La Lignée des Vauganne
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Re: La Lignée des Vauganne
Episode 27 : L'hiver et ses joies
- Spoiler:
"Il faisait bien frais ce matin. En même temps, c’est l’hiver. Et pour toi Calixte ? La météo est elle clémente avec toi ? En tout cas, moi je me régale, les garçons eux, un peu moins. Tu les verrais le matin, alors qu’on monte dans le bus, emmitouflés dans leur écharpes et bonnet.
Bref, on est samedi aujourd’hui et on a pas école. Donc je suis allée relever le courrier, dans l’espoir d’y trouver une lettre de ta part…
Mais rien… Calixte, tu penses à nous au moins ? Tu exagères, si tu savais comme Maman t’en veut.
Je guette même le moindre mail de ta part, passant la plupart de mon temps libre sur l’ordinateur. Ce qui est loin d’être au goût d’Elias. Je te jures, j’aime beaucoup Elias, mais parfois il peut être si… si chiant. Si, disons le. Je sais que tu me réprimanderai de parler comme ça, mais tu sais comment est notre frère.
Et si je te donnais un peu de nouvelle de la famille ?
Mamie se porte bien. Elle joue même avec le feu. Elle passe sont temps à réparer notre mobilier qui tombe régulièrement en panne. Elle n’arrête pas de pester contre eux en disant " De mon temps, une télé ne tombait pas en panne si facilement ! " ou un truc du genre… Enfin, tu connais Mamie ! Hihi, elle a du mal a accepté ça. Papa aime bien la taquiner la dessus d’ailleurs, ce qui fait sortir Maman de ses gonds.
Alors pour échapper à cette ambiance quelque peu électrique, je reste souvent dans la cour. Je profite de la neige, comme une gamine. Je m’en fiche, j’aime ça.
Et oui, on m’a surprise à faire un bonhomme de neige. Gwillerm s’est éclaté à me prendre en photo, tout en me traitant de gamine. Mais ne t’en fais pas, je lui ai rapidement rappelé qui était l’aînée et qu’il était mon jumeau. Bref, notre petite escarmouche habituelle … et je crois que c’est pas prêt de s’arrêter.
Dis, tu savais que la construction d’un bonhomme de neige c’était très technique ? Et bien, je l’ai découvert ce jour là. La taille et le type de neige est très important si tu veux qu’il tienne.
Après reste l’habillage. Il faut lui donner une belle allure, tu ne crois pas ? Je suis restée pas mal de temps devant ces trois boules de neige. Mais j’ai fini par me décider. Je te jures, ma création a un style de la mort qui tue !
Tadaa !! Belle photo, hein ? Merci Maman ! Comme tu peux le voir, on est tous là, même Coréus qui chouigne car il n’a aucune nouvelle de toi. Bref ! Tu as le bonjour de tout le monde. Comme Mamie l’a dit, il ne manque plus que toi et les jumelles. Tiens en parlant d’elle, tu savais qu’elles venaient de grandir ? Le temps passent vite, elles sont devenues de jolies petites filles, Laurence et Priscilla.
On a terminé notre journée sur une note joyeuse : une belle bataille de boule de neige. Les équipes ?
Gwillerm et moi-même opposant…
… Coréus et Elias. Et devine qui a gagné ? C’est bibi ! Et ouais ! Les garçons voyant qu’ils perdaient, ont passé un marché avec Gwillerm qui retourné sa chemise. Mais même seule, je les ai mis en déroute ! C’est qui qui la meilleure ? \o/
Bon, il faut que je te laisse… ce gros lourd d’Elias réclame, je cite, « son » pc depuis que j’ai commencé ce mail. Si Papa l’entendait…
Bisou, grand-frère… Envois-nous de tes nouvelles…"
" Salut Aloyse !
J’ai bien reçu ton dernier mail. Je suis désolé de ne pas avoir pu répondre avant, mais tu sais, les cours sont super prenant, et j’ai à peine le temps d’étudier.
Même manger est difficile. Je pars souvent l’estomac vide, emmenant une simple pomme avec moi pour repas entre l’intercours du midi.
Mais je tiens quand même à me relaxer un tant soit peu. Donc, je profite de la nature. Ici, il n’y a pas de neige. Enfin, elle a disparu. Le printemps est là depuis peu. Mais ca ne veut rien dire, peut être qu’elle reviendra ? J’aurais du prendre des photos, car le campus sous la neige, c’est magnifique.
Comme je te l’ai dit plus haut, les cours sont très prenant… La phot, c’est Jerry qui l’a prise… " Pris en Flag " m’a-t-il hurlé en me montrant la photo. Et oui…
Ben quoi ?! j’étais fatigué…
Mais je tiens à te rassure –surtout toi Maman, car je sais que tu lis également ces lignes… Ne te caches pas, je te connais !!- je suis en classe, et je participes même. La professeur est très fier de moi et le doyen aussi. Je serais sur sa liste. Quelle liste ? J’en sais trop rien… Mais j’y suis, c’est bien non ?
Je crois que ce sera mon dernier mail, car les examens finaux sont pour bientôt. J’ai eu quelques échos. Mais en bon sadique que je suis, je ne vais rien vous dire ^^
Je plaisante !! Tu y as crû, n’est-ce pas ? ( Allez Maman respires ! Promis je me ferais pardonner). J’ai eu mes résultats ce matin et …
… Le suspense est à son comble ! … Je sens vos regards… d’accord, d’accord.. J’arrête !
J’ai eu mon diplôme … et haut la main ?!! C’est qui qui le meilleur ??
Enfin vous savez ce que ca veut dire ? Je rentre bientôt petite sœur. Le temps de fêter ca avec les autres et de faire mes cartons. J’ai hâte mais en même temps, je suis un peu triste. A force d’étudier, j’ai pas vraiment eu le temps de profiter de ma vie d’étudiant… mais bon, dans le fond, c’est peut être ça, la réelle vie d’étudiant : bûcher, bûcher et réussir ses examens.
Je vous dit à très bientôt. Je vous aime.
[align=right]Calixte "[/align]
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 28 : Replie tes ailes et couvre la de ton amour
- Spoiler:
Petit déjeûner chez les Vauganne. Comme à son habitude, Aimée préparait sa mixture, pendant qu’Aèlys émergeait et que sa petite fille se préparait.
Rejoignant ses deux aînées, l’adolescente leur souhaitant un bonne appétit.
Chose qui surprit Aimée. D’ordinaire, Aloyse n’était pas guillerette de bonne heure. Mais la vieille femme ne posa aucune question et parla de futilité avec sa fille.
Peu après, Aloyse alla dans le salon afin de passer le temps.
C’était le grand jour. Mais l’impatience était telle qu’elle n’arrivait guère à se concentrer sur le ciel.
La porte claqua. Aloyse sursauta légèrement puis fébrile osa regarder derrière elle. Calixte était de retour, fringuant et pimpant. Comme dans ses souvenirs.
Ou presque…
- Cal’ !!! S’exlama t’elle en le voyant. Elle voulut lui sauter au cou, mais elle stoppa son geste, l’observant des pieds à la tête.
- Salut Mini-pouce ! … Quoi ? J’ai quelque chose sur le nez ?
Elle redescendit sur terre, secouant ses jolies nattes.
- Non, non… Mais où sont tes cheveux ?
- Ah ?! Le look « jeune rebel » ou « Lion » tès peu pour moi.
- Mais j’aimais bien moi… fit Aloyse avec une moue.
- Aha ! Et bien je ne suis pas mieux comme ça ?
- Oh que si !
- Chéri ?
- Hum ?
- Tu peux me dire pourquoi Aloyse hurle comme un putois ?
- Ben ? Tu as oublié ?
- Oublié quoi ?
Devant le ton de surprise d’Aèlys, Elven quitta quelques instant l’écran des yeux pour la regarder elle. Elle, n’avait pas daigner quitter son chevalet.
- Tu as vraiment oublié ?!
- Mais quoi à la fin ? S’impatienta la femme.
- Calixte devait rentrer aujourd’hui.
Elle ouvrit la bouche, laissa tomber son pinceau puis dévala les escaliers quatre à quatre pour aller rejoindre son fils dans le salon. Le tout sous les rires de son époux.
Pendant ce temps, Elias… Ben, Elias était Elias. Trop absorbé par sa conversasion avec son cousin, il n’avait fait qu’un simple signe de la main à son aîné.
Peut être qu’il avait raison d’agir ainsi. Trop s’épencher n’était pas son genre, et pis quoi ? Son frère n’était pas un dieu.
- Dis, Elias ? Lui demanda son interlocuteur.
- Hum ?
- Tu peux me dire qui on égorge chez toi ?
En effet, les décibels étaient en augmentation avec le temps qui s’égrainait.
- Ah ça… Ce n’est que ma mère et ma sœur.
- Y’a une raison ?
- Ben Calixte est rentré.
- Quoi ?! Et tu ne me le dis pas ?!!
Elias soupira… Coréus était aussi fan de son frère que l’était sa sœur et sa mère.
- Attends, je vais t’aider.
Elias avait rejoint Aloyse dans la cour, après l’avoir aperçut à travers la vitre. Cette dernière peinait à pousser sa boule de neige.
- ‘tain, il gèle… Comment tu fais pour rester autant de temps dehors ?!
Aloyse le regard à deux fois avant de lui répondre. Non pas qu’elle n’appréciait pas Elias mais … il savait si souvent se montrer si désagréable. A croire qu’il lui reprochait quelque chose.
- Je t’ai rien demandé, Elias. Si tu n’es pas content, retournes à l’intérieur.
- Le prend pas comme ça, Aloyse. Pour une fois qu’on peut rester seul tous les deux.
- Faut dire que t’es jamais tendre avec moi…
Le ton qu’elle venait d’employer le toucha et lui fit remonter son regard sur elle.
- Elias… Tu as quelque chose contre moi ?
- Mais non, qu’est ce que tu vas t’imaginer ?
- Je sais pas… T’es toujours à me rabaisser…
Il soupira avant d’enchaîner.
- C’était quand tu étais encore qu’une gamine, ça Aloyse. J’ai évolué depuis.
- On dirait pas…
- Y’a des habitudes qu’on ne peut pas se défaire si facilement. Elle hocha la tête, comprenant ce qu’il voulait dire. Bon, tu le veux comment ton bonhomme de neige ?
De l’autre côté de la maison, l’on sonna. Aimée ouvrit donc et découvrit sur le pas de la porte Coréus.
- Ben mon grand ?
- Salut Mamie ! J’ai entendu dire que tu avais encore des bonbons !
- Tu sais que c’est plus vraiment la période ?
- Et alors ? Y’a pas de saison pour les bonbons ! Cette réplique arracha un rire à la grand-mère qui lui en remit. Et… Je peux entrer ?
- Mais… Bien sur ! Pourquoi tu demandes Coréus ?
- Ben… Je veux voir Calixte, Mamie.
Elle rit fortement tout en le poussant à l’intérieur.
" Allez ! On lève les bras ! Plus haut Mesdames ! "
Les deux garçons aimaient s’entretenir ensemble, profitant de ses instants pour discuter.
- Dis Elias ?
- Quoi ? Expira t’il entre deux souffle.
- Tu t’en fiche que Calixte soit revenu ?
- Vous avez fini avec ses questions ?
- Ben quoi ?
- Après Aloyse, tu t’y mets ? Même Coréus m’a fait son laïus.
- Ca répond pas à ma question.
Elias conserva le silence, décochant un regard noir à son cadet. Gwillerm secoua la tête, affligé puis reprit son entraînement.
Elias ne détestait pas son frère. Mais il était tout simplement partit faire ses études. Il n’était ni mort, ni malade. Il allait revenir et il l’a fait.
Alors que tout le monde émergeait du pays des rêves, Calixte avait conservé son rythme scolaire. Mais peu à peu, il espérait s’en défaire. Hors, pour l’instant, il le mettait à profit en cuisinant.
Mais il connu quelques déconvenues. Par miracle, ses pancakes survivèrent.
- Ecoutes Aloyse, il faut parfois faire des efforts.
- Aèlys…
- Maman, laisses moi gérer ça.
- Maman, intervint l’adolescente. Je veux bien apprendre à conduire, mais… Tu as vu ce temps ?
- Ce n’est qu’un peu de neige.
- Justement, tu ne connais pas les statistiques qui disent que les accidents arrivent le plus fréquemment sur routes enneigées ?
Aèlys soupira. Sa fille n’était pas motivée pour apprendre à conduire. Pourtant cela devenait une priorité désormais pour pouvoir travailler et devenir indépendant.
Il y en a, cependant, qui, même s’il détienne le permis de conduire, préfère être aux normes écologiques. Ce fut en brave que Calixte enfourcha son destrier à deux roues et se dirigea le cœur léger chez sa belle.
Non, ce n’était pas elle. Elle le fut à l’époque. Bien que blessé par cette fille, Calixte avait conservé de bonne relation avec elle. Kate l’avait même invité à une fête.
- Coucou le plus beau !
- Bonjour, Kate. Alors ton mariage ?
- Ah ne m’en parle pas ! Je suis sur un petit nuage.
- Je suis heureux pour toi. Tu as trouvé enfin quelqu’un qui te comprend.
- Oui… Mais ce quelqu’un aurait pu être toi…
- Tu plaisantes ? Tu te souviens de comment tu m’as jeté ? dit il en feignant la peine.
Elle rit puis l’invita à la suivre.
Un peu plus tard, dans la maison famillale de Kate, la belle fit son apparition. Rada, dans sa belle robe blanche, aux couleurs de l’hiver fit rayonner l’ensemble de la pièce. Kate remarqua l’air béat de Calixte puis se mit à le taquiner. Le jeune homme se defendit en bredouillant, mais il était aussi clair que de l’eau de roche.
- Allez Calixte… Ne fais pas semblant. Je connais l’effet qu’a ma sœur sur les hommes. Et je serais rassurée si tu étais son homme.
Après avoir rougit, Rada fondit sur lui et l’emmena sans un mot dans la salle de bain. Calixte aurait bien voulut protester, mais il pouvait la sentir trembler. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la salle de bain, depuis cinq belles minutes, sans avoir décrocher un mot.
Rada soupira, peinée. Inquiet, Calixte en oublia sa gêne.
- Ca va Rada ?
- Non… Fabrice…
- Quoi Fabrice ?
- Il m’a trompé …
- Comment ça ?
- Je l’ai surpris dans les bras de son ex-femme.
- Alors que vous êtes fiancés ?
- « Etiez » ! J’ai préféré couper les ponts.
- Tu es sûre de toi Rada ?
- Oui… De toute façon, notre couple battait de l’aile depuis quelques temps. Mais ma famille me tombe sur le dos.
- Tu n’as qu’à venir à la maison Rada.
- Hein ?
- Et bien… tu connais mes sentiments à ton égards, Rada… Et je… je suis prêt à tout pour toi…
Touchée et émue, la demoiselle accepta, après une petite négociation avec Calixte. Ils rentrèrent chez les Vauganne pour seul bagage, la valise de Rada.
- Euh… Bonsoir ?
- Bonsoir, Monsieur Vauganne.
- Vous êtes ?
- Oh pardon ! Je suis Rada.
- Mais encore ?
Calixte arriva à ce moment là, sauvant sa belle.
- C’est ma petite amie Papa.
- Oh… Je vois… sa petite amie, marmona Elven.
Elle l’enlaça et Calixte se sentit aux anges.
- Je ne te remercierai jamais assez Calixte.
- Rada, je n’ai pas besoin de tes remerciements. J’ai juste besoin de ton amour.
Elle lui sourit tendrement et lui donna un léger baiser sur la joue. Elle avait accepté de sortir avec lui. La demoiselle avait eu beau rompre dans les jours précédents, elle avait toujours eu un faible pour Calixte. Surtout depuis la nuit du jour de la remise de diplôme. Il était parti, mais elle n’avait cessé de penser à lui. De le comparer à son empoté et vieux fiancé.
Il y en a une qui était loin de tout cela. L’amour, les conflits, les sentiments, l’amitié. Elle venait de retomber en enfance, profitant du frais de la neige et de la voute étoilé.
- Alors, Rada va habiter avec nous ?
- Oui, pour un petit temps.
- Ca c’est si je le décide, Calixte ! Protesta Aèlys.
- Maman…
- Je te l’ai déjà dit, mon poussin. Cette jeune fille me parait charmante, mais si il savère qu’elle en avait après ton argent.
- Mais quel argent ?
- Tu t’entends Maman ? Demanda Aloyse. Même Mamie ne résonne pas comme ça.
Les discussions s’étaient succédées toute la soirée, et Calixte obtint gain de cause. Il pourra partir de la maison avec Rada, dans les jours qui suivent. Ce qu’il n’avait pas dévoiler à ses parents ce qu’il avait demandé à Rada de l’épouser et qu’elle avait accepté. Dans le secret, ils irèrent, le lendemain à la mairie pour se dire " oui ".
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 29 : Ce soir, je serais la plus belle
- Spoiler:
Le week-end passé, il fallait retourner en classe. Calixte avait eu beau faire son retour en fanfare, la dure réalité rattrapa les adolescents Vaugane. Ce fut en traînant les pieds qu’ils empruntèrent le chemin de l’école.
- Je ne veux pas y aller, ronchonna Elias.
- T’es pas le seul…
- Hé ! Les deux ronchons ! C’est sympa l’école ?! Hein Priscilla ?
La petite demeura muette et hocha la tête. Leur cousine (une des jumelles de Nolan) avait fait le chemin avec eux. Bien qu’elle demeura silencieuse, Gwillerm ne pouvait s’empêcher de la taquiner.
Tout allait pour le meilleur des mondes. Rien n’avait changé. Rien ?
Pas tout à fait, Calixte avait entre temps emménagé avec Rada dans une maison, tout près du terrain familiale. Les deux amoureux s’étaient jurés amour éternel et fidélité. Heureux de convoler, Calixte promit cependant à sa mère qu’il passerait la voir souvent.
"Pluie, pluie… douce pluie. Chasse les rêves de tes douces larmes et que ta présence me purifie de mes doutes"
Chose étonnante, Elias prenait la place de sa grand-mère, de bon matin, tout en chantonnant.
Bien que ses harmonies ne furent pas toujours juste –il s’en rendait compte- cela le détendait.
Même si le résultat n’était pas une réussite.
- Salut Elias !
- ‘lut.
- Dis Mamie s’est complétement ratée ce matin… T’as vu ses gaufres ?
Le brun se leva, vexé.
- Ben quoi ?
- C’est moi qui ai fait à manger.
Elias quitta la pièce le pas lourd, tandis que Gwillerm l’observait.
- Faut pas le prendre comme ça… En même temps… Tu cuisines jamais. Tu peux pas faire de miracle.
Il planta sa fourchette dans la nourriture et la porta à sa bouche. Mâchonnant un peu, ses yeux s’écarquillèrent.
- Hey mais c’est loin d’être dégueu !
- Qu’est ce qu’il se passe encore ? Demanda la jeune fille.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Allez, ne joues pas les timides.
- Je joues à rien. Laisse moi tranquille, peste !
Elle se retourna vers lui pour lui tirer la langue.
-Il est vexé comme un poux parce que j’ai critiqué sa cuisine.
- Aaah ! Tout s’explique.
Elias vira au rouge, de colère, mais garda le silence. Les jumeaux rirent, c’est alors qu’Aimée entra dans la pièce.
- Aloyse, tu viens de recevoir ta robe, mon chat.
- Oh ! Super ! Merci Mamie !!
- Même bien habillée, tu resteras moche.
Cette vengeance puérile eut l’effet escompté. Aloyse passa près de lui et lui donna un léger coup dans le tibia. Même faible, cela faisait mal et Elias sautilla sur place en se tenant la jambe.
- Aaah mais t’es folle ! Mamie ?!
- Tu l’as cherché Elias.
- Franchement, parfois tu exagères… Soupira Gwillerm tout en s’installant sur le canapé.
- Attends… Elle me cherche aussi.
- Et c’est qui le plus vieux de vous deux ?
- Justement ! Si je suis le plus vieux, j’ai pas besoin de tes sermons, Gwi !
- C’est ça ! Fit il en baillant. Bon c’est pas le tout, je pique mon petit somme.
- Espèce de fainéant.
Aussi dit, aussi tôt fait. Gwillerm s’endormit aussi sec. Tel un bébé en manque de sommeil.
Pour passer le temps, Aloyse s’était trouvé une nouvelle occupation. Elle n’avait pas l’âme d’une peintre ou d’une musicienne, comme ses parents, et encore moins l’âme d’une sportive comme ses frères.
Mais bricoler, boulonner et souder, ça, ça l’enchantait. Malgré les dangers et l’étiquette peu féminine que ca lui offrait, elle s’en fichait.
Mais l’heure tournait. Et voyant l’aiguille afficher les 15h, elle décida de quitter son établi pour le troquer contre une commode. C’était déjà bien plus féminin.
- Bon… J’ai ma robe, mais quelle coiffure ?
- Hum… Je ne suis pas sûre. C’est jolie toutes ses fleurs, mais…
Ce fut à cet instant qu’Aèlys décida d’entrer, sans frapper ni rien. Mais Aloyse était habituée et ne se sentait nullement atteinte par cette intrusion maternelle.
- Pouaaah ! Ca pue ici !
- Tu as encore joué avec ton parfum ?
- Mais non Maman… Il sent fort c’est tout. J’ouvrirai la fenêtre après.
- Oh comme tu es jolie, mon chat.
- Merci Maman… Mais cette coiffure…
- J’admet, elle est belle, mais ne te corresponds pas.
- Allez ! Laisses faire Maman ! Dit elle en craquant ses doigts.
- Vraiment ?
- J’aurais pu être coiffeuse dans une autre vie, ma p’tite !
Quelques minutes plus tard.
- Ouah ! Merci Maman ! C’est si chic !
- J’avoue que je me suis surpassée !
- Surtout Aloyse, profites bien de ta soirée, on a qu’un seul bal dans sa vie.
- Mamie m’a dit que tu n’y étais pas allée.
- Non…
- Pourquoi ?
- C’est simple, je n’étais pas une enfant sociale, donc j’avais peu d’amis. Et surtout aucun cavalier.
- Je suis sûre que Papa y serait allé avec plaisir.
- Mais ton père n’était pas encore là.
Fin prête, elle sortit de sa chambre. Aimée l’apercevant ne put s’empêcher d’improviser une séance photo. Aloyse s’y prêta de bon cœur, Gwillerm tout pareil, mais Elias. Elias ne put s’empêcher de faire le pitre.
- Allez les enfants ! Un grand sourire !
- Cheese ! Dirent ils en chœur.
A peine l’appareil rangé, que les garçons fonçèrent sur le frigo.
- Vous n’allez pas manger à cette heure ? S’exclama Aloyse.
- Ben quoi ? On a faim.
- Ouais, donc on mange, c’est tout.
- Bande de goinfre.
- Oui allô ? Fit la brune en décrochant.
- Ah, oui, bonjour… Je suis bien chez les Vauganne ?
- Oui.
- Ah ouf ! J’avais peur de me tromper. J’aimerais joindre Calixte, est-il ici ?
- Je suis désolée. Mais il n’habite plus ici.
- Quoi ? C’est vrai ?
- Je peux savoir qui vous êtes ?
- Ah oui, pardon. Je suis Jerry, son ami de l’université.
Aloyse se mit à rougir. Elle avait vu le beau Jerry en photo. Et comme son frère l’avait prédit, elle fut tout de suite charmé par ses yeux bleus limpides.
- Allô ?
Elle reprit ses esprits en entendant sa voix.
- Oui, pardon. Je peux vous fournir ses nouvelles coordonnées si vous voulez.
- C’est vrai ? Super ! Merci ! Vous êtes super sympa, Madame Vauganne.
- Je suis sa sœur ! Cria t’elle, vexée.
Sous le coup de colère, elle raccrocha. Elven était juste derrière et avait assisté à l’échange.
- Mon chat… Tu ne lui as pas donné les renseignements.
- M’en fiche !
Puis elle quitta la pièce, le pas lourd de colère. Elven la regarda s’éloigner. Il revoyait en elle une petite part de sa femme. Et cela le fit sourire. Il eut une pensée compatissante pour l’interlocuteur d’Aloyse.
- Ouaaah tu es superbe !
- Merci Gwillerm ! Tu n’es pas mal non plus… Mais, tu ne veux pas quitter ton bonnet ?
- Quoi ?! Mais tu es folle ? Ca fait parti de moi.
- Genre il a fusionné avec ton crâne.
- Ouais !
- Tu es fou… Mais je t’adore Gwi !
Le grand moment était arrivé. Fous de leurs enfants, les parents Vauganne avaient loué une petite limousine pour leur marmaille. Leur arrivée fit son effet.
Mais il faut croire que les adolescents de Riverview ont une autre interprétation du mot classe que nos adolescents.
La soirée se déroula paisiblement. Et ce fut éreintée qu’Aloyse rejoignit ses draps. Elle se remémora cette soirée si unique.
Elle avait écopé d’une belle bagarre, refusé une danse – en fait on la lui refusa- elle repéra un dysfonctionnement vestimentaire [sans blague O_o] Elle essuya à nouveau un refus par son coup de cœur mais l’élection de Reine du bal lui permit d’oublier tout le reste.
Gwillerm resta fidèle à lui-même. Il fit peur à Elias en parlant de piéger la salle puis fut élu Roi bu bal. Il était drôle de voir les jumeaux côté à côte et couronnés.
Pendant ce temps, Elias lui, se bagarra également pour son coup de cœur, qui l’évita le reste de la soirée. Mais sa démonstration de force (même s’il ne la pas remporté) impressionna une fille d’une autre classe : Ségolène pour qui il eut le coup de foudre. Elias n’avait pas totalement perdu sa soirée.
Alors que Morphée emmenait avec lui nos trois adolescents, un revenant revint parmi les vivants. Notre éternel Kahei s’amusait dans le jardin.
Le footbag. Il ne connaissait pas. Calixte avait ramené cela avec lui de l’université. De l’au-delà il avait pu observer Elias y jouait. Et cela l’avait tant tenté qu’il s’y essaya de suite.
Mais jouer allait bien cinq minutes. Il s’éloigna de l’objet et monta à l’étage. Dans la seule chambre innoccupée, celle de Calixte. En fin de compte, Calixte fut le seul petit enfants qu’il connu. Et son départ avait beaucoup ébranlé la famille, mais lui tout autant. Cela représentait le temps qui passait à une vitesse si folle.
Il se retrouva ensuite dans la chambre de sa fille, qui était collée à son époux. Toujours aussi passionnés malgré leur crise existencielle. Il faut croire qu’un enfant pouvait être le ciment d’un couple si différent.
Un dernier salut…
… Puis il disparut, ne laissant derrière lui qu’une étrange poussière et une phrase.
- Prenez soin de vous.
Elven se sentait observé, c’était pour cela qu’il s’était réveillé. A peine redressé sur le bords du lit, il vit la silhouette de son beau-père disparaitre. Il avait affiché un si grand sourire qu’Elven fut nullement effrayé. Au contraire, savoir que Kahei venait de temps à autres parmi eux le rassurait.
Mais Kahei n’était pas encore partit. Non ! Il devait encore faire une chose. Son passe temps favori lorsqu’il était chez les vivants : prendre possession de la chaise. A croire que ses relations post-mortem lui altéraient l’esprit.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 30 : De cendres à poussières
- Spoiler:
Et une nouvelle création ! Une ! Aloyse progressait doucettement dans sa compétence d’invention lorsqu’une étrange lueur blanche vint l’éblouir. Elle la fixa un petit moment sans comprendre. Puis une étincelle vint illuminer son regard.
Aimée ressentait à nouveau ce sentiment étrange, ces picotements qu’ils lui parcoururent le corps.
Le cri d’Aèlys ameuta toute la maisonnée.
- Oh Mamie, non !
- Je crains que si, mon garçon. Fit une voix caverneuse.
- Non… suffoqua Gwillerm.
- Hé ho ! C’est quoi ce traquenard ? Les effets spéciaux sont super bien fait, soi dit en passant.
- Dites moi Aimée, votre descendance manquerait donc de discernement ?
- Faucheuse… Ils sont jeunes, soyez indulgente.
- Ce n’est pas dans ma nature.
A entendre discuter leur grand-mère, si détachée, avec la mort, les jumeaux craquèrent. Ils comprirent enfin.
Aèlys avait tout de suite saisi ce qu’il se tramait, Elven également. Cela leur rappelèrent la mort de Kahei.
- Oh Grande Dame ! Je vous en prie !
- Mortelle, tu m’as dupé une fois. La deuxième sera ta dernière.
- Je ne réclame grâce pour moi-même, Dame Noire. Je sais que mon heure est venue… Mais je vous en prie, pas en présence de ma famille.
- Je n’ai pas voix au chapitre, Aimée Vauganne. Votre est maintenant révolue. Vous ne pouvez y échapper. Poursuivez votre chemin.
- Oh Maman…
- Les enfants, ne pleurez donc tant. Je comprend ce que Kahei voulait dire. La mort n’est qu’une délivrance. Elle est douce quand elle est naturelle. Séchez ces larmes et souriez moi.
Aloyse tenta de répondre aux volontés de sa grand-mère, difficilement.
Aimée disparue. Simplement. Laissant derrière elle, des orphelins et des petits enfants inconsolables.
- Ah ! Je t’ai enfin eux ! Cette vieille folle m’en aura fait roter !
La mort exultait. Elle avait de sérieux griefs contre Aimée. Elle avait eu de nombreuses réprimandes la première fois qu’elle était venue chercher cette mortelle.
- Chérie…
- J’ai tout perdu, Elven… Je m’étais tant habituée à sa présence. Pour moi, c’était si naturel qu’elle soit là…
Elven pris dans ses bras sa femme et la berça alors qu’elle déversait sa peine contre son épaule.
La peine de sa femme était égale à la sienne. Mais il ne pleura pas. Il ne devait pas. Il devait se montrer fort, être le pilier de sa famille. Ses quatre enfants auront besoin d’un père présent.
- Aèlys…
- Je sais… mais rien qu’une fois, laisse moi la pleurer. Je te promet qu’après les larmes n’existeront plus.
- Ce n’est pas ça… Il faut prévenir Calixte et Nolan.
Les enfants étaient au dessus de tout ça. La vie continuait et demain le lycée ouvrait ses portes. Elias, consciencieux entama ses devoirs, suivi de son puiné.
- Baah ! Comment faites vous pour faire vos devoirs ?
- Mamie l’a dit : la vie continue.
- Ben moi, je vais me coucher… et les parents qui… Pouaah ! Quelle famille !
- Elle a raison…
- L’amour a toujours raison Aèlys. On se soutient tous de différentes manières.
- Préviens ton frère, j’appelle notre fils.
Son visage, qu’il gardait confiant, se décomposa. Elven pouvait dévoiler sa peine, lorsqu’il tournait le dos à sa femme. Lui qui n’était pas humain, lui qui n’avait pas de parents, en était venu à aimer Aimée comme une mère.
Elle composa fébrilement le numéro de son jeune frère. Les sonneries d’attente furent interminable pour la femme.
Enfin un "clic" et un souffle.
- Allô ? Demanda l’interlocuteur.
- Kristen ?
- Aèlys ? Tu as une drôle de voix…
- Nolan est là ?
- Je te le passes. Nolan, c’est ta sœur ! Hurla Kristen de à l’autre bout du fil.
- Aèlys ? Qu’est ce qu’il y a ? Il est tard tu sais ?
- Nolan…
- Ouhla… Ca va Aèlys ? Demanda sincèrement Nolan. En entendant la voix de son frère, elle pleura de nouveau.
- Maman est morte…annonça t’elle entre deux sanglots.
Alors que son frère accusait le coup, Aèlys ne pouvait s’empêcher de fixer le ciel étoilé. La nuit était tombée et elle était plus magnifique que jamais.
- Nolan… Je crois que Maman est heureuse. Ils… Ils sont tous heureux désormais.
Bien plus tard, au beau milieu de la nuit –selon la jeune fille- un boucan de tout les diables la réveilla en sursaut. Furieuse, elle déboula hors de sa chambre.
- Mais c’est pas bientôt fini, oui ? Y’en a qui essaye de dormir !
Son discours fut coupé par la vision de son frère.
Elias est devenu majeur. Un pâle sourire marquait son visage. Malgré l’évènement marquant de la journée, il était dtout de même heureux de grandir. Sa grand-mère serait si fière de lui.
- Mon grand… Tu es si beau… Le portrait craché de ton grand-père.
- Merci Maman… mais est ce que ca va ?
- Non mais je dois faire avec.
- Allez Maman… A ton tour maintenant.
De nouveau, Aloyse surgit de sa chambre, la mine affligée.
- Pitié… vous pouvez m’épargner ?
- Aloyse, Maman fête son anniversaire !
- Ah ouais… super…
- Ah je me sens si lasse…
- Mais non Maman ! Tu es superbe !
- Je retourne au lit ! Et qu’on cesse de faire du bruit ! Y’en a marre ! Pesta l’adolescente.
- Je vais te suivre… Bonne nuit Maman !
- Mais et votre père ?
- Quoi encore un anniversaire ? S’impatienta Aloyse. Sans moi !
- Pareil… Désolé, P’pa, c’est pas contre toi… Mais je tombe de fatigue.
Elven se tordit et ses cheveux devinrent gris. Il soupira tout en se massant le dos.
- Bande d’ingrats…
- Oh mon Chéri ! Tu es si beau ! Bon anniversaire !
La routine avait repris depuis la mort d’Aimée. Elven s’habituait tant bien que mal à la vieillesse. Bien plus difficilement qu’Aèlys qui semblait plus joyeuse et bien plus fringante.
Même si la maison parvenait à se remplir de rire parfois, dans d’autres moments, la famille pleurait. Aloyse en était la plus affligée. Elle se sentait proche de sa grand-mère. Plus proche que sa mère.
- C’est fou ce que tu peux ressembler à Mamie !
- Ah bon ?
- Ben oui… C’est si étrange ?
- Non, non. Cela fit rire Aèlys. Mais je me suis toujours dit que j’avais simplement des airs mais jamais une ressemblance frappante.
- J’aurais tant voulu ressembler à Mamie.
- Tu es très belle, ma chérie.
- Mouais… C’est pas l’avis des garçons.
- A ton âge, ils sont stupides.
- Qu’à mon âge ?
Elias relaya Aloyse qui se préparait.
- Alors mon grand ?
- Quoi ? Dit il entre deux bouchées.
- Dès projets d’avenir ?
- Pas vraiment.
- Même pas une petite idée ?
- Non…
- Je vois. Elle soupira. Tu as tout ton temps.
- Merci Maman.
- Je te dis que c’est Orlanna la plus belle ?! Insista Gwillerm.
- Mais c’est n’importe quoi ?! Elle est refaite de partout.
- De quoi vous parlez les mini-pouces ?
- Eli !!! Aloyse dit qu’Orlanna est moche ?!
- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Protesta l’adolescente. J’ai juste souligné qu’elle était opérée. Ca ce voit !!
- N’importe quoi !
- De toute façon vous préférez le plastique au naturel !
- Roh l’autre hé ! En fait, tu es jalouse !
- Je pense que oui. Dit Elias.
- Gwillerm… t’es goût en matière de femme sont spéciaux.
- Ah tu vois ! Intervint Aloyse.
- Mais qu’est –ce que vous avez avec Orlanna ?! Elle est sexy !
- Et c’est tout ce que crédites aux femmes ?
- Nan mais bon là, quand même… Orlanna !!
- Gwi… t’es qu’un macho !
- Tu es content Elias ?
- Pas qu’un peu ! Enfin libéré de l’école.
- Mais tu vas faire quoi ?
- Chômeur professionnel ? Répondit il, taquin.
Aloyse ne put s’empêcher de rire. Ses relations avec Elias n’allaient qu’en s’améliorant, surtout depuis sa majorité. Alors qu’ils se rendaient à sa cérémonie de diplôme, Aloyse ne pouvait s’empêcher de penser à son avenir.
- Oh toi, tu as une petite mine !
- Non, ca va. C’est juste que je réfléchis trop.
- Trop réfléchir peut nuire, surtout à la beauté des femmes.
- Je suis donc vouée à rester laide.
La remarque de sa sœur le toucha. Il la voyait toujours gaie, et parfois en colère mais jamais mélancolique.
- Bon, dis moi, sérieusement ce qui ne va pas.
- Rien… On va bientôt grandir avec Gwillerm. Je sais pas… Je me sens vieille dans un corps de jeune.
- A l’inverse de Papa ! Tenta Elias, afin de détendre l’atmosphère.
- Peut être.
Et un flop pour Elias ! Il se jura d’avoir une vrai conversation avec elle. En attendant, elle se mura dans son silence.
Elias obtint les félicitations avec sa mention très bien. Fier, il l’était. Heureux également ! Lors de son discours, il remercia sincèrement sa grand-mère.
Chose qui toucha profondément l’assemblée, mais surtout sa mère. Aèlys faisait la joyeuse, mais elle était encore peinée par la disparition d’Aimée. Cependant, le sentiment qui primait sur la tristesse, était la fierté.
- Mes bébés grandissent si vite.
Aloyse prit son avenir en main et demanda à sa mère une petite leçon ed conduite.
Selon sa mère, elle se débrouillait très bien et en continuant ainsi, elle aurait haut la main son permis.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 31 :L'été et ses amours
- Spoiler:
Ce soir, le hasard fit bien les choses pour Elias. Alors qu’il rentrait de chez son frère, il croisa Ségolène, son coup de cœur du bal. La demoiselle avait atteint la majorité elle aussi. Ravi, Elias la rejoignit.
- Qu’est ce que tu deviens Elias ?
- Bah… pas grand-chose.
- Toujours pas de boulot.
- Non, je sais pas quoi faire. Je dois avouer que je suis un peu perdu.
- Ca viendra, j’en suis sûre.
- Euh… Ségolène ?
- Oui ?
- Par hasard… Je dis bien par hasard ! Je suis tombé sur un truc et quand je l’ai vu, j’ai pensé à toi ...
Amusée, elle gloussa. Elias était tout intimidé. Cela ne lui ressemblait pas et cela le rendait si mignon et accessible.
- Ces quelques fleurs pour la demoiselle… Dit il, timidement.
La demoiselle en question retint un petit cri. Elle adorait les roses rouge.
- Merci Elias, elle sont magnifiques. Dit elle après les avoir sentit.
Leur arôme était unique, comme l’homme qui venait de les lui offrir.
Elle s’avança doucement vers lui et osa toucher de ses lèvres celles d’Elias.
Ce n’était pas leur premier baiser, mais Elias savait qu’elle était timide et pure. Y aller doucement était le mot d’ordre. Et cela lui convenait. La demoiselle était celle qui avait fait vibrer son cœur alors qu’il était si rebelle et plein de haine.
Ils ne dirent mot. Leurs regards suffirent pour qu’ils se comprennent. Ils s’assyèrent dans l’herbe fraîche de l’été. Elle était là, simplement à ses côtés, à le regarder. Lui n’osait pas. Il tentait de graver chaque détails qui l’entourait. Le vent, sa présence, son odeur. Tout.
- Elias…
- Hum ?
Elle s’approcha de son oreille, sur le ton de la confidence.
- J’ai toujours voulu te le dire… Je t’aime.
Le cœur du jeune homme fit un bond. Ces simples mots l’ébranlèrent plus qu’il ne l’aurait jamais soupçonné.
Il se leva et aida sa belle à en faire de même. Elle ne comprit pas dans un premier temps, mais lorsqu’il la ceignit de ses mains et que ses yeux la fixèrent, tout devint limpide. Elle lui sourit et lui caressa les cheveux.
- Quoi ? Fit elle, amusée.
- Rien, Ségolène. Tu es juste magnifique.
Elle se tût. Espérant autre chose. Mais le regard d’Elias lui indiqua ce que lui criait son cœur. Toujours souriante, elle s’approcha de lui, si proche qu’elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa joue.
Sans un mot, elle ferma les yeux et Elias comprit. Il se laissa bercer par l’amour de la jeune femme. Leur échange fut long et intense, mais tout aussi doux et passionné.
- Elias… Ce que je vais te dire va te sembler étrange.
- Non… Rien ne pourra être étrange, surtout venant de toi.
- Je crois que le destin fait bien les choses.
- Tu te trompes… Dit le jeune homme dans un souffle. Je suis né pour te rencontrer.
Le silence fut leur seul confident. Les mots d’amour et les regards qu’ils s’échangèrent pendant un long moment restera gravé dans la mémoire de la lune.
- Et si nous …
- Oui… Cent fois oui…
Il la fixa, les yeux ronds. Ségolène était sérieuse et sereine. Elias lui demandait simplement de sortir avec lui. Avait elle compris autre chose ?
Ils s’embrassèrent encore, ne pouvant se séparer.
Comme si elle avait ressenti la gêne de son petit ami, Ségolène lui adressa une dernière confidence avant de se séparer.
- Elias, pour les engagements éternels. Ce n’est pas encore pour tout de suite. Je préfère qu’on y aille doucement. Être ta petite amie est déjà un cadeau.
On prit de bonne habitude à la maison. Aloyse s’empressait toujours de réparer la moindre casse. A croire qu’Aimée habitait dans son corps. Mais la jeune fille avait tant et tant vu sa grand-mère une clé en main qu’elle ne peinait presque jamais.
Sauf peut être aujourd’hui. Le mobilier était peut être vivant, et se sentir torturé ainsi ne leur plaisait guère ?
- Maman, on peut parler ?
Aèlys fut surprise du ton qu’employa sa fille.
- Bien sur mon chat !
- Je me disais que comme avec Gwillerm on allait bientôt grandir…J’aurai besoin de passer mon permis.
- Oh ce n’est que ça ?
- Quoi "Que ça" ? Maman ! Tu sais combien ca me coûte de faire tous ça !
- Je sais, je sais… Alors, quel itinéraire prend t’on… Hum et si on passait par cette rue… Non celle-ci me semble…
- Hey Gwi !? Tu vas où ?
- Leçon de conduite avec Papa !
- Ah non ! Tu me laisses la verte !
- Aha !! Victoire ! La voiture de collection !
- Calmes toi Gwillerm.
- Oh allez Papa ! C’est pas génial ?
- Si si… Tu as gagné sur ta sœur. Bon et si tu te concentrais sur la route, pour voir ?
- Pff, t’es pas drôle…
- Je tiens à ma vie.
- Maman, tu es trop lente…
- Cette voiture est très bien.
- Ouais mais elle est moins classe, quoi ?!
- Savoir conduire différent modèle est très bénéfique. Et quand tu auras ta propre famille, tu verras que c’est ce qu’il y a de plus pratique.
Elias, abandonné à lui-même, se rendit chez son frère.
- Salut Rada ! Calixte est là ?
- Tu as vu l’heure Elias ? Il travaille !
- Ah oui… Mais pourquoi les cuistots ont pas des horraires plus …
- Normales ?
- Ouais !
- Va savoir. Mais entre !
- Merci Rada, je voudrais pas te déranger.
- Arrêtes donc, Elias. J’ai signé un contrat avec ton frère, on est de la même famille maintenant.
- Bien que certain membre soit plus important… Soupira le brun en voyant la photographie de Calixte et d’ Aloyse.
- Que veux-tu… Ton fère est amoureux de sa petite sœur.
- Fais attention, Rada. C’est pas bon pour ton couple ça !
- Aha ! Ne t’en fais pas. J’ai des avantages et des techniques qui surplante ta sœur.
- Je ne veux même pas savoir !
- Pervers !
- Restons sérieux, Elias. Tu as trouvé du travail ?
- Mais vous faites tous une fixette là-dessus, ma parole !
- On s’inquiète pour toi.
- Je sais mais je ne sais pas quoi faire. C’est pas difficile à comprendre.
- Jai une idée ! Et si tu venais à la base demain ?
- Hein ?
- Mais oui, pour observer et voir si ca te correspond.
- Attends, attends ! Rada, tu me vois marcher en rang comme un mouton ?
- Et pourquoi pas ? La discipline n’est pas nocive.
- D’accord… Mais une journée. Il porta son regard vers le sol. Tiens ? Mais qu’est ce que c’est que ça ?
- Un chaton Elias.
- Je sais ce que c’est, merci…
- Ne le prend pas mal, je te taquine. C’est Maligne, notre petite chatte.
- J’en connais une qui serait jalouse et totalement gaga.
- Ta mère ?
- Oh non ! Maman ne veut pas d’animal.
Et oui ! Aloyse était une fanatique des chats, et en avoir un était son plus grand rêve. Mais sa mère n’a jamais voulu lui céder.
A trop bricoler, elle reçut un beau retour de flamme.
Son cri alerta sa mère qui accourut.
- Ca va ma chérie ?
- Mais oui, M’man ! Juste une petite explosion.
- Une petite ? Les murs ont tremblés !
- Ne t’en fais pas Maman ! C’est normal que ca pète de temps à autre.
Mais Aylès n’en était pas convaincu. Elle laissa donc sa fille aller se rafraîchir.
La journée des loisirs arriva et Elias était bien décidé d’en profiter.
Mais pas seul. Il avait donné rendez-vous à sa belle, qui, telle une dame de la haute, attendait son gentilhomme sous son ombrelle.
- Bonjour Elias.
- Je suis en retard ! Désolé ! Je t’ai pas trop fait attendre.
- Non, je viens d’arriver.
- Ô vous, belle de mes pensées. Votre beauté ne cessera donc jamais de ravir mes cœurs.
- Tes cœurs ?
- Oui, mes cœurs ! Car à chaque séparation, il se brise.
- Oh Elias…
Alors qu’elle allait répondre à ses sentiments, il l’assaillit de baiser.
- Sérieusement, Ségolène. Tu me manques. Ne pas t’avoir à mes côtés tous les jours est un supplice.
- Je…
- Chut… Ne dis rien.
Et comme pour lui prouver il s’approcha d’elle et lui captura les lèvres. La demoiselle se laissa faire, et osa un acte audacieux. Elle prit les mains de son petit ami, l’invita à l’enlacer puis elle approdonfit son baiser.
Elias parcourut ensuite la piste, avec moins de maladresse que la première fois qu’il le fit. Au loin, il put apercevoir les jumeaux. Eux aussi aurent décidé de profiter de l’été.
- Allez Aloyse !
- Non…
- Pourquoi ?
- Je le sens pas…
- Je te promet d’y aller doucement.
La jeune fille soupira puis abdiqua. Son jumeau savait y faire avec elle, malgré ses récalcitrances.
Ce fut avec force et élégance, qu’Aloyse donna un coup dans la balle.
- Bien ! Beau tir pour un premier essai ! L’encouragea son frère.
Mais bien plus à l’aise qu’elle, il rattrappa la balle.
- Ah non !
- Et si, petite sœur !
- Je suis l’aînée ! Cria Aloyse.
- Aînée ou pas, tu as foiré ton tir.
- Ah oui ? Fit elle, sur un air de défi.
- Et là alors ?!
Gwillerm n’eut le temps de se préparer. Dans la précipitation, il s’élança à l’opposé du ballon qui fouetta avec force le filet.
- Yeaahha ! C’est qui qui la meilleure ?
- C’est bon, t’as marqué qu’une seule fois sur dix.
- Et alors ? Un but est un but !
- On va voir si tu continue à faire ta maligne dans la cage.
- Tu plaisantes ? On me surnommes « le mur » à l’école !
- Ah ouais ?
- Et ouais !
- C’est ce qu’on va voir, petite sœur !
Il pris de l’élan et frappa fort dans la balle.
La jeune fille s’élança vers la gauche, mais un vieil homme n’était pas loin. Marchant difficilement avec sa canne. Aloyse prit peur, si elle ne rattrapait pas ce tir, l’homme pourrait être blessé.
Le temps sembla s’arrêter pour elle. Elle pouvait décocher son regard du vieillard.
La balle se figea entre ses doigts. Les mains prises, elle dû se laisser tomber sur le sol. Un « Klong » bien sonore résonna.
- Aloyse !!!
Silence.
- Hey !! Ca va ?
- Ma tête…
- Aloyse, tout va bien ?
- Mais oui ! Arrêtes d’hurler comme un putois, Gwi ! J’ai mal au crâne.
- Le prend pas comme ça… Je me suis inquiété.
- Pardon, Gwi… mais je vais bien ! Regarde !
Elle dansa ridiculement, ce qui fit rire son frère et quelques passants.
La partie reprit et Aloyse, dite le Mur, s’avéra être un panier percé.
- Et c’est qui le meilleur ?!
- C’est moi !! Allez Aloyse ! Avoues !
- Que j’avoue quoi ?
- Que je suis le meilleur !
- Jamais !!!
- Merci pour tout Elias. J’ai passé une délicieuse journée.
Il était temps des séparations. La nuit arrivait et la journée fut rempli d’émotions et d’activités.
- Pour moi aussi, Ségolène.
- Comme j’aimerais que le temps s’arrête.
- Je connais un moyen pour ça, ma belle.
- Comment ?
- Il suffit de se détendre et de se laisser bercer par les battements de ton cœur.
- Comme ça… sussura Elias avant d’embrasser avec douceur sa petite amie.
Aloyse renouait avec la machine à glace. Elle n’en avait pas mangé depuis son enfance.
Ce fut avec nostalgie qu’elle reprit le parfum cerise.
- Tu vas grossir, tu sais ?
- C’est pas grave… je suis seule de toute façon.
- Arrêtes avec ça, Aloyse. Tu trouveras quelqu’un en temps et en heure.
- C’est ça ! Quand je serais toute ridée et avec un pied dans la tombe
Gwillerm soupira. Ces discussions avec sa sœur au sujet de l’amour étaient stériles. Elles n’avançaient pas, Aloyse restait ancrée dans ses idées. Pourtant sa jumelle avait son petit succès, mais les garçons du lycée à qui elle plaisait étaient de grands timides. Elle ne risquait pas de s’en apercevoir, avec ses œillères.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 32 : Dernière prise avant la grande entrée !
- Spoiler:
Une nuit, Elias se sentit obligé de se lever. Il s’habilla et se dirigea dans le salon. Il y trouva sa grand-mère, tranquillement installée dans le salon, à lire un livre, comme elle en avait l’habitude.
Nullement surpris, le jeune homme s’installa auprès d’elle et la força à quitter sa lecture.
- Tu voulais parler Elias ?
- Comment tu le sais ?
- Je peux le ressentir, comme tu as pu ressentir mon appel.
- Ca explique beaucoup de chose.
- Viens en aux faits.
- J’y viens, j’y viens.
- Mamie, je suis amoureux.
- Oh… C’est très bien ça mon lapin.
- Je sais… Mais j’ai peur.
- L’amour fait souvent peur, Elias. Surtout le premier. On croit qu’il sera le seul et unique. Rares sont ceux qui y parviennent du premier coup.
- Merci… tu me rassures.
- Ecoutes moi jusqu’au bout ! Cette demoiselle fait elle battre ton cœur ?
- Oui.
- Est elle semblable à un rayon de soleil ? Tu n’as d’yeux que pour elle ? Tu te sens fébrile en sa présence ?
- … Oui, Mamie.
- Alors, n’hésites pas Elias. L’amour est faite d’opportunité. Il faut savoir les saisir.
Rassuré par cette conversation, Elias partit au travail le cœur léger. Il avait été enchanté par sa journée à la base militaire auprès de Rada. Il débutait donc une carrière de militaire.
Aèlys toqua à la porte de son fils, qui s’empressa de la faire entrer pour qu’elle échappe à la pluie.
- Rada, Maman est là !
- Restez assis, Rada. Dans votre état.
- Merci Madame, mais ca ira.
Aèlys s’approcha rapidement de la jeune femme , collant son oreille contre son ventre. Le temps avait bien filé, et la demoiselle bie enflée.
- Oh ! Il a bougé !
- Oui, ce petit être est assez vivace. A croire qu’il refait la décoration.
- Vous avez des informations sur le sexe ?
- Non, on préfère garder la surprise.
- Je vous comprends. Et le nombre ?
- Ah… Ca, le gynéco n’a pas su nous le dire.
- Félicitations ma belle.
- Merci.
- Et moi ?
- Toi ? Tu n’as fait que planter la graine, Poussin !
- Pff… Sans cette graine, t’aurais pas de futur petit enfant ! dit Calixte de mauvaise grâce.
Elias rentra à petite foulée, sous une pluie battante. Son parapluie arc-en-ciel perçait le voile nocturne qui s’installait sur Riverview.
- Tu exagères !
- J’ai faim, je mange !
- Alors que ta petite sœur chérie se démène pour te préparer le repas ?
- Justement ! Je tiens à la vie
- Elias, tu pourrais être plus gentil avec ta sœur.
- Maman, je fais ça pour son bien. Elle va devoir apprendre à faire à manger correctement si elle veut tenir son futur mari.
- Tu sais que ta grand-mère n’a jamais cuisiné ?
- Tu plaisantes ? C’est elle qui nous faisais à manger.
- Avant ta naissance, c’était ton grand-père qui remplissait cette tâche.
- Ah ! Tu vois !? Intervint l’adolescente.
- Enfin, ce n’est pas une raison pour ne pas savoir cuisiner, Aloyse.
Frais comme des gardons, les jumeaux se réveillèrent au même moment.
- Salut toi !
- ‘lut Gwi…
- Des projets ?
- Télé… dit Aloyse de façon molle.
Gwillerm eut le temps de prendre son petit déjeuner et de se laver. Il retrouva sa sœur devant la télé. Elle n’avait pas bougé depuis leur réveil.
- Tu comptes rester là, tout la journée ?
- Pas bête ! Je vais faire ma grosse flemmarde ! A moi le canapé !
- Attends ?! T’as pas plus intelligent à faire ?
- Que veux-tu faire ? Il pleut, mon établi est dehors.
- C’est pas faux…
Il y en avait un que la pluie ne décourageait pas. Elias rentra de sa journée de travail en courant, protégé par son bouclier arc-en-ciel.
- Alors tu vois, il te suffit de faire ça, comme ça. Et Hop !
Gwillerm avait réussi à faire bouger sa sœur, après plus de quatre heures devant l’écran. Les émissions "pseudo culturelle" avait commencé à lui entamé le cerveau.
- C’est bon Gwi ! Je suis pas stupide. Passes moi ce ballon.
L’adolescente démontra sa dextérité avec le ballon. Et elle bluffa son jumeau qui siffla d’admiration.
- Tu t’en sors bien.
- Qu’est ce que tu crois ? On nous a obligé à faire du foot au lycée.
- Bah c’est bien le foot.
- Nan ! C’est nul… Mais bon… Il fallait bien être noté.
- Allô ? Ségolène ?
- Oui, c’est toi Elias ?
- Tu attendais un appel de ton amant, peut être ? Plaisanta le brun.
- Voyons Eli !
- C’est une blague !
- Et bien, elle n’est pas drôle. Tu sais bien que je te suis fidèle. Protesta Ségolène.
- Oui, pardon, ma belle.
- Hum… je te pardonnes, mais je te sens très enthousiasme.
- C’est parce que j’ai une grande nouvelle !
- Oh ?
- J’ai eu deux promotions !!
- Quoi ? D’un coup ?
- Et ouais ! I’m the best !
A chacun son occupation, en attendant le bus chez les Vauganne. Aloyse bricole…
Elias bouquine…
… et Gwillerm joue.
Aèlys, elle chantait comme une cantatrice –mauvaise cantatrice- sous la douche. Et Elven ? Lui arrivait à dormir malgré le boucan de sa femme.
Jour de congé pour Elias. Il alla donc chez son frère, tandis que sa sœur ronchonnait parce elle "doit se farcir le cours soporifique de mathématique de Mr Prostillon, dit Postillon pour les intimes".
- Alors, alors ?
- Dis, donc Elias… Tu vivrais pas chez nous par hasard ?
- Plains toi, mais si je venais pas te voir régulièrement, tu t’ennuierais.
- Ouaaah Rada ! Ce que tu as minci !
- Aha ! C’est ça de mettre au monde, mon petit Elias !
- Ma patronne me donne des surnoms. Ca va jaser au boulot.
- Rada…
- Bah laisses moi m’amuser un peu, Calixte.
- Blague à part ! Très cher frère, où est ta merveille ??
Et oui, Elias avait une raison précise pour venir voir son frère. La nuit dernière, Rada avait accouché.
- Voici Antoinette.
- Tu plaisantes ? S’étouffa Elias.
- Non… Il y a un problème avec son prénom ? Demanda Calixte, méfiant.
- Non… Non, aucun. S’empêcha de rire Elias. Pauvre petite, ne put il s’empêcher de penser.
- Tu oublie la deuxième ?
- La deuxième ?
En effet, Rada avait donné naissance à des jumelles.
- Elle s’appelle Yolande.
Non, Calixte ! Non !! Là c’est du grand n’importe quoi ! Comment vont vivre ces pauvres enfants…
Plus tard, les garçons prenaient du temps pour eux. Elias pour des raisons professionnelles et personnelles et Gwillerm pour le plaisir.
- Tu me fais marcher ?
- Pas du tout, Gwi !
- Il exagère, Cal’ quand même !
- Et comment ?! T’imagines l’avenir qu’elles auront ses gosses ?
- J’ose même pas imaginer.
- Vous devriez vous entendre tous les deux.
- Ben quoi ? Demanda Gwillerm à sa sœur.
- Elles n’ont rien demandé. Antoinette, Yolande, ce sont de simples prénoms. Ca ne fait pas la personne. Si les autres sont assez stupides pour s’arrêter à ça, tant pis pour eux. Lâcha t’elle avant de sortir, furieuse.
- J’ai fait quelque chose de mal, Eli ?
- Comme d’hab’ avec elle… Cherches pas, elle est juste jalouse. Elle aurait aimé que Calixte la prévienne en première.
- Nous Gwillerm ! C’est comme ça qu’il faut faire.
- On s’en fiche Papa ! On joue pour s’amuser, pas pour gagner !
- Allez plus vite ma chérie ! On va leur mettre la pâté !
- Carrément !
- Franchement… Vous tous…
- Allez quoi Elias ! Joues avec nous ! Insista Gwillerm.
- Très peu pour moi. Je vais me coucher.
- Mais et l’anniversaire des jumeaux ?
- Pas intéressé.
- Elias Vauganne ! Reviens ici tout de suite ! Cria Aèlys.
- Laisse Maman. Il est fatigué. Dit Aloyse.
- Si c’est comme ça, je chanterai pour deux !
- Merci Maman.
- Bon anniversaire ma grande !
Aèlys s’époumona. Elle était si heureuse, ses derniers bébés franchissaient un pas décisif dans la majorité.
- Bon anniversaire, ma grande.
- Merci Papa.
- A toi Gwi !
- Joyeux anniversaire mon chat ! Hurla Aèlys.
Il laissa faire la nature, sentant son corps le picoter partout. Les fourmillements parcoururent tout son corps.
Il troqua son ses traits de poupon pour ceux d’un jeune homme. Enfin pas tant que cela, car Gwillerm ne changea pas tant que cela. Sous les yeux émerveillés de sa sœur, il exhibait sa majorité.
- Bon anniversaire, petit frère.
- Bon anniversaire, grande sœur.
Re: La Lignée des Vauganne
Et voilà, Aloyse est désormais une belle jeune femme. Elle cherche sa place dans le monde, dans sa famille mais surtout auprès de l'être qui lui est destiné. Trouvera t'elle cette personne ?
Sommaire de la Génération 3
~AloyseXVagn~
Episode 1 : L'hiver et ses raisons
Episode 2 : Rêve et Espoir
Episode 3 : La Dame en robe noire
Episode 4 : La vie reprend son cour
Episode 5 : Les ailes de mon père
Episode 6 : Aux amours partagés
Episode 7 : A ceux qui restent
Episode 8 : De cloches et de cigognes
Episode 9 : Très cher Père...
Episode 10 : Fille ou Garçon ?
Episode 11 : Piscine et Famille
Episode 12 : Petit flot de vie
Episode 13 : Ce que l'amour pousse à faire
Episode 14 : Ce que l'amour apporte
Episode 15 : Deux petites têtes blondes
Episode 16 : A ce jour de joie
Episode 17 : Ce nouveau chez-nous
Episode 18 : Bonne nouvelle
Episode 19 : Aux retrouvailles !
Episode 20 : Journée de l'horreur
Episode 21 : Aah, l'adolescence !
Episode 22 : Vive la descendance
Episode 23 : Parc et Famille
Episode 24 : Baiser volé, baiser châtié
Episode 25 : Une couverture ca se partage !
Episode 26 : Ce que la famille apporte
Dernière édition par Sleio le Jeu 13 Mar - 9:01, édité 3 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 1 : L'hiver et ses raisons
Bonus :
- Spoiler:
L’automne avait fait place à l’hiver. La neige recouvrait de son beau voile enneigé la douce ville de Riverview. Comblant le cœur de ses habitants. Les Vauganne vivaient paisiblement. Les uns en élevant leurs enfants, les autres en travaillant. Le temps avait bien passé. Aèlys revenait de chez Calixte où les jumelles, Yolande et Antoinette (T-T) avaient grandi et étaient devenues de magnifiques bambines.
La vieille dame se rendit chez leurs nouveaux voisins. Et oui, Elias avait quitté le nid. Après s’être marié à Ségolène, ils avaient emménagé dans une maison construite par Aèlys et Elven. Tout confort et meublé.
- Alors vous vous faites à la vie à deux ?
- Bien sûr, Belle-maman.
- Mon petit, je t’ai déjà dit de me tutoyer.
- Ce n’est pas si simple.
- Je me doute. Plaisanta la vieille femme.
- Comment va toute la famille ?
- Bien, bien. Je viens de chez Calixte.
- Oh, les petites doivent avoir grandi.
- Oh oui. Elles sont tellement mignonnes !
Et si nous visitions la maison d’Elias ? (Créée par moi ^^ )
Voici une modeste chambre de fillette, dans les tons rouge.
La cuisine, avec une grande table, car le souhait de Ségolène est d’avoir cinq enfants. Bon courage Elias. La porte se trouvant sur la droite donne sur la salle de bain.
Plus loin, dans le couloir, vous trouverez une petite chambre de bébé. Deux berceaux ? Pourquoi ? Ségolène va vous répondre.
- Belle-maman nous les as offerts, en disant " Si l’un d’eux casse, vous avez du change !"
Merci Ségolène.
En face, la chambre parentale, aux couleurs d’Elias : le lilas.
A côté, une chambre d’ado. Oui, Aèlys connaissait les plans de Ségolène et avait prévu dans la conception des pièces un grand nombre de chambre. Elle rêve secrètement d’être grand-mère.
L’après-midi avait filé à grand vitesse, et Aèlys rentra enfin chez elle. Elle trouva son époux tranquillement posé dans le canapé à regarder une série du moment. Elle se faufila discrètement jusqu’à lui et plaça ses mains sur les yeux du vieil homme.
- Qui c’est ?
- Aèlys ?
- Ah ! Tu m’as démasqué !
- Il faut dire que ta voix m’est si familière.
- Dois-je le prendre comme un reproche ? Demanda-t-elle de façon taquine.
- A toi de voir.
Elle lui donna une petite tape sur l’épaule puis se plaça sur le côté, tout en avançant le visage vers celui d’Elven.
Ils s’embrassèrent avec douceur, exprimant leur amour si intacte.
- Je t’aime.
- Je t’aime aussi ma belle.
Elle s’installa à ses côtés, calla la tête contre l’épaule de son homme puis lui conta sa journée.
Une toute autre mélodie fut jouée dans la salle de bain. Aloyse éternua bruyamment puis renifla de façon tout aussi peu ragoûtante. Elle se frictionna les bras. La journée fut rude et en tant que salariée au Centre d’affaire de la ville, la demoiselle avait passé la journée à l’extérieur à suivre son patron sur le terrain. Résultat : elle était frigorifiée et avait un bon petit rhume.
Elle passa rapidement sous la douche. La chaleur de l’eau lui raviva les sens, ainsi que les membres. Au premier contact, l’eau l’ébouillanta mais elle prit sur elle. Elle se délectait enfin d’un peu de chaleur.
Un peu trop peut-être.
- Aloyse ! Tais-toi ! J’entends plus la télé. Hurla Gwillerm, tout en tambourinant la porte de son poing.
A la nuit tombée, après avoir mangé une petite salade, la demoiselle fila dans l’atelier qui trônait au fond de la cour.
Elle y trouva son père, travaillant sur son dernier roman.
- Coucou Papa !
- Bonsoir ma belle. Alors cette journée ?
- Ereintante !
- Les joies du monde du travail, fit Elven.
- Ouais ben… Je sais pas ce qui est pire entre l’école et le travail.
Elle sortit un agglomérat de pièces détachées puis se munit de son marteau.
- Tu ne pourrais pas avoir une passion plus… féminine ?
- Le bricolage est mixte Papa. Regarde, Mamie elle bricolait, et Papy lui cuisinait.
Le vieil homme esquissa un sourire et laissa sa fille bricoler tout en sifflotant.
Au tour de Gwillerm de profitait de la salle de bain. Il s’était préparé un bon bain fumant, légèrement parfumé afin de détendre ses muscles après une bonne séance de sport.
Bien qu’il soit dans les forces de l’ordre – et coéquipier de Nolan- il aimait s’entretenir, notre beau Gwillerm.
- Ah que la vie est bellleuuuh ! Où est donc la mort ?
Euh… Oui… Le blondinet avait sa propre façon d’exprimer sa joie.
Au sortir de la baignoire, une fois habillé, son téléphone sonna. En regardant le numéro, le jeune homme paniqua, manquant de peu de laisser tomber l’appareil dans l’eau.
- Cleeda ?
- Gwilly ! S’il te plaît, viens m’aider !!
La supplique de son amie Cleeda fendit le cœur du jeune policier qui s’en attendre, se précipita à l’extérieur.
Routes enneigées mais ciel dégagé. Gwillerm filait aussi rapidement qu’il le pouvait.
Il s’arrêta à l’autre bout de la ville, près du restaurant que les jeunes aimaient fréquenter.
- Calme-toi Cleeda.
- Que je me calme ?! Gwilly ! Ma propre mère, tu te rends compte ?
- C’est sur… Te mettre à la porte sous prétexte que tu ne rapportes pas assez d’argent.
Cleeda était le parfait exemple de la jeune fille excentrique qui sous ses mots agressifs et provocateurs, elle dissimulait un cœur généreux et plein d’amour. Lorsque Gwillerm la rencontra, elle était rebelle et dangereuse. Mais le jeune homme réussi à l’apprivoiser et elle devint son amie.
- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire, maintenant ? Journée de chiotte ! Viréede chez moi, virée du boulot, sans un sous, sans projet d’avenir…
Le jeune homme la sentit sur le point de rupture. Elle qui était si forte étant à deux doigts de tomber en larme.
- Oublie tout ça pour le moment. Ca ne te dirait pas de manger ? Demanda-t-il en désignant le bâtiment derrière eux.
Elle esquissa un léger mouvement de tête, un faible sourire sur le coin des lèvres. Gwillerm, attentionné, l’escorta jusque dans le restaurant, lui racontant une anecdote sur son oncle Nolan qui faillit s’étouffer avec un beignet.
La soirée défilait tranquillement. Alors que certains travaillaient ou se distrayaient, d’autre se recueillait. Aèlys était là depuis un petit moment, comme chaque soir depuis quelques temps. Le départ d’Elias était une bonne chose mais, l’envol de son deuxième enfant avait subtilement brisé le cœur de la vieille femme. Heureusement pour elle, les jumeaux étaient décidés à rester.
- Papa, Maman… J’espère que vous allez bien dans cet endroit que l’on nomme Paradis. Pourtant notre bonne vieille Terre n’est pas si mal, non ?
- Papa, Maman… Comme vous me manquez. Je sais que je ne suis plus en âge de pleurer votre absence. Enfin, je veux dire : je dois me montrer adulte. Je suis mère et grand-mère désormais. Oh ! Je ne vous l’ai pas dit ? Ségolène, la femme d’Elias, est enceinte.
Elle soupira. Elle parlait, seule. Oui, c’était un fait. Les voisins devaient la prendre pour une folle, mais ses confessions lui soulageaient le cœur.
- La famille s’agrandit, les enfants grandissent. Mes bébés s’envolent et perpétuent notre nom. Papa, Maman, êtes-vous heureux de tous cela ? Moi en tout cas, je suis heureuse… Enfin, je crois…
Un bruit feutré se glissa derrière la vieille femme qui contemplait les tombes dans un silence de recueillement. Des mains vinrent la saisir par la taille. Aèlys sentit un souffle chaud contre son cou.
- Maman…
- Bonsoir mon chat.
- Encore en train de parler à Papy et Mamie ?
Sa mère garda le silence. Aloyse aimait sa mère, malgré les petits différents qu’elles eurent dans le passé. Et encore aujourd’hui.
- Papa te cherche, tu sais ?
Aèlys hocha la tête. Bien sûr qu’elle le savait. Son mari la cherchait tous les soirs. Mais il savait également où la trouver. C’était devenu une habitude, un rituel.
- Ne tarde pas d’accord ? Il fait plutôt froid ce soir.
- Ne t’en fais pas, ma chérie. J’aime le froid.
- C’est bien la seule chose que l’on a en commun.
- Oui… Et pourtant tu me ressembles assez.
La jeune femme sourit puis embrassa sa mère sur la joue. Aloyse savait bien qu’elle ressemblait à sa mère. Elles étaient tout aussi têtue l’une et l’autre. Elles s’emportaient rapidement et elles doutaient de leurs capacités. Son père le lui avait si souvent fait remarquer qu’elle s’en apercevait désormais.
Elle n’ignorait pas non plus que sa mère rentrerait quand elle le voudrait. Depuis quelques soirs, ses recueils étaient bien plus longs et empreint de mélancolie. Le cœur un peu lourd, Aloyse pénétra dans la demeure. Si sa mère avait le loisir de se coucher tard, elle, était tenue par des horaires.
- Tu es sur ?
- Bien sûr ! Mes parents ne diront rien. Et puis ça leur ferait plaisir de voir de nouvelles têtes.
- Nouvelles têtes ?
Gwillerm et Cleeda venait de sortir du restaurant. Le ventre bien tendu par un excellent repas, le jeune homme avait proposé à son amie de venir habiter chez lui. Elle avait tout d’abord refusé. Elle détestait être redevable. Alors il lui avait fourni un compromis : la colocation. Devoir verser un loyer et aider dans la maison, rassura la belle rousse qui accepta tout en même en rechignant. La voir agir ainsi lui rappela sa sœur.
- Bon… C’est peut-être pas le bon terme.
- Ah ouais ? Demanda-t-elle, espiègle.
- Tu me cherches p’tite tête ? Continua Gwillerm sur le même ton.
- Non, mais je t’ai trouvé.
Alors qu’ils se chatouillaient, jouant comme des gosses qu’ils n’étaient plus, Gwillerm en profita pour attraper distraitement les doigts de la jeune femme. Ils stoppèrent leur jeu, laissant le silence s’installer.
Seuls au milieu de nulle part. Seuls au milieu de la tempête. La neige pour seule témoin. Le vent pour chœur.
Le jeune homme avança délicatement le menton de sa partenaire vers le sien. Laissant le temps s’égrainer lentement. Tel un slow. Telle une larme qui se forme. Puis l’apothéose. Leurs lèvres se collèrent, brisant les tabous de leur cœur. Il était ce qu’elle a toujours attendu. Un homme qui prendrait soin d’elle, qui l’aimerait malgré ses caprices et son caractère.
Elle voulut approfondir leur échange. Elle passa les bras autour de ses épaules. Il comprit ses intentions et affermit sa prise, ramenant ses hanches contre les siennes. Il n’attendait que cela. Et ce, depuis leur rencontre. Elle était là. Simplement dans le parc jouxtant leur maison. Il l’avait entendu hurler. La croyant mal prise, il s’était précipité mais c’était elle qui dominait. L’homme contre qui elle était en prise courbait l’échine alors qu’elle hurlait avec véhémence sa haine à son encontre.
Oubliant le passé, le présent et le futur, Gwillerm et Cleeda n’eurent nullement besoin de mot pour se comprendre. Leur souffle, leur chaleur commune, leur geste. Simplement, suffirent à exprimer leur sentiment : "Je t’aime".
Bonus :
- Spoiler:
- Comme vous avez pu le constater : il y a eu des changements. Elias a quitté le foyer pour s’installer avec sa belle. J’en ai alors profité pour refaire la maison. Et si nous la visitions ?
Tout d’abord, la vue le plan.
Vue de devant. J’adore les paysages enneigés ^^ mais on voit moins les fleurs du coup… Vivement le printemps \o/
Voici l’entrée ouverte sur le salon. C’est un assez grand espace car j’avais espoir qu’il soit assez grand pour une fête à cadeau. Ben nan, même pas… C’est triste… Je voulais faire une belle réunion de famille et tout et tout…
Une autre vue de l’entrée, qui mène à deux chambres (en face), la salle de bain (sur la droite) et la cuisine (sur la gauche).
La première salle de bain, dans les tons noirs. Je trouve ça classe.
La chambre d’Aloyse, dans ses couleurs, avec tout plein de photo de famille.
Une chambre… vide ? Non, en fait, elle était initialement prévue pour Elias.
La salle à manger jouxtant la cuisine. Faute de moyen c’est bien l’une des pièces les moins aboutis.
La cuisine. J’ai changé le mobilier, cependant elle reste simple. La porte que l’on voit mène à l’extérieur. Nous y viendrons plus tard.
Une vue du salon, rappelant l’entrée (au fond). On aperçoit l’un des bureaux du couple AèlysXElven. Quelques portraits de famille trônent ici-bas en attendant d’autre photos !
Autre vue du salon, sobrement séparé par une sculpture faite de boulot. On y retrouve le piano d’Aimée. On n’arrive guère à se résoudre à le vendre. Sentimental, vous voyez ?
La chambre de Gwillerm. Elle reste sobre… Lui aussi pâtit du manque d’argent…
Et la dernière pièce de la maison, la chambre royale… euh parentale ! Avec ses belles photos.
Une autre petite photo de la façade avant. Je l’aime bien celle-ci.
La cours arrière, avec ce même bosquet funéraire.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 2 :Rêve et Espoir
- Spoiler:
Petite matinée chez les Vauganne. Le petit couple faisait du sport ensemble. Passion qu’ils partageaient.
- Je te dis qu’elle est partie au festival.
Cleeda s’était bien accoutumée à la maisonnée. Sans gêne, elle tutoyait les parents de Gwillerm. Ces derniers n’en semblaient guère gênés.
- Toute seule ?
- Faut croire.
- C’est pas possible ! Aloyse est incapable de sortir seule.
- Et bien, il faut croire qu’elle prend sur elle.
- Impossible !
- Tu dis de ta sœur qu’elle est têtue… Mais mon vieux, t’es pas mieux.
- Oui mais ce têtu, tu l’aime.
Elle lui tira la langue et ils rirent tous les deux, tout en enchaînant leurs mouvements.
Aloyse était bien là où on la soupçonnait d’être. Au festival de l’hiver. Fidèle à elle-même, elle traînait à l’extérieur en tenue légère, sous le regard surpris des passants.
L’héritière était assez solitaire, mais ce n’était pas de son fait. A trop traîner avec ses frères, elle n’avait jamais lié de réels liens. Sans amis, sans amour. Elle n’avait que sa famille.
Cependant, même si elle affichait un air détaché face à cette situation, elle en était la première meurtrie. Elle rêvait le plus secrètement de mener une vie de couple et de famille. Mais timide, elle n’osait regarder autour d’elle. Et de toute façon, qui pouvait-elle intéresser ?
Mais même Aloyse avait ses limites avec le froid et la neige. Elle décida alors de monter à l’étage et de se prendre une boisson chaude.
- Qu’est-ce que je vous serre, Mademoiselle ?
Elle regarda son interlocuteur et son visage se décomposa. Elle fixait tout bêtement le vendeur, incapable de détacher son regard.
L’homme la fixait également, plus intrigué qu’autre chose.
- Mademoiselle ?
Il commençait à se sentir mal à l’aise, à se faire dévisager comme ça.
- Euh… Je… Balbutia la jeune femme.
- Tout va bien ? Vous tremblez.
Elle regarda ses mains. Elle tremblait, et fort, s’il arrivait à le percevoir.
- Vous devez avoir froid, dans cette tenue. Il s’est passé quelque chose ?
- Non ! Hurla-t-elle, chose qui surprit le vendeur. Euh… Je veux dire : non tout va bien. J’ai seulement trop joué avec la neige.
- Enfin, vous voyez… Tout ce blanc…. Ca réveille notre âme d’enfant, et on se lasse rarement de la vue qu’elle créée…
Ah ! La voilà belle, notre héritière. Plus elle tentait de s’expliquer, plus elle s’enfoncer.
- Vous devez me trouver stupide… Soupira-t-elle finalement.
- Non, je vous assure que non. Vous êtes très mignonne.
Elle osa le regarda en face. Son visage reflétait son sérieux. Aloyse se sentit fébrile et pourtant, elle avait chaud désormais. Le sourire de cet homme lui brûla les entrailles et réchauffa son cœur.
La nuit était là, teintant d’un bleu profond la ville. La jeune femme s’arrêta chez son frère avant de rentrer. Elle tomba sur sa belle-sœur qui l’accueillit avec un immense sourire.
- Alors cette grossesse ?
- Ça pousse comme tu peux le voir.
- Ça doit être si merveilleux ! Fit-elle rêveuse.
Le ton employé par Aloyse toucha Ségolène. Mais la jeune femme ne lui laissa guère le temps de la rassurer. Elle contra attaqua.
- Oh regarde ! Un cerf !
- Où ?
Mais voilà ! Ceci était une feinte. Aloyse profita que Ségolène eut le dos tourné pour préparer son assaut.
- Il n’y a rien, Aloyse.
- Je sais !
La femme se retourna. Enfin elle en eut l’intention mais une chose froide et humide se colla dans sa nuque. Elle hurla, surprise.
- Allez ma chère Belle-sœur ! Réglons nos comptes sur le terrain.
La future maman rit tout en lui donnant une légère tape sur l’épaule. Cependant, elle déclina l’offre, car elle s’épuisait facilement avec sa grossesse, et devait rester le moins longtemps debout. Déçue mais comprenant malgré tout, Aloyse suivit sa belle-sœur à l’intérieur.
- Tu es sûre que je peux te laisser toute seule ?
- Mais oui ! Je ne suis pas en sucre, et Eli ne va pas tarder.
- D’accord… Mais au moindre pro…
- Je sais, je sais. J’appelle ! Allez va ! Il se fait tard !
Aloyse s’exécuta, un peu jalouse de cette future maman qui récupère tant d’attention.
Un autre couple profitait des bras de son amant.
Enfin, ceci n’était pas encore officiel. Gwillerm était passablement amoureux de cette femme, mais elle restait assez distante avec lui.
Mais quand il souhaitait aller plus loin que de simple baiser, Cleeda se renfrognait et devenait aigrie.
- Je ne suis pas une fille facile, Gwillerm !
Mais il ne l’avait jamais pris comme telle. Il aurait voulu le lui expliquer, mais avec véhémence, elle lui somma de se taire.
- Je vais dormir avec ta sœur ! Que ça te fasse réfléchir !
Tout en se glissant dans les draps, Cleeda bougonnait.
- Encore une dispute ? Dit à demi-voix Aloyse.
- Il ne comprend pas…
- Tu sais, il te suffirait de le lui expliquer.
Peu à peu, Aloyse en était venue à apprécier leur nouvelle colocataire. Bien qu’il y ait une chambre de libre, elle courait toujours se réfugier dans la chambre de notre héritière.
Cleeda ne répondit rien et éteignit la lumière. Aloyse soupira. Son frère avait choisi une femme de caractère au lourd passé émotionnel.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 3 : La Dame en robe noire
- Spoiler:
Journée banale pour une famille pas banale ? Les Vauganne étaient une famille ordinaire. Les parents vivotaient de leurs passions, les enfants grandissaient et perpétuaient leur nom. Ils travaillaient et volaient de leurs propres ailes.
Si certains convolaient depuis belle lurette, la plus jeune – et unique fille- de la famille demeurait célibataire, au grand damne de sa mère qui lui répétait sans cesse : Prend exemple sur tes frères. La brune avait beau chercher, peu de monde se bousculait pour lui parler. Elle comptait sur ses relations professionnelles et là, encore, la déception. Que des femmes ou des personnes âgées, ou déjà marié. Aloyse était "désespérée" mais elle n’était pas une briseuse de couple.
On trouvait de tout à Riverview. Même des fantômes au volant d’une quatre roues bien rouillée que l’on appelait communément : une voiture.
Si sa fille était incapable de se trouver un mari et de fonder une famille, Aèlys ne désespérait pas. L’espoir fait vivre, voyez-vous ! Se plaisait-elle à dire. Elle rendit donc à son benjamin.
- Maman, tu ne pourrais pas laisser Aloyse gérer sa vie ?
- Comment ?
Et oui, ses relations avec Elias étaient meilleures depuis quelques temps. Elle ne voyait plus que par Calixte, et son nouveau confident était son brun de frère.
- Ecoutes mon lapin, je m’inquiète pour elle. Avec ton père, nous ne sommes pas éternels.
- Maman, tu as encore de belles années devant toi.
- Je l’espère, Elias… Je l’espère. Dit Aèlys, peu convaincue.
- Vivement que Ségolène accouche.
- Oh ! Vous n’avez pas idée, Mme Vauganne. Ce petit devient bien lourd.
- J’ai connu ça. Et les jumeaux l’étaient encore plus. Elle rit puis enchaîna : Félicitations mes chéris.
- Merci Maman. Dit Elias, ému.
Aèlys, après avoir discuté avec sa belle-fille, et Elias étant parti travailler, décida de profiter de leur piscine. Après tout, ne l’avait-elle pas faite construire pour elle-même – à titre officieux.
Ce fut avec joie et élégance, que notre héritière numéro 2 s’élança dans les eaux propres de la piscine.
C’était l’hiver, il neigeait, mais Aèlys se sentait si bien dans l’eau. Elle n’était pas glaciale ni trop chaude. L’idéale pour cette amoureuse de l’hiver. Elle passa délicatement ses doigts dans l’eau de la cascade artificielle, projetant ici et là des gouttelettes de chlore.
Pendant ce temps, en face, dans la demeure familiale, Elven et Cleeda s’adonnaient à un passe-temps de saison : la construction de bonhomme de neige.
- Si j’étais toi, Elven, je ne m’y prendrais pas comme ça.
- Et pourquoi ça ?
- Ton dos ! T’es plus tout jeune ! Faut savoir bien se tenir.
- Arrête de dire des bêtises Cleeda, et habillons-le.
- C’est tout un art.
- On croirait entendre Aloyse.
Mais l’apparence du bonhomme inquiéta quelque peu le vieil homme. La faucheuse n’était jamais un bon signe.
Aèlys se sentit étrange. Elle se mit à flotter au-dessus des eaux.
D’étranges picotements lui parcoururent l’échine puis tout le corps. Elle se sentait changer.
- Descendante de l’infâme Aimée ! Nous voilà enfin face à face pour le jugement final !
La mort s’approcha du bassin puis glissa. Le corps d’Aèlys suivi le mouvement.
- Et voilà ! C’est pourquoi je déteste les piscines ! Pesta la mort.
- Allez Mortelle, c’est à ton tour.
Elle souleva le corps spectral de vieille femme à sa hauteur.
- Je vous en supplie, Dame Noire ! Je veux voir mes petits-enfants grandir !
- Jamais Mortelle. Ton temps est révolu.
La faucheuse ne laissa aucun répit à Aèlys et faucha son âme à l’aide de sa faux, emportant dans son sillage le spectre de la défunte.
- Bon… et maintenant… Comment je sors de là ?
La terrible nouvelle arrive à Aloyse lorsqu’elle rentra du travail. Sa journée avait pourtant était fructueuse car elle obtint une promotion. Mais cette joie disparue dès qu’elle lut le sms que son père lui avait envoyé.
- Garce ! Je te maudis ! Toi et tous tes descendants !
Oui, elle s’adressait bien au bonhomme de neige. Mais l’effigie de cette dame noir neigeuse lui remuait les entrailles et lui brisait le cœur.
La jeune femme fit exploser sa rage et sa peine contre cette pauvre sculpture hivernale.
Gwillerm était également au travail lorsque la nouvelle lui incomba. Il prit sa veste et sortit sans un mot, tout comme son oncle Nolan –coéquipier. Ils n’avaient aucun mot, la gorge serrée tous les deux. Leur chef leur autorisa à rentrer chez eux.
- Pourquoi si tôt, Maman ?
Elven lui pleurait également, penché sur la tombe de sa femme, trônant encore dans le jardin d’Elias.
- Tu es si injuste, Aèlys. Nous nous étions promis de partir ensemble. De ne jamais se quitter… Mon amour…
Ségolène arriva peu de temps après, les larmes coulant sans cesse.
- Je suis si navrée, Monsieur… J’aurais… j’aurais dû être là.
- Ma Chérie…
- Je suis désolée, c’est de ma faute.
- Ségolène, vous n’avez rien à vous reproché. La santé du bébé avant tout, c’est ce qu’elle aurait voulu.
- Monsieur Vauganne…
- Pourrais-tu me laisser seul ?
La jeune femme obtempéra sans un mot. Elle s’éloigna en regardant son beau-père qui pleurait. Son amour pour Aèlys fut toujours sincère et ce depuis la plus tendre enfance de l’humaine.
Plus tard, dans la soirée…
- Quoi ?
Aloyse s’écroula dans ses bras. La peine était trop forte. Bien qu’ils ne se connaissent pas énormément, la jeune fille trouva du réconfort dans ses bras. Un réconfort qu’elle ne trouvera nulle part ailleurs.
Elle pleurait de tout son saoul oubliant les larmes qui allèrent mouiller la veste de cet homme. Il tapota légèrement son dos, ne sachant quoi faire.
Il la regarda, alors que les larmes coulaient encore sur le visage de la jeune femme. Elle semblait si faible, si fragile. Comme un oisillon hors de son nid. Il ne put résister et il avança ses lèvres. D’abord surprise, elle ne fit rien. Mais la douceur de la pression qu’il exerçait contre sa bouche la fit se détendre, oubliant la raison de ses larmes un court instant. Un instant bien trop court. Elle eut tant voulu qu’il se prolongea. Mais la chaleur du baiser s’estompa, alors elle ouvrit les yeux et vit le jeune homme lui sourire de façon timide.
Elle se dégagea de son emprise afin de pouvoir lui tourner le dos. Elle se sentait gênée. Gênée par cet échange mais surtout pour avoir oublié ne serait-ce qu’un instant la disparition de sa mère.
- Aloyse ?
Silence. Elle ne pouvait rien dire, submergée par différentes émotions : tristesse, rage, haine, amour, envie, joie. Si elle parlait, elle savait que ses larmes reviendraient.
- Ais-je fais quelque chose de mal ?
Non… Oui… Elle était perdue. Tout se mélangeait dans son esprit. Elle ferma les yeux et dans un soupir elle lui pria de partir.
- S’il te plaît, Vagn…
Bien que la nuit fût une des nuits les plus belles de la saison, la famille était bien trop triste pour pouvoir contempler les étoiles et le firmament. Aèlys en serait sûrement chagrinée. Elle qui adorait ses parents devait être heureuse de les avoir retrouvé.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 4 : La vie reprend son cour
- Spoiler:
Alors qu’elle se levait afin d’aller se préparer pour sa journée au bureau, Aloyse trouva son père assis sur le sol, carnet en main.
- Papa ? Tout va bien ?
Mais le vieil homme ne lui répondit.
Elle s’installa alors à ses côtés, posa la tête contre l’épaule du vieil homme. Elle le sentit soupirer.
- Mon Papa que j’aime…
- Mon chat, tu vois bien que je suis occupé…
- Papa, je n’aime pas te voir comme ça.
- Ne t’en fais pas Aloyse. Il me faut juste un peu de temps. Ta mère me manque tant…
- Je sais, Papa… A moi aussi.
- C’est l’unique femme que j’ai aimé. Elle était si belle, si pimpante…
- Elle sera toujours avec nous, Papa. Toujours…
Elven rejoignit son fils. Une grande nouvelle l’avait forcé à sortir de chez lui.
Et oui, Ségolène avait enfin accouché. Et une bonne nouvelle ne venait jamais seule : elle eut des jumelles.
- Bonjour mes merveilles... Elles sont si jolies.
- Merci Papa.
- C’est pas à toi que je m’adressais Elias. Bravo Ségolène.
Cela arracha un rire à la jeune mère.
- Je sais ce qu’a ressenti Calixte lorsque Maman lui a dit un truc similaire…
- Sois fort mon fils ! Pour le bien de tes filles. Continua Elven sur la même lancée.
- Papa ! Geignit le brun.
- Passons ! Quels noms vous avez donné à ses merveilles ?
- Janessa et Delphine.
Si de l’autre côté de la rue l’on se réjouissait des naissances, Aloyse, elle, profitait de son lit. Elle avait beau se montrer souriante, taquine et vivante, la nuit elle ne trouvait rarement le sommeil. Mais la journée, il lui fallait bien aller travailler. Alors dès qu’elle rentrait, elle s’offrait le luxe d’une sieste.
Une fois de retour chez lui, et après avoir féliciter Elias, malgré tout, Elven s’occupait du jardin, vestige du passage de Kahei. Son beau-père était un gentil homme qui avait élevé ses enfants avec amour. N’ayant eu de figure paternel, Elven avait toujours considéré Kahei comme un modèle. Mais il fut le premier à partir dans l’autre monde. Il ne savait comment réagir face à la mort de son épouse.
Aimée, sa belle-mère, elle, devenait peu à peu folle. Perdant la tête et ayant des sautes d’humeur. Mais la vieille femme avait sa famille auprès d’elle : sa fille et ses petits-enfants. Lui, avait bien ses enfants. Enfin deux d’entre eux, mais pas le moindre petit babillage qu’un enfant pouvait offrir.
- Gwillerm ?
- Oui Papa ?
- Quand est-ce que tu épouse Cleeda ?
Trop concentré sur sa partie, Gwillerm ne répondit pas. En fait, elle tentait d’échapper à cette question. Il aimait la jeune rousse. Plus que de raison, mais elle était difficilement apprivoisable. De plus ce genre de chose, le mariage, le romantisme, n’étaient pas dans leur tempérament.
- Gwillerm ?
- Ah pardon ! Le jeune homme se reprit. Je ne sais pas Papa. On en est pas encore là avec Cleeda.
Déçu, le vieil abandonna sa tâche puis rejoignit son dernier fils. Il posa une main sur son épaule ce qui força le blond à regarder son père.
- Je te comprends, Gwillerm. Mais sache que je ne suis pas éternel.
- Papa, s’il te plaît. Tu as encore de beaux jours devant toi.
S’il savait… L’avenir était si incertain, et le vieil homme était fatigué. Sa moitié n’était plus, il ne voyait pas ce qui pouvait le retenir encore sur cette terre.
Aloyse s’éveilla enfin. Non pas d’un réveil naturel, mais à cause de la sonnette. Elle soupira puis se dirigea vers la porte.
C’était le printemps, mais cela n’empêchait en rien les adolescents de venir réclamer des bonbons. Ah si seulement la vie pouvait être encore aussi simple, se dit Aloyse.
Elle rejoignit à nouveau sa chambre et enfila une nouvelle tenue. Sa toute dernière acquisition.
Dehors, il se tramait quelque chose d’énorme. Les nains de la maison c’étaient tous réunis, guidé par le nain Homme-de-neige. Serait-ce une potentielle future vengeance pour la destruction du Bonhomme Neige Faucheuse ?
En tout cas, cela ne perturba en rien la demoiselle qui se lança dans la confection du repas du soir.
Elle ne cuisinait pas souvent, mais elle avait acquis une certaine dextérité concernant la fabrication de la pâte.
La cuisson était une toute autre histoire. Elle resta concentrée dessus.
Hum ? Apparemment, ce soir, elle aurait réussi ?
Ma foi, cela avait l’air bon. Bon appétit !
- Dis Aloyse, c’est quand tu nous présente quelqu’un ?
- Mais je t’en pose des questions, moi ?
- Ton frère a raison, mon chat.
- Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre Papa !?
- Et pourquoi pas ? J’ai envie de voir mes petits-enfants.
- Va voir Elias ou Calixte dans ce cas.
- Ce n’est pas pareil, Aloyse.
- Et en quoi ? Les jumelles de Calixte et celles d’Elias sont tout autant ta descendance que mes potentiels enfants.
- Tu es la seule fille de la fratrie, petite sœur !
- Gwi ! Je t’ai déjà dit d’arrêter avec ça… Je suis l’aînée !
Elle lui décocha une grande claque dans le dos. Chose qui fit s’étouffer son frère. Paniquée, elle réitéra son geste et le jeune homme cracha dans son assiette.
- Hur… Gwi…
- Mais tu es folle ?!
- Allons, allons les enfants, du calme.
Les jumeaux se chamaillèrent encore longtemps, sous le regard bienveillant de leur père.
Encore une fois, on vint les solliciter pour des bonbons.
- Mais tu sais que c’est plus trop de saison ?
- Y’a pas de saison pour les bonbons ! Avait rétorqué l’adolescente.
Même si l’on riait chez les Vauganne, on n’en oubliait pas les morts. Aloyse pleurait encore la disparition de sa mère.
- J’espère que tu te plait où que tu sois, Maman.
Elle profita du fait que son frère et que son père dorme pour écrire à Vagn. Elle ne l’avait pas revu depuis le décès de sa mère. Et les choses qui se produire n’arrangeait en rien son état.
" Vagn…
Je sais que t’écrire est surfait, mais je tenais à m’excuser pour la façon dont je me suis conduite la dernière fois. Ce baiser… Il signifie tant pour moi. Par ce geste, tu m’as sauvé. Et je regrette de t’avoir éconduit. Je sais que ces excuses sont ridicules, mais je tenais à t’exprimer ma sincérité.
Affectueusement.
Aloyse Vauganne "
Elle glissa son enveloppe dans la boite aux lettres puis fila sous la couette. Bien que classique, cette journée fut éprouvante. Elle soupira d’aise, heureuse d’être au chaud puis se laissa sombrer dans la rêverie.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 5 : Les ailes de mon père
- Spoiler:
Il y en eut une que l’aube ne dérangeait pas. Le réveil des morts étaient sûrement différent de celui des vivants. Aèlys, trop attachée à cette terre apparut de bon matin.
Elle croisa son dernier né, qu’elle salua. Mais ce dernier ne la vit pas. Le réveil était difficile pour Gwillerm apparemment.
Privilège d’ectoplasme : le passe muraille, communément appelé par les morts.
Même morte, Aèlys demerait taquine. Elle souleva le lit. Le seul problème ? Son époux y reposait.
Enfin cela ne semblait nullement le gêner.
- Tiens ? Mes pieds touchent pas le sol ce matin ?
- Oh Aèlys ! Pourquoi n’es-tu plus parmi nous…
Hé ho ! Elven ?! Ta femme se trouvait derrière toi ! Elle était toujours là, d’ailleurs… Mais il ne la vit pas.
Dehors, l’on put découvrir Cleeda, pleurant sur la tombe d’Aèlys. La jeune femme semblait extrêmement touchée par cette disparition.
- Cleeda…
- Gwillerm… Je…
- Ca me touche de te voir si peinée par la disparition de ma mère.
- Ca peut te paraître bizarre, mais même si je ne l’ai connu peu de temps, j’en étais venue à la considérer comme un membre de ma famille.
- Elle serait si heureuse d’entendre ça. Elle aussi te considérait comme sa fille.
Les yeux enfin en face des trous, Elven vit enfin sa dulcinée qui errait dans la cuisine. Son premier reflexe fut de la prendre dans ses bras.
- Ma Chérie ! Je suis si heureux de te voir.
- Bonjour mon amour.
- Alors comment c’est le paradis ?
- Il fait bon vivre. Et je suis avec mes parents.
- Comme je t’envie.
- Elven, mon unique paradis est auprès de toi et de nos enfants.
Il lui offrit des fleurs.
- Pour la plus belle de rose. Si rare et si unique !
- Oh Elven !
- Hum ! Elles sentent si bon.
- Elles te plaisent ?
- Plus que tout, mon amour.
Ils discutèrent un moment de la vie de famille, des enfants puis Aèlys dû partir, laissant Elven seul avec ses pensées.
Cette rencontre avec l’au-delà l’inspira. Sans attendre, après une bonne douche, il se mit à l’écriture d’une nouvelle fiction relatant un amour entre un fantôme et un vivant.
- Allez !
- Et pourquoi faire ?
- Je sais pas, ça peut être marrant ! Supplia la jeune femme.
Son interlocuteur soupira. Elle savait se montrer insistante et têtue mais quoi qu’elle fasse, elle restait mignonne.
- Bon d’accord, mais juste une fois…
- Merci !! Merci, merci, merci !
- Ahaha ! Pas la peine de te mettre dans tous tes états.
Oh ! Si seulement il savait ! Aloyse était une jeune femme un peu fleur bleue et naÏve. Si cette machine qui prédit les affinités entre les couples lui confirmait ce qu’elle espérait au plus profond d’elle, elle se lancerait. Vagn était un homme doux et souriant. Toujours un mot gentil pour elle, et attentionné.
Et en plus de cela, il était plutôt bel homme, un petit côté « exotique » avec son uniforme militaire.
Les lumières s’allumèrent, les unes après les autres, montant lentement, créant un suspense insoutenable pour la demoiselle.
Atteignant le sommet, elle illumina le cœur d’Aloyse et raviva les espoirs de la brune.
- Ouaaah ! Tu as vu ?
- C’est trop fort ?!
Sa réaction laissa la jeune femme sans voix. Elle resta un petit moment à l’observer alors qu’il se trémoussait de joie. Avait elle ses chances ?
- Allez les gars ! On les as presque.
Retour à la maison Vauganne. Elven s’amusait avec des amis pendant une partie de jeu vidéo en ligne. Cleeda était venue le rejoindre.
- Mais qu’est ce qu’il a d’amusant dans ce jeu, franchement ?
- Tu ne peux pas comprendre ma mignonnette.
- Sûrement…
- Pourtant c’est de ta génération.
- Mouais, mais avec ma mère c’était pas la joie financièrement parlant, alors les consoles et tout ça…
- Je comprends…
- En tout cas…
- Oui, Cleeda ?
- T’es nul à ce jeu Elven…
Un autre soir, Aloyse avait reçu des places pour une pièce de théâtre de la part de son patron. Elle hésita un long moment avant de demander à Vagn de l’accompagner. Ce dernier accepta sans tarder, ce qui enchanta la demoiselle.
Alors qu’elle profitait de sa soirée, Gwillerm était en proie de doute et de stresse.
- Gwilly ! Regardes, c’est trop drôle !
- Cleeda… Elle le regarda.
- Ouh… Je n’aime pas te voir comme ça…
La pièce terminée, le couple se rendit au restaurant le plus proche. Ils avaient tous deux appréciés la représentation et ne souhaitaient en aucun cas que la soirée se termine aussi rapidement.
Installés l’un contre l’autre, Gwillerm eut enfin le courage de parler.
- Cleeda… Tu sais que je t’aime.
- Bien sur mon chou.
- Tu ne crois pas qu’il serait temps d’officialiser notre relation ?
- Je ne sais pas Gwilly… On est pas bien comme ça ? Elle eut le silence pour toute réponse. Au fait, je me suis toujours demandé…
- Oui ?
- Cette femme, en photo… Qui est-ce ?
- Ma grand-mère.
- Elle devait être belle. Même ridée, elle est magnifique.
- Pour moi, tu es la plus belle.
Elle lui sourit et ils échangèrent un baiser.
Dans l’autre pièce, alors qu’il se reposait, Elven se sentit tout chose.
Comme par magie, son corps s’illumina et devint transparent. Surpris, il hurla.
Son cri ameuta la maisonnée. Cleeda entra comme une furie dans la pièce et découvrant le vieil homme dans cet état, elle paniqua et cria à son tour.
Gwillerm fit irrumption à son tour.
- Qu’est ce qu’il se passe ?!!
Mais en apercevant son père, il comprit.
C’était comme pour sa grand-mère. La Faucheuse n’allait pas tarder. Il laissa éclater sa peine.
La mort apparut dans un épais brouillard noir, faisant face au défunt.
- Me voilà encore dans la famille de cette infâme humaine.
- Êtes-vous la mort ?
- Pardi, mon vieux ! Tu perds la boule avec l’âge ?! On s’est vu y’a pas si longtemps.
- Pas si longtemps… La dernière fois que vous êtes venue vous avez emporté ma femme, alors qu’elle était seule…
- Ah non ! Pas de reproche humain ! L’heure, c’est l’heure !
- J’imagine alors que je n’ai guère de temps pour les adieux ?
- Pas qu’un peu, mon n’veu ! Allez on serre ma mimine et on file ! J’en ai d’autre sur le grill.
Elven s’éxecuta, plutôt heureux de rejoindre sa belle Aèlys.
Il laissa cependant derrière lui son fils et sa petite amie, inconsolable.
- Gwilly… Je suis si désolée…
- Moi aussi…
- Mais dis-toi qu’il est heureux aux côtés de ta mère.
C’était une bien maigre consolation que de les imaginer ensemble, plus heureux que jamais, car lui, sa sœur et ses frères n’étaient pas avec eux. Et penser que leurs parents pouvaient vivre sans eux, lui déchirait le cœur.
Pendant ce temps, Aloyse était sur un petit nuage, loin de s’imaginer la tragédie qui venait de se produire. Elle était heureuse dans les bras de cet homme.
- J’ai passé une excellente soirée, Vagn. Merci…
- Merci à toi Aloyse. Sans ton invitation
- Je ne me voyait pas y aller avec quelqu’un d’autre.
Les passants hurlèrent et pamoisèrent tout en pointant du doigt le ciel. Intrigué, le couple regarda à leur tour.
Le ciel venait de subir une pluie d’étoile parsemant son voile de volute. Vagn en profita pour passer les bras autour de la taille de la jeune femme, fascinée par cette merveille naturelle et si rare.
Alors que Cleeda venait de s’endormir, Gwillerm, lui ne trouvait pas le sommeil. Il était là, devant sa fenêtre à verser des larmes. Plus il réfléchissait, moins il voyait la façon d’annoncer cette nouvelle à sa jumelle. Il n’eut guère le temps d’y réfléchir plus amplement, car les cliquetis qu’il entendit lui signifièrent qu’Aloyse rentrait.
- Aloyse, il faut qu’on parle.
- Gwi, je n’aime pas le ton de ta voix…
Il déglutit, sentant sa gorge se nouer.
- Aloyse, ce que je dois t’annoncer n’est pas facile, alors écoutes moi sans rien dire.
Elle le regarda, sans un mot. Les mains de son frère tremblaient sur ses bras. Il n’était pas dans son état normal.
- Papa est mort.
La nouvelle tomba comme une chute de pierre sur la tête de la jeune femme. Son dernier parent… Disparu ? Elle ne pouvait y croire. Pourtant son frère était loin d’être de ceux qui plaisante sur la mort. Elle le fixait et vit enfin ses yeux gonflés par les larmes.
Cela l’acheva. Elle ferma les yeux et se concentra pour ne pas fondre en larme.
- Gwi… Tu… Tu peux me laisser seule ?
- Bien sur… Si jamais tu as besoin
Elle lui sourit avant qu’il ne rejoigne sa chambre, le cœur lourd.
La porte claqua et les jambes d’Aloyse lâchèrent. Elle se sentait vide, sans énergie. Totalement désemparée. Seule et abandonnée.
Mais Vagn était toujours là. Il l’avait raccompagné et avait attendu qu’elle soit rentrée, saine et sauve. Mais la voyant s’effondrer, il avait couru et pénétré dans la demeure. Sans un mot, juste un regard sur elle, il comprit qu’il ne devait pas la laisser seule.
Et elle aussi. Elle ne rejeta pas sa présence, acceptant même les caresses de réconfort qu’il lui offrait.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 6 : Aux amours partagés
- Spoiler:
Les jours s’écoulaient tranquillement. La quiétude reprennait peu à peu son territoire face au désespoir. Et les fantômes étaient de sortis. Enfin surtout un. Kahei nous faisait l’honneur de son ectoplasme.
Sûrement nostalgique de sa petite maison et de sa famille, il aimait observer les quelques portraits de famille qui ornaient les murs de la demeure familliale.
Alors que certains sims dormaient encore…
… d’autres profitaient du calme après la tempête.
- Tu regrettes ? Demanda la jeune femme.
L’homme ferma les yeux et huma l’air. L’odeur de la jeune femme embaumait la chambre, une légère fragance de parfum délicat mêlé à la transpiration. Leur nuit fut agitée, très agitée, mais en aucun cas il ne regrettait son acte.
- Non, je ne regrette pas ma belle. Et toi ?
Elle le fixa un long moment avant de commencer à lui carresser le visage délicatement. Il apprécia le geste. Il la fit rouler sur lui et réitéra sa question.
- Non… Dit elle entre deux baiser. Ma première fois fut magique.
Cela arracha un sourire à l’homme qui approfondit leur échange.
- Je t’aime Vagn.
Mais il ne dit rien. Il préféra savourer ses baisers que de briser leur complicité naissante.
- Encore toi Sabri ?
- Et oui ! Il n’y pas de saison…
- …Pour les bonbons ! Termina Aloyse.
Cela arracha un rire aux deux filles. Elles ne se connaissaient pas réellement, mais l’adolescente passait régulièrement dans le quartier, affublée de différents costumes, pour réclamer des bonbons. C’était devenu une habitude et ne gênait plus vraiment la brune.
Pendant ce temps, à l’intérieur…
- Ne bouge pas Cleeda !
- Mais Gwilly, qu’est ce que tu veux ?
Elle était perplexe de voir son petit ami faire tant de manière. Il était différent de d’habitude. Ses mains tremblait et son sourire figeait.
- Tout va bien ? S’enquit elle, inquiète.
Il n’était pas à l’aise. Il sortit un écrin de sa poche et faillit le faire tomber. Il le rattrapa de justesse, le tout dans un petit rire gêné.
- Non… Ne me dit pas que…
- Et si, Cleeda…
- Noonn ?! C’est pas possible !
- Cleeda Irish, accepteriez-vous de devenir mienne et, se faisant, adopter le nom Vauganne ?
Sans aucune hésitation, la rousse accepta ce gage de promesse. Elle était si heureuse. Jamais elle n’aurait pensé que Gwillerm le ferait. Bien sur, elle avait décliné sa porposition avant la mort d’Elven, mais cet évènement lui avait donné matière à réflechir.
- Je suis si heureuse, Gwilly.
- Et moi donc …
- Je t’aime mon fou !
- Je t’aime tout autant …
Aloyse était entre-temps et le couple n’avait pas remarqué sa présence. Ce fut en spectatrice silencieuse qu’elle assista à la demande de son frère. Mais le poing levé de son jumeaux lui indiqua que lui, à l’instar de Cleeda, avait remarqué la présence de la brune.
Elle les félicita, en pensée. Elle était sincèrement heureuse pour eux. Son frère était un bon garçon et Cleeda était à sa hauteur. Mais elle était envieuse. Elle aussi rêvait de mariage et d’amour. Pouvoir fonder une famille et être heureuse auprès des êtres cher à son cœur…
… Mais ce bonheur n’était pas le sien.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 7 : A ceux qui restent
- Spoiler:
Les jours s’étaient écoulés. Comme les grains de sable dans un sablier. Trop rapidement et trop lentement.
Aloyse n’eut aucune nouvelle depuis des semaines de son coup de cœur. L’homme avait disparu, dédaignant ses messages et appels. La demoiselle commençait à se dire que la cause était perdue.
Pourtant, même si sa raison lui disait de lâcher prise, d’oublier et de passer à autre chose, son cœur lui dictait le contraire. Prise dans un étau, le dilemme ne cessait de croître.
Perdue dans ses pensées, la demoiselle sursauta lorsque son téléphone émit une sonnerie.
Elle s’empressa de répondre, vérifiant le numéro avant. Malheureusement, le sms qu’on lui envoya n’était qu’un message publicitaire. Elle soupira tout en laissant son téléphone sur son lit. Elle était perdue et fatiguée. En repensant au passé, elle se rendait compte que les hommes n’étaient pas fait pour elle, et qu’adolescente, elle était bien plus heureuse.
Gwillerm améliorait ses capacités logique pour tenter d’obtenir une promotion. Son mariage avec Cleeda n’allait pas tarder et si il voulait nourrir ses invités, il fallait que l’argent rentre.
La nuit tombait doucement, baignait de son étrange lumière les plants de la maison. Aloyse se recueillait alors qu’elle récoltait les fruits.
Elle répara également les frasques de ses ancêtres qui, sans cesse, revenaient et cassaient les ordinateurs.
Mais elle prenait le temps de s’adonner à son passe-temps. Cela lui permettait d’oublier parfois ces déboires.
Enfin quand elle n’était pas interrompue par de violentes nausées.
Elle ne cessait de pleurer. Elle était lasse, fatiguée et malade. Son cœur la faisait souffrir. Le deuil et le chagrin étaient ses plus fidèles compagnons.
Si seulement elle pouvait les remplacer par cet homme qui, sans cesse, lui dévorait le cœur.
Le jeune couple se reposait après une longue journée de travail.
Parfois, Maligne, la chatte de Calixte, venait et s’installait sur la commode. Elle passait quelque nuit loin de ses maîtres.
Maîtres qu’Aloyse visitait à l’heure actuel. Calixte ne comprenait pas se qui pouvait autant secouer sa jeune sœur.
Car quand il lui posait des questions, elle se contenter de renifler et de se taire, et parfois sourire.
Son prétexte pour cette nuit ? Elle serait venue voir ses nièces, qui fêtèrent leur anniversaire. Yolande s’en fichait royalement. De toute façon sa tante passait son temps à mentir à son père. La fillette préférait regarder la télé.
Antoinette, elle, comme sa sœur, était bien loin des problèmes de la famille. La petite s’amusait dans le jardin.
Alors que tout le monde dormait, même Aloyse, Cleeda sentit le besoin de se précipiter dans la salle de bain.
Sans trop attendre, elle releva la cuvette des toilettes et laissa le contenu de son estomac se vider.
Soulagée et honteuse, la panique commençait à s’emparer peu à peu d’elle. Pourquoi vomissait-elle autant ?
L’aube allait bientôt poindre et c’était l’heure aux fantômes de sortir. Cependant, cette nuit, il n’y eut qu’Aimée.
Elle vivait sa vie de revenante avec plénitude, passant de la chaîne hi-fi aux plantes du jardin. C’était son petit plaisir que de les hanter.
Pourtant, l’ordinateur était une chose nouvelle pour elle. De son vivant, elle n’approchait guère cette machine, outil de travail de sa fille et de son gendre.
Mais maintenant qu’ils étaient décédés eux aussi, cette machine restait éteinte trop souvent. Elle s’amusait donc à parcourir différents sites, lisant d’étrange défi narrant les aventures de personnages pixélisés qui, sous le joug de l’auteur et créateur, se battait pour survivre et assurer la pérennité de leur nom.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 8 : De cloche et de cigognes
- Spoiler:
Le soleil était au rendez-vous, ce qui charmait les cœurs. Aloyse se ressourçait tandis qu’elle courait après Maligne.
La chatte était toute paniquée, fuyant le lave-vaisselle démoniaque.
- Là, là ma belle… Il ne faut pas avoir peur, tu sais… C’est juste du bruit.
La chatte ronronna et émit un miaulement faible et emplit de plainte. Cela arracha un petit rire à la brune qui câlina à nouveau le félin.
- Bon et si on allait se préparer, ma belle ?
Et oui, aujourd’hui était un grand jour.
Rada et Ségolène furent les premières à arriver et leur premier geste fut d’aller se recueillir sur la tombe de leur beaux-parents.
Rada pleurait, sans pouvoir s’arrêter, tandis que Ségolène observait les tombe sans un mot.
- Bonjour Rada.
- Oh Aloyse ! Tu es splendide dans cette robe ?!
- Merci… Et toi radieuse malgré ton état !
Et oui Rada était de nouveau enceinte. Même si la mort touchait la famille, la vie continuait et Aloyse allait être de nouveau tata.
- Merci mais je vois que toi aussi, tu l’es.
- Pardon ?
- On ne ment pas à une mère, Aloyse. Tu es enceinte, n’est-ce pas.
La brune se tût puis sourit faiblement à sa belle sœur. Oui, elle était bien enceinte. Elle l’avait découvert le matin même.
- Ne dis rien s’il te plaît Rada. Aujourd’hui c’est la journée de Gwi…
- Bien sûr ! Bon il est où notre futur marié ?
- Mes parents me manquent.
- Je suis désolée Calixte.
- Je t’envie, tu sais. Les tiens sont toujours vivants.
- Ils sont plus tout jeunes tu sais. Je me prépare à cette éventualité. Dit dans un soupir Corèus.
- Je souhaite que ca n’arrive jamais.
Quelques invités avaient suivi le mouvement et s’étaient retrouvés dans la cour. De gauche à droite, il y avait Rada, Corèus aux côtés de sa mère Kirsten, Elias et sa femme Ségolène, Priscilla –un des jumelles de Nolan- et Aloyse (qui n’apparait que très partiellement sur l’image)
Cleeda était nerveuse. Toute belle avec ses cheveux lâchés, son roux flamboyait sous les rayons du soleil, laissant un Gwillerm plus amoureux que jamais.
Elle ne cessait de regarder successivement son fiancé et les invités. Comme si elle était indécise.
Mais le sourire sans retenu d’Aloyse l’encouragea. Ce qu’elle s’apprêtait à faire n’allait sûrement jamais arriver à la brune. Une belle cérémonie et une promesse éternelle.
Cela lui arracha quelques larmes.
- Cleeda ?
- Ce n’est rien Gwilly… Juste l’émotion.
Une excuse parmi tant d’autre. Bien qu’Aloyse s’était vu obligé de se confier à Rada, elle et Cleeda partageait un secret similaire. La belle rousse était également enceinte, et les hormones exacerbaient ses émotions.
- Ah ! Je suis trop jalouse ! Moi aussi, je veux une belle cérémonie !
- Comme je te comprends, Priscilla…
- Et surtout : je veux un mari comme Gwillerm !! Raah Cleeda a trop de chance.
Aloyse ne put que confirmer. Son frère était une personne honnête et sérieuse. En amour, il était fidèle et loyal, comme son père. Elle enviait Cleeda pour cela. Qui ne rêverait pas d’un tel homme à ses côtés jusqu’aux derniers jours ?
- Cleeda… Lors de notre rencontre, j’ai crû tomber sur une faible femme qui fallait protéger. Ce fut le son de ta voix qui m’ammena à toi. Et lorsque j’ai posé les yeux sur toi, j’ai tout de suite sû que je passerai le restant de ma vie avec toi. Tu es une femme si forte, si belle et si rebelle. Rien ne t’arrête.
- Gwillerm… Voilà une chose que je ne t’ai jamais dite… Je te connaissais depuis longtemps. J’étais la petite rousse timide qui restait dans le fond de la classe. Sous mes tâches de rousseurs, je t’observais. Je t’ai vu grandir, t’épanouir et devenir ce si bel homme que l’on connait aujourd’hui.
- Par cette alliance, je te demande d’être mien et de faire un bon père pour ton futur enfant.
- Par cette alliance, je t’accepte comme femme et mère de mes futurs enfants.
Ils s’unirent sous les cris et les pleurs joyeux de leur famille. Un baiser passionné scella leur promesse.
Coérus et Priscilla, pas encore mariés, étaient émus aux larmes. Ségolène se remémorait son propre mariage.
- C’est trop… Sanglotait Priscilla.
- Je suis heureuse ! Gwi ! Félicitations !
- Gwillerm ! Félicitations !
- Bravo Cleeda !
- Vive la future Maman !
- Merci à tous !
Le riz pleuvait, symbolisant l’union et la promesse d’une vie longue et heureuse.
- Oh non ! C’est déjà terminé !
- Pardon Papa… S’excusa timidement Laurence. Je n’ai pas pu me retenir en voyant le piano de Mamie…
- Ne t’en fais pas ma fille…
Et oui, Nolan avait bien vieilli et sa fille, Laurence, tout comme sa sœur, était passé à la majorité. Bien plus timide que sa jumelle, elle préférait se réfugier dans la musique que de se retrouver au milieu de la foule.
- Alors ca vient, ce discours ? Hurla Nolan, sur le ton de la plaisanterie.
Cela arracha un petit rire à l’assemblée.
- Moi, Gwillerm Vauganne, ici présent, déclare le découpage de la pièce montée ouverte !
- Erf… Tu pourrais faire mieux quand même… Hua Elias.
- D’accord, d’accord… Ahem… Nous sommes tous ici présents descendants et pièces « rapportées » de la famille Vauganne. Si nos aînés étaient encore ici, ils seraient les premiers à nous féliciter. Je dédie cette cérémonie à nos Parents et Grand-Parents. A Aimée et Kahei ! Sans qui nous ne serions pas ici ! A Aèlys et Elven qui sans leur amour nous ne serons également pas ici pour célébrer notre union.
- A eux ! Conclut l’assemblée.
- Gwilly… C’était si beau…
- S’il te plait, Cleeda…
Il laissa ses émotions le submerger. Le jeune homme laissa quelques larmes couler.
- Alors Coréus… Quand est-ce que tu te marie toi aussi ? Demanda naïvement Aloyse à son cousin.
- Je t’en pose des questions ?
- Sois sympa…Je t’ai pas agressé !
- Mêles toi de ce qui te regardes, Aloyse. Est-ce que je me mêle de ta vie sexuelle ?
- Qu… ?!
- Est-ce que je t’agresse avec des questions concernant ta grossesse ?
Corèus commença à s’éloigner, une part de gâteau à la main. Il savait qu’il venait de faire du mal à sa cousine. Il savait également qu’elle n’était pas des plus heureuses, mais lui aussi avait ses propres soucis. Et l’entendre poser de telles questions si naïvement, l’avait poussé à réagir si violemment.
Aloyse ferma les yeux, retenant ses larmes. Elle avait fait une promesse à ses parents : ne pas pleurer aujourd’hui. Pour eux, pour Gwillerm…
Plus tard, alors que les invités s’en allaient, les jumeaux discutaient de la journée.
- Je suis désolée…
- De quoi ? S’enquit la brune.
- Et bien… Pour Coréus… Ce qu’il a dit.
Elle fut touchée par la sollicitude de son frère, mais il n’y avait matière à cela.
- Gwi… Tu n’y es pour rien. Il a raison… J’aurais dû faire plus attention…
- Alors c’est vrai ? Tu es enceinte ?
- Oui…
- Tu vas le garder ?
- Cet enfant n’a rien demandé, Gwillerm. Alors oui, je le garde et je l’éleverai seule.
Tard dans la soirée, alors que les filles dormaient depuis longtemps, Gwillerm décida de prendre son téléphone. Sa sœur avait beau dire que tout irait bien et qu’elle était heureuse comme ça, mais chaque jour, il l’entendait pleurer. Cela lui brisait le cœur.
Au grand mot, les grands remèdes. Il était dans la police, non ? Alors il engagea des procédures pour retrouver cet homme qui faisait tant de mal à sa sœur. Non pas pour se venger, mais pour elle. Cette femme qui souffrait de l’absence de celui que son cœur ne cessait de réclamer. Pour ce futur enfant qui aura besoin de son père.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 9 : Très cher Père...
- Spoiler:
Jeune mariée et future maman, Cleeda ne sacrifiait pas pour autant sa passion. Elle entamait chacune de ses journées avec une séries d’exercice, gagnant en souplesse à chaque mouvement.
Pour Aloyse c’était un tout autre rituel. Elle mangeait, tout simplement, n’envisageant guère un début de journée sans prendre des forces. D’ailleurs, elle mangeait pour deux, et une seule part de gâteau ne lui suffisait rarement.
Gwillerm rejoignait sa femme dans l’exercice lorsqu’il ne travaillait pas. Un policier se devait de maintenir une bonne condition physique en plus d’un esprit logique.
- Cleeda, je pars devant. Je dois passer à la bibliothèque, on se rejoint au SPA ?
- D’accord ! Sois prudente ! Lui répondit sa belle sœur entre deux mouvements.
Aloyse prenait sa grossesse avec sérieux. Elle se démenait pour manger sainement, être équilibrée et le plus possible se renseigner sur les bébés et les mesures à suivre. Elle n’avait pas sa mère pour la guider, comme cette dernière eu la sienne. Bien entendu, elle ne serait pas seule, Cleeda et Gwillerm l’aideraient mais eux aussi attendait un enfant.
L’heure du rendez-vous vint rapidement et Aloyse retrouva Cleeda tranquillement allongée sur une table de massage.
Cependant, alors que Cleeda profitait d’un plus gros forfait, Aloyse fila à l’hôpital. Si, contrairement à Aloyse, Cleeda passait une bonne grossesse, Aloyse rencontrait quelques soucis. Les médecins lui préconisaient le repos et d’oublier tous soucis.
- Alors cette séance, ma chérie ?
- Rien à signaler mon colonel !
Sa femme était un véritable boute-en-train, plaisantant dès que possible, ce qui mettait toujours le foyer dans la bonne humeur. C’était sa façon d’alléger le poids des épaules de sa belle sœur et de celles de son mari.
- Coucou Bébé ! C’est Papa ! Comme pour lui répondre, l’enfant donna un coup à sa mère.
- Ouhla, doucement… Maman n’est pas en pierre.
- Tu as vu ça Cleeda ?!
- Je l’ai senti… S’il te plait, ne le stimule pas trop.
- C’est drôle quand même, il est très actif lorsque tu lui parle, Gwilly. Plus qu’avec moi.
- Tu plaisantes ?
- Non, non !
- Mon bébé que j’aime ! Cria Gwillerm tout en se jetant sur le ventre de sa femme.
Bien qu’on lui ordonnait le repos, Aloyse avait besoin de marcher afin de se changer les idées. Elle adorait Cleeda et son frère, mais elle savait qu’ils avaient besoin de leur intimité.
En fait, elle se sentait de trop. Eux étaient son Némésis. Heureux couple et futurs parents. Elle, mère célibataire.
Elle avait bien réfléchi depuis cette fameuse nuit. Vagn était un homme gentil mais étrange. Après avoir couché avec lui, il ne lui donna plus aucune nouvelle. Et voilà que quelques temps après, elle se retrouvait enceinte. Elle n’était pas triste. Pas par cette grossesse. Cet enfant était un beau trésor qui l’accompagnera lors de ses derniers jours. Non, elle pensait que cet homme était différent des autres. Qu’il dépassait même ses espérances.
A force de marcher, elle se retrouva devant une grande maison, à l’extérieur de la ville. Elle savait très bien où elle se trouvait. Son frère avait mené son enquête et avait trouvé l’adresse de Vagn. La jeune femme prit son courage à deux mains et sonna.
Ce fut la surprise lorsqu’il ouvrit la porte, vêtu de son uniforme. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui ouvre, ni qu’il ne fusse présent.
Il l’invita à entrer, sans un mot. Elle le suivit, sans un mot également, ne sachant quoi dire. Puis elle se lança.
- … Vagn… Je dois te dire quelque chose…
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Comment m’as tu trouvé ?
- Mon frère est dans la police. Mais ce n’est pas pour ça que je suis venue …
- Tu as bien grossi, dis-moi…
- Vagn… laisses moi parler. Le supplia t’elle. Et pour ta gouverne, je n’ai pas grossi ! Je suis enceinte !
- En… Enceinte ? Euh… Félicitations, je présume ?
- C’est tout ce que ça te fait ?
Sa réaction était loin de ce qu’elle espérait.
- Que veux-tu que je te dise ?!
Elle laissa la colère l’envahir. Toute cette rage accumulée depuis des mois, elle devait sortir.
- Je ne sais pas ! Que tu es le père, peut être ?!
- Le père … ?
Il était estomaqué, sous le choc. Il ne trouva aucun mot alors qu’Aloyse déversait sa bile dans un flot continu de mot. Mais il était loin de tout ça. Il n’arrivait pas à concevoir. Lui ? Papa ?
- Et bien... J’espérais une toute fin pour notre relation Vagn… N’espère même plus me revoir. Oublies tout ce que je viens de te dire.
Elle commença à se diriger vers la sortie mais une main la saisit.
Vagn la plaqua contre le mur, sans ménagement. Le coup lui fit expirer l’air de ses poumons. Elle tenta de se débattre mais l’emprise du jeune homme était trop forte pour elle. Tout doucement, il amena sa main dans son cou, caressant ses cheveux. Geste qu’il avait tant fait lors de leur unique nuit. Cela fit frissonner la brune. Son autre main vint délicatement lui saisir le menton.
- Ne pars pas… Je t’en prie… La supplia t’il.
- Je… C’est trop tard, Vagn…
- Rien n’est jamais trop tard, Aloyse...
Elle laissa ses barrières se briser acceptant le baiser de cet homme. Il n’était ni violent ni forcé. Le contact approfondi de leurs lèvres déversa dans tout son corps ce que son cerveau l’empêchait de croire. Aloyse était amoureuse.
Et se savoir si faible, si femme la faisait enrager. Elle serra le poing, frustrée de sa propre faiblesse.
- Laisses moi une chance… lui susurra t’il.
Elle referma les yeux et lui donna un baiser bien plus profond. Pour le moment, elle souhaitait qu’une seule chose : profiter de sa présence. Il sera bien temps de réfléchir plus tard. Le moment présent était bien trop important pour s’inquiéter du futur.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 10 : Fille ou Garçon ?
- Spoiler:
Aloyse, toujours a réparer les frasques de ses aïeuls. Cette fois le responsable n’était autre qu’Elven. Ce dernier s’était amusé à jouer avec la platine, au grand damne des habitants de la maison qui aurait tant aimé dormir.
- J’espère que ça lui fera plaisir…
- Ne t’en fais pas mon Gwilly. On l’a bien vu avec Maligne.
Ce que complotait le couple ? Une adoption. Il était connu que la brunette adorait les félins, et bien son frère a voulu lui faire plaisir et adopta une petite chatte répondant au nom d’Icielle.
Elle était encore apeurée et perdue, cette petite bête, mais le temps fera les choses. Et sa nouvelle maîtresse avait un invité.
- Alors comment va notre fils ? Demanda Vagn.
Et oui, Aloyse avait décidé de lui laisser sa chance. Après avoir passé une autre nuit dans ses bras, elle avait prit conscience de plein de chose. D’une : qu’elle était définitivement amoureuse de cet homme. De deux : qu’il savait se montrer persuasif. A moins qu’elle ne fusse qu’une bête à l’instinct primaire prononcé ?
- Et pourquoi ce serait un garçon ?
- Parce que j’en ai tout simplement envie.
- Aha ! Ca ne marche comme ça.
- Tu n’as pas demandé d’examen pour connaître son sexe ?
- Pourquoi faire ? Fille ou garçon, le bébé sera là. Il sera mon enfant.
Cela donna matière réfléchir au jeune homme. Mais il aurait préféré un petit mâle. Mais le visage confiant et plein d’amour d’Aloyse lui fit passer outre ses envies.
Ils restèrent un long moment enlacés. Ils se retrouvaient après un long moment. Il lui avait fourni une bonne explication pour sa disparition. Militaire de profession, il dû partir en mission à l’étranger. Et ne connaissant pas réellement les sentiments de la jeune femme à son égards, il avait préféré disparaitre totalement de sa vie.
La visite de cette dernière lui fit totalement changer d’avis. La brune avec son rire doux et son regard franc avait réussi à conquérir son cœur qu’il avait si difficilement préservé de ce sentiment.
- Ne pars plus… Fit elle dans un murmure.
Il la regarda droit dans les yeux. L’incertitude troublait ses beaux yeux verts . Il sourit légèrement puis avança le visage pour l’embrasser.
- Je t’en fais la promesse.
Ils se couchèrent, tous deux comblés. Mais un certain malaise les prenait. Vagn n’arrivait pas à être proche de sa belle, cette nuit.
Aloyse se leva, seule dans le lit. Croyant qu’il était dans la cuisine, elle y alla mais elle n’y trouva que son frère et Cleeda qui déjeunaient. Voyant le visage de sa jumelle se distordre de douleur, il lui glissa un bout de papier dans la main, la mine affligée. Le silence était tel qu’Aloyse quitta la pièce, tout en parcourant les quelques lignes d’écrites.
" Aloyse…
Je dois déjà rompre ma promesse.
Mais la prochaine fois, je te jures que je resterai à tes côtés.
Vagn…"
Elle dégaina son téléphone à la vitesse de la lumière, sélectionna le nom de Vagn et déclencha l’appel. Mais la tonalité resta vide. Personne ne décrocha.
Dépitée, meurtrie et trahie, elle se traîna jusque dans la chambre des futurs enfants et s’installa dans le fauteuil à bascule. A force de larme, elle s’endormit. Elle donnait rarement sa confiance, mais là, il la foula deux fois de suite.
Elle s’éveilla en sursaut, son ventre la tiraillait, plus que son cœur ne la torturait. Les contractions étaient là. Bien trop en avance. Le médecin lui avait pourtant déconseillés les soucis, mais voilà la vie était faite autrement. Le stresse qu’elle venait de vivre déclencha son accouchement. Elle prit son courage à deux mains, appella une ambulance et se rendit, seule, à la maternité.
Dans la cuisine c’était une toute autre histoire. Enfin, il y avait un air de déjà vu, mais Gwillerm paniquait.
- Mais punaise ! Gwilly… Hiiiiiiiiiii !!! La valise !! La voitUuureee !!!!
- Ah oui ! Tout de suite !!!
Et oui, il était l’heure pour Cleeda également.
Cleeda prit le temps d’attendre son époux, ce dernier garait la voiture dans le parking.
- Tu as vu sa voiture ?
- Non…
- Elle a du prendre un taxi.
- J’espère.
Ils entrèrent dans la clinique. Alors qu’ils enregistraient l’entrée de Cleeda, Gwillerm se renseigna au sujet de sa sœur. On lui indiqua qu’elle accouchait actuellement et que ca semblait bien se passer. Rassurer, Gwillerm put se consacrer à sa femme et son futur enfant.
Le trio revint à la maison ensemble, les bébés dans leur couffins. Les deux accouchements s’étaient déroulés dans problème.
- Et voilà mon ange, voici ta maison et ta chambre. J’espère que tu t’y plairas.
- Anthelm… Sache que même si ton père n’est pas là, Maman elle, le sera toujours… Tu comprends ?
- Aloyse ?
- Oh Gwillerm ! Félicitations !
- Merci Grande sœur.
- Comment va Cleeda ?
- Elle se repose.
- Bonne idée, je vais suivre l’exemple.
- Aloyse ?
- Quoi ? Dit elle alors qu’elle passait la porte.
- Je suis désolé.
Elle l’embrassa sur la joue avec un grand sourire. Un si beau sourire que Gwillerm ne crût la reconnaitre.
Gwillerm retourna son attention sur sa fille. Et oui, Cleeda avait donné naissance à une ravissante petite fille répondant au nom de Bleuenn. Fière de son héritage, la jeune femme avait décidé de donner un prénom du même acabi que le sien si c’était une fille. Gwillerm était comblé. Fille ou garçon, il s’en fichait, car l’enfant était une preuve d’amour. Même si la mère élevait seule son enfant, il était tout de même le résultat d’une union.
L’amour prenait différentes formes. On pouvait s’aimer toute une vie ou l’espace d’une nuit. Il y avait l’amour filiale, l’amour maternel ou paternel. L’amour venant d’un animal ou encore l’amitié si forte qu’elle s’apparentait à l’amour. Voir sa sœur si forte malgré ses problèmes donner matière à réfléchir au blond, qui, tout en berçant sa fille, ne pouvait s’empêcher d’être triste pour sa jumelle.
Après un repos bien mérité, Cleeda put reprendre une de ses activités préférées : Le Sim-Fu.
Bon reprendre était sûrement un grand mot car la rousse avait autant de grâce et d’élégance qu’un bâton de dynamite.
Libérée de son gros ventre, la jeune mère pouvait enfin profiter du chaton. Icielle était une adorable petite chatte qui ronronnait à la moindre attention qu’on lui prêtait.
Sa vie chez les Vauganne sera des plus paisible.
Mais très vite, les soucis revinrent. Aloyse ne pouvait pas oublier si facilement cet homme – père de son fils en plus. Elle tenta à nouveau de le joindre.
Un clic. Une respiration. Un espoir. Elle commença à parler mais elle tomba sur la messagerie automatique.
Dépitée et croyant la cause perdue, elle décida de laisser un dernier message.
- Bonjour Vagn… C’est Aloyse… Tu sais, la femme que tu as mis enceinte. Je t’appelle une dernière fois. Oublie moi, oublie nous. Je ne te veux plus dans ma vie, ni dans celle de notre enfant. Adieu…
Puis elle raccrocha, laissant les larmes couler.
- Gwilly… On devrait aider ta sœur.
- Je sais Cleeda. Mais elle est trop fière. Si tu savais ce que j’ai dû faire pour qu’elle accepte une simple adresse.
- Oui, mais là ca ne concerne plus qu’elle. Son fils est de la partie.
- Si seulement… Si seulement il pouvait ne pas en souffrir…
Quelques jours ont passé. Et Aloyse épuisée par une nuit très courte, profitait d’un moment d’accalmi pour se reposer dans la chambre des enfants.
Les petits étaient muets, comme s’ils sentaient la fatigue de la jeune femme.
Pressentant le besoin de sa fille de se sustenter, Gwillerm entra à pas feutré dans la pièce et glissa le biberon dans la bouche de sa fille qui ronchonnait dans ses bras.
- Chut Bleuenn, Tata dort.
La petite babilla entre deux tétées chose qui arracha un sourire au père.
- Ma Perle, tu ne peux pas savoir ô combien ta présence change ma vie et la bonifie.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 11 : Piscine et Famille
- Spoiler:
Les habitudes se prenaient rapidement chez les Vauganne. Les deux jeunes mères avaient l’habitude de se relayer ou de nourrir les enfants au même moment. Créant de bons moments de complicités.
Et le temps passait, usant le mobilier.
En plein après-midi, Aloyse reçu un sms. Il était d’Elias et ce dernier la conviait à une petite fête.
Elle s’y rendit et rencontra ses deux autres nièces. Janessa qui avait hérité de la couleur de cheveux d’Elven et des yeux bleus d’Aimée.
Delphine tenait plus de sa mère. Pour la couleur de cheveux... Sûrement des ascendants maternelle.
- Tiens ! Une vivante ?!
Aloyse leva les yeux et vit son aîné.
Elle s’élança vers lui et l’enlaça si fort qu’il expira tout l’air de ses poumons.
- Oui… Moi aussi je suis heureux de te voir.
Elle se recula, gênée.
- Désolée, Calixte… Mais ca faisait si longtemps.
- Je sais… On a dû mal à concilier nos emplois du temps.
- Pourtant je suis à la maison en ce moment.
- Comment se porte ton fils ?
- Bien, bien…
- Ouh toi par contre, c’est pas la joie !
Il ne fallait pas être devin. La belle brune avait encore de la peine. La disparition soudaine de Vagn l’ébranlait plus qu’elle ne voulait le laisser paraître.
- Allez ! On sourit Mini-pouce !
Elle se força, voulant faire plaisir à son aînée.
- Ouhla… C’est pas trop ça…
- Désolée Calixte… Il me faut encore du temps.
Compatissant, il l’a prit par les épaules et l’enlaça avant de rejoindre sa femme.
Elle voulut se changer les idées. La petite Janessa se présenta à elle. Une idée lui vint. Elle emmena la petite à l’extérieur pour jouer dans le petit parc.
- Alors Choupinette ? Ca te plait ?
- Viii !!
Aloyse appréciait beaucoup les petites. Janessa était une bambine très ouverte et souriante. Sa sœur, elle, était un peu timide et moins bavarde.
(Simplement parce que j’aime cette photo ^^)
- Allez ma Choupinette c’est l’heure !
- Nan, veux pas !
- Tu es sûre ?
- Vi ! Veux pas !
- Tu sais que Maman a préparé du gâteau ?
Cette proposition de gâteau fit flancher la petite. Mais trop fière, elle bouda. Cela fit sourire Aloyse. Ca lui donnait envie d’avoir une petite fille.
La pluie arriva, mais ca ne découragea en rien la demoiselle qui s’élança avec grâce dans les eaux claires de la piscine.
Elle salua les voisins… Ou pas.
- Attention à la bombe !!!
Mais la pluie remporta la victoire. L’eau n’était pas dérangeante lorsqu’on le choisissait. Elle fila dans le salon et tomba nez à nez avec une photo de ses parents. Elle ne l’avait jamais remarqué.
Elle leur envoya un baiser, priant pour leur salut et leur repos.
Elle rentra afin de s’occuper d’Anthelm et d’Icielle. La petite chatte lui souhaita un bon retour avec chaleur.
Puis fila voir son fils chéri. Le petit était réveillé et silencieux.
- Coucou mon cœur. Maman est là ! Comme j’ai hâte que tu grandisse !
Icielle vivait tranquillement. L’espace de la maison était si immense pour cette petite chatte qu’elle passait ses journées –entre manger et dormir- à courir comme une bienheureuse.
Mais, cette fois-ci, on lui coupa la route.
- Petite coquine… Où crois-tu pouvoir aller ?
- Miaaa !!!
- Mais oui, tu es belle.
Icielle était un peu déçue. Jamais elle ne pourra entrer dans cette pièce ?
Cleeda continuait son entrainement.
Et progressait merveilleusement bien.
L’automne était là, amoncelant les feuilles sur le sol. Chose qui énervait un tantinet Gwillerm. Alors il ratissait. Encore et encore…
Au petit matin, Gwillerm avait revêtu son uniforme. Ses congés étaient terminés et il devait reprendre le chemin du poste.
Tandis que sa femme jouissait encore de son congé maternité.
- Je te provoque en duel !
- Car je suis la justice …
- …Et la justice triomphe toujours du mal ! Prends garde , infidèle !
- Ayaaah !!
- La justice triomphe toujours.
Certes, certes…
Même combat pour la boule de poil.
Si ce n’était que son ennemi n’était qu’une simple pelote de laine.
D’autre profitait de leurs congés de façon plus classique, relevant même du recueil.
Gwillerm profita du beau temps pour rentrer chez lui au pas de course.
Dépassant parfois quelques tas de ferrailles roulants.
Après son combat acharné contre des planches en mousse (si, si, je vous assure) Cleeda méditait. Les justiciers devaient souvent se repentir pour avoir « tuer ». Même au nom de la justice.
La sonnette retentit. Le terrible son qui désignait l’horrible évènement quotidien.
- En hot-dog, aujourd'hui ?
- Pas de saison…
- … Pour les bonbons…
Sabri le retour !!!
Aloyse était sortie. Elle savait que Gwillerm devait discuter avec Cleeda, bien que curieuse de savoir pourquoi elle serait l’objet de leur consciencieux. Elle avait le temps de réfléchir ainsi. Elle fixait son téléphone et ne cessait de fixer ce même numéro depuis dix minutes.
Elle ne savait plus quoi faire. Ce numéro représentait tant à ses yeux. L’effacer serait comme effacer l’existence de son fils… Elle ne pouvait s’y résoudre. Elle rangea le mobile et entra.
L’heure était arrivée. Ce soir, les enfants grandissaient.
Anthelm était le portrait craché de son père. Châtain aux yeux aussi vert que sa mère. Voir cela souleva le cœur de la jeune femme.
Mais elle n’eut pas le temps de se morfondre. La petite Bleuenn allait grandir à son tour.
Et une nouvelle petite blonde dans la famille. Savant mélange de Gwillerm pour les cheveux et les yeux, avec les traits de Cleeda. La petite était emplie de promesse.
- Bon anniversaire ma chérie.
- Apa !
- Oui Papa t’aime fort mon ange. Maintenant il faut dormir.
Aloyse préféra rester un moment seule avec son fils. Elle réfléchissait encore. L’enfant était un ange. Son ange. Mais même s’il était là, il ne comblait pas ce manque dont Vagn était responsable.
A force de réflexion, elle rejoignit rapidement son fils dans les méandres du rêve.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 12 : Petit flot de vie
- Spoiler:
- Alors ? On ne dort pas ?
- Na !
- Et que dirais Maman si elle le savait ?
- Na.
- Exactement ! Alors on dort maintenant Anthelm.
Alors qu’il venait de coucher son neveu, il retrouva sa mère tranquillement installé dans le fauteuil.
- Maman ?
- Bonsoir mon chéri.
- Comment… ?!
- La mort peut se montrer parfois sévère mais lorsqu’on sait la pratiquer, revenir parmi les vivants est possible.
- Je ne suis pas sur de tout comprendre, mais je suis heureux de te voir.
- Moi aussi mon chat… Moi aussi. Soupira la vieil femme dans le creux du cou de son fils.
- Dis moi Maman…
- Oui ?
Gwillerm semblait gêné. Poser une telle question à sa mère risquerait de la blesser, mais il devait le faire.
- Imagine que… J’ai bien dit « Imagine » ! Insista t’il. Imagine qu’un jour, avec Cleeda, on décide de partir…
- N’en dit pas plus Gwillerm.
- Tu as peur d’abandonner ta sœur, c’est bien ça ?
- Oui… Dit il d’une faible voix.
- Gwillerm, mon chat… Un jour il te faudra te séparer de ta sœur. Vous n’étiez pas des jumeaux fusionnels, reconnaissons-le.
- Oui, mais ca ne m’empêche pas d’aimer ma sœur ! S’insurgea le blond.
- Ais-je dit le contraire ? Mon chéri, tu as toi aussi ta famille et droit à ton propre foyer. Ta sœur est forte, elle saura remonter la pente. Si ce n’est pas pour elle, elle le fera pour Anthelm. Mais ne le fais pas en traitre. Là, elle ne te pardonnera pas.
- Merci, Maman.
- De rien, mon chéri. Elle lui passa une main sur le visage. Et ne t’en fais pas, tu fais un très bon père.
Aèlys disparut dans une épaisse fumée verdâtre qui forma d’étrange volute, laissant son fils à demi triste.
Fin de congé maternité pour Aloyse. Elle venait de laisser son fils entre de bonnes mains, mais son cœur était déchiré. Vivement la fin de journée, se disait elle.
En effet, Cleeda dut se convertir en nourrice. Alors qu’Anthelm se distrayait avec le xylophone, sa petite Bleuenn tentait maladroitement de faire ses premiers pas.
Elle ne resta pas maladroite longtemps, faisant la joie de sa mère. Sa petite fille progressait à vu d’œil.
Icielle fit enfin la connaissance de ces étranges êtres qui hurlaient tant dans cette pièce interdite.
Une étrange odeur –forte et nauséabonde- prenait le pas sur l’odeur naturelle de cette créature. Mais la chatte put y déceler une similaire à celle de sa maîtresse.
Maîtresse qui entra en trombe. Les bambins regardèrent la nouvelle venue avec stupéfaction.
- Alors les Bidiboux ? On dit pas bonjour ?
Icielle était dans les starting blocs ! Mais la pauvrette dérapa méchamment sur le parquet.
Sous le regard impassible de la petite Bleuenn qui se contenta de continuer sa route à travers le salon.
Anthelm lui retrouva avec plaisir sa mère qui s’empressa de jouer avec lui.
Bleuenn jouait à l’extérieur. Elle adorait cette peluche en forme de yéti.
Pendant que sa mère, elle s’entrainait encore et toujours. Mais son téléphone sonna.
- Je vous ai déjà dit cent fois que je n’étais pas intéressée ! En quelle langue faut il que je vous le dise ?!
Depuis ce matin, elle n’arrêtait de recevoir des appels publicitaires.
Gwillerm revenait d’une soirée passait en compagnie de son frère Elias. Ce dernier avait quelques soucis et Gwillerm lui avait proposé de se changer les idées. Mais la conversation dériva rapidement sur son propre cas.
- Gwi… Je te l’ai déjà dit : Vis ta vie !
- C’est pas si simple !
- Bien sur que si ! Tu décroches ton téléphone et tu contactes une agence immobilière.
- Mais Aloyse…
- Aloyse est une grande fille ! Elle comprendra !
Alors que les adultes discutaient à l’extérieur, les petites attendaient leur père. La petite Delphine ressemblait de plus en plus à mère.
Janessa avait hérité de son côté paternel. Au fils des âges, cela se confirmait.
- Tu veux un coup de main ? Demanda le brun. J’ai de bon contact avec mon nouveau boulot.
- Comment ça ?
Elias se rendit compte de sa bourde. Il venait d’intégrer la pègre et parler de ça à son policier de frère…
- Oublie !
- Mais…
- C’est rien ! Je te dis ! Ecoutes Maman et voles de tes propres ailes !
Ségolène se balançait paisiblement dans la nursery. La pauvre était épuisée. Mais cette paix fut troublée par un léger « toc-toc » contre la porte.
- Oui ?
- C’est moi, Ségolène. Je peux entrer.
Elle répondit que oui.
Elle fut heureuse de voir son beau-frère entrer. Elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps.
- Excuse moi Ségolène mais je crains que ma visite ne soit qu’intéressée.
- Comment ça ?
- Et bien, vois-tu, j’enquête pour affaire de vol dans le quartier et je recueille différents témoignages.
En bonne citoyenne, la jeune femme répondit aux questions du jeune policier.
- Une dernière : Es-tu enceinte ?
- Oui… Ca commence à se voir ?
- Un peu… Mais c’est une bonne nouvelle, non ?
Pour toute réponse, il eut droit à un radieux sourire.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 13 : Ce que l'amour pousse à faire
PS : /!\ Certaines images peuvent être choquantes.
PS : /!\ Certaines images peuvent être choquantes.
- Spoiler:
Les oiseaux gazouillaient faiblement. Leur nombre avait fortement diminué à l’instar des feuilles jaunes des arbres. Alors que toute la maisonnée dormait encore Cleeda décida d’emmener sa fille faire une promenade.
Le quartier était paisible pour une journée de l’horreur. La rousse appréciait cette quiétude. Quelques enfants jouaient dans leur jardin, offrant à la rue une belle mélodie de rire.
Pour d’autre la matinée était moins agréable.
- Alors mon cœur : Ma-man.
- Ga !
- Fais un effort Anthelm !
- Mata-ta !
Aloyse soupira, son fils semblait progresser si lentement en comparaison de sa nièce.
Gwillerm, ayant terminé d’éponger le sol, vint près d’eux.
- Allez mon petit bonhomme. Répètes ce que tu m’as dit hier.
- Il t’a parlé ?
- Ecoute le, petite sœur ! Elle le foudroya du regard.
- Mama ! Bisou !
- Ohhh ! Anthelm !
Elle applaudit son fils avant de le couvrir de baiser. Le petit ronchonna, ce qui fit rire Gwillerm qui s’installait à l’ordinateur.
Il travaillait dur, notre petit Gwillerm. Il s’était promis d’obtenir une promotion. Et lorsqu’il l’aura, il partirait.
Mais pour cela, il lui fallait entrer des tonnes de rapport. Et la paperasse n’eut jamais été sa tasse de thé.
Le soir venu, Aloyse attendait. Son fils contre elle, elle tentait de calmer son cœur. L’on sonna. Son cœur sursauta, lui arrachant un petit soupir de stupeur.
Oui, elle l’avait enfin contacté. Et il avait enfin répondu. Elle savait que c’était une folie. Mais elle devait au moins lui présenter leur fils.
- Bonsoir Vagn.
Son ton était froid, comme la pluie qui s’échinait à les tremper.
- C’est… mon fils ? Demanda l’homme d’une petite voix.
L’entendre fissura le peu de cœur qui restait à la jeune femme. Elle se sentait faible, faible face à lui.
- Non, celui du Pape !
Oui, elle n’avait pu s’empêcher d’être acerbe. L’amertume et la douleur étaient si facilement utilisable, contrairement aux mots d’amour.
Elle l’invita à entrer. Il leur fallait discuter. Elle donna son fils à Gwillerm qui, non sans animosité, fixa le nouveau venu. Elle ouvrit la porte de sa chambre et le laissa entrer. Elle referma derrière elle et verrouilla. Gwillerm soupira alors que le petit commençait à pleurer.
- Alors ?
- Alors quoi ? Répéta Vagn, incrédule.
- Mais tu me prends vraiment pour une courge, ma parole ! Tu me promet de ne pas partir et toi, qu’est ce que tu trouves de mieux à faire, c’est de partir.
- Mais laisses moi m’expliquer…
- Non ! J’en ai assez !
- Aloyse…
- Quoi "Aloyse" ? Je sais très bien comment je m’appelle ! Pas besoin de me le rappeler !
Il soupira. Il savait qu’elle employait de tel mot pour se défendre. Sa meilleure attaque était la verve, tout comme son bouclier. Il la regarda. Elle était à deux doigts de craquer.
Il s’approcha d’elle, doucement, et commença à lui saisir le visage. Elle recula, sous le choc et se cogna contre le mur. Ses yeux gris transpercèrent les yeux verts d’Aloyse. Elle ne pouvait plus bouger, tétanisée. Non pas par peur, mais par incompréhension. Ce regard, elle ne le lui connaissait pas.
Il s’approcha encore, frôlant de ses lèvres la bouche charnue de la demoiselle. Mais il stoppa à quelques millimètre de ses lèvres. Elle pouvait sentir son souffle chaud lui chatouiller la bouche ainsi que son nez. Elle osa le regarder droit dans les yeux.
- Vagn…
- Aloyse, qu’attends-tu de moi ?
Cette question mis le chaos dans l’esprit de la brune. Ce qu’elle souhaitait ? Elle n’en savait rien elle-même. Elle n’était pas en état de réfléchir pour l’instant. Son corps lui hurlait de l’embrasser. Elle ferma les yeux, tentant de remettre ses idées en place.
Il en profita pour l’embrasser. En premier lieu surprise, elle rouvrit les yeux. Elle s’attendait rencontrer ses paupières closes, mais Vagn la fixait. Son baiser était une provocation. Mais il restait doux, comme à chacun de ses baisers précédents. Elle se laissa aller, caressant le fol espoir de l’avoir pour elle, une dernière fois.
Alors qu’elle profitait de leur étreinte, elle se sentit brusquée. Son corps heurta le sol. Geste qui lui fit expirer toute l’air contenu dans ses poumons. Elle ouvrit les yeux, grimaçant de douleur. La main de Vagn qui était libre, vint se placer sur son cou. La pression de ses doigts terrassa de peur la demoiselle.
Mais ce qui la choqua encore plus, ce fut le regard fou de l’homme. Elle ne pouvait détacher ses yeux de lui.
- Vagn…Tu me fais mal… Dit elle faiblement, la voix tremblante.
- La ferme !
La véhémence qu’il dégagea fit sursauter Aloyse. Son corps se mit à trembler, ses yeux à s’embuer. Elle avait désormais peur, très peur de cet homme.
Elle tenta de se dégager de son emprise. Elle essaya même de hurler, mais Vagn pressa son menton, la forçant à le regarder droit dans les yeux.
- Qui compte tu appeler ? Qui crois-tu défier, petite colombe ?
- Vagn… arrêtes, je t’en supplie…
Elle était à deux doigts de fondre en larme, elle ne le reconnaissait pas.
- Arrêter quoi ? Hein ?!!
Il augmenta la pression qu’il exerçait sur elle. Elle grimaça tout en gémissant.
- Pourquoi j’arrêterai ! Hein ?!! Dis-moi ?! Il hurlait à présent.
- Parce que tu as un fils ?!
- Un fils ?... Tu oses impliquer l’enfant là dedans ?! Je ne te savais pas aussi lâche, Aloyse.
- Arrêtes… Elle pleura pour de bon.
- Allons bon. Te voilà en larme… Tu es si belle… La peur te rend magnifique, Aloyse.
Son souffle glissait sur la peau, parcourant de frisson le chair d’Aloyse.
Il commença à lui embrasser le cou, la retenant fermement sur le sol. Elle n’osa bouger, ni parler. Elle le sentait capable de la plus grand folie.
- Oui… Magnifique. Comme une déesse incarnant la pureté. Et sais-tu ce que la pureté inspire ? Elle fit signe que non, les
larmes toujours présentes. Elle donne envie de la salir, de la briser. La terreur passa dans ses yeux. Chose qu’il remarqua. Il sourit alors et commença à la déshabiller.
- Je vais te briser, comme tu m’as brisé, Aloyse !
- Brisé … ? Bredouilla t’elle.
- Oui ! Tu m’as abandonné…
Il la souleva du sol et continua ses baisers. Ils étaient plus doux, plus suave. La peur de la jeune fille diminua de très peu. Que racontait-il ? Abandonnée ? Elle ? Mais c’était tout le contraire.
- Moi qui tenais tant à toi… Pourquoi…
- Vagn… Je ne comprend pas…
Elle tentant de s’agripper à lui. Car plus cela allait, plus il la soulevait du sol, lui laissant peu de prise.
- Pourquoi ne m’as-tu jamais répondu ? Je t’ai envoyé tant de lettre.
- Des lettres ?
Elle n’avait jamais reçu de lettre de Vagn. Si c’était le cas, elle s’en souviendrait et elle aurait lu et relu tant de fois son courrier que le papier serait usé, que l’écriture serait illisible tant ses larmes fussent nombreuses.
Leurs yeux se croisèrent à nouveau. Il pouvait y lire de la stupeur et de l’incompréhension, tandis qu’elle lisait dans celui de Vagn, de la douleur et de la trahison.
Il s’empressa de la serrer contre son cœur. La jeune femme pleurait encore, et ses larmes redoublèrent lorsqu’elle comprit que cet homme ne l’avait jamais oublié. Elle et son fils étaient toujours dans son cœur.
- Oh pardon ! Pardonne moi Vagn… Sanglota t’elle.
- Shuu… Ma chérie, shuu… Calme toi.
- Mais… mais … Je t’ai si souv.. souvent injurié. Hoqueta Aloyse.
Elle se sentait mal, si mal d’avoir douté de lui, d’avoir remis sa confiance en cause. Elle n’était qu’une idiote. Une idiote passablement amoureuse.
Il la berça tout en lui caressant les cheveux. Elle, elle s’agrippait comme une désespérée, espérant qu’une seule chose : que ce rêve ne s’arrête jamais.
- Il n’a rien à pardonner, Aloyse. Ce qui est fait est fait. Ne vivons plus dans le passé, vivons le présent pour nous assurer un bel avenir. Toi, moi et …
- Anthelm…Chuchota t’elle.
- Anthelm…
Ils se regardèrent, yeux dans les yeux. Elle avait un sourire sous ses larmes. Il laissa une larme perler également. Ils retournèrent dans les bras de l’un et de l’autre, plus amoureux que jamais.
- Cette fois-ci, je tiendrai ma promesse. Je ne te quitterai plus.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 14 : Ce que l'amour apporte
- Spoiler:
- Commandant ! Ennemi à bâbord !
Certains matins étaient propices au jeu.
- Préparez les canons ! Nous allons l’aborder.
- Boulets Parés Commandant ! Attention, à trois ! Un ! Deux… ! Trois !!! Yaaaaaaaaahhhh !!
Et ce fut l’inondation.
Enfin cela amusa le petit garçon.
- Dis moi Vagn…
- Oui ? Dit il entre deux mouvements.
- Ce n’est pas ton fils qui hurle comme un cochon qu’on égorge ?
Cette remarque fit rire le jeune homme. Vagn s’était bien habitué à la famille. Avec Aloyse, il se marièrent dans la hâte, ne conviant personne. Juste un simple oui à la mairie. C’était une façon de prouver ses dires et de mieux le tenir pour la jeune femme.
- Tonton ?
- Tiens Anthelm ? Tu as fini de te laver ?
- Oui… Dis, je peux jouer avec toi ?
Gwillerm prit le temps de réfléchir. Il n’était pas mauvais mais l’enfant avait encore beaucoup à apprendre.
- D’accord. Mais je te préviens, je serais sans pitié.
C’est ainsi qu’ils commencèrent ce duel d’échec.
Et Bleuenn dans tout cela ? Et bien, la petite blonde avait bien grandi également et s’adonnait avec plaisir aux jeux de construction.
Aloyse avait rejoint les deux garçons dans l’atelier. Elle devait répondre à une commande. Un petit extra qui faisait toujours du bien au porte-monnaie.
- Aloyse, tu devrais éviter de jouer avec tes outils dans ton état. Intervint Gwillerm.
- Je t’en pose des questions Gwi ?
- Moi, ce que j’en dit… C’est pour ton bien.
- Maman, Tonton a raison…
La jeune femme soupira, baissant les armes.
- De toute façon j’ai terminé ma pièce.
- Je t’aime Maman ! Lui dit Anthelm une fois dans ses bras.
- Hey ! La partie ?!
- Désolée Tonton… Tu as gagné ?
- Tss… Petit…
- Gwi ! Anthelm, ca ne se fait pas de quitter une partie comme ça.
- Pardon Maman.
Il posa une main sur le ventre rond de sa mère.
- Tu es heureux d’avoir un petit frère ou une petite sœur ?
- Je veux un petit frère. Dit il convaincu.
- Aha ! On laissera la nature parler, mon cœur.
- Dis Maman … ?
- Hum ?
- Ca fait mal… Je veux dire, d’avoir un bébé dans le ventre ?
- Mon cœur, non ce n’est pas douloureux.
- Pourtant parfois tu grimaces.
- C’est parce que le bébé est capricieux.
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, notre Cleeda nationale bravait la météo pour s’entraîner.
Anthelm rejoignit sa cousine dans leur chambre.
- Tu savais que c’était un petit garçon ?
- Non, Maman et Papa n’ont jamais voulu me le dire.
- Et tu savais ce que tu préférais ?
- Non. Je m’en fichais. Et puis maintenant, Aengus est là.
- Ouais… Il est pas bruyant ton petit frère, en tout cas.
- Heureusement ! T’imagines les nuits qu’on aurait ? La chambre est pas loin.
Les enfants rirent sous le regards bienveillants du portraits de leur grands-parents, désormais disparu.
- Et vous partez quand ?
- Papa dit qu’une fois que ta mère aura accouché.
- C’est bientôt alors…
- Oui…
Les deux cousins étaient inséparables. Et savoir que leur famille allait se séparer, ils avaient beaucoup de mal à l’accepter. Hors, n’était que des enfants, ils n’avaient pas voix au chapitre. Gwillerm, Cleeda, Bleuenn et Aengus – leur dernier né, un beau petit garçon- quitteront sous peu la demeure familiale.
Et peut être plus tôt qu’ils ne le souhaiteraient. Alors qu’elle était seule dans l’atelier, Aloyse sentit son ventre se contracter.
Et cela lui faisait un mal de chien. Bien plus douloureux que pour Anthelm. Ou alors elle en avait oublié la douleur.
Elle réussit à se trainer jusque dans le salon, où son mari ne su quoi faire.
- La valise !! La voiture !! Urgh !
- Chéri ! Cria t’il paniqué.
- Fais ce que je te dis, Vagn !!
Quelques jours plus tard, à l’hôpital de Riverview.
Aloyse et Vagn sortait enfin de l’hôpital. Les contractions d’Aloyse furent une fausse alerte, mais étant à terme, ils ont préféré la garder en observation. Elle accoucha donc le lendemain de son admission paisiblement d’une petite fille.
Petite fille qu’ils prénommèrent Aèla.
La relève de Sabri était là, comprenant les jumelles d’Elias, en hot-dog, et une autre petite du quartier. Mais ce soir là, personne ne vint leur ouvrir. La famille se remettait du départ de Gwillerm et de sa famille. Bien qu’heureuse de la naissance de sa fille, le départ de son frère était un véritable déchirement pour elle.
Une nuit, Aimée refit surface, profitant du fauteuil, encore une fois.
Elle aimait restée là, tout simplement, à observer sa descendance.
Sa fille entra à son tour. En ce moment, elles apparaissaient ensemble.
- Maman… Tu as encore le fauteuil !
- Privilège de l’âge !
- C’est pas juste…
Aloyse entra dans la pièce, sans voir les deux fantômes qui se disputaient le siège. Aimée se leva et poussa sa fille.
- Vite Aèlys, sortons avant qu’elle ne nous voit !
- Mais ne me pousse pas Maman !
- Tu es si jolie ma Chérie ! J’espère que tu ressemblera à ta grand-mère.
- C’était une très grand femme tu sais ? Le cœur sur la main et toujours à l’écoute de son prochain. Je l’adorais… et elle me manque énormément.
Aimée était là, muette d’amour envers sa petite fille qui vantait sa personne à son arrière-petite fille.
Aloyse se retourna vivement, après avoir couchait Aèla. Aèlys venait d’éternuer.
- Ah bah bravo !
- C’est pas de ma faute s’il fait froid, Maman ! C’est l’hiver je te rappelle !
- Maman ? Mamie ? Demanda abasourdie Aloyse.
Mais les deux fantômes filèrent. Cependant Aloyse poursuivit sa grand-mère.
- Mamie ! Ne pars pas !
Elle enlaça son aînée.
- Il le faut ma grande. Normalement, nous ne devons pas côtoyer les vivants.
- Oh… Alors pourquoi venez vous ?
- Simplement pour vous observer.
Elles discutèrent toute la nuit de chose d’autre, comme les naissances, les mariages et les morts. Aimée fut très peinée d’apprendre que son fils n’était plus parmi les vivants. Mais le fait qu’Elias ait eu un petit garçon nommé Diego et que Calixte avait un également un fils répondant au prénom de Léni mis du baume au cœur de la défunte.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 15 : Deux petites têtes blondes
- Spoiler:
La journée était déjà bien entamée. Alors que les oiseaux chantaient à nouveau le printemps, une autre complainte était feinte par les nains du jardin.
Anthelm rentrait de l’école. Cette journée fut remplie de nouvelles connaissances.
Il se dirigea rapidement vers la cuisine. Il y trouva sa mère qui était affairée au four.
- Bonjour Maman.
- Oh ! Bonjour mon cœur. Ca a été à l’école ?
- Bof… Le maître nous a assommé avec ses dates.
- Vous étudiez quoi en ce moment ?
- Charlesim et l’empire Carosimsien.
Cela fit pouffer Aloyse.
- Mais quoi ?!! Se plaignit le petit garçon.
- C’est Carolinsim, mon chéri.
- C’est pareil, se défendit Anthelm.
- Pas tout à fait, le corrigea la brune. Si tu écris des bêtises, tu auras des points en moins.
Elle s’installa à ses côtés et ils restèrent un long moment muet. L’un trop concentré sur ses devoirs, l’autre à manger. Mais le petit soupira d’innombrable fois avant que sa mère ne lui prête attention.
- Qu’est ce qui ne va pas ?
- J’ai pas envie de les faire…
- Tu n’as pas le choix. Dis-toi qu’après tu pourras jouer.
Cela arracha un nouveau soupir à Anthelm. Il n’aimais pas jouer seul. Sa petite sœur était encore qu’un bébé et sa cousine Bleuenn était partie. Alors jouer, il n’en avait pas trop envie.
Nouvelle journée chez les Vauganne. Aloyse s’occupait du jardin familiale.
Vagn lui tentait d’apprendre le Sim-Fu pour son travail.
Et notre petit Anthelm s’ennuyait ferme. Il décida de rendre visite à ses cousins. Et pour cela il n’avait que la route à traverser. Après avoir prévenu sa mère, il fila chez Calixte et tomba nez à nez avec Léni, le petit dernier de Calixte et Rada.
De quelques jours son aîné, le petit brun était un enfant solitaire et peu bavard. Mais les deux cousins s’appréciaient.
- Salut Léni, je peux entrer ?
Le petit fit signe que oui.
Il tomba nez à nez avec Antoinette. Sa cousine était devenue une belle adolescente. Anthelm ne voulait pas l’avouer, mais il était secrètement amoureux d’elle. Elle était gentille, passionnée et souriante, en plus d’être belle.
- Tante Rada…
- Oui mon grand ?
- Pourquoi tu n’as pas froid avec si peu de vêtement ?
La mère eut la décence de rougir alors qu’Antoinette reprenait son cousin en lui expliquant que Rada était en tenue de nuit pour adulte. La femme fila dans sa chambre honteuse afin de se changer.
Une enfant allait grandir. Seule et oubliée. Mais son père vint à sa rescousse.
La petite Aèla gagna en âge sous le regard aimant de Vagn.
La petite fille chérie avait hérité des traits de ses ancêtres et les yeux de son père.
Pendant ce temps, en digne mère qu’elle était, Aloyse s’amusait avec son chat.
Icielle avait elle aussi grandit. Le chaton était devenue une belle petite chatte, douce et câline.
Joueuse et assez futée et agile pour être une bonne chasseuse.
Afin de tenir compagnie à Icielle – et également pour son propre plaisir- Aloyse adopta une deuxième chat. Enn entra dans la famille.
- Dis Papa ?
Vagn regarda son fils alors qu’ils déjeunaient.
- Comme y’a pas école demain, je peux inviter des amis à passer la nuit à la maison ?
- Pourquoi pas, mais il faut que Maman soit d’accord aussi.
Il se leva, ayant terminé son assiette, afin de la laver. Aloyse entra dans la pièce, Aèla dans ses bras.
- Je dois être d’accord avec quoi ?
- Maman, j’aimerais bien inviter Bleuenn et d’autres amis ce soir.
- Une Pyjama party ?
- Oui, comme on a pas école demain.
Elle installa sa fille dans la chaise haute. La petite tendit les mains, impatiente de manger.
- Tu as fait tes devoirs ?
- Oui Maman.
- Bon… Aèla ! Attends une minute !
- Faaim !
- Anthelm tu peux inviter tes amis, mais vous ne vous couchez pas trop tard.
- Merci Maman !
Le petit fila à toute allure vers le salon afin de se saisir du téléphone.
Aloyse contenta sa cadette en lui donnant sa bouillie matinale.
- Et voilà ! Bon appétit Chérie-chou !
Les deux chats firent connaissance. Et rapidement se lièrent d’amitié.
Tandis qu’Anthelm , bien qu’impatient, restait sérieux et travaillait sans relâche ses aptitudes.
Il ne découvrit rien ce jour là, mais il était proche de la plus grande découverte du siècle –ou presque.
Aloyse s’occupait de sa fille. La bambine apprenait rapidement. Et cela enchantait la mère qui revoyait son fils plus jeune et ses difficultés d’apprentissage. Elle se dit que tout cela était bien loin derrière elle.
Elle était désormais mariée et mère de deux enfants qu’elle jugeait de merveilleux. Son mari était tendre et aimant avec elle. Elle était comblée, même si travailler lui manquait un peu.
- Dis Anthelm… T’aurais pas un autre film ?
- Pour la dixième fois : non.
- Mais il est nul celui là !
- Mais tu m’ennuies à la fin ! On a tiré à la courte-paille !
- Mais…
- Mais rien du tout Bleuenn !
Ils restèrent un long moment à se chamailler jusqu’à ce qu’Aloyse intervienne en leur sommant d’aller dormir.
Les petits sombrèrent rapidement dans le sommeil.
Mais c’était sans compter sur l’apparition quotidienne de nos chers défunts.
- Tiens… depuis quand il y autant d’enfants ici ? J’ai dû louper des choses…
Mais non Aèlys, c’était juste Anthelm qui savait s’entourer.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 16 : A ce jour de joie
- Spoiler:
- Vas-y doucement Aèla, d’accord ?
La petite opina tu chef tout en babillant. La nouvelle baby-sitter était une personne très compétente. Aloyse avait refusé de reprendre le travail temps qu’elle n’aurait pas trouvé une personne de confiance. La demoiselle était certes jeune mais elle avait de l’expérience et semblait douce avec les enfants.
En tout cas, Aèla l’appréciait beaucoup. Elle n’a pleuré que la première journée. En voyant cela, Aloyse pouvait se concentrer sur sa carrière. Carrière qu’elle avait négligé pour ses enfants, au grand damne de son patron.
Vagn lui s’affairait à augmenter son endurance physique. Son chef lui en demandait toujours plus. En plus de rentrer de la base au pas de course, il enchaînait avec de longue session d’assouplissement.
Au détriment de ses enfants. Anthelm rentrait pour faire ses devoirs, seul. Et s’il ne comprenait pas un exercice, il devait attendre le retour de sa mère. Mère qui rentrait de plus en plus tard.
- ‘thelm ! Cria avec plaisir la bambine en voyant son frère entrer dans la chambre.
Elle adorait son frère au même titre que sa nourrice.
- Tiens mini-chose. Ton biberon.
- A ma ! A ma !
- T’en fais pas… Je le boirais pas… Ca pue trop ce truc !
Alors que le garçon mimait l’écœurement, la petite riait.
De bon matin…
- Coucou mon chéri ! Bien dormi ?
- Moui…
- C’est un petit oui ça.
L’enfant qu’il était ne répondit pas.
Elle termina sa fournée et servit son fils.
- Allez viens mon grognon. C’est l’heure de manger.
Il s’installa en bout de table après avoir embrassé sa mère sur la joue. Alors qu’elle s’installait à ses côtés, Vagn fit son apparition.
- Bonjour vous !
- ‘lut P’pa…
- Qu’est ce qu’il a notre champion ?
- Je ne sais pas, il est tout grognon.
- Tu ne veux réellement pas nous le dire Anthelm ?
- Mais y’a rien Maman.
- Si il y a quelque chose. Tu n’as pas comme ça d’habitude.
- Je sais ! Fit Vagn. Ce soir c’est tout anniversaire, c’est ça ? Anthelm fit signe que oui.
- Et qu’est ce qui ne va pas avec ça, mon cœur ?
- Je sais pas…
- Tu veux un cadeau ? Demanda naïvement Aloyse.
- Non Maman. Non…
Anthelm baissa la tête et fit mine de se lever de table. Icielle miaulait à la mort, réclamant son petit extra du matin. Mais aujourd’hui on l’ignora. Le garçon disparut de la cuisine, après avoir donné une petite caresse à la chatte.
- J’ai dit quelque chose de mal ?
- Ma chérie, il va grandir.
- Et ?
- Il appréhende c’est tout.
Le ton que venait d’employer Vagn vexa sa femme.
- Tu me prends pour une idiote.
- Qu ?! S’étouffa t’il. Mais non ?!
- Alors pourquoi ce ton ?
- Quel ton ?
Ils continuèrent à se disputer pendant un long moment. Aloyse termina l’échange en se levant afin d’aller se préparer. Elle aimait son mari mais parfois il la prenait de haut. Et elle détestait ça.
Si chez une certaine espèce, la morosité était au rendez-vous, chez d’autre, l’heure était aux câlins. La petite Icielle attendait un heureux évènement. Etrangement Enn était au petit soin pour sa partenaire.
- Tiens ! Prends ça sale monstre !
Aloyse parcourut le salon en courant. Son collègue l’attendait dans la rue. Vagn était partit depuis longtemps.
- Surtout ne loupe pas le bus.
- Mais oui Maman !
- A ce soir !
En entendant la porte claquer, Enn, le chat, sauta du canapé. Mais il dérapa et se retrouver nez au sol.
- Mais qu’est ce que tu fais ! Se moqua le garçon.
Comme si le chat avait compris la remarque d’Anthelm, il lui lança un regard confus. S’il pouvait hausser des épaules, il le ferait.
Ce fut au tour d’Anthelm de partir. Mais lorsqu’il voulu quitter le salon, le chat décida de se coller à lui.
- Oh ! Allez Enn ! Je vais être en retard sinon !
Mais Enn s’en fichait royalement.
Divinement même.
Dans sa chambre, Aèla jouait de la musique sous le dictat de sa baby-Sitter.
Enfin jouer était un très grand mot. Elle préférait mâchouiller le bâton. A chacun ses plaisirs.
" Quand le chat n’est pas là, les souris dansent" dit-on. Hors ici, le chat était une souris. Enn avait profité de l’absence de ses maîtres pour pénétrer dans la chambre de la petite. Aèla était heureuse, elle aimait bien ce chat car il était tout doux.
- Enn ! Enn ! Disait elle en tendant les mains.
Le chat se laissa faire alors qu’elle lui pétrissait le dos, un simulacre de caresse maladroite.
Dans l’après-midi, l’on aperçut Delphine et sa mère Ségolène, qui, une fois encore était enceinte.
Après avoir discuter un moment avec sa belle sœur, Aloyse rentra chez elle et fila donner un bain à Aèla.
- Alors ma puce ? C’est drôle les bulles, non ?
- Na !
Il faut croire qu’Aèla avait hérité du caractère de sa mère et que son mot favori était non.
Icielle entra à son tour dans la pièce. Alors qu’Aloyse commençait à la réprimander, la chatte se mit à miauler de façon inhabituelle, tout en gardant le regard posé sur sa maîtresse.
Elle semblait souffrir. Son rythme cardiaque augmentait tout comme sa respiration qui se saccadait.
Ce petit spectacle dura ainsi plus d’une heure, jusqu’à l’arrivée des chatons.
Tachetés comme leur père mais arborant les couleurs de leur mère. Le plus rondouillard fut baptisé Bjorn et le plus fluet Langeo.
- Des bébés chats !!! Tout plein de bébés chats !!
Aloyse était comme hystérique et ne pouvait s’empêcher de hurler tout en pâmoison devant les bouille craquante de la progéniture de ses chats.
Une naissance eut lieu, et désormais, il fallait en fêter une autre. Et non des moindres. Il était l’heure pour Anthelm de grandir.
Aloyse arriva, toute heureuse et fière de son garçon. Vagn également. Le petit garçon commença à se sentir étrange. Plein de picotement lui parcoururent le corps. Il ne pouvait s’empêcher de regarder sa mère.
Mère qui ne cessait de l’encourager.
Et le moment fatidique arriva. Enfin ! Enfin, il serait un grand !
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 17 : Ce nouveau chez-nous
- Spoiler:
~Apaloosa Plain, de nuit~
Les lueurs violettes du couchant bordaient la ville aux allures paysannes. A l’instar de Riverview, la rivière ne faisait que passait à côtés des champs.
Une petite maison paisible profitait de cette douce nuit d’été. Elle dénotait un peu par son architecture et la couleur de ses murs, mais la famille qui y vivait venait de tout perdre. L’entrepreneur qui avait construit la maison avait pris le peu d’argent qu’ils leur restaient et leur laissant sur les bras une demeure nue et sans aucun charme.
Alors les maîtres des lieux avaient pris leur courage à deux mains et entreprirent les travaux d’eux même. Le résultat fut assez médiocre, mais assez vivable pour cette petite famille modeste.
L’intérieur était plus charmant que l’extérieur. On y ressentait une certaine chaleur et un certain réconfort.
Le salon était directement rattaché à l’entrée, créant une espèce de convivialité.
La pièce était séparée par un simple muret délimitant un couloir et le salon. Les habitants avaient choisi des couleurs vives. Ils avaient besoin de lumière, surtout après ce qu’ils venaient de vivre.
Le couloir permettait l’accès à deux pièces : une salle de bain et la chambre parentale.
Simple et sobre. Elle demandait cependant une meilleure décoration.
Le couloir aboutissait sur la salle à manger et la cuisine.
Cuisine qui était pétillante de couleur, offrant un côté rétro à la maison.
Ce même couloir permettait l’accès au reste de la maison, où l’ordinateur trônait.
Le bureau était contre le mur adjacent la salle de bain principale.
En face de cette salle de bain, il y avait un espace création avec un simple chevalet et une bibliothèque. La porte apparente menait à l’une des chambres.
Une chambre d’adolescent aux teintes bleutées.
Chambre voisine de la dernière pièce de la maison. Une autre chambre d’enfant.
- Maman !! Maman !!!
Les cris suraiguës attirèrent l’attention de la femme. Elle les reconnaitrait entre mille, car ils étaient ceux de sa fille chérie.
- Bonsoir ma chérie !
- Maman, Maman ?! Tu sais quoi ?
- Non ? Répondit la mère amusée.
- Avec Anthelm, on est allé au parc.
Aloyse se détacha de la fillette et regarda son fils qui venait de les rejoindre. Anthelm était un bel adolescent à la langue mordante, mais qui adorait sa petite sœur.
- Ca va mon chou ?
- Maman, arrêtes avec ça… J’ai passé l’âge.
- Tu seras toujours mon chou, tu sais… Quelque soit ton âge.
- Pour mon malheur. Fit à demi-amusé le jeune homme.
Peu de temps après, ils étaient tous à table à discuter de tout et de rien. La vie à Apaloosa Plain était paisible et les habitants assez agréable, bien que trop discret. Mais cela ne semblait guère déranger les Vauganne, car ils n’étaient pas seul.
Alors que les enfants étaient couchés, le couple se retrouvait pour un moment d’intimité avant de rejoindre également Morphée.
- Et comment vont tes frères ?
- Bien… enfin je crois.
Aloyse se tût tout en baissant les yeux. Vagn savait que ce sujet était sensible mais il était sincèrement inquiet pour eux.
Il prit sa femme contre lui et la berça un petit moment. Aloyse avait beau être forte –ou du moins en apparence- elle avait peur pour ses frères. La raison de leur départ de Riverview était sombre et bien trop irréaliste.
- Je n’ose même pas imaginer ce qu’il se serait produit si l’on était resté dans notre ancienne maison.
Aloyse le fixa un petit instant. Elle avait crû percevoir dans le ton de sa voix une pointe de sarcasme, mais son visage était des plus sincères. Elle soupira et se blottit plus profondément dans les bras de son mari.
- Il ne faut pas l’imaginer, Vagn…
- Mais tout ces enfants…
- Je sais mon amour. Je sais…
- Je vais peut être te paraître égoïste mais… Je suis heureuse que nos enfants soient toujours en vie.
Il la regarda, plongeant ses yeux gris dans le bleu profond de sa femme. Elle n’était pas égoïste. Elle était une mère aimante qui ne souhaitait que le bonheur de ses enfants.
- Aloyse… Vouloir que tes enfants restent en vie n’est pas égoïste. Bien sur, c’est plus que triste que cette épidémie ait pris autant de vie, mais nous devons continuer. Pour nous, pour eux…
Elle le laissa lui baiser la main.
Leur vie avait peut être changée. Mais ils étaient toujours ensemble et le reste de sa famille n’allait pas tarder à les rejoindre. Ils avaient eu des avantages grâce au métier de Vagn.
Bien sur, elle était très triste de quitter la ville de son enfance. La ville où sa grand-mère avait ressuscité. La ville où elle avait prospéré. Elle dû tourner une immense page de son histoire familiale.
- Ce regard… Je le connais très bien ! Fit Vagn, faussement intrigué.
- Ah oui ? Demanda la brune, enjôleuse.
- Oh oui… Mais jamais je ne m’en lasserai.
Cela la fit rire et ils échangèrent un long baiser, imprégné d’amour.
- Mais je crois que je préfère ce regard-ci ! Dit Vagn le souffle court.
- Ah oui ?
- Oh oui …
Ils s’embrassèrent encore et encore, s’aimant comme lors de leur première fois.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 18 : Bonne nouvelle
- Spoiler:
Le superbe levant d’Apaloosa Plain se permettait de réveiller les habitants de la ville. La belle lueur du soleil d’été échauffa les cœurs de ses derniers.
Enfin si certains étaient heureux, d’autres traversaient difficilement l’âge ingrat qu’était l’adolescence.
- Pourquoi on a pas de lave-vaisselle ?!
Un rien pouvait faire râler ses énergumènes aux hormones surproductives
- Anthelm… On aura un lave-vaisselle quand on en aura les moyens.
- Mais avec Papa vous avez des supers salaires !
- Jeune homme ! Qui décide dans cette maison ? Anthelm baissa le regard. Satisfaite, Aloyse rejoingit sa fille qui faisait profil bas.
- Si c’est ça vieillir… Je veux rester une petite fille… Murmura Aéla.
Lavés et habillés, les descendants profitaient de l’absence de leur mère pour discuter de chose à d’autre.
Sur le pas de la porte, alors qu’une collègue d’Aloyse venait la chercher, les enfants dirent au revoir à leur mère.
- Et surtout, tu fermes la porte derrière toi.
- Mais oui Maman… Ca fait dix fois que tu me le dis.
- C’est que ce n’est pas assez !
- Allez file, Maman ! Sinon tu vas être en retard.
Aloyse embrassant son fils sur la joue puis baisa celle de sa fille qui lui souhaita également une bonne journée. La femme monta dans la voiture et salua une dernière fois ses enfants d’un signe de main. Ils prirent la peine de faire de même, jusqu’à ce que la voiture orange disparaisse au bout de la rue.
- Maman est partie…
- Et oui, Mini-truc ! On a plus qu’a attendre le bus.
- J’ai pas envie d’aller à l’école.
- Pas le choix Aèla !
Il la chatouilla un petit moment, puis elle lui baisa la joue avec affection.
Anthelm entra dans la demeure, Aèla sous le coude. La petite était hilare.
- Arrêtes de gigoter autant, Aèla !!
Mais la fillette riait encore. Elle se savait en confiance avec son frère.
- Calme toi un peu… ou je te lâche ! La menaça t’il, faussement autoritaire.
- Naaooon ! Hurla t’elle tout en riant.
- T’es pas crédible pour deux sous.
- Toi non plus ! Rétoqua t’elle en lui tirant la langue.
Puis elle repartit dans une session de fou rirealors qu’Anthelm la chatouillait.
- C’est malin ! On va être en retard !
- C’est pas de ma faute ! Se défaussa la fillette.
- Si c’est de ta faute ! Si tu ne gloussais pas comme une pintade aussi.
- Pintade toi-même !!
La vie était simple dans ce bourg. Calme et paisible. Aloyse en venait même à ne pas regretter leur départ. L’air était sain et abondant.
Ce qui l’était moins, c’était les factures. Elles, où que tu ailles, elles te suivaient.
Vagn profitait du beau temps pour parcourir les rues d’Apaloosa sous le rythme joggué de ses pas.
Aloyse parcourait sa boite mail avec anxiosité. Elle n’avait guère de nouvelle de ses frères depuis son départ de Riverview. Pourtant ils lui avaient promis de l’en lui donner rapidement. Mais les mois s’étaient égrainés sans trop de nouvelles.
Elle cliqua sur le premier de la liste. Il était d’Elias. Ce dernier écrivait au nom de tous.
"Comment vas-tu ? Bien j’espère. Tu t’adaptes bien à Apaloosa ?
On a réussi à boucler les derniers soucis administratif. Avec Gwi et Cal’, on décolle demain ma belle ! C’est pas une super nouvelle ça ? Depuis le temps que tu nous attends…
Je suis désolé, on a pas pu t’envoyer de nouvelles plus souvent. Riverview est en quarantaine et les laisser passer sont si rares. Je crois que nos familles nombreuses ont été un avantage.
On en reparlera une prochaine fois, d’accord ? On arrive bientôt.
Tes frères qui t’aiment.
Ps : Calixte dit que tu n’as pas à t’en vouloir d’être partie avant nous."
La bonne nouvelle enchanta plus d’un habitant de la maison. Sauf Aèla qui n’avait pas grand souvenir de sa famille. Ils avaient fuit alors qu’elle n’était encore qu’un bambin.
Mais le sourire ne quittait pas les lèvres d’Anthelm, pressé de revoir sa cousine Bleuenn.
- Dis… ils sont comment nos oncles ?
- Bah, ils sont sympa. Gwillerm est trop cool en tout cas !
- Le Papa d’Aengus ?
- Oui.
Aengus… Son cousin n’avait que quelques mois de plus qu’elle. Elle ne le connaissait pas réellement, mais ils avaient bien échangé depuis leur séparation.
Apparemment la vie à Riverview était difficile. Il ne pouvait pas sortir dehors sans mettre un masque. Les mesures d’hygiène étaient extrêmement strictes et incompréhensible pour un enfant.
Le lendemain, Anthelm se débattait avec ses devoirs. Certaines leçons étaient difficiles à assimiler. Et, petit génie qu’il était, même lui peinait, parfois.
Seul à la maison, il vit l’heure tourner. Ses parents n’allaient pas tarder à rentrer. Il coupa court aux devoirs. De toute façon, cet exercice était facultatif, et décida de préparer le repas.
Il n’était pas doué en cuisine mais il donnait parfois un petit coup de main.
A table, Vagn avait eu le temps de se doucher en attendant sa femme, ils pouvaient enfin déjeuner.
- Ah Maman ! Tu as eu appel tout à l’heure.
- Qui c’était ?
- Je sais pas… Un homme, un certain Christofer, je crois.
Elle s’étouffa.
- Chérie ?
- Christofer… ? Répéta Aloyse.
- Ouais, pourquoi tu le connais ?
Elle se passa une main sur le visage, contrite.
- On peut dire ça comme ça… Qu’est ce qu’il t’a dit ?
- Qu’il passerait dans la soirée.
Ah nouveau, elle soupira entre ses mains, alors que son mari assistait à cette scène de lamentation.
La nuit commençait à tomber et le dit Christofer arriva. Aloyse, bien élevée qu’elle était, l’accueillit avec le sourire et une poignée de main chaleureuse.
- Bonsoir ! Tu as trouvé facilement ?
- Assez. Oui.
Elle l’invita à entrer.
- Aloyse, je suis venu ici pour t’offrir ces fleurs.
La brune recula, chamboulée et un peu dégoûtée. Christofer était un collègue qui n’arrêtait de la coller et la draguer à tout moment de la journée.
- Christofer !
- Je t’en prie, Aloyse. Ne me refuse pas.
- Il faut que tu comprenne… Je suis mariée avec deux enfants.
- Ca ne me dérange pas.
Elle soupira tout en se prenant le front.
- Christofer…
- Oui ? Fit il plein d’espoir.
- Ce que j’essaye de te dire, c’est que j’aime mon mari. J’aime ma vie de famille. Aussi séduisant soit il, jamais un homme ne me détournera de mon mari.
- Alors…Tu…
- Je suis désolée, Christofer. J’ai pourant essayé de te le dire plus d’une fois.
- Non… Non, tu as raison. J’ai été aveugle. J’ai toujours crû que tu m’aimais également.
Elle concéda à son ultime requête en le prenant dans ses bras.
- Ne va pas croire que je ne t’apprécie pas. Mais tu es un simple collègue pour moi, Christofer.
Il ne dit rien puis partit de la maison le cœur lourd. Aloyse n’en menait pas lorge non plus. Elle n’avait pas pour habitude d’éconduire les gens et faire de la peine la rendait triste tout autant.
- Gniiiiiuuuuu ! Oh non ! Un piéton !
Heureusement que sa fille était là. Son petit rayon de soleil jouait, insouciant de tous les tracas d’adulte.
- Je vous dépose quelque part, ma p’tite dame ?
La mère ne dit rien et fixa sa fille avec plein de tendresse. Le regard interrogateur de la fillette la fit revenir à la réalité.
- Au bout du monde.
- Euh… C’est pas une destination ça Maman…
- Alors c’est moi qui conduirait. Dit elle en mimant un volant entre ses mains.
- Ah non ! T’as pas le droit ! T’es la cliente !
Plus tard dans la soirée, alors que tout le monde dormait, Aloyse sentit son portable vibrer. Elle décrocha fébrilement voyant que c’était un numéro inconnu.
- Allô Petite sœur ?!
- Gwi ? Hurla t’elle étonnée.
- Héhé ! Et oui !
- Devine où je suis ?
- Euh…
- A l’aéropoart, bécasse !
- Celui de Riverview ?
- Non, d’Apaloossa !
- Tu plaisantes ?
- J’en ai l’air ? Sa voix était très sérieuse.
- Ca veut dire que vous allez bientôt arriver… Dit elle d’une petite voix.
- Apparemment, on a encore une bonne heure de route.
- Mais vous allez loger où ?
- Le gouvernement nous fournit un logement. Ne t’en fais pas pour nous, Aloyse.
- Mais…
- Les soucis sont derrières nous maintenant, Petite sœur.
- Oui…
Son dernier fut à peine chuchoté, tant les larmes lui serraient la gorge. Ses frères étaient enfin là. Plus jamais, ils n’allaient être séparés. Plus jamais…
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