pardon ! Je suis Séverine Oiseau-Riffin, autrement dit…
- Une cousine de Maman.
- Tout à fait !
Cela me laissa perplexe, que faisait mon père avec cette femme surexcitée ? Etaient-ils en couple ? Non qu’il y a du mal à cela, après tout, il n’était plus avec ma mère depuis longtemps.
Je me suis alors retournée vers lui et j’ai osé. Osé poser cette question fatidique et qui me taraudait depuis nombre d’année.
- Maxance vous…
- Papa et tu, s’il te plait.
- Papa, pourquoi vous n’étiez plus ensemble ?
- Avec ta mère ? C’est compliqué… Je ne sais pas si tu es prête à l’entendre.
Et voilà ! Encore la même rengaine ! J’ai pourtant grandi ! Je n’étais plus une petite fille qui cherchait à comprendre son origine.
- Pas de ça ! Maman me servait toujours cette même excuse ! Je suis assez grande pour comprendre les histoires de cœur entre adulte, non ?
Cette réponse ne sembla pas plaire à mon père car il jeta un regard déprimé à Séverine qui quitta la pièce avec un petit sourire contrit. Cette réaction m’étonna un peu mais je n’allai pas perdre ma détermination. Des questions sans réponses, j’en avais assez ! Il me fallait des réponses, désormais.
- Ecoute, c’est pas facile à dire… J’ai peur que tu le prennes mal… Tenta mon père.
- Je crois que j’ai un seuil élevé à la douleur… Ça ne peut pas être pire que de perdre une mère.
Il ne trouva rien à dire… En même temps, quoi de plus normal ? Mais je restai campée sur mes positions. J’en avais marre d’être dans le noir.
- Avec ta mère… C’était plus une histoire de réconfort que d’amour.
- De réconfort ?
Et de là, toute l’histoire découla. Je n’aurai jamais cru possible ce genre de situation. A part dans les films, et là encore, le happy end était au rendez-vous. Je quittai alors mon père, sur de bon mot et une promesse d’une autre rencontre. Je n’étais pas triste, ni bouleversée, juste choquée. Je ne pensais pas ma mère capable d’une telle chose.
Elle était mon exemple, mon modèle, mais elle était avant tout humaine et femme. Elle avait des faiblesses, comme tous êtres humains qui peuplaient cette terre. Mais chaque enfant idéalisait sa mère, c’était instinctif. Mère, Père… Ils étaient là pour nous guider et nous montrer la bonne marche à suivre. Je comprenais désormais le silence de ma mère et de la honte qu’elle éprouvait.
Elle avait happé mon père dans une sordide histoire de fesse, l’un comme l’autre déçu par un amour non partagé. Mon père m’appris qu’il fut, adolescent, le petit ami de mon oncle et qu’il l’aimait encore lorsqu’il se maria avec Mathis. Je pouvais comprendre et concevoir que lorsque deux être perdus et déçus puissent chercher réconfort mais… Pas ma mère ! Elle qui était si rationnelle, si scientifique, si éthique !
Une chose me laissait encore plus perplexe, cependant : de qui pouvait-elle être amoureuse, si ce n’était pas mon père ? Il n’y avait pas d’homme dans son cercle très fermé d’amis. A part mon oncle et Iorhaël… Non, Iorhaël c’était strictement impossible ! Seule Adélaïde pouvait tomber amoureuse de lui, vu ce que pouvait me raconter Elouan sur ses parents. Il ne restait plus que Mathis, dans ce cas… Mais lui était farouchement amoureux de mon oncle Aldrick.
Je m’étais alors rendue chez eux dans l’espoir d’avoir d’autre explication et faire un petit coucou, mais ils n’étaient pas là. J’ai dû donc rebrousser chemin et reprendre la route de la maison. La tête toujours emplie de questions diverses et variées. Mon admiration pour ma mère venait d’en prendre un sacré coup mais ce n’était pas pour autant que j’allais me mettre à la détester. Elle restait ma mère, quelques furent ses erreurs –même si ma naissance était une erreur- Elouan avait raison : la raison de notre venue au monde n’était pas la plus importante, mais l’amour que l’on nous porte après était primordiale.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 20 :L'avenir sans limite
- Spoiler:
Ce jour-là, ce fut la fête des flocons, et ne voulant pas me laisser seule, mes oncles ont organisé une petite fête à la maison. Je n’étais pas contre, mais j’aurais aimé en prendre l’initiative. Le premier convive à arriver fut mon oncle Mathis qui avait bien vieilli depuis. Il arborait fièrement sa petite moustache et ses cheveux gris.
Puis arriva Michela. Je ne la connaissais pas mais elle était de la famille –un cousine de ma mère apparemment et jumelle de Séverine – je m’en fichais un peu. C’était toujours un plaisir de voir de nouvelle tête. Et puis, elle arrivait les mains pleines. On ne rejetait pas les gens avec de la nourriture ! Jamais !
Oh ! Je n’avais pas l’intention de le cacher mais ce beau jeune homme n’était autre que mon cousin Elouan. Il avait bien grandit depuis. Mais notre relation avait légèrement changé. Peut-être était-ce dû au récent évènement ou parce qu’il avait grandi mais notre complicité n’était plus celle d’avant. Mais il restait mon cousin malgré tout, et je l’adorais.
J’ai eu la folle idée pour pimenter la fête d’inviter mon oncle Iorhaël à chanter avec moi. Cette machine je n’y avais plus touché depuis… depuis la mort de Maman. Il n’était pas très sûr de lui, n’ayant jamais réellement chanté en public.
Mais il m’étonna. Il s’en sortait très bien et même avait de belle capacité vocale. J’en serais presque jalouse ! Mais je n’avais nulle vocation à devenir chanteuse.
Du coin de l’œil, je pouvais observer nos invités. Mes autres oncles se retrouvaient avec plaisir et dansaient toujours avec passion.
J’étais heureuse de les savoir près de moi, disponible et heureux. Ils étaient mon pilier et ma force. Sans eux, je n’aurais jamais su remonter la pente et vivre de la façon dont je vis actuellement.
- Je t’aime Mathis.
- Je sais, mon bel Aldrick.
Ah oui ! J’avais oublié, mais Aldrick avait suivi de près son bon Mathis dans le troisième âge. Le temps filait à une telle allure que je ne voyais pas les mois s’égrainer et les cheveux gris s’installer sur bien des têtes.
J’ai par la suite réquisitionné mon cher cousin. Plus pour le taquiner que pour m’amuser avec lui. Mais il se prêta au jeu et chanta avec moi. Nous étions la coqueluche de nos convives. Mon père n’arrêtait pas de me féliciter, comme on le ferait avec une enfant, et Michela s’excitait dans son coin.
Pourtant notre performance fut médiocre, voire catastrophique. Mais nous nous amusions et c’était là, le principal. J’ai pu discuter avec Elouan, après, et il m’expliqua que son changement de comportement ne venait pas de moi, mais de lui. Il ne savait pas trop comment agir vis-à-vis de moi depuis le décès de Maman. Alors, je lui ai donné une tape sur le haut du crâne et lui ai demandé d’agir comme d’habitude. Il m’octroya un sourire et m’enlaça. J’adorais Elouan parce qu’il était Elouan.
La soirée c’était terminé en beauté, enchaînant le duo. Je ne sus pourquoi, mais tout le monde voulait chanter, pourtant je connais mes performances vocales et elles étaient catastrophique.
La nuit, alors que je dormais en paix, une intrusion se produisit.
J’étais prête à en découdre, comme jamais mais l’agent de police ne me laissa pas faire. Après tout, cela était son travail que d’arrêter, je cite, les vilains.
Le combat fut chaotique et on aurait dit deux chats qui se battaient. Le « vilain » remporta la victoire, puis prit la fuite tandis que la police se remettait durement de cet échec cuisant.
- Je vous avais dit de me laisser faire. Rétorquais-je.
Mais je n’eus droit qu’à une réprimande de la part de l’agent qui s’en alla sans autre mot.
Si les vivants n’étaient pas capables de me protéger et me rassurer, les défunts étaient toujours là pour moi. Elven me rejoignit alors et me somma de retourner me coucher.
Chose que je fis docilement. J’aimais beaucoup Elven car il était calme et posé. D’une certaine façon j’y retrouvais Aldrick. Avec l’âge, mon oncle s’était assagi et prenait le temps de réfléchir avant d’agir.
La vie n’était pas merveilleuse, mais elle restait simple et jolie. J’adorais les matins d’hiver car on y trouvait souvent des choses étranges dans le jardin.
Une licorne avait échoué dans notre humble jardin, appâtée par quelques fruits et légumes. Lorsque je la vis, je me suis tout de suite sentie apaisée et en paix avec moi-même.
Cette créature enchanteresse était magnifique, gracieuse et élégante. Je n’osais réellement la toucher, alors je restais là, bêtement, les bras ballants. La licorne se frotta alors contre moi. Sa caresse était aussi douce et affectueuse que je me l’imaginais.
Mais ce moment de paradis fut interrompu par l’arrivée du bus. La magie se détruisit et laissa place à la triste réalité qui me tenaillait. J’allai donc en cours, le cœur lourd et les pieds traînants. Je n’avais aucune envie de quitter cette créature.
J’avais bon espoir de la revoir le soir même, et je fus récompensée. Elle était là, tranquillement en train de brouter de l’herbe près de notre mare. Je m’approchai, alors, tout doucement, de peur de l’effrayer. Mais nos regards se croisèrent et je compris qu’elle n’avait pas peur de moi.
Je lui ai alors tendu un fruit qu’elle dévora avidement, en douceur, sans me mordre la main. J’en profitai alors pour lui flatter la joue. La toucher me conforter dans mon idée que tout ceci n’était pas un rêve.
Je ne sais pas ce qu’il se passa par la suite. La licorne se pencha vers moi, en me pointant de sa corne puis je pus sentir mon corps s’élever. Il était si léger, comme un nuage.
D’étranges lueurs blanchâtres m’enveloppèrent. On aurait dit des lucioles, mais elles n’étaient pas vivante et s’évaporaient dès que je les touchais.
Puis la licorne disparut dans un grand flash ! Je suis restais là un long moment, bêtement sur place. Je n’ai toujours pas compris ce qu’il m’était arrivée, mais je savais que c’était bien réel.
La réalité était parfois d’un banal. En fait, tout ceci n’était qu’un rêve car je m’étais réveillée en sursaut ce jour là. Je m’installa alors près de la fenêtre et je m’observai les flocons de neige tomber avec poésie et grâce. Ma vie manquait tellement de piquant, d’aventure, que je m’imaginais une rencontre avec une licorne. Je n’avais pourtant plus l’âge de rêver à ça. J’allais bientôt fêter mon anniversaire.
Et cet anniversaire arriva bien vite. La fonte des neiges ce fit dans les jours qui suivirent ce rêve étrange. Je patientais en jouant au footbag. La télévision ne m’intéressait pas et j’étais trop anxieuse pour me concentrer sur quoique ce soit.
Les invités arrivèrent au compte-goutte. Je me pressai alors de souffler mes bougies. Je n’avais qu’une envie : grandir et vivre de mes propres ailes. L’adolescence, ça allait bien un temps, j’avais soif de plus de chose. Je fis alors un vœu. Un unique vœu : trouver un équilibre.
La magie opéra, laissant la nature prendre le pas. Me voici devenu une jeune adulte pleine de rêve, de vie et d’espoir. Certes ma mère m’avait quitté bien trop tôt, mais je ne désespérai pas. J’étais une battante, et j’allais affronter la vie comme il se devait.
Nous nous retrouvâmes, mes oncles, mon père et moi devant une part de gâteau. J’étais assez heureuse et le sourire ne quittait pas mes lèvres.
On discutait de tout et de rien, l’ambiance était bonne enfant. En mon père, je n’avais pas réellement trouvé un père, mais plus un ami. De toute façon, il n’avait jamais rien fait pour moi. Un coup du sort, du destin ou que sais-je encore, mais il ne voulait pas de son de père.
- Qu’as-tu décidé de faire, Ambrine ? Me demanda Mathis.
- Quand ça ?
- Et bien, là, maintenant… De ta vie, j’entends.
- Oh… Tu veux parler de mon avenir ?
- Et bien, il serait temps de s’y pencher non ?
Sûrement, mais je n’avais pas grande idée de ce que l’avenir me promettait. Je venais tout juste de passer à la majorité, j’avais d’autre priorité que de me questionner.
- Et si vous la laissiez souffler un peu ? Elle vient tout juste de souffler ses bougies.
- Merci mais quand on aura besoin d’un avis…
- Mathis… Le suppliais-je.
- Non, Mathis a raison, Ambrine. Répondit mon père. Je n’ai rien fait pour toi jusqu’à maintenant, et légalement je n’ai aucun droit sur toi.
Mon père n’avait jamais voulu me reconnaitre, voulant respecter les volontés de ma mère. Elle avait si peu confiance en lui ? Enfin, elle n’était pas la seule, Mathis aussi. Mais en y réfléchissant bien, mon père vivait aux crochets de Moïra, une autre cousine de ma mère, vieille depuis longtemps. Il passait pour un gigolo et ne s’en cachait pas.
Elouan arriva bien plus tard dans la soirée, accompagné de son père. Il me félicita rapidement en me souhaitant un bon anniversaire.
- Par contre, les tresses…
- Je sais… Mais je sais pas comment me coiffer…
- Tu as besoin d’aide ?
- Tu veux bien ?
- Attends, tu t’adresses à un playboy !
- Où ça ? Me moquais-je.
Elouan n’était pas un coiffeur professionnel, mais il aimait prendre soin de lui et de ses cheveux. Un truc de fille dirait certain mais je trouve ça plutôt bien qu’un homme sache prendre soin de lui. Il me conduisit alors dans une des salles de bain de la maison et me coupa les cheveux et me maquilla légèrement avec les vestiges du maquillage de ma mère.
Et le résultat en était bluffant. Je n’arrivais pas à me reconnaitre. Moi, la petite Ambrine aux cheveux tressés, aux airs enfantins et la bouille ronde, j’étais devenue une femme à part entière. Il me trouva même une tenue, en fait c’était son cadeau.
J’avais tort. Elouan n’avait pas changé, mais mûri et j’en prenais conscience qu’aujourd’hui. Nous grandissons chacun à notre rythme et les expériences de la vie nous forgés. Je m’étais longtemps targuée d’être une grande, une adulte mais j’étais restée toute enfant, dans le passé, aux côtés de ma mère.
Cette mère qui disparut bien trop tôt. Cette même mère qui me manquait à chaque souffle que j’expirais. Cette mère qui m’a élevé et aimé sans retenu. Cette mère qui était ma mère. Je l’aimerai à en crever, jusqu’à ma propre mort.
- Là… Dors ma belle Ambrine. Dors, Maman est là, près de toi. A jamais, comme je te l’avais promis. Si tu savais comme je m’en veux, ma belle Ambrine. Je n’ai jamais pu te parler de ton père et lui t’as tout dit. J’aurais dû le faire il y a bien longtemps, mais j’avais honte. Je peux comprendre que tu m’en veuilles, après tout… je n’ai jamais aimé Maxance. Celui que j’aime, c’est Mathis…
- Mais ma belle Ambrine, tu n’es pas une erreur. Non… Tu es un cadeau. Un unique joyau que j’ai chéri jusqu’au dernier souffle. Dors, ma belle Ambrine. Vis ta vie comme tu le souhaites, et fais les bons choix. Ce n’est pas grave si tu te t’égare en chemin. Les erreurs et les errances sont là pour nous apprendre la vie. Tant que tu es heureuse, n’ai aucune honte de tes erreurs. Ne deviens pas comme moi.
Je me réveillai en sursaut. J’ai pu sentir une caresse glaciale le long de ma joue et une présence familière m’étreindre. Une odeur bien connue embaumait ma chambre. Je regardai alors autour de moi, perdue et pleine de désillusion. J’ai longtemps cru que ma mère était passée me voir, comme pour un ultime adieu, mais je mis cela sur le compte de mon imagination bien trop fertile.
Le lendemain, ce fut la cérémonie des remises des diplômes. Tous les lycéens fraîchement majeurs étaient sur leur 31, entourés fièrement de leurs parents. Moi, j’étais seule. Mon père n’était pas venu, même s’il m’avait prévenu. Mes oncles n’avaient pu obtenir un jour de congé et Elouan faisait partie du personnel de la mairie et des organisateurs de la cérémonie.
J’obtins ainsi mon diplôme. Elue meilleure élève avec mention très bien. Ô comme ma mère serait fière de moi, j’en suis certaine.
En rentrant chez moi, je m’étais enfin décidée. Même si j’aspirais à devenir une sportive professionnelle, je voulais tout autant apprendre et avoir de la culture. Ainsi je me lançais dans l’aventure universitaire. Je remplissais les formulaires d’inscription avec une certaine appréhension.
J’en avais touché deux mots avec mes oncles Mathis et Aldrick car ils subvenaient à mes besoins depuis le décès de Maman, et ils étaient plus que ravi que j’aille à l’Université. J’allais découvrir un autre monde, me faire de nombreux amis, selon eux.
Mais personnellement, je n’en demandé pas tant. Je rêvais d’une vie simple et normale. Banale… Loin de tous problèmes. Aller dans un endroit où personne ne me connait était toute une aventure. C’était décidé. Je fis mes valises et pris la route qui me mena tout droit à l’université.
Dernière édition par Sleio le Jeu 29 Mai - 19:27, édité 1 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Aldrick et Mathis sont trop choux en vieux petit couple huhuhuhu ! :3
Puis ouaiiiiiis ! Ambrine va à l'université ! \o/ Y'a intérêt qu'elle rencontre Blair y'a pas moyen !
Puis ouaiiiiiis ! Ambrine va à l'université ! \o/ Y'a intérêt qu'elle rencontre Blair y'a pas moyen !
Re: La Lignée des Vauganne
Ah non pas Blair ! Ne vas pas lui porter la poisse ! Je peux pas le blairer ! (Jeu de mot pourri Aha... *n'est plus là*)
Bref, oui cela marque la fin de la 6eme Génération Et le tout en moins de 11 mois
Bref, oui cela marque la fin de la 6eme Génération Et le tout en moins de 11 mois
Re: La Lignée des Vauganne
Ambrine est super belle avec cette coupe de cheveux ! :O Mais du coup elle abandonne la maison familiale ? :(
Bon, voyons le point positif: je compte sur toi pour nous publier les photos de son nouveau logement ! J'adore tes décos ! ^^
Bon, voyons le point positif: je compte sur toi pour nous publier les photos de son nouveau logement ! J'adore tes décos ! ^^
Moinonyme- Descendance royale
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Re: La Lignée des Vauganne
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