La Lignée des Vauganne
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Re: La Lignée des Vauganne
Episode 9 : Très cher Père...
- Spoiler:
Jeune mariée et future maman, Cleeda ne sacrifiait pas pour autant sa passion. Elle entamait chacune de ses journées avec une séries d’exercice, gagnant en souplesse à chaque mouvement.
Pour Aloyse c’était un tout autre rituel. Elle mangeait, tout simplement, n’envisageant guère un début de journée sans prendre des forces. D’ailleurs, elle mangeait pour deux, et une seule part de gâteau ne lui suffisait rarement.
Gwillerm rejoignait sa femme dans l’exercice lorsqu’il ne travaillait pas. Un policier se devait de maintenir une bonne condition physique en plus d’un esprit logique.
- Cleeda, je pars devant. Je dois passer à la bibliothèque, on se rejoint au SPA ?
- D’accord ! Sois prudente ! Lui répondit sa belle sœur entre deux mouvements.
Aloyse prenait sa grossesse avec sérieux. Elle se démenait pour manger sainement, être équilibrée et le plus possible se renseigner sur les bébés et les mesures à suivre. Elle n’avait pas sa mère pour la guider, comme cette dernière eu la sienne. Bien entendu, elle ne serait pas seule, Cleeda et Gwillerm l’aideraient mais eux aussi attendait un enfant.
L’heure du rendez-vous vint rapidement et Aloyse retrouva Cleeda tranquillement allongée sur une table de massage.
Cependant, alors que Cleeda profitait d’un plus gros forfait, Aloyse fila à l’hôpital. Si, contrairement à Aloyse, Cleeda passait une bonne grossesse, Aloyse rencontrait quelques soucis. Les médecins lui préconisaient le repos et d’oublier tous soucis.
- Alors cette séance, ma chérie ?
- Rien à signaler mon colonel !
Sa femme était un véritable boute-en-train, plaisantant dès que possible, ce qui mettait toujours le foyer dans la bonne humeur. C’était sa façon d’alléger le poids des épaules de sa belle sœur et de celles de son mari.
- Coucou Bébé ! C’est Papa ! Comme pour lui répondre, l’enfant donna un coup à sa mère.
- Ouhla, doucement… Maman n’est pas en pierre.
- Tu as vu ça Cleeda ?!
- Je l’ai senti… S’il te plait, ne le stimule pas trop.
- C’est drôle quand même, il est très actif lorsque tu lui parle, Gwilly. Plus qu’avec moi.
- Tu plaisantes ?
- Non, non !
- Mon bébé que j’aime ! Cria Gwillerm tout en se jetant sur le ventre de sa femme.
Bien qu’on lui ordonnait le repos, Aloyse avait besoin de marcher afin de se changer les idées. Elle adorait Cleeda et son frère, mais elle savait qu’ils avaient besoin de leur intimité.
En fait, elle se sentait de trop. Eux étaient son Némésis. Heureux couple et futurs parents. Elle, mère célibataire.
Elle avait bien réfléchi depuis cette fameuse nuit. Vagn était un homme gentil mais étrange. Après avoir couché avec lui, il ne lui donna plus aucune nouvelle. Et voilà que quelques temps après, elle se retrouvait enceinte. Elle n’était pas triste. Pas par cette grossesse. Cet enfant était un beau trésor qui l’accompagnera lors de ses derniers jours. Non, elle pensait que cet homme était différent des autres. Qu’il dépassait même ses espérances.
A force de marcher, elle se retrouva devant une grande maison, à l’extérieur de la ville. Elle savait très bien où elle se trouvait. Son frère avait mené son enquête et avait trouvé l’adresse de Vagn. La jeune femme prit son courage à deux mains et sonna.
Ce fut la surprise lorsqu’il ouvrit la porte, vêtu de son uniforme. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui ouvre, ni qu’il ne fusse présent.
Il l’invita à entrer, sans un mot. Elle le suivit, sans un mot également, ne sachant quoi dire. Puis elle se lança.
- … Vagn… Je dois te dire quelque chose…
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Comment m’as tu trouvé ?
- Mon frère est dans la police. Mais ce n’est pas pour ça que je suis venue …
- Tu as bien grossi, dis-moi…
- Vagn… laisses moi parler. Le supplia t’elle. Et pour ta gouverne, je n’ai pas grossi ! Je suis enceinte !
- En… Enceinte ? Euh… Félicitations, je présume ?
- C’est tout ce que ça te fait ?
Sa réaction était loin de ce qu’elle espérait.
- Que veux-tu que je te dise ?!
Elle laissa la colère l’envahir. Toute cette rage accumulée depuis des mois, elle devait sortir.
- Je ne sais pas ! Que tu es le père, peut être ?!
- Le père … ?
Il était estomaqué, sous le choc. Il ne trouva aucun mot alors qu’Aloyse déversait sa bile dans un flot continu de mot. Mais il était loin de tout ça. Il n’arrivait pas à concevoir. Lui ? Papa ?
- Et bien... J’espérais une toute fin pour notre relation Vagn… N’espère même plus me revoir. Oublies tout ce que je viens de te dire.
Elle commença à se diriger vers la sortie mais une main la saisit.
Vagn la plaqua contre le mur, sans ménagement. Le coup lui fit expirer l’air de ses poumons. Elle tenta de se débattre mais l’emprise du jeune homme était trop forte pour elle. Tout doucement, il amena sa main dans son cou, caressant ses cheveux. Geste qu’il avait tant fait lors de leur unique nuit. Cela fit frissonner la brune. Son autre main vint délicatement lui saisir le menton.
- Ne pars pas… Je t’en prie… La supplia t’il.
- Je… C’est trop tard, Vagn…
- Rien n’est jamais trop tard, Aloyse...
Elle laissa ses barrières se briser acceptant le baiser de cet homme. Il n’était ni violent ni forcé. Le contact approfondi de leurs lèvres déversa dans tout son corps ce que son cerveau l’empêchait de croire. Aloyse était amoureuse.
Et se savoir si faible, si femme la faisait enrager. Elle serra le poing, frustrée de sa propre faiblesse.
- Laisses moi une chance… lui susurra t’il.
Elle referma les yeux et lui donna un baiser bien plus profond. Pour le moment, elle souhaitait qu’une seule chose : profiter de sa présence. Il sera bien temps de réfléchir plus tard. Le moment présent était bien trop important pour s’inquiéter du futur.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 10 : Fille ou Garçon ?
- Spoiler:
Aloyse, toujours a réparer les frasques de ses aïeuls. Cette fois le responsable n’était autre qu’Elven. Ce dernier s’était amusé à jouer avec la platine, au grand damne des habitants de la maison qui aurait tant aimé dormir.
- J’espère que ça lui fera plaisir…
- Ne t’en fais pas mon Gwilly. On l’a bien vu avec Maligne.
Ce que complotait le couple ? Une adoption. Il était connu que la brunette adorait les félins, et bien son frère a voulu lui faire plaisir et adopta une petite chatte répondant au nom d’Icielle.
Elle était encore apeurée et perdue, cette petite bête, mais le temps fera les choses. Et sa nouvelle maîtresse avait un invité.
- Alors comment va notre fils ? Demanda Vagn.
Et oui, Aloyse avait décidé de lui laisser sa chance. Après avoir passé une autre nuit dans ses bras, elle avait prit conscience de plein de chose. D’une : qu’elle était définitivement amoureuse de cet homme. De deux : qu’il savait se montrer persuasif. A moins qu’elle ne fusse qu’une bête à l’instinct primaire prononcé ?
- Et pourquoi ce serait un garçon ?
- Parce que j’en ai tout simplement envie.
- Aha ! Ca ne marche comme ça.
- Tu n’as pas demandé d’examen pour connaître son sexe ?
- Pourquoi faire ? Fille ou garçon, le bébé sera là. Il sera mon enfant.
Cela donna matière réfléchir au jeune homme. Mais il aurait préféré un petit mâle. Mais le visage confiant et plein d’amour d’Aloyse lui fit passer outre ses envies.
Ils restèrent un long moment enlacés. Ils se retrouvaient après un long moment. Il lui avait fourni une bonne explication pour sa disparition. Militaire de profession, il dû partir en mission à l’étranger. Et ne connaissant pas réellement les sentiments de la jeune femme à son égards, il avait préféré disparaitre totalement de sa vie.
La visite de cette dernière lui fit totalement changer d’avis. La brune avec son rire doux et son regard franc avait réussi à conquérir son cœur qu’il avait si difficilement préservé de ce sentiment.
- Ne pars plus… Fit elle dans un murmure.
Il la regarda droit dans les yeux. L’incertitude troublait ses beaux yeux verts . Il sourit légèrement puis avança le visage pour l’embrasser.
- Je t’en fais la promesse.
Ils se couchèrent, tous deux comblés. Mais un certain malaise les prenait. Vagn n’arrivait pas à être proche de sa belle, cette nuit.
Aloyse se leva, seule dans le lit. Croyant qu’il était dans la cuisine, elle y alla mais elle n’y trouva que son frère et Cleeda qui déjeunaient. Voyant le visage de sa jumelle se distordre de douleur, il lui glissa un bout de papier dans la main, la mine affligée. Le silence était tel qu’Aloyse quitta la pièce, tout en parcourant les quelques lignes d’écrites.
" Aloyse…
Je dois déjà rompre ma promesse.
Mais la prochaine fois, je te jures que je resterai à tes côtés.
Vagn…"
Elle dégaina son téléphone à la vitesse de la lumière, sélectionna le nom de Vagn et déclencha l’appel. Mais la tonalité resta vide. Personne ne décrocha.
Dépitée, meurtrie et trahie, elle se traîna jusque dans la chambre des futurs enfants et s’installa dans le fauteuil à bascule. A force de larme, elle s’endormit. Elle donnait rarement sa confiance, mais là, il la foula deux fois de suite.
Elle s’éveilla en sursaut, son ventre la tiraillait, plus que son cœur ne la torturait. Les contractions étaient là. Bien trop en avance. Le médecin lui avait pourtant déconseillés les soucis, mais voilà la vie était faite autrement. Le stresse qu’elle venait de vivre déclencha son accouchement. Elle prit son courage à deux mains, appella une ambulance et se rendit, seule, à la maternité.
Dans la cuisine c’était une toute autre histoire. Enfin, il y avait un air de déjà vu, mais Gwillerm paniquait.
- Mais punaise ! Gwilly… Hiiiiiiiiiii !!! La valise !! La voitUuureee !!!!
- Ah oui ! Tout de suite !!!
Et oui, il était l’heure pour Cleeda également.
Cleeda prit le temps d’attendre son époux, ce dernier garait la voiture dans le parking.
- Tu as vu sa voiture ?
- Non…
- Elle a du prendre un taxi.
- J’espère.
Ils entrèrent dans la clinique. Alors qu’ils enregistraient l’entrée de Cleeda, Gwillerm se renseigna au sujet de sa sœur. On lui indiqua qu’elle accouchait actuellement et que ca semblait bien se passer. Rassurer, Gwillerm put se consacrer à sa femme et son futur enfant.
Le trio revint à la maison ensemble, les bébés dans leur couffins. Les deux accouchements s’étaient déroulés dans problème.
- Et voilà mon ange, voici ta maison et ta chambre. J’espère que tu t’y plairas.
- Anthelm… Sache que même si ton père n’est pas là, Maman elle, le sera toujours… Tu comprends ?
- Aloyse ?
- Oh Gwillerm ! Félicitations !
- Merci Grande sœur.
- Comment va Cleeda ?
- Elle se repose.
- Bonne idée, je vais suivre l’exemple.
- Aloyse ?
- Quoi ? Dit elle alors qu’elle passait la porte.
- Je suis désolé.
Elle l’embrassa sur la joue avec un grand sourire. Un si beau sourire que Gwillerm ne crût la reconnaitre.
Gwillerm retourna son attention sur sa fille. Et oui, Cleeda avait donné naissance à une ravissante petite fille répondant au nom de Bleuenn. Fière de son héritage, la jeune femme avait décidé de donner un prénom du même acabi que le sien si c’était une fille. Gwillerm était comblé. Fille ou garçon, il s’en fichait, car l’enfant était une preuve d’amour. Même si la mère élevait seule son enfant, il était tout de même le résultat d’une union.
L’amour prenait différentes formes. On pouvait s’aimer toute une vie ou l’espace d’une nuit. Il y avait l’amour filiale, l’amour maternel ou paternel. L’amour venant d’un animal ou encore l’amitié si forte qu’elle s’apparentait à l’amour. Voir sa sœur si forte malgré ses problèmes donner matière à réfléchir au blond, qui, tout en berçant sa fille, ne pouvait s’empêcher d’être triste pour sa jumelle.
Après un repos bien mérité, Cleeda put reprendre une de ses activités préférées : Le Sim-Fu.
Bon reprendre était sûrement un grand mot car la rousse avait autant de grâce et d’élégance qu’un bâton de dynamite.
Libérée de son gros ventre, la jeune mère pouvait enfin profiter du chaton. Icielle était une adorable petite chatte qui ronronnait à la moindre attention qu’on lui prêtait.
Sa vie chez les Vauganne sera des plus paisible.
Mais très vite, les soucis revinrent. Aloyse ne pouvait pas oublier si facilement cet homme – père de son fils en plus. Elle tenta à nouveau de le joindre.
Un clic. Une respiration. Un espoir. Elle commença à parler mais elle tomba sur la messagerie automatique.
Dépitée et croyant la cause perdue, elle décida de laisser un dernier message.
- Bonjour Vagn… C’est Aloyse… Tu sais, la femme que tu as mis enceinte. Je t’appelle une dernière fois. Oublie moi, oublie nous. Je ne te veux plus dans ma vie, ni dans celle de notre enfant. Adieu…
Puis elle raccrocha, laissant les larmes couler.
- Gwilly… On devrait aider ta sœur.
- Je sais Cleeda. Mais elle est trop fière. Si tu savais ce que j’ai dû faire pour qu’elle accepte une simple adresse.
- Oui, mais là ca ne concerne plus qu’elle. Son fils est de la partie.
- Si seulement… Si seulement il pouvait ne pas en souffrir…
Quelques jours ont passé. Et Aloyse épuisée par une nuit très courte, profitait d’un moment d’accalmi pour se reposer dans la chambre des enfants.
Les petits étaient muets, comme s’ils sentaient la fatigue de la jeune femme.
Pressentant le besoin de sa fille de se sustenter, Gwillerm entra à pas feutré dans la pièce et glissa le biberon dans la bouche de sa fille qui ronchonnait dans ses bras.
- Chut Bleuenn, Tata dort.
La petite babilla entre deux tétées chose qui arracha un sourire au père.
- Ma Perle, tu ne peux pas savoir ô combien ta présence change ma vie et la bonifie.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 11 : Piscine et Famille
- Spoiler:
Les habitudes se prenaient rapidement chez les Vauganne. Les deux jeunes mères avaient l’habitude de se relayer ou de nourrir les enfants au même moment. Créant de bons moments de complicités.
Et le temps passait, usant le mobilier.
En plein après-midi, Aloyse reçu un sms. Il était d’Elias et ce dernier la conviait à une petite fête.
Elle s’y rendit et rencontra ses deux autres nièces. Janessa qui avait hérité de la couleur de cheveux d’Elven et des yeux bleus d’Aimée.
Delphine tenait plus de sa mère. Pour la couleur de cheveux... Sûrement des ascendants maternelle.
- Tiens ! Une vivante ?!
Aloyse leva les yeux et vit son aîné.
Elle s’élança vers lui et l’enlaça si fort qu’il expira tout l’air de ses poumons.
- Oui… Moi aussi je suis heureux de te voir.
Elle se recula, gênée.
- Désolée, Calixte… Mais ca faisait si longtemps.
- Je sais… On a dû mal à concilier nos emplois du temps.
- Pourtant je suis à la maison en ce moment.
- Comment se porte ton fils ?
- Bien, bien…
- Ouh toi par contre, c’est pas la joie !
Il ne fallait pas être devin. La belle brune avait encore de la peine. La disparition soudaine de Vagn l’ébranlait plus qu’elle ne voulait le laisser paraître.
- Allez ! On sourit Mini-pouce !
Elle se força, voulant faire plaisir à son aînée.
- Ouhla… C’est pas trop ça…
- Désolée Calixte… Il me faut encore du temps.
Compatissant, il l’a prit par les épaules et l’enlaça avant de rejoindre sa femme.
Elle voulut se changer les idées. La petite Janessa se présenta à elle. Une idée lui vint. Elle emmena la petite à l’extérieur pour jouer dans le petit parc.
- Alors Choupinette ? Ca te plait ?
- Viii !!
Aloyse appréciait beaucoup les petites. Janessa était une bambine très ouverte et souriante. Sa sœur, elle, était un peu timide et moins bavarde.
(Simplement parce que j’aime cette photo ^^)
- Allez ma Choupinette c’est l’heure !
- Nan, veux pas !
- Tu es sûre ?
- Vi ! Veux pas !
- Tu sais que Maman a préparé du gâteau ?
Cette proposition de gâteau fit flancher la petite. Mais trop fière, elle bouda. Cela fit sourire Aloyse. Ca lui donnait envie d’avoir une petite fille.
La pluie arriva, mais ca ne découragea en rien la demoiselle qui s’élança avec grâce dans les eaux claires de la piscine.
Elle salua les voisins… Ou pas.
- Attention à la bombe !!!
Mais la pluie remporta la victoire. L’eau n’était pas dérangeante lorsqu’on le choisissait. Elle fila dans le salon et tomba nez à nez avec une photo de ses parents. Elle ne l’avait jamais remarqué.
Elle leur envoya un baiser, priant pour leur salut et leur repos.
Elle rentra afin de s’occuper d’Anthelm et d’Icielle. La petite chatte lui souhaita un bon retour avec chaleur.
Puis fila voir son fils chéri. Le petit était réveillé et silencieux.
- Coucou mon cœur. Maman est là ! Comme j’ai hâte que tu grandisse !
Icielle vivait tranquillement. L’espace de la maison était si immense pour cette petite chatte qu’elle passait ses journées –entre manger et dormir- à courir comme une bienheureuse.
Mais, cette fois-ci, on lui coupa la route.
- Petite coquine… Où crois-tu pouvoir aller ?
- Miaaa !!!
- Mais oui, tu es belle.
Icielle était un peu déçue. Jamais elle ne pourra entrer dans cette pièce ?
Cleeda continuait son entrainement.
Et progressait merveilleusement bien.
L’automne était là, amoncelant les feuilles sur le sol. Chose qui énervait un tantinet Gwillerm. Alors il ratissait. Encore et encore…
Au petit matin, Gwillerm avait revêtu son uniforme. Ses congés étaient terminés et il devait reprendre le chemin du poste.
Tandis que sa femme jouissait encore de son congé maternité.
- Je te provoque en duel !
- Car je suis la justice …
- …Et la justice triomphe toujours du mal ! Prends garde , infidèle !
- Ayaaah !!
- La justice triomphe toujours.
Certes, certes…
Même combat pour la boule de poil.
Si ce n’était que son ennemi n’était qu’une simple pelote de laine.
D’autre profitait de leurs congés de façon plus classique, relevant même du recueil.
Gwillerm profita du beau temps pour rentrer chez lui au pas de course.
Dépassant parfois quelques tas de ferrailles roulants.
Après son combat acharné contre des planches en mousse (si, si, je vous assure) Cleeda méditait. Les justiciers devaient souvent se repentir pour avoir « tuer ». Même au nom de la justice.
La sonnette retentit. Le terrible son qui désignait l’horrible évènement quotidien.
- En hot-dog, aujourd'hui ?
- Pas de saison…
- … Pour les bonbons…
Sabri le retour !!!
Aloyse était sortie. Elle savait que Gwillerm devait discuter avec Cleeda, bien que curieuse de savoir pourquoi elle serait l’objet de leur consciencieux. Elle avait le temps de réfléchir ainsi. Elle fixait son téléphone et ne cessait de fixer ce même numéro depuis dix minutes.
Elle ne savait plus quoi faire. Ce numéro représentait tant à ses yeux. L’effacer serait comme effacer l’existence de son fils… Elle ne pouvait s’y résoudre. Elle rangea le mobile et entra.
L’heure était arrivée. Ce soir, les enfants grandissaient.
Anthelm était le portrait craché de son père. Châtain aux yeux aussi vert que sa mère. Voir cela souleva le cœur de la jeune femme.
Mais elle n’eut pas le temps de se morfondre. La petite Bleuenn allait grandir à son tour.
Et une nouvelle petite blonde dans la famille. Savant mélange de Gwillerm pour les cheveux et les yeux, avec les traits de Cleeda. La petite était emplie de promesse.
- Bon anniversaire ma chérie.
- Apa !
- Oui Papa t’aime fort mon ange. Maintenant il faut dormir.
Aloyse préféra rester un moment seule avec son fils. Elle réfléchissait encore. L’enfant était un ange. Son ange. Mais même s’il était là, il ne comblait pas ce manque dont Vagn était responsable.
A force de réflexion, elle rejoignit rapidement son fils dans les méandres du rêve.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 12 : Petit flot de vie
- Spoiler:
- Alors ? On ne dort pas ?
- Na !
- Et que dirais Maman si elle le savait ?
- Na.
- Exactement ! Alors on dort maintenant Anthelm.
Alors qu’il venait de coucher son neveu, il retrouva sa mère tranquillement installé dans le fauteuil.
- Maman ?
- Bonsoir mon chéri.
- Comment… ?!
- La mort peut se montrer parfois sévère mais lorsqu’on sait la pratiquer, revenir parmi les vivants est possible.
- Je ne suis pas sur de tout comprendre, mais je suis heureux de te voir.
- Moi aussi mon chat… Moi aussi. Soupira la vieil femme dans le creux du cou de son fils.
- Dis moi Maman…
- Oui ?
Gwillerm semblait gêné. Poser une telle question à sa mère risquerait de la blesser, mais il devait le faire.
- Imagine que… J’ai bien dit « Imagine » ! Insista t’il. Imagine qu’un jour, avec Cleeda, on décide de partir…
- N’en dit pas plus Gwillerm.
- Tu as peur d’abandonner ta sœur, c’est bien ça ?
- Oui… Dit il d’une faible voix.
- Gwillerm, mon chat… Un jour il te faudra te séparer de ta sœur. Vous n’étiez pas des jumeaux fusionnels, reconnaissons-le.
- Oui, mais ca ne m’empêche pas d’aimer ma sœur ! S’insurgea le blond.
- Ais-je dit le contraire ? Mon chéri, tu as toi aussi ta famille et droit à ton propre foyer. Ta sœur est forte, elle saura remonter la pente. Si ce n’est pas pour elle, elle le fera pour Anthelm. Mais ne le fais pas en traitre. Là, elle ne te pardonnera pas.
- Merci, Maman.
- De rien, mon chéri. Elle lui passa une main sur le visage. Et ne t’en fais pas, tu fais un très bon père.
Aèlys disparut dans une épaisse fumée verdâtre qui forma d’étrange volute, laissant son fils à demi triste.
Fin de congé maternité pour Aloyse. Elle venait de laisser son fils entre de bonnes mains, mais son cœur était déchiré. Vivement la fin de journée, se disait elle.
En effet, Cleeda dut se convertir en nourrice. Alors qu’Anthelm se distrayait avec le xylophone, sa petite Bleuenn tentait maladroitement de faire ses premiers pas.
Elle ne resta pas maladroite longtemps, faisant la joie de sa mère. Sa petite fille progressait à vu d’œil.
Icielle fit enfin la connaissance de ces étranges êtres qui hurlaient tant dans cette pièce interdite.
Une étrange odeur –forte et nauséabonde- prenait le pas sur l’odeur naturelle de cette créature. Mais la chatte put y déceler une similaire à celle de sa maîtresse.
Maîtresse qui entra en trombe. Les bambins regardèrent la nouvelle venue avec stupéfaction.
- Alors les Bidiboux ? On dit pas bonjour ?
Icielle était dans les starting blocs ! Mais la pauvrette dérapa méchamment sur le parquet.
Sous le regard impassible de la petite Bleuenn qui se contenta de continuer sa route à travers le salon.
Anthelm lui retrouva avec plaisir sa mère qui s’empressa de jouer avec lui.
Bleuenn jouait à l’extérieur. Elle adorait cette peluche en forme de yéti.
Pendant que sa mère, elle s’entrainait encore et toujours. Mais son téléphone sonna.
- Je vous ai déjà dit cent fois que je n’étais pas intéressée ! En quelle langue faut il que je vous le dise ?!
Depuis ce matin, elle n’arrêtait de recevoir des appels publicitaires.
Gwillerm revenait d’une soirée passait en compagnie de son frère Elias. Ce dernier avait quelques soucis et Gwillerm lui avait proposé de se changer les idées. Mais la conversation dériva rapidement sur son propre cas.
- Gwi… Je te l’ai déjà dit : Vis ta vie !
- C’est pas si simple !
- Bien sur que si ! Tu décroches ton téléphone et tu contactes une agence immobilière.
- Mais Aloyse…
- Aloyse est une grande fille ! Elle comprendra !
Alors que les adultes discutaient à l’extérieur, les petites attendaient leur père. La petite Delphine ressemblait de plus en plus à mère.
Janessa avait hérité de son côté paternel. Au fils des âges, cela se confirmait.
- Tu veux un coup de main ? Demanda le brun. J’ai de bon contact avec mon nouveau boulot.
- Comment ça ?
Elias se rendit compte de sa bourde. Il venait d’intégrer la pègre et parler de ça à son policier de frère…
- Oublie !
- Mais…
- C’est rien ! Je te dis ! Ecoutes Maman et voles de tes propres ailes !
Ségolène se balançait paisiblement dans la nursery. La pauvre était épuisée. Mais cette paix fut troublée par un léger « toc-toc » contre la porte.
- Oui ?
- C’est moi, Ségolène. Je peux entrer.
Elle répondit que oui.
Elle fut heureuse de voir son beau-frère entrer. Elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps.
- Excuse moi Ségolène mais je crains que ma visite ne soit qu’intéressée.
- Comment ça ?
- Et bien, vois-tu, j’enquête pour affaire de vol dans le quartier et je recueille différents témoignages.
En bonne citoyenne, la jeune femme répondit aux questions du jeune policier.
- Une dernière : Es-tu enceinte ?
- Oui… Ca commence à se voir ?
- Un peu… Mais c’est une bonne nouvelle, non ?
Pour toute réponse, il eut droit à un radieux sourire.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 13 : Ce que l'amour pousse à faire
PS : /!\ Certaines images peuvent être choquantes.
PS : /!\ Certaines images peuvent être choquantes.
- Spoiler:
Les oiseaux gazouillaient faiblement. Leur nombre avait fortement diminué à l’instar des feuilles jaunes des arbres. Alors que toute la maisonnée dormait encore Cleeda décida d’emmener sa fille faire une promenade.
Le quartier était paisible pour une journée de l’horreur. La rousse appréciait cette quiétude. Quelques enfants jouaient dans leur jardin, offrant à la rue une belle mélodie de rire.
Pour d’autre la matinée était moins agréable.
- Alors mon cœur : Ma-man.
- Ga !
- Fais un effort Anthelm !
- Mata-ta !
Aloyse soupira, son fils semblait progresser si lentement en comparaison de sa nièce.
Gwillerm, ayant terminé d’éponger le sol, vint près d’eux.
- Allez mon petit bonhomme. Répètes ce que tu m’as dit hier.
- Il t’a parlé ?
- Ecoute le, petite sœur ! Elle le foudroya du regard.
- Mama ! Bisou !
- Ohhh ! Anthelm !
Elle applaudit son fils avant de le couvrir de baiser. Le petit ronchonna, ce qui fit rire Gwillerm qui s’installait à l’ordinateur.
Il travaillait dur, notre petit Gwillerm. Il s’était promis d’obtenir une promotion. Et lorsqu’il l’aura, il partirait.
Mais pour cela, il lui fallait entrer des tonnes de rapport. Et la paperasse n’eut jamais été sa tasse de thé.
Le soir venu, Aloyse attendait. Son fils contre elle, elle tentait de calmer son cœur. L’on sonna. Son cœur sursauta, lui arrachant un petit soupir de stupeur.
Oui, elle l’avait enfin contacté. Et il avait enfin répondu. Elle savait que c’était une folie. Mais elle devait au moins lui présenter leur fils.
- Bonsoir Vagn.
Son ton était froid, comme la pluie qui s’échinait à les tremper.
- C’est… mon fils ? Demanda l’homme d’une petite voix.
L’entendre fissura le peu de cœur qui restait à la jeune femme. Elle se sentait faible, faible face à lui.
- Non, celui du Pape !
Oui, elle n’avait pu s’empêcher d’être acerbe. L’amertume et la douleur étaient si facilement utilisable, contrairement aux mots d’amour.
Elle l’invita à entrer. Il leur fallait discuter. Elle donna son fils à Gwillerm qui, non sans animosité, fixa le nouveau venu. Elle ouvrit la porte de sa chambre et le laissa entrer. Elle referma derrière elle et verrouilla. Gwillerm soupira alors que le petit commençait à pleurer.
- Alors ?
- Alors quoi ? Répéta Vagn, incrédule.
- Mais tu me prends vraiment pour une courge, ma parole ! Tu me promet de ne pas partir et toi, qu’est ce que tu trouves de mieux à faire, c’est de partir.
- Mais laisses moi m’expliquer…
- Non ! J’en ai assez !
- Aloyse…
- Quoi "Aloyse" ? Je sais très bien comment je m’appelle ! Pas besoin de me le rappeler !
Il soupira. Il savait qu’elle employait de tel mot pour se défendre. Sa meilleure attaque était la verve, tout comme son bouclier. Il la regarda. Elle était à deux doigts de craquer.
Il s’approcha d’elle, doucement, et commença à lui saisir le visage. Elle recula, sous le choc et se cogna contre le mur. Ses yeux gris transpercèrent les yeux verts d’Aloyse. Elle ne pouvait plus bouger, tétanisée. Non pas par peur, mais par incompréhension. Ce regard, elle ne le lui connaissait pas.
Il s’approcha encore, frôlant de ses lèvres la bouche charnue de la demoiselle. Mais il stoppa à quelques millimètre de ses lèvres. Elle pouvait sentir son souffle chaud lui chatouiller la bouche ainsi que son nez. Elle osa le regarder droit dans les yeux.
- Vagn…
- Aloyse, qu’attends-tu de moi ?
Cette question mis le chaos dans l’esprit de la brune. Ce qu’elle souhaitait ? Elle n’en savait rien elle-même. Elle n’était pas en état de réfléchir pour l’instant. Son corps lui hurlait de l’embrasser. Elle ferma les yeux, tentant de remettre ses idées en place.
Il en profita pour l’embrasser. En premier lieu surprise, elle rouvrit les yeux. Elle s’attendait rencontrer ses paupières closes, mais Vagn la fixait. Son baiser était une provocation. Mais il restait doux, comme à chacun de ses baisers précédents. Elle se laissa aller, caressant le fol espoir de l’avoir pour elle, une dernière fois.
Alors qu’elle profitait de leur étreinte, elle se sentit brusquée. Son corps heurta le sol. Geste qui lui fit expirer toute l’air contenu dans ses poumons. Elle ouvrit les yeux, grimaçant de douleur. La main de Vagn qui était libre, vint se placer sur son cou. La pression de ses doigts terrassa de peur la demoiselle.
Mais ce qui la choqua encore plus, ce fut le regard fou de l’homme. Elle ne pouvait détacher ses yeux de lui.
- Vagn…Tu me fais mal… Dit elle faiblement, la voix tremblante.
- La ferme !
La véhémence qu’il dégagea fit sursauter Aloyse. Son corps se mit à trembler, ses yeux à s’embuer. Elle avait désormais peur, très peur de cet homme.
Elle tenta de se dégager de son emprise. Elle essaya même de hurler, mais Vagn pressa son menton, la forçant à le regarder droit dans les yeux.
- Qui compte tu appeler ? Qui crois-tu défier, petite colombe ?
- Vagn… arrêtes, je t’en supplie…
Elle était à deux doigts de fondre en larme, elle ne le reconnaissait pas.
- Arrêter quoi ? Hein ?!!
Il augmenta la pression qu’il exerçait sur elle. Elle grimaça tout en gémissant.
- Pourquoi j’arrêterai ! Hein ?!! Dis-moi ?! Il hurlait à présent.
- Parce que tu as un fils ?!
- Un fils ?... Tu oses impliquer l’enfant là dedans ?! Je ne te savais pas aussi lâche, Aloyse.
- Arrêtes… Elle pleura pour de bon.
- Allons bon. Te voilà en larme… Tu es si belle… La peur te rend magnifique, Aloyse.
Son souffle glissait sur la peau, parcourant de frisson le chair d’Aloyse.
Il commença à lui embrasser le cou, la retenant fermement sur le sol. Elle n’osa bouger, ni parler. Elle le sentait capable de la plus grand folie.
- Oui… Magnifique. Comme une déesse incarnant la pureté. Et sais-tu ce que la pureté inspire ? Elle fit signe que non, les
larmes toujours présentes. Elle donne envie de la salir, de la briser. La terreur passa dans ses yeux. Chose qu’il remarqua. Il sourit alors et commença à la déshabiller.
- Je vais te briser, comme tu m’as brisé, Aloyse !
- Brisé … ? Bredouilla t’elle.
- Oui ! Tu m’as abandonné…
Il la souleva du sol et continua ses baisers. Ils étaient plus doux, plus suave. La peur de la jeune fille diminua de très peu. Que racontait-il ? Abandonnée ? Elle ? Mais c’était tout le contraire.
- Moi qui tenais tant à toi… Pourquoi…
- Vagn… Je ne comprend pas…
Elle tentant de s’agripper à lui. Car plus cela allait, plus il la soulevait du sol, lui laissant peu de prise.
- Pourquoi ne m’as-tu jamais répondu ? Je t’ai envoyé tant de lettre.
- Des lettres ?
Elle n’avait jamais reçu de lettre de Vagn. Si c’était le cas, elle s’en souviendrait et elle aurait lu et relu tant de fois son courrier que le papier serait usé, que l’écriture serait illisible tant ses larmes fussent nombreuses.
Leurs yeux se croisèrent à nouveau. Il pouvait y lire de la stupeur et de l’incompréhension, tandis qu’elle lisait dans celui de Vagn, de la douleur et de la trahison.
Il s’empressa de la serrer contre son cœur. La jeune femme pleurait encore, et ses larmes redoublèrent lorsqu’elle comprit que cet homme ne l’avait jamais oublié. Elle et son fils étaient toujours dans son cœur.
- Oh pardon ! Pardonne moi Vagn… Sanglota t’elle.
- Shuu… Ma chérie, shuu… Calme toi.
- Mais… mais … Je t’ai si souv.. souvent injurié. Hoqueta Aloyse.
Elle se sentait mal, si mal d’avoir douté de lui, d’avoir remis sa confiance en cause. Elle n’était qu’une idiote. Une idiote passablement amoureuse.
Il la berça tout en lui caressant les cheveux. Elle, elle s’agrippait comme une désespérée, espérant qu’une seule chose : que ce rêve ne s’arrête jamais.
- Il n’a rien à pardonner, Aloyse. Ce qui est fait est fait. Ne vivons plus dans le passé, vivons le présent pour nous assurer un bel avenir. Toi, moi et …
- Anthelm…Chuchota t’elle.
- Anthelm…
Ils se regardèrent, yeux dans les yeux. Elle avait un sourire sous ses larmes. Il laissa une larme perler également. Ils retournèrent dans les bras de l’un et de l’autre, plus amoureux que jamais.
- Cette fois-ci, je tiendrai ma promesse. Je ne te quitterai plus.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 14 : Ce que l'amour apporte
- Spoiler:
- Commandant ! Ennemi à bâbord !
Certains matins étaient propices au jeu.
- Préparez les canons ! Nous allons l’aborder.
- Boulets Parés Commandant ! Attention, à trois ! Un ! Deux… ! Trois !!! Yaaaaaaaaahhhh !!
Et ce fut l’inondation.
Enfin cela amusa le petit garçon.
- Dis moi Vagn…
- Oui ? Dit il entre deux mouvements.
- Ce n’est pas ton fils qui hurle comme un cochon qu’on égorge ?
Cette remarque fit rire le jeune homme. Vagn s’était bien habitué à la famille. Avec Aloyse, il se marièrent dans la hâte, ne conviant personne. Juste un simple oui à la mairie. C’était une façon de prouver ses dires et de mieux le tenir pour la jeune femme.
- Tonton ?
- Tiens Anthelm ? Tu as fini de te laver ?
- Oui… Dis, je peux jouer avec toi ?
Gwillerm prit le temps de réfléchir. Il n’était pas mauvais mais l’enfant avait encore beaucoup à apprendre.
- D’accord. Mais je te préviens, je serais sans pitié.
C’est ainsi qu’ils commencèrent ce duel d’échec.
Et Bleuenn dans tout cela ? Et bien, la petite blonde avait bien grandi également et s’adonnait avec plaisir aux jeux de construction.
Aloyse avait rejoint les deux garçons dans l’atelier. Elle devait répondre à une commande. Un petit extra qui faisait toujours du bien au porte-monnaie.
- Aloyse, tu devrais éviter de jouer avec tes outils dans ton état. Intervint Gwillerm.
- Je t’en pose des questions Gwi ?
- Moi, ce que j’en dit… C’est pour ton bien.
- Maman, Tonton a raison…
La jeune femme soupira, baissant les armes.
- De toute façon j’ai terminé ma pièce.
- Je t’aime Maman ! Lui dit Anthelm une fois dans ses bras.
- Hey ! La partie ?!
- Désolée Tonton… Tu as gagné ?
- Tss… Petit…
- Gwi ! Anthelm, ca ne se fait pas de quitter une partie comme ça.
- Pardon Maman.
Il posa une main sur le ventre rond de sa mère.
- Tu es heureux d’avoir un petit frère ou une petite sœur ?
- Je veux un petit frère. Dit il convaincu.
- Aha ! On laissera la nature parler, mon cœur.
- Dis Maman … ?
- Hum ?
- Ca fait mal… Je veux dire, d’avoir un bébé dans le ventre ?
- Mon cœur, non ce n’est pas douloureux.
- Pourtant parfois tu grimaces.
- C’est parce que le bébé est capricieux.
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, notre Cleeda nationale bravait la météo pour s’entraîner.
Anthelm rejoignit sa cousine dans leur chambre.
- Tu savais que c’était un petit garçon ?
- Non, Maman et Papa n’ont jamais voulu me le dire.
- Et tu savais ce que tu préférais ?
- Non. Je m’en fichais. Et puis maintenant, Aengus est là.
- Ouais… Il est pas bruyant ton petit frère, en tout cas.
- Heureusement ! T’imagines les nuits qu’on aurait ? La chambre est pas loin.
Les enfants rirent sous le regards bienveillants du portraits de leur grands-parents, désormais disparu.
- Et vous partez quand ?
- Papa dit qu’une fois que ta mère aura accouché.
- C’est bientôt alors…
- Oui…
Les deux cousins étaient inséparables. Et savoir que leur famille allait se séparer, ils avaient beaucoup de mal à l’accepter. Hors, n’était que des enfants, ils n’avaient pas voix au chapitre. Gwillerm, Cleeda, Bleuenn et Aengus – leur dernier né, un beau petit garçon- quitteront sous peu la demeure familiale.
Et peut être plus tôt qu’ils ne le souhaiteraient. Alors qu’elle était seule dans l’atelier, Aloyse sentit son ventre se contracter.
Et cela lui faisait un mal de chien. Bien plus douloureux que pour Anthelm. Ou alors elle en avait oublié la douleur.
Elle réussit à se trainer jusque dans le salon, où son mari ne su quoi faire.
- La valise !! La voiture !! Urgh !
- Chéri ! Cria t’il paniqué.
- Fais ce que je te dis, Vagn !!
Quelques jours plus tard, à l’hôpital de Riverview.
Aloyse et Vagn sortait enfin de l’hôpital. Les contractions d’Aloyse furent une fausse alerte, mais étant à terme, ils ont préféré la garder en observation. Elle accoucha donc le lendemain de son admission paisiblement d’une petite fille.
Petite fille qu’ils prénommèrent Aèla.
La relève de Sabri était là, comprenant les jumelles d’Elias, en hot-dog, et une autre petite du quartier. Mais ce soir là, personne ne vint leur ouvrir. La famille se remettait du départ de Gwillerm et de sa famille. Bien qu’heureuse de la naissance de sa fille, le départ de son frère était un véritable déchirement pour elle.
Une nuit, Aimée refit surface, profitant du fauteuil, encore une fois.
Elle aimait restée là, tout simplement, à observer sa descendance.
Sa fille entra à son tour. En ce moment, elles apparaissaient ensemble.
- Maman… Tu as encore le fauteuil !
- Privilège de l’âge !
- C’est pas juste…
Aloyse entra dans la pièce, sans voir les deux fantômes qui se disputaient le siège. Aimée se leva et poussa sa fille.
- Vite Aèlys, sortons avant qu’elle ne nous voit !
- Mais ne me pousse pas Maman !
- Tu es si jolie ma Chérie ! J’espère que tu ressemblera à ta grand-mère.
- C’était une très grand femme tu sais ? Le cœur sur la main et toujours à l’écoute de son prochain. Je l’adorais… et elle me manque énormément.
Aimée était là, muette d’amour envers sa petite fille qui vantait sa personne à son arrière-petite fille.
Aloyse se retourna vivement, après avoir couchait Aèla. Aèlys venait d’éternuer.
- Ah bah bravo !
- C’est pas de ma faute s’il fait froid, Maman ! C’est l’hiver je te rappelle !
- Maman ? Mamie ? Demanda abasourdie Aloyse.
Mais les deux fantômes filèrent. Cependant Aloyse poursuivit sa grand-mère.
- Mamie ! Ne pars pas !
Elle enlaça son aînée.
- Il le faut ma grande. Normalement, nous ne devons pas côtoyer les vivants.
- Oh… Alors pourquoi venez vous ?
- Simplement pour vous observer.
Elles discutèrent toute la nuit de chose d’autre, comme les naissances, les mariages et les morts. Aimée fut très peinée d’apprendre que son fils n’était plus parmi les vivants. Mais le fait qu’Elias ait eu un petit garçon nommé Diego et que Calixte avait un également un fils répondant au prénom de Léni mis du baume au cœur de la défunte.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 15 : Deux petites têtes blondes
- Spoiler:
La journée était déjà bien entamée. Alors que les oiseaux chantaient à nouveau le printemps, une autre complainte était feinte par les nains du jardin.
Anthelm rentrait de l’école. Cette journée fut remplie de nouvelles connaissances.
Il se dirigea rapidement vers la cuisine. Il y trouva sa mère qui était affairée au four.
- Bonjour Maman.
- Oh ! Bonjour mon cœur. Ca a été à l’école ?
- Bof… Le maître nous a assommé avec ses dates.
- Vous étudiez quoi en ce moment ?
- Charlesim et l’empire Carosimsien.
Cela fit pouffer Aloyse.
- Mais quoi ?!! Se plaignit le petit garçon.
- C’est Carolinsim, mon chéri.
- C’est pareil, se défendit Anthelm.
- Pas tout à fait, le corrigea la brune. Si tu écris des bêtises, tu auras des points en moins.
Elle s’installa à ses côtés et ils restèrent un long moment muet. L’un trop concentré sur ses devoirs, l’autre à manger. Mais le petit soupira d’innombrable fois avant que sa mère ne lui prête attention.
- Qu’est ce qui ne va pas ?
- J’ai pas envie de les faire…
- Tu n’as pas le choix. Dis-toi qu’après tu pourras jouer.
Cela arracha un nouveau soupir à Anthelm. Il n’aimais pas jouer seul. Sa petite sœur était encore qu’un bébé et sa cousine Bleuenn était partie. Alors jouer, il n’en avait pas trop envie.
Nouvelle journée chez les Vauganne. Aloyse s’occupait du jardin familiale.
Vagn lui tentait d’apprendre le Sim-Fu pour son travail.
Et notre petit Anthelm s’ennuyait ferme. Il décida de rendre visite à ses cousins. Et pour cela il n’avait que la route à traverser. Après avoir prévenu sa mère, il fila chez Calixte et tomba nez à nez avec Léni, le petit dernier de Calixte et Rada.
De quelques jours son aîné, le petit brun était un enfant solitaire et peu bavard. Mais les deux cousins s’appréciaient.
- Salut Léni, je peux entrer ?
Le petit fit signe que oui.
Il tomba nez à nez avec Antoinette. Sa cousine était devenue une belle adolescente. Anthelm ne voulait pas l’avouer, mais il était secrètement amoureux d’elle. Elle était gentille, passionnée et souriante, en plus d’être belle.
- Tante Rada…
- Oui mon grand ?
- Pourquoi tu n’as pas froid avec si peu de vêtement ?
La mère eut la décence de rougir alors qu’Antoinette reprenait son cousin en lui expliquant que Rada était en tenue de nuit pour adulte. La femme fila dans sa chambre honteuse afin de se changer.
Une enfant allait grandir. Seule et oubliée. Mais son père vint à sa rescousse.
La petite Aèla gagna en âge sous le regard aimant de Vagn.
La petite fille chérie avait hérité des traits de ses ancêtres et les yeux de son père.
Pendant ce temps, en digne mère qu’elle était, Aloyse s’amusait avec son chat.
Icielle avait elle aussi grandit. Le chaton était devenue une belle petite chatte, douce et câline.
Joueuse et assez futée et agile pour être une bonne chasseuse.
Afin de tenir compagnie à Icielle – et également pour son propre plaisir- Aloyse adopta une deuxième chat. Enn entra dans la famille.
- Dis Papa ?
Vagn regarda son fils alors qu’ils déjeunaient.
- Comme y’a pas école demain, je peux inviter des amis à passer la nuit à la maison ?
- Pourquoi pas, mais il faut que Maman soit d’accord aussi.
Il se leva, ayant terminé son assiette, afin de la laver. Aloyse entra dans la pièce, Aèla dans ses bras.
- Je dois être d’accord avec quoi ?
- Maman, j’aimerais bien inviter Bleuenn et d’autres amis ce soir.
- Une Pyjama party ?
- Oui, comme on a pas école demain.
Elle installa sa fille dans la chaise haute. La petite tendit les mains, impatiente de manger.
- Tu as fait tes devoirs ?
- Oui Maman.
- Bon… Aèla ! Attends une minute !
- Faaim !
- Anthelm tu peux inviter tes amis, mais vous ne vous couchez pas trop tard.
- Merci Maman !
Le petit fila à toute allure vers le salon afin de se saisir du téléphone.
Aloyse contenta sa cadette en lui donnant sa bouillie matinale.
- Et voilà ! Bon appétit Chérie-chou !
Les deux chats firent connaissance. Et rapidement se lièrent d’amitié.
Tandis qu’Anthelm , bien qu’impatient, restait sérieux et travaillait sans relâche ses aptitudes.
Il ne découvrit rien ce jour là, mais il était proche de la plus grande découverte du siècle –ou presque.
Aloyse s’occupait de sa fille. La bambine apprenait rapidement. Et cela enchantait la mère qui revoyait son fils plus jeune et ses difficultés d’apprentissage. Elle se dit que tout cela était bien loin derrière elle.
Elle était désormais mariée et mère de deux enfants qu’elle jugeait de merveilleux. Son mari était tendre et aimant avec elle. Elle était comblée, même si travailler lui manquait un peu.
- Dis Anthelm… T’aurais pas un autre film ?
- Pour la dixième fois : non.
- Mais il est nul celui là !
- Mais tu m’ennuies à la fin ! On a tiré à la courte-paille !
- Mais…
- Mais rien du tout Bleuenn !
Ils restèrent un long moment à se chamailler jusqu’à ce qu’Aloyse intervienne en leur sommant d’aller dormir.
Les petits sombrèrent rapidement dans le sommeil.
Mais c’était sans compter sur l’apparition quotidienne de nos chers défunts.
- Tiens… depuis quand il y autant d’enfants ici ? J’ai dû louper des choses…
Mais non Aèlys, c’était juste Anthelm qui savait s’entourer.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 16 : A ce jour de joie
- Spoiler:
- Vas-y doucement Aèla, d’accord ?
La petite opina tu chef tout en babillant. La nouvelle baby-sitter était une personne très compétente. Aloyse avait refusé de reprendre le travail temps qu’elle n’aurait pas trouvé une personne de confiance. La demoiselle était certes jeune mais elle avait de l’expérience et semblait douce avec les enfants.
En tout cas, Aèla l’appréciait beaucoup. Elle n’a pleuré que la première journée. En voyant cela, Aloyse pouvait se concentrer sur sa carrière. Carrière qu’elle avait négligé pour ses enfants, au grand damne de son patron.
Vagn lui s’affairait à augmenter son endurance physique. Son chef lui en demandait toujours plus. En plus de rentrer de la base au pas de course, il enchaînait avec de longue session d’assouplissement.
Au détriment de ses enfants. Anthelm rentrait pour faire ses devoirs, seul. Et s’il ne comprenait pas un exercice, il devait attendre le retour de sa mère. Mère qui rentrait de plus en plus tard.
- ‘thelm ! Cria avec plaisir la bambine en voyant son frère entrer dans la chambre.
Elle adorait son frère au même titre que sa nourrice.
- Tiens mini-chose. Ton biberon.
- A ma ! A ma !
- T’en fais pas… Je le boirais pas… Ca pue trop ce truc !
Alors que le garçon mimait l’écœurement, la petite riait.
De bon matin…
- Coucou mon chéri ! Bien dormi ?
- Moui…
- C’est un petit oui ça.
L’enfant qu’il était ne répondit pas.
Elle termina sa fournée et servit son fils.
- Allez viens mon grognon. C’est l’heure de manger.
Il s’installa en bout de table après avoir embrassé sa mère sur la joue. Alors qu’elle s’installait à ses côtés, Vagn fit son apparition.
- Bonjour vous !
- ‘lut P’pa…
- Qu’est ce qu’il a notre champion ?
- Je ne sais pas, il est tout grognon.
- Tu ne veux réellement pas nous le dire Anthelm ?
- Mais y’a rien Maman.
- Si il y a quelque chose. Tu n’as pas comme ça d’habitude.
- Je sais ! Fit Vagn. Ce soir c’est tout anniversaire, c’est ça ? Anthelm fit signe que oui.
- Et qu’est ce qui ne va pas avec ça, mon cœur ?
- Je sais pas…
- Tu veux un cadeau ? Demanda naïvement Aloyse.
- Non Maman. Non…
Anthelm baissa la tête et fit mine de se lever de table. Icielle miaulait à la mort, réclamant son petit extra du matin. Mais aujourd’hui on l’ignora. Le garçon disparut de la cuisine, après avoir donné une petite caresse à la chatte.
- J’ai dit quelque chose de mal ?
- Ma chérie, il va grandir.
- Et ?
- Il appréhende c’est tout.
Le ton que venait d’employer Vagn vexa sa femme.
- Tu me prends pour une idiote.
- Qu ?! S’étouffa t’il. Mais non ?!
- Alors pourquoi ce ton ?
- Quel ton ?
Ils continuèrent à se disputer pendant un long moment. Aloyse termina l’échange en se levant afin d’aller se préparer. Elle aimait son mari mais parfois il la prenait de haut. Et elle détestait ça.
Si chez une certaine espèce, la morosité était au rendez-vous, chez d’autre, l’heure était aux câlins. La petite Icielle attendait un heureux évènement. Etrangement Enn était au petit soin pour sa partenaire.
- Tiens ! Prends ça sale monstre !
Aloyse parcourut le salon en courant. Son collègue l’attendait dans la rue. Vagn était partit depuis longtemps.
- Surtout ne loupe pas le bus.
- Mais oui Maman !
- A ce soir !
En entendant la porte claquer, Enn, le chat, sauta du canapé. Mais il dérapa et se retrouver nez au sol.
- Mais qu’est ce que tu fais ! Se moqua le garçon.
Comme si le chat avait compris la remarque d’Anthelm, il lui lança un regard confus. S’il pouvait hausser des épaules, il le ferait.
Ce fut au tour d’Anthelm de partir. Mais lorsqu’il voulu quitter le salon, le chat décida de se coller à lui.
- Oh ! Allez Enn ! Je vais être en retard sinon !
Mais Enn s’en fichait royalement.
Divinement même.
Dans sa chambre, Aèla jouait de la musique sous le dictat de sa baby-Sitter.
Enfin jouer était un très grand mot. Elle préférait mâchouiller le bâton. A chacun ses plaisirs.
" Quand le chat n’est pas là, les souris dansent" dit-on. Hors ici, le chat était une souris. Enn avait profité de l’absence de ses maîtres pour pénétrer dans la chambre de la petite. Aèla était heureuse, elle aimait bien ce chat car il était tout doux.
- Enn ! Enn ! Disait elle en tendant les mains.
Le chat se laissa faire alors qu’elle lui pétrissait le dos, un simulacre de caresse maladroite.
Dans l’après-midi, l’on aperçut Delphine et sa mère Ségolène, qui, une fois encore était enceinte.
Après avoir discuter un moment avec sa belle sœur, Aloyse rentra chez elle et fila donner un bain à Aèla.
- Alors ma puce ? C’est drôle les bulles, non ?
- Na !
Il faut croire qu’Aèla avait hérité du caractère de sa mère et que son mot favori était non.
Icielle entra à son tour dans la pièce. Alors qu’Aloyse commençait à la réprimander, la chatte se mit à miauler de façon inhabituelle, tout en gardant le regard posé sur sa maîtresse.
Elle semblait souffrir. Son rythme cardiaque augmentait tout comme sa respiration qui se saccadait.
Ce petit spectacle dura ainsi plus d’une heure, jusqu’à l’arrivée des chatons.
Tachetés comme leur père mais arborant les couleurs de leur mère. Le plus rondouillard fut baptisé Bjorn et le plus fluet Langeo.
- Des bébés chats !!! Tout plein de bébés chats !!
Aloyse était comme hystérique et ne pouvait s’empêcher de hurler tout en pâmoison devant les bouille craquante de la progéniture de ses chats.
Une naissance eut lieu, et désormais, il fallait en fêter une autre. Et non des moindres. Il était l’heure pour Anthelm de grandir.
Aloyse arriva, toute heureuse et fière de son garçon. Vagn également. Le petit garçon commença à se sentir étrange. Plein de picotement lui parcoururent le corps. Il ne pouvait s’empêcher de regarder sa mère.
Mère qui ne cessait de l’encourager.
Et le moment fatidique arriva. Enfin ! Enfin, il serait un grand !
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 17 : Ce nouveau chez-nous
- Spoiler:
~Apaloosa Plain, de nuit~
Les lueurs violettes du couchant bordaient la ville aux allures paysannes. A l’instar de Riverview, la rivière ne faisait que passait à côtés des champs.
Une petite maison paisible profitait de cette douce nuit d’été. Elle dénotait un peu par son architecture et la couleur de ses murs, mais la famille qui y vivait venait de tout perdre. L’entrepreneur qui avait construit la maison avait pris le peu d’argent qu’ils leur restaient et leur laissant sur les bras une demeure nue et sans aucun charme.
Alors les maîtres des lieux avaient pris leur courage à deux mains et entreprirent les travaux d’eux même. Le résultat fut assez médiocre, mais assez vivable pour cette petite famille modeste.
L’intérieur était plus charmant que l’extérieur. On y ressentait une certaine chaleur et un certain réconfort.
Le salon était directement rattaché à l’entrée, créant une espèce de convivialité.
La pièce était séparée par un simple muret délimitant un couloir et le salon. Les habitants avaient choisi des couleurs vives. Ils avaient besoin de lumière, surtout après ce qu’ils venaient de vivre.
Le couloir permettait l’accès à deux pièces : une salle de bain et la chambre parentale.
Simple et sobre. Elle demandait cependant une meilleure décoration.
Le couloir aboutissait sur la salle à manger et la cuisine.
Cuisine qui était pétillante de couleur, offrant un côté rétro à la maison.
Ce même couloir permettait l’accès au reste de la maison, où l’ordinateur trônait.
Le bureau était contre le mur adjacent la salle de bain principale.
En face de cette salle de bain, il y avait un espace création avec un simple chevalet et une bibliothèque. La porte apparente menait à l’une des chambres.
Une chambre d’adolescent aux teintes bleutées.
Chambre voisine de la dernière pièce de la maison. Une autre chambre d’enfant.
- Maman !! Maman !!!
Les cris suraiguës attirèrent l’attention de la femme. Elle les reconnaitrait entre mille, car ils étaient ceux de sa fille chérie.
- Bonsoir ma chérie !
- Maman, Maman ?! Tu sais quoi ?
- Non ? Répondit la mère amusée.
- Avec Anthelm, on est allé au parc.
Aloyse se détacha de la fillette et regarda son fils qui venait de les rejoindre. Anthelm était un bel adolescent à la langue mordante, mais qui adorait sa petite sœur.
- Ca va mon chou ?
- Maman, arrêtes avec ça… J’ai passé l’âge.
- Tu seras toujours mon chou, tu sais… Quelque soit ton âge.
- Pour mon malheur. Fit à demi-amusé le jeune homme.
Peu de temps après, ils étaient tous à table à discuter de tout et de rien. La vie à Apaloosa Plain était paisible et les habitants assez agréable, bien que trop discret. Mais cela ne semblait guère déranger les Vauganne, car ils n’étaient pas seul.
Alors que les enfants étaient couchés, le couple se retrouvait pour un moment d’intimité avant de rejoindre également Morphée.
- Et comment vont tes frères ?
- Bien… enfin je crois.
Aloyse se tût tout en baissant les yeux. Vagn savait que ce sujet était sensible mais il était sincèrement inquiet pour eux.
Il prit sa femme contre lui et la berça un petit moment. Aloyse avait beau être forte –ou du moins en apparence- elle avait peur pour ses frères. La raison de leur départ de Riverview était sombre et bien trop irréaliste.
- Je n’ose même pas imaginer ce qu’il se serait produit si l’on était resté dans notre ancienne maison.
Aloyse le fixa un petit instant. Elle avait crû percevoir dans le ton de sa voix une pointe de sarcasme, mais son visage était des plus sincères. Elle soupira et se blottit plus profondément dans les bras de son mari.
- Il ne faut pas l’imaginer, Vagn…
- Mais tout ces enfants…
- Je sais mon amour. Je sais…
- Je vais peut être te paraître égoïste mais… Je suis heureuse que nos enfants soient toujours en vie.
Il la regarda, plongeant ses yeux gris dans le bleu profond de sa femme. Elle n’était pas égoïste. Elle était une mère aimante qui ne souhaitait que le bonheur de ses enfants.
- Aloyse… Vouloir que tes enfants restent en vie n’est pas égoïste. Bien sur, c’est plus que triste que cette épidémie ait pris autant de vie, mais nous devons continuer. Pour nous, pour eux…
Elle le laissa lui baiser la main.
Leur vie avait peut être changée. Mais ils étaient toujours ensemble et le reste de sa famille n’allait pas tarder à les rejoindre. Ils avaient eu des avantages grâce au métier de Vagn.
Bien sur, elle était très triste de quitter la ville de son enfance. La ville où sa grand-mère avait ressuscité. La ville où elle avait prospéré. Elle dû tourner une immense page de son histoire familiale.
- Ce regard… Je le connais très bien ! Fit Vagn, faussement intrigué.
- Ah oui ? Demanda la brune, enjôleuse.
- Oh oui… Mais jamais je ne m’en lasserai.
Cela la fit rire et ils échangèrent un long baiser, imprégné d’amour.
- Mais je crois que je préfère ce regard-ci ! Dit Vagn le souffle court.
- Ah oui ?
- Oh oui …
Ils s’embrassèrent encore et encore, s’aimant comme lors de leur première fois.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 18 : Bonne nouvelle
- Spoiler:
Le superbe levant d’Apaloosa Plain se permettait de réveiller les habitants de la ville. La belle lueur du soleil d’été échauffa les cœurs de ses derniers.
Enfin si certains étaient heureux, d’autres traversaient difficilement l’âge ingrat qu’était l’adolescence.
- Pourquoi on a pas de lave-vaisselle ?!
Un rien pouvait faire râler ses énergumènes aux hormones surproductives
- Anthelm… On aura un lave-vaisselle quand on en aura les moyens.
- Mais avec Papa vous avez des supers salaires !
- Jeune homme ! Qui décide dans cette maison ? Anthelm baissa le regard. Satisfaite, Aloyse rejoingit sa fille qui faisait profil bas.
- Si c’est ça vieillir… Je veux rester une petite fille… Murmura Aéla.
Lavés et habillés, les descendants profitaient de l’absence de leur mère pour discuter de chose à d’autre.
Sur le pas de la porte, alors qu’une collègue d’Aloyse venait la chercher, les enfants dirent au revoir à leur mère.
- Et surtout, tu fermes la porte derrière toi.
- Mais oui Maman… Ca fait dix fois que tu me le dis.
- C’est que ce n’est pas assez !
- Allez file, Maman ! Sinon tu vas être en retard.
Aloyse embrassant son fils sur la joue puis baisa celle de sa fille qui lui souhaita également une bonne journée. La femme monta dans la voiture et salua une dernière fois ses enfants d’un signe de main. Ils prirent la peine de faire de même, jusqu’à ce que la voiture orange disparaisse au bout de la rue.
- Maman est partie…
- Et oui, Mini-truc ! On a plus qu’a attendre le bus.
- J’ai pas envie d’aller à l’école.
- Pas le choix Aèla !
Il la chatouilla un petit moment, puis elle lui baisa la joue avec affection.
Anthelm entra dans la demeure, Aèla sous le coude. La petite était hilare.
- Arrêtes de gigoter autant, Aèla !!
Mais la fillette riait encore. Elle se savait en confiance avec son frère.
- Calme toi un peu… ou je te lâche ! La menaça t’il, faussement autoritaire.
- Naaooon ! Hurla t’elle tout en riant.
- T’es pas crédible pour deux sous.
- Toi non plus ! Rétoqua t’elle en lui tirant la langue.
Puis elle repartit dans une session de fou rirealors qu’Anthelm la chatouillait.
- C’est malin ! On va être en retard !
- C’est pas de ma faute ! Se défaussa la fillette.
- Si c’est de ta faute ! Si tu ne gloussais pas comme une pintade aussi.
- Pintade toi-même !!
La vie était simple dans ce bourg. Calme et paisible. Aloyse en venait même à ne pas regretter leur départ. L’air était sain et abondant.
Ce qui l’était moins, c’était les factures. Elles, où que tu ailles, elles te suivaient.
Vagn profitait du beau temps pour parcourir les rues d’Apaloosa sous le rythme joggué de ses pas.
Aloyse parcourait sa boite mail avec anxiosité. Elle n’avait guère de nouvelle de ses frères depuis son départ de Riverview. Pourtant ils lui avaient promis de l’en lui donner rapidement. Mais les mois s’étaient égrainés sans trop de nouvelles.
Elle cliqua sur le premier de la liste. Il était d’Elias. Ce dernier écrivait au nom de tous.
"Comment vas-tu ? Bien j’espère. Tu t’adaptes bien à Apaloosa ?
On a réussi à boucler les derniers soucis administratif. Avec Gwi et Cal’, on décolle demain ma belle ! C’est pas une super nouvelle ça ? Depuis le temps que tu nous attends…
Je suis désolé, on a pas pu t’envoyer de nouvelles plus souvent. Riverview est en quarantaine et les laisser passer sont si rares. Je crois que nos familles nombreuses ont été un avantage.
On en reparlera une prochaine fois, d’accord ? On arrive bientôt.
Tes frères qui t’aiment.
Ps : Calixte dit que tu n’as pas à t’en vouloir d’être partie avant nous."
La bonne nouvelle enchanta plus d’un habitant de la maison. Sauf Aèla qui n’avait pas grand souvenir de sa famille. Ils avaient fuit alors qu’elle n’était encore qu’un bambin.
Mais le sourire ne quittait pas les lèvres d’Anthelm, pressé de revoir sa cousine Bleuenn.
- Dis… ils sont comment nos oncles ?
- Bah, ils sont sympa. Gwillerm est trop cool en tout cas !
- Le Papa d’Aengus ?
- Oui.
Aengus… Son cousin n’avait que quelques mois de plus qu’elle. Elle ne le connaissait pas réellement, mais ils avaient bien échangé depuis leur séparation.
Apparemment la vie à Riverview était difficile. Il ne pouvait pas sortir dehors sans mettre un masque. Les mesures d’hygiène étaient extrêmement strictes et incompréhensible pour un enfant.
Le lendemain, Anthelm se débattait avec ses devoirs. Certaines leçons étaient difficiles à assimiler. Et, petit génie qu’il était, même lui peinait, parfois.
Seul à la maison, il vit l’heure tourner. Ses parents n’allaient pas tarder à rentrer. Il coupa court aux devoirs. De toute façon, cet exercice était facultatif, et décida de préparer le repas.
Il n’était pas doué en cuisine mais il donnait parfois un petit coup de main.
A table, Vagn avait eu le temps de se doucher en attendant sa femme, ils pouvaient enfin déjeuner.
- Ah Maman ! Tu as eu appel tout à l’heure.
- Qui c’était ?
- Je sais pas… Un homme, un certain Christofer, je crois.
Elle s’étouffa.
- Chérie ?
- Christofer… ? Répéta Aloyse.
- Ouais, pourquoi tu le connais ?
Elle se passa une main sur le visage, contrite.
- On peut dire ça comme ça… Qu’est ce qu’il t’a dit ?
- Qu’il passerait dans la soirée.
Ah nouveau, elle soupira entre ses mains, alors que son mari assistait à cette scène de lamentation.
La nuit commençait à tomber et le dit Christofer arriva. Aloyse, bien élevée qu’elle était, l’accueillit avec le sourire et une poignée de main chaleureuse.
- Bonsoir ! Tu as trouvé facilement ?
- Assez. Oui.
Elle l’invita à entrer.
- Aloyse, je suis venu ici pour t’offrir ces fleurs.
La brune recula, chamboulée et un peu dégoûtée. Christofer était un collègue qui n’arrêtait de la coller et la draguer à tout moment de la journée.
- Christofer !
- Je t’en prie, Aloyse. Ne me refuse pas.
- Il faut que tu comprenne… Je suis mariée avec deux enfants.
- Ca ne me dérange pas.
Elle soupira tout en se prenant le front.
- Christofer…
- Oui ? Fit il plein d’espoir.
- Ce que j’essaye de te dire, c’est que j’aime mon mari. J’aime ma vie de famille. Aussi séduisant soit il, jamais un homme ne me détournera de mon mari.
- Alors…Tu…
- Je suis désolée, Christofer. J’ai pourant essayé de te le dire plus d’une fois.
- Non… Non, tu as raison. J’ai été aveugle. J’ai toujours crû que tu m’aimais également.
Elle concéda à son ultime requête en le prenant dans ses bras.
- Ne va pas croire que je ne t’apprécie pas. Mais tu es un simple collègue pour moi, Christofer.
Il ne dit rien puis partit de la maison le cœur lourd. Aloyse n’en menait pas lorge non plus. Elle n’avait pas pour habitude d’éconduire les gens et faire de la peine la rendait triste tout autant.
- Gniiiiiuuuuu ! Oh non ! Un piéton !
Heureusement que sa fille était là. Son petit rayon de soleil jouait, insouciant de tous les tracas d’adulte.
- Je vous dépose quelque part, ma p’tite dame ?
La mère ne dit rien et fixa sa fille avec plein de tendresse. Le regard interrogateur de la fillette la fit revenir à la réalité.
- Au bout du monde.
- Euh… C’est pas une destination ça Maman…
- Alors c’est moi qui conduirait. Dit elle en mimant un volant entre ses mains.
- Ah non ! T’as pas le droit ! T’es la cliente !
Plus tard dans la soirée, alors que tout le monde dormait, Aloyse sentit son portable vibrer. Elle décrocha fébrilement voyant que c’était un numéro inconnu.
- Allô Petite sœur ?!
- Gwi ? Hurla t’elle étonnée.
- Héhé ! Et oui !
- Devine où je suis ?
- Euh…
- A l’aéropoart, bécasse !
- Celui de Riverview ?
- Non, d’Apaloossa !
- Tu plaisantes ?
- J’en ai l’air ? Sa voix était très sérieuse.
- Ca veut dire que vous allez bientôt arriver… Dit elle d’une petite voix.
- Apparemment, on a encore une bonne heure de route.
- Mais vous allez loger où ?
- Le gouvernement nous fournit un logement. Ne t’en fais pas pour nous, Aloyse.
- Mais…
- Les soucis sont derrières nous maintenant, Petite sœur.
- Oui…
Son dernier fut à peine chuchoté, tant les larmes lui serraient la gorge. Ses frères étaient enfin là. Plus jamais, ils n’allaient être séparés. Plus jamais…
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 19 : Aux Retrouvailles !
- Spoiler:
Aujourd’hui, c’était fête. Après de longs mois de séparation, la famille Vauganne allait enfin être réunie. Aèla en était heureuse, mais elle était bien loin de la joie des adultes et du reste de la famille. Pouvions nous remettre son âge en cause ?
Vagn retrouva son beau-frère favori et jumeaux de sa femme. Gwillerm se portait comme un charme et il le lui fit sentir en l’enlaçant.
- Comme c’est bon de vous revoir !
- Oh que oui ! Mais dis moi Vagn… Tu as maigri ?
Tonton Calixte était là aussi. Plus aussi fringuant qu’avant mais il n’avait en rien perdu de sa superbe. La petite Aèla ne se souvenait guère de cet homme, mais il sentait bon, comme sa maman.
- Comme tu as bien poussée.
- Je suis grande maintenant.
- Oh oui… Aah ça nous rajeunit pas tout ça… Dit il à demi-amusé en regardant Gwillerm et Vagn qui se mirent à rire.
Antoinette, une des jumelles de Calixte fit son entrée. Elle avait bien grandit la demoiselle et était devenue une superbe jeune femme.
Blonde aux yeux bleus comme son père, elle avait cependant hérité de quelques traits de sa mère, Rada.
- Ouah ! Tu es superbe, Antoinette ! S’écria Gwillerm.
- C’est vrai. Une magnifique jeune femme… Bafouilla Vagn.
Non pas qu’il soit gêné, mais la blonde le fixait d’étrange façon.
- Merci à vous… Vagn… Fit elle à voix basse.
- Hum ?
- Je … Je voulais te dire…
Elle bafouillait et ses doigts étaient moites. Elle sortit de derrière son dos un bouquet de fleurs.
- Aïe, aïe… Gémit Gwillerm.
- Tu vas bien ? S’enquit Vagn.
Elle tendit les fleurs à Vagn, les joues rouges.
- Ah…
- Ca sent le roussi ! Alerte ! Alerte ! Intervint Gwillerm, faussement alerté.
- Vagn… Depuis mon adolescence, je t’ai toujours…
- N’en dit pas plus. La coupa Vagn. Antoinette… Tu es un très gentille fille, mais j’aime ma femme. Ta tante. Pour moi, tu es comme ma fille et non une potentielle femme a qui je pourrais faire la cour.
Déçue, la demoiselle déposa le bouquet sur le comptoir de la cuisine tout en soupirant.
Aloyse venait de finir de se pomponner et tomba nez à nez avec son aîné en sortant de la salle de bain.
- Cal’ !!!
- Ouhla ! Doucement petite sœur. Dit il alors qu’il réceptionnait sa cadette.
- Tu m’as tant manqué.
- Toi aussi…
- Mais vous plus encore ! Vous étiez ensemble. Moi j’étais seule…
- Plus maintenant, Aloyse.
Dans l’entrée, d’autre retrouvaille se déroulait. Anthelm serra fortement contre lui sa cousine Bleuenn qui pleurait à chaude larme contre son épaule. Ils avaient grandit ensemble, les mots n’étaient plus nécessaire. Delphine se sentit de trop et décida de rester en retrait, tout aussi émue qu’eux.
- Content de te revoir Calixte.
- Hey ! Salut Vagn !
Les deux hommes se serrèrent la main chaleureusement. Une de ses poignées qui racontait tant de moment qu’ils ne purent partager.
- Tu sais quoi Cal’ ? Intervint Gwillerm.
- Quoi ?
- Ta fille aime les vieux déjà marié.
- Quoi ?! S’estomaqua Calixte.
- Gwillerm… Tu aurais pu lui épargner ça.
- Non. Je suis bien curieuse aussi. Fit Aloyse en fixant son mari.
Alors que Vagn s’emmêlait dans des explications sous le regard rageur d’Aloyse. Calixte ne pouvait s’empêcher de s’indigner et de gémir, honteux du comportement de sa fille. Sentant le sermon, Antoinette se faisait toute petite et tenta de s’esquiver vers l’extérieur. Mais Gwillerm la vit et la retint.
- Yeaah Elias !
- Yooo ! Pote de chemise !
Ils avaient quoi les hommes aujourd’hui ? Ces retrouvailles leur montaient à la tête.
Ils tentèrent de se taper dans les mains, mais ils ne réussirent qu’à brasser de l’air.
- Gasp ! On est pas doué…
- Faux croire…
- … que ce n’est pas de notre âge.
- On est déjà si vieux ? S’indigna Elias.
Alors que la famille se retrouvait et que certains se reposaient dans le salon…
… Les adolescents eux, réapprenaient à se connaître.
- Et là, mon père a empoigné l’employé de la mairie par le col.
- Non ?! Il a vraiment fait ça ?
- J’étais là, Anthelm, dit Bleuenn. Tonton Elias peut se montrer super persuasif, en fait.
- C’est à cause de son métier. Expliqua Delphine.
- Son métier ? Demanda Vagn.
- Ben oui, Papa est bien placé dans la mafia de Riverview, tu sais ?
- Quoi ?! Hurla presque Anthelm.
Bleuenn baissa le regard. Ce n’était pas un véritable secret, mais les activités d’Elias avaient amené une certaine tension entre Gwillerm –qui est policier- et le père de Delphine.
- Chut ! Fit Bleuenn. Si mon père t’entend parler de ça… Ca risque de chauffer pour nous.
- Ben quoi ? Demanda innocemment Delphine. Dois-je vous rappeler que si on est tous arrivés ici, dans ce trou perdu, c’est grâce à mon père ?
Bien sur qu’ils le savaient. On avait épargné les plus jeunes enfants des détails mais Elias était le héros de l’histoire. Bien que la ville fut touchée par cette étrange épidémie, il s’était vite arrangé pour sauver les enfants de sa famille. Non pas la sienne directement, mais celle de sa sœur. Aloyse avait toujours été la petite sœur chérie de chacun de ses frères –bien qu’Elias était moins expansif qu’en à ses sentiments- et il avait convenu avec Calixte et Gwillerm d’évacuer la brune et ses enfants en premier.
Choyée, protégée, aimée. Aloyse n’était pas une femme à plaindre et elle le savait. Elle prenait la vie avec bonheur depuis ce drame. Car si ses enfants furent épargnés, ce ne fut pas le cas pour le petit dernier d’Elias. Ségolène était enceinte lorsque la maladie se déclara et son bébé fut touché. Mort né.
Loin de tout cela, les enfants jouaient sans soucier des vivants et des morts.
Mais les plus grands les pleuraient et les regrettaient.
Mais la vie continuaient malgré tout. Le temps passait et la famille s’agrandissait malgré tout.
- Votre voyage s’est bien passé ? Demanda la brune à ses deux frères.
- Et bien… Elias soupira alors que Gwillerm se lancé dans les explications. Disons qu’il aurait pu être mieux.
- Comment ça ?
Ce fut au tour d’Elias de continuer.
- Ségolène a commencé à paniquer.
- Mais…
- Je ne vais pas te le cacher, Aloyse. Mais il y a encore quelques mois, Ségolène a perdu notre dernier enfants.
- Elle était enceinte ?
- Oui… Et elle a du mal à s’en remettre.
- D’où son absence d’aujourd’hui. Elias fit signe que oui. Je ne lui en veux pas. Dit elle simplement.
Comment le pouvait elle. Perdre un enfant était une chose terrible. La plus terrible qu’il soit lorsqu’on était mère.
Vagn, pendant ce temps, faisait office de Nounou. Mais la Nounou n’était pas nécessaire puisque les enfants étaient assez grands pour se nourrir seuls.
Si les enfants grandissaient, certains adultes retombaient dans l’enfance.
- Dis Gwillerm ?
- Hum ? Fit l’adulte en détachant son regard de l’écran.
- Pourquoi tu n’apprécies pas Elias ?
- Hii ! Anthelm ! Je t’avais dit de ne pas poser la question.
- Bleuenn ! Elle sursauta au ton que son père employa. Ton cousin a le droit de poser cette question.
- Bien mon capitaine. Répondit elle, faussement joyeuse.
- Pour te répondre Anthelm : je ne déteste pas mon frère. Loin de là. Je lui suis reconnaissant pour tout.
- Mais tu gardes des réserves.
- J’"émet" des réserves. Elias est un homme bon. Je ne comprend pas pourquoi il a décidé d’entrer dans cette organisation. Il est intelligent, charmeur et doué de ses mains.
En entendant son oncle, Anthelm comprit que le bien et le mal ne se limitait pas aux méchants et aux gentils. C’était une chose abstraite qui se conformait à chaque esprit.
Les jours passèrent paisiblement, chaque famille prenaient ses repères, trouvaient des emplois et les enfants entrèrent à l’école. La nuit aurait pu s’avérer tranquille si …
… Une inconnue n’avait pas foulé leur terre.
Mais les Vauganne, bien qu’appauvrie, avait anticipé cet évènement.
L’alarme se déclencha, réveillant les occupants de la demeure. En bon père de famille, Vagn sortit le premier et découvrit l’intruse totalement paniquée sur leur perron.
La police arriva rapidement, alors que Vagn menaçait la voleuse.
Un féroce combat s’engagea. Mêlant le bien et le mal.
Même si à première vue, le bien semblait en grande difficulté.
Anthelm ne pouvait voir cette horreur et fermait les yeux tout en suppliant le monde que tout cela se termine bien.
Aloyse arriva à son tour, assistant par la même occasion à la défaite du bien. La policère se retrouva rapidement fesses sur le sol, laissant victorieuse l’intruse.
Le mal s’en alla, jurant qu’il reviendrait. La policière haussa les épaules et s’en alla à son tour, laissant les occupants sous le choc et sans voix.
Ils eurent malgré tout une journée ordinaire. Cependant Aloyse rentra assez tôt de son travail. Son patron, la voyant sursauter aux moindres mouvements, décida de lui laisser son après-midi.
La petite Aèla la découvrit en rentrant. Elle fut la seule épargnée par cette intrusion. La petite avait un sommeil de plomb.
Le dîner se passa dans le calme, chacun dans ses pensées. La petite insouciante, terminait tranquillement ses devoirs.
Alors qu’elle débarrassait la table, la petit Aèla se frappa le haut du crâne. Elle avait oublié une chose importante. Très importante.
Elle s’en souvint lorsqu’elle vit sa famille arriver avec un gâteau surplombé de bougies. Elle les regarda en premier lieu avec de grands yeux ronds, cherchant la signification de tout cela. Puis vint la fameuse chanson et le déclic se fit. Elle s’installa alors face au gâteau d’anniversaire, alors que le reste de la famille continuait à chanter derrière elle.
- Vite ! Vite un vœux ! Hurlait sa mère.
Un Souhait ? Elle n’en avait pas vraiment. Elle réfléchit quelque instant.
Tout ce qu’elle pouvait souhaiter était force et santé à sa famille. Sa très chère famille qui l’aimait sans fin.
Un peu de poudre magique, un soupçon de volonté, le tout légèrement chorégraphié.
Et voici venu le divin enfant… Euh non. Mais Aèla devint une magnifique adolescente au sourire léger et débordante d’amour.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 20 : Journée de l'horreur
- Spoiler:
- Punaise ! Ca caille !
L’adolescente regarda son frère, qui, sans raison apparente, fulminé. A mieux y regarder, il y en avait une. Anthelm était inconscient de sortir dans cette tenue en plein automne. Elle avait eut beau le lui dire, tout ce qu’elle hérita, ce fut des réprimandes et une obligeante demande d’aller voir ailleurs.
Pour calmer les nerfs de son frère, et accessoirement les siens, elle lui proposa de tester leur courage dans la petite maison hantée du parc.
- J’ai peur de rien ! Avait rétorquer Anthelm.
Cette réplique fit sourire la blonde qui se précipita à l’intérieur, le jeune homme sur ses talons.
A la sortie, ils croisèrent leur tante Rada, qui avait bien vieillie. Cette dernière, heureuse de les voir, leur avait proposé une petite compétition autour d’une tarte. Les voyants hésiter, elle les provoqua. C’eut l’effet escompté car les deux adolescents se joignirent à elle, plus rebelle que jamais.
- Je vais vous mettre la pâtée !
- Ah ouais ?
- Et ouais !
Les enfants ne pouvaient s’empêcher de se chamailler. Rada, elle, trouvait se spectacle à la fois amusant et affligeant.
Un coup de sifflet ! Le concours débuta. Un dernier regard sur son voisin et les adversaires se mirent en place. Une deuxième coup de sifflet, et la compétition débuta réellement.
Tout penaud et à l’allure d’une tortue, Calixte s’avançait vers eux, aidé de sa canne. Car si Rada avait vieilli, lui avait également passé le cape du troisième âge.
Tête dans leur tarte, les enfants avaient… bien l’air tarte.
Malheureusement pour eux, aucun Vauganne ne remporta la victoire. Dépités, ils relevèrent la tête. Aèla emportant son moule, Anthelm en étouffant et Rada… Rada resta coincée…
Un peu plus loin, à l’abri des regard –ou pas- l’on pouvait apercevoir Yolande (Une des jumelles de Calixte) tout aussi jolie que sa jumelle, en train de danser avec un homme.
- Je vais gagner !!
- C’est ce qu’on va voir, petit !
Ils n’en ont jamais assez ces Vauganne ? Compétiteurs, ils étaient.
Aèla préféra une activité un peu plus solitaire et calme.
Enfin, si elle ne perdait pas l’équilibre. Mais comme on le dit : C’est en forgeant que l’on devient forgeron.
Pendant ce temps, d’autre membre de la famille se retrouvèrent en un autre lieux. Ce petit ? Qui était il ? Et bien, il n’est que le dernier né de Gwillerm : Artème.
Vous l’aurez donc compris. Nous avons rejoint Aloyse chez son frère Gwillerm. Elle était déguisé en un drôle de fauve, tout comme sa nièce Bleuenn.
Aengus s’impatientait. Lui, déguisé en punk, attendait sa sœur pour faire le tour du quartier. Et oui, ce jour était le jour de l’horreur.
La brune y croisa Elias, déguisé en Cosmonaute.
Gwillerm en médecin.
Et Cannelle, en militaire. Qui était Cannelle ? C’était la femme de Corèus (le fils de Nolan)
Aloyse n’avait jamais pris le temps d’apprendre à la connaître, mais la jeune femme s’avéra agréable et charmante.
Une retardataire fit son entrée. Janessa (Une des jumelle d’Elias) était déguisée en… en elle-même ? Aloyse n’aurait su le dire.
Les enfants étaient rentrés depuis longtemps, le parc n’étant pas loin de chez eux. Ils profitaient de leur temps libre pour partager un moment autour d’un échiquier.
Mais la partie fut vite interrompue par une visite incongrue. Enfin, pas tant que ça. Journée de l’horreur oblige, les Vauganne subissaient les assauts d’enfants et d’adolescents en manque de sucre.
Oui, même les enfants de la famille s’y mirent.
- T’es trop chouette Tata !!
- Allons Leni… Ne traîne pas trop d’accord ?
- Bien sur ! Je rentre de toute façon. C’était la dernière maison que je visitais.
Leni. Le cadet de Calixte était un jeune homme aussi curieux. Tantôt il savait se montrer agréable et charmant, tantôt on le sentait prêt à frapper.
- Alors c’est terminé ?
- Je l’espère… Souffla Aloyse. Quelque soit la ville, les enfants sont fous de cette fête.
- Pas les notes, en tout cas.
Le couple se regarda dans les yeux. On pouvait y lire de l’amour. Un amour inconditionnel, qui, malgré, les malheurs, n’était pas prêt de se briser.
- Qu’y a-t-il Vagn ?
Un peu gênée, malgré les années à ses côtés, Aloyse n’arrivait pas à s’habituer aux regards langoureux de son mari. Elle rougit légèrement et baissa le regard.
Sans un mot, avec une rapidité qu’il lui était propre, Vagn fit tournoyer sa femme avant de la lâcher brutalement. Se sentant tomber, elle ne put retenir son cri.
Elle retomba lourdement dans les bras puissants de son amant.
- Mais tu es fou ?!! S’insurgea t’elle.
Pour toute réponse, elle eut droit à un « Hum » accompagné d’un haussement de sourcil. Ce regard ci, elle ne le connaissait que trop bien.
Et ce sourire tout autant. Elle comprit ses intentions. Elle raffermit sa prise sur l’épaule de Vagn et se détendit.
- Tu es si belle…
- Arrêtes Vagn… Souffla t’elle, gênée.
- Non…
Il déposa ses lèvres sur celles de sa femme. En premier lieu, il était doux et suave. Aloyse adorait cela. Toute cette douceur, tout cet amour et toutes ces promesses que ce genre de baiser pouvait offrir.
Elle connaissait la suite. Vagn affermit sa prise et approfondit le baiser. Elle, amoureuse et désireuse, y répondait sans hésiter.
Malgré toutes ses années, Aloyse sentait le désir lui parcourir le corps lorsqu’elle posait le regard sur cet homme. Il fut le seul à lui faire cet effet.
- Je t’aime tant, mon amour.
- Je t’aime tout autant…
La nuit était plus profonde. Et d’étranges évènements se produisaient.
Sans pour autant étonnée Aèla. En effet, l’adolescente se mit au lit, sans se soucier de ce livre qui flottait impunément.
- Bonne nuit Mamie.
Et oui, Aèlys était de sortie. Cela faisait longtemps, mais Aèla, même si elle ne l’avait pas connu, connaissait sa grand-mère et se savait en sécurité lorsqu’elle apparaissait.
Le fantôme était heureux. Heureux de cette belle descendance que ses enfants lui avaient offert. Elle observait le ciel, un grand sourire sur les lèvres. Même si des obstacles étaient sur leur chemin, ses enfants étaient forts et se relevaient sans cesse. Elle ferma les yeux un instant, plongeant ses mains dans le sable. Elle appréciait son toucher et sentait vivante à nouveau.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 21 : Aaah, l'adolescence !
- Spoiler:
- A ce soir !
La porte d’entrée claqua, coupa net le son de la voix d’Aloyse. La brune était en retard et avait bien tardé dans son lit qu’à table. Le tour dans la salle de bain passa à la trappe lorsqu’elle se cassa les dents sur la porte fermée. Aèla était enfermée depuis longtemps.
En effet, l’adolescente prenait son temps ce matin. Se faisant belle. Elle n’était pas particulièrement une personne qui aimait se pomponner, mais une fois de temps en temps ne lui faisait pas de mal.
Prendre soi de soi était une façon comme une autre de se prouver qu’on s’aimait et qu’on tenait à la vie.
Et également, se concentrer sur soi même. Oublier ne serait ce qu’un instant les soucis.
Les soucis d’Aèla étaient simple aujourd’hui. Son frère. Ce dernier n’arrêtait pas de tambouriner à la porte, clamant que c’était son tour, que l’heure tournait.
- Enfin ! Lui fit remarquer ce dernier.
- C’est bon, Anthelm. Tu vas pas en faire tout un plat.
- T’as vu l’heure ?
Elle lui jeta un regard malicieux puis leva une main.
- Allez ! Montre moi que tu es un homme ! Je te met au défi !
- Un défi ? Répéta t’il, méfiant, regardant tour à tour la main et le visage de sa sœur.
- Il reste quoi… 5 min avant que le bus n’arrive ? Je te parie que tu n’arrives pas à être prêt dans les temps.
Sans un mot, Anthelm joignit sa main à celle d’Aèla.
- Pari tenu ! Si je gagne, tu fais mes corvées !
- Ok !
Sans demander son reste, l’adolescent fila dans la salle de bain. Aèla savait d’avance qu’elle perdrait car son frère était rapide et ne prenait pas sa douche le matin. Mais c’était l’unique façon pour elle d’échapper à un sermon d’une demi-heure.
Fin des cours. La neige n’arrêtait pas de tomber. L’hiver était enfin là, pour le bonheur de certain.
Anthelm stoppa sa sœur qui s’apprêtait à rentrer dans l’établissement.
- Où tu vas ? Les cours sont finis.
- J’ai deux-trois trucs à faire. Le concierge m’a demandé de l’aider à réparer la chaudière.
- Le concierge ?
- Ouais…
Anthelm vit bien que sa sœur n’était pas motivée pour aider à cette tâche.
- Ben, bon courage alors ?
- Ouais, c’est ça… Pfff… Préviens les parents pour moi, ok ?
- Pas de soucis !
- Salut Diègo ! Salua Aèla avant de filer à l’intérieur.
Anthelm se tourna vers leur cousin. Diègo avait bien grandit lui aussi. Il était le troisième enfant d’Elias.
- T’es pas fou de trainer en t-shirt dehors ? S’estomaqua Anthelm.
- Et toi, tu t’es vu ?
Anthelm pris la peine de se regarder. Et son cousin avait raison, il n’était pas mieux loti. Cela fit rire Anthelm qui passa un bras autour de l’épaule de Diègo qui riait tout autant.
Petite parenthèse présentation. Voici Leni, fils de Calixte, sans son masque d’alien.
Bleuenn qui vous connaissez déjà.
Dilan, le petit dernier d’Elias.
Et Davina, la fille de Corèus et de Cannelle. Fin de la parenthèse.
- Tu y comprends quelque chose ?
La jeune fille soupira et regarda derrière elle. Anthelm avait beau être la grosse tête de la classe, il n’était pas pour autant des plus attentif. En fait, il était assez tête en l’air.
- Si tu lisais la consigne, Anthelm. T’y comprendrais quelque chose.
- La consigne ? Répéta le jeune homme en fixant sa feuille.
- Oui, la consigne … Tu sais, ces petites phrases qui sont avant les exercices ? Les consignes, quoi !
Il regarda plus attentivement cet énoncé. En fait, c’était tout simple. Il n’eut besoin de réfléchir.
Il écrivit la réponse en quelques secondes et se retourna à nouveau vers sa camarade.
- C’était tout bête en fait.
Elle soupira avant de rire. Anthelm était comme ça.
Tandis que la nuit était là, Aèla rentrait enfin de ses « heures supplémentaires » au lycée. Exténuée, elle dû endurer le monologue du chauffeur de taxi. Elle soupira une fois encore, tout en observant le ciel.
Si certains devaient subir les émois de chauffeur, Anthelm lui subissait une énième discussion avec sa propre mère.
- Ca serait bien que tu aides un peu plus à la maison, Anthelm.
- Mais Maman, dit il entre deux respirations, j’aide déjà pas mal. Demande à Aèla.
- Ta sœur doit encore s’habituer au rythme du lycée.
- D’ailleurs, elle est où ?
- Je t’ai pas dit ? S’étonna Anthelm en se retournant vers sa mère.
- Dis quoi ?
- Elle a dû rester au lycée pour aider.
Aloyse observa son fils, qui l’air de rien continuait sa course. Il avait oublié de lui dire cela.
- Et tu oses oublier de me prévenir ?!! Anthelm, ta sœur est peut être en danger en ce moment même !
- Moi je plains plutôt son potentiel agresseur. Répliqua t’il avec humour.
- Ce n’est pas drôle Anthelm ! Rétorqua sa mère, furieuse. C’est l’hiver, la nuit tombe plus rapidement, il fait froid…
Anthelm soupira alors que sa mère énuméra encore et encore différents problèmes liés à l’obscurité, au fait que sa sœur soit une fille… Bref… Il en avait pour longtemps.
Mais Aèla était sauve et bien rentrée depuis longtemps. Elle tenait même compagnie à l’invitée de son frère. Maisy était une jeune fille agréable mais Aèla ne la connaissait pas assez bien pour dire s’il était une bonne amie ou pas.
- Dis moi, Aèla ? La blonde la regarda. Ton frère… Est-ce que t’on frère t’a déjà parlé d’une fille ?
Cette question fit rire Aèla. Tant qu’elle ne put se retenir et rit de bon cœur.
- J’ai dit quelque chose de drôle ? Demanda, vexée, Maisy.
- Non, non… Mais si tu me poses ce genre de question c’est que tu connais mal Anthelm.
- J’ai crû que… Comme vous êtes assez proche…
- Excuses moi d’avoir ri. Mais on a beau être proche avec Anthelm, je ne pense qu’il vienne me confier ses histoires de cœur.
- Pourquoi ? Demanda innocemment Maisy.
Aèla la regarda, les yeux ronds. En voià une bonne question : Pourquoi ? Elle adorait Anthelm et réciproquement. Mais leur complicité ne se mêlait pas aux histoires des cœurs. Ou tout simplement, ils n’en avaient pas. Elle resta coite devant le regard suppliant de la demoiselle au chapeau. Elle soupira puis fini par lui répondre :
- On est sûrement trop pudique.
Apaloossa dormait. L’heure des défunts était arrivée. Mais notre unique représentant nocturne n’était autre qu’Elven. Il profitait des joies de l’hiver.
Et retournait au stade enfance. Pauvre Elven, la mort n’était sûrement pas tendre avec lui.
Une nouvelle matinée s’installait. La nuit fut difficile pour Aloyse. Les souvenirs de Riverview la possédait, et elle avait beau se blottir contre son mari, Vagn n’était pas d’un grand réconfort lorsqu’il dormait.
Se croyant la première réveillée, elle décida d’aller préparer le petit-déjeuner. Cependant, elle découvrit Anthelm aux fourneaux.
- Bonjour mon cœur.
- Salut M’man, déjà levée ?
- Je pourrais te poser la même question.
- Aha, c’est vrai… Son rire se tût. Elle le sentit fatigué.
- Cauchemar ? Il fit signe que oui.
Elle soupira puis le prévint qu’elle allait se préparer.
Alors qu’elle s’observait, bercée par les légers ronflements de Vagn, Aloyse se remémorait cette époque chaotique que fut leur fuite. Tout quitter fut si difficile. Si cet entrepôt n’avait pas explosé, ils n’en seraient pas là.
Loin de tous ses souvenirs d’enfance, loin de l’histoire de sa famille. Elle était un peu perdue, seule par moment. Même si sa famille était là désormais, elle se sentait seule. Enfin seule n’était peut être pas le bon terme.
Elle se sentait responsable. Oui, voilà. Responsable et regrettait amèrement d’avoir trahis son patrimoine familiale. Elle avait beau se dire qu’elle n’y était pour rien, que c’était ainsi, elle n’arrivait pas à se défaire de ce goût amère dans sa bouche.
Elle entendit Vagn gémir tout en se retournant dans le lit. En le voyant ainsi, elle ne put s’empêcher de sourire amoureusement. En fait, elle n’était pas seule, et elle ne le serait plus jamais. Elle alla rejoindre son époux, lui baisa le front doucement puis se retira vers la sortie. Vagn ouvrit un œil et lui souhaita une bonne journée. Elle lui répondit d’un simple sourire puis referma la porte derrière elle.
Vagn rejoignit sans un mot ses enfants dans la cuisine. Il peinait à se déplacer. Il n’avait pas très bien dormi non plus. Car Aloyse n’arrêtait pas de gémir et de pleurer, quand elle ne se collait pas à lui. Il adorait sa femme, mais lorsqu’elle lui faisait manquer ses nuits, il était irascible. Et les premiers à en fait les frais, furent ses enfants.
- Vous pouvez pas être plus discrets le matin ?!
Les deux adolescents se regardèrent, stupéfaits. Leur père n’était pas une personne violente, tant par les gestes que par les propos, et le voir si énervé de bon matin était si rare. Même du jamais vu.
- Ca va Papa ? Se risqua Aèla.
- Je t’en pose des questions Aèla ? Mange et tais-toi.
Aèla resta muette de stupéfaction. Son frère fronça les sourcils et observa son père. Il vit que Vagn regrettait ses paroles mais que sa fierté et son autorité paternelle seraient remises en question s’il en venait à s’excuser. Anthelm soupira puis du regard, demanda à sa sœur de se taire. La blonde était prête à répliquer, mais la supplique silencieuse de son aînée la fit se raviser.
Si les nains magiques de Riverview étaient sympathiques, les nains d’Apaloossa eux… avaient un côté assez effrayant. Mais ils avaient les même passions : la télévision.
En milieu d’après-midi, après être rentrés de cours, les enfants avaient besoin de se relaxer et disputaient une partie de jeu vidéo. Aloyse, qui sortait de la douche, les rejoignit.
- Je vais t’avoir !
- Même pas en rêve Aèla !
- Doucement les enfants, ce n’est qu’un jeu. Tenta de tempérer Aloyse.
- Tu parles Maman ! Tu es la première de la course.
- C’est ça le talent, ma chérie.
- Ce qu’il faut pas entendre… Soupira Anthelm.
Un peu plus tard, Vagn les rejoignit à son tour. Il était de bien meilleure humeur que le matin.
- Vas-y Papa ! On va les avoir !
- T’en fais pas ma fille ! Je gère !!
- Maman, pour l’honneur de la famille, nous devons gagner !
- Un peu mon n’veu ! Allez Anthelm, on les aplatit !
La partie se déroula paisiblement, entre les rires et les bouderies de mauvaises joueuses. Mais la famille était en paix, heureuse d’être ensemble et jamais, Ô grand jamais, ils ne briseraient cette harmonie si durement acquis.
Un nouvel après-midi fit son apparition, et Aèla se reposait. Sa journée fut rude car les contrôles avait plut à l’école. Tenant à sa réputation de « grosse tête » la demoiselle avait planché toute la nuit sur ses révisions.
Cependant on la réveilla pour passer à table. Elle soupira et traîna les pieds, car vu ce qu’elle pouvait sentir, le repas allait encore être de bonne facture.
- C’est tout cramé, bougonna t’elle.
- On sait Aèla… Morigéna son père.
- Mais c’est immangeable !
- Aèla ! S’insurgea Aloyse.
- Elle a raison… Il faut reconnaître que l’on a vu mieux, tenta Vagn.
- Ah non ! Tu ne t’y mets pas Vagn. Anthelm s’est embêté à nous faire à manger alors on mange.
Le jeune garçon regardait sa famille qui engloutissait leur repas difficilement. Leur moue dégoûtée le dégoûta à son tour.
- Si mademoiselle Aèla trouve cela si mauvais, la prochaine fois elle fera le repas elle-même au lieu de roupiller toute l’aprem’ !
- Comment ça ?! Tu veux te battre Anthelm ?!!
- Pas besoin, je sais que je vais gagner… Crevette !
- Papa ! Se plaignit la demoiselle.
- Anthelm, tu pourrais être plus gentil avec ta sœur.
Il s’étouffa en avalant de travers.
- Alors là ! Je crois rêver ! Papa, tu l’as entendu ! C’est elle qui a commencé !
- Peut être. Répondit son père alors qu’il posait son assiette dans l’évier. Mais tu es l’aîné Anthelm. Tu es censé être plus mature.
Aèla décocha un clin d’œil à son frère, heureuse de gagner la bataille. Elle sortit son cahier afin de faire ses devoirs.
Anthelm lui tira la langue, avant de ramasser son assiette.
- Elle a bon dos la maturité… Soupira t’il.
- Pour la peine, Anthelm, tu feras la vaisselle.
- Quoi ?! Mais c’est au tour d’Aèla !
La demoiselle fit profil bas. L’adolescence c’était vraiment nul. Elle avait hâte d’une chose : grandir et partir.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 22 : Vive la descendance !
- Spoiler:
La neige. Cette si belle neige qui tapissait de son lourd manteau blanc les collines et les routes d’Apaloossa Plain. On pouvait dire que l’hiver était bien là. Bien ancré dans le décor et dans les cœurs.
Même dans les cœurs qui ne battaient plus. Kahei avait su en profiter et avait offert à sa famille un joli petit igloo.
Mais comme le reste des fantômes de la famille, il était fasciné par le terrain de sable. A croire que la hantise d’objet, c’était démodé.
Alors que les fantômes veillaient, les souris dansaient.
Les amoureux aimaient prendre du temps pour eux, maintenant que leurs enfants étaient assez grands pour se débrouiller tout seul.
Ils pouvaient très bien avoir leur moment intime lorsque les monstres étaient debout, mais ils préféraient les faveur de la nuit. L’intimité était tout autre, plus de romantisme.
Et comme à chaque fois, Vagn n’en faisait qu’à sa tête.
Chose qui ne déplaisait pas à sa belle. Elle connaissait ses habitudes désormais.
Et de longues sessions de jeu du regard entre eux remplaçaient sans mal les mots.
- Si seulement j’avais mon congé…
- Oui, ma Chérie…
- Mais tout le monde ne peut pas être aussi fainéant que les militaires ! Plaisanta t’elle.
- Dis tout de suite que je ne fais rien.
Elle lui baisa la joue.
- Bien sur que non. Mon petit mari que j’aime va, comme d’habitude, ranger la maison, faire la vaisselle, faire le lit, préparer un somptueux diner et s’occuper des papiers !
Elle l’avait bien eu. Alors que Vagn commençait à fulminer, Aloyse sortit de la maison, rejoignant sa collègue afin d’aller au travail, tout en riant.
- J’ai tellement pas envie d’aller en cours. Se plaignit la blonde.
- Et moi donc…
Leur regard se porta automatiquement sur le chauffeur qui conduisait tout en sifflotant.
- Et si…
- N’y pense même pas Aèla. Pense plutôt à ce que nous ferait Papa s’il nous voyait rentrer maintenant.
Elle déglutit, non sans peine. Anthelm avait raison. S’ils voulaient sécher, ce n’était pas le bon jour.
- Allez fidèle destrier ! Au galop !
- N’exagère pas non plus Aèla…
- T’es pas drôle !
- Et toi, lourde… Bon tu descends maintenant ?
- Lourde ??!!!
Anthelm soupira alors que sa sœur partait dans un monologue concernant sa taille gracile et mince, sa légèreté légendaire et sa beauté sans pareille. Pas de doute, se disait-il, elle était bien la fille de sa mère.
Un peu plus loin, dans la cuisine, les adultes assistaient à l’échange. Aloyse riait doucement en entendant sa fille débitait dix mots à la seconde et pour toute réponse, les soupirs de son frère. Vagn lui écoutait, mais ce ne fut pas le même sentiment qui le submergea. Il regarda sa femme qui refermait la porte du frigo. Il soupira lui aussi avant de dire :
- Telle mère, telle fille…
Le repas se passa dans le calme, tandis que les adolescents faisaient leur devoirs.
Le téléphone sonna et Aèla décrocha à la vitesse de l’éclair. Chose qui surprit Anthelm.
- Allô ?
- Aèla ? C’est Maisy.
- Oui… Oui… Non, ca va, j’étais entrain de faire mes devoirs.
- Ah d’accord ! Je t’embête pas longtemps, ne t’en fais pas.
- Qu’est ce qu’il y a ?
- Tu vois Freddy ?
- Euh… Celui de ta classe ?
- Celui la même. L’intérêt d’Aèla s’intensifia immédiatement.
- Et bien quoi ?
Sa voix avait monté dans les aigues, par l’excitation qui la prenait. Freddy était un des « beaux gosses » du lycée. Alors bien sur, elle ne pouvait que voir qui il était.
- Et bien, Freddy m’a demandé des trucs sur toi.
- Tu plaisantes ?
- Pourquoi je plaisanterais sur ce sujet ? C’est on ne peut plus sérieux !!
- Hiiii !!! Hurla Aèla
Derrière elle, Anthelm soupira.
- Aèla ! T’es pas toute seule !
Mais Aèla l’ignora purement et simplement. Sa conversation était bien trop importante pour être gâcher par ce râleur d’Anthelm.
- Ton frère est là ? Demanda Maisy, intéressée.
- On s’en fiche de lui ! Qu’est ce que t’as dit Freddy ?!!
- Aèla, si tu veux discuter, va dans ta chambre, ton frère a besoin de se concentrer.
Aèla soupira théâtralement, ce qui attisa le regard noir de sa mère. La petite fit profil bas.
Elle écouta, sans dire mot, ce que Maisy pouvait lui rapporter. Freddy lui aurait demandé si la blonde était célibataire, ce qu’elle avait prévu pour le bal du lycée et si elle le connaissait.
- Je le crois pas ! Je le crois pas ! Piétinait elle.
- Et si ma belle ! T’as une touche avec le beau Freddy !
- Hiii !!! Hurlaient elles en chœur.
Elle ne savait plus où se mettre. Excitée, impatiente, enthousiasme, débridée et à la fois gênée. Tant d’émotions à la fois lui battaient les tempes.
Elle continuait de parler, sans arriver à contrôler sa voix. Anthelm bougonnait, voulant travailler.
- Maman, tu ne peux pas dire à ta fille de sortir ?
- Aèla, s’il te plait, va dans ta chambre pour téléphoner.
- D’accord, d’accord… Finit elle par concéder.
- Ah enfin un peu de calme !
Ca c’était ce qu’il croyait car sa mère suivit le rythme et dégaina à son tour le téléphone. Il n’y avait non une, mais deux conversations féminine dans une même pièce. Désespéré, Anthelm supplia son père de l’aider.
- Laisse ta mère en paix, Anthelm.
Il termina ses devoirs tant bien que mal et trouva refuge dans la chambre de sa sœur. On lui avait offert un échiquier, même s’il savait qu’il était pour eux deux. Mais il y a avait plus de place dans la chambre de sa cadette et elle le laissait entrer comme bon lui semblait.
Il commençait sérieusement à penser à son avenir. Bien qu’il n’avait encore aucune idée, il pensait utiliser ses belles capacités cérébrales et sa fascination pour les échecs et la résolution de problème dans ses choix professionnel.
Si certains pensaient à leur futur, d’autres souffraient de leur devoir actuel. Aèla était trop excitée pour arriver à se concentrer.
Mais il fallait souvent se faire violence pour arriver à ses fins. Lesquelles ? Elle ne les connaissait pas encore, mais espérer mettre à profit son intelligence dans l’avenir.
Les enfants occupés, les parents profitaient d’être ensemble, loin des corvées que pouvaient représenter l’école.
- Les enfants deviennent de plus en plus turbulents. Fit Vagn, nonchalant.
- C’est leur façon de se dire "Je t’aime". Sourit Aloyse.
- Ah ! Au fait ! Se rappela la brune. J’ai eu Gwillerm au téléphone tout à l’heure.
- Oui ?
- Il est de nouveau papa.
- C’est pas vrai ?
- Et si… Comment a-t-il pu nous le cacher ?
- Va savoir… Cleeda serait magicienne ? Aloyse rit à la plaisanterie de son époux. Non, mais sérieusement ?
- Ca arrive parfois, qu’une grossesse ne se sache qu’au dernier moment.
- Tu veux dire que l’enfant est né ?
- Oui, c’est ça le plus surprenant !
Plus tard, ils étaient toujours sur le cas Cleeda.
- Serait-ce dû à ses origines celtes ?
- Pardon ?
- Et bien, la magie, tout ca ! Continua Vagn.
- Il n’y a que la magie qui puisse cacher un bébé dans le corps d’une femme comme Cleeda !
Aloyse ne put s’empêcher de rire devant les conclusion aberrante de son époux. Certes Cleeda était une femme très mince, mais de là à être magicienne…
- Au fait, le prénom de l’enfant ?
- Hum ? Ah oui… Le petit s’appelle Artème.
Elle se laissa retomber sur l’épaule de son mari.
- Je suis si heureuse pour Gwillerm.
- Moi aussi.
Ils restèrent un long moment ainsi, sans mot dire. Ils repensaient à leur propre couple, leur propre passé. Ils avaient leur secret. Cette épidémie, à Riverview, n’avait pas touché qu’Elias. Aloyse aussi avait perdu un enfant. Il n’était encore qu’à l’état embryonnaire, mais c’était une vie malgré tout.
Il était tard, et Aèla dû aller se coucher. Sa grand-mère à ses côtés, elle se sentit en sécurité.
- Dis Mamie ?
- Oui ma grande ?
- C’est quoi "être amoureuse" ?
- En voilà une belle question, Aèla. Tu penses l’être ?
- Je ne sais pas… Il y a ce garçon. Il ne m’a jamais parlé, moi non plus d’ailleurs, mais je l’ai toujours observé.
- L’amour est une chose complexe. Il a sa propre identité selon les gens qui le fréquente.
- C’est-à-dire, Mamie ?
- Chaque être le perçoit à sa manière. Moi par exemple…
- Oui ?
- Je ne sais pas trop comment te le décrire. Mais avec ton grand-père c’est une très longue histoire. Il fut mon seul ami, mon seul amant.
- Tu le regrettes ?
- Non ! Jamais je ne pourrais regretter les années passer avec ton grand-père. Notre amour est unique, comme celui de tes arrières grands-parents, comme celui de tes parents, ou de tes oncles.
- Ce que tu cherches à me dire, c’est qu’il n’y a que moi qui puisse déterminer ma façon d’aimer ?
- Tout à fait ma chérie.
La blonde se tût un moment, tenant les draps dans une main. Elle secoua la tête, décidant de laisser ca de côté. Génie ou pas génie, l’amour était une chose abstraite qui pouvait prendre différente forme. Et c’était un trop pour elle.
- Bonne nuit Mamie.
- Bonne nuit ma grande. Fais de beaux rêves.
- Merci… pour tout.
Aèla se glissa dans les draps, éteignit sa lampe et ferma les yeux, sombrant rapidement dans le sommeil, sous le regard de sa grand-mère.
Mais Aèlys n’était pas la seule de sortie. Aimée jouait, à son tour, dans le bac à sable.
Et Elven ne pouvait décrocher de la console.
Un soir, à l’abri de tous les regards, Anthelm découvrit qu’il était l’heure.
L’heure de quoi ?
Et bien, de grandir, tout simplement.
Sous les regards ébahis de sa famille, Anthelm venait d’entrer dans la majorité.
- La vache… Je suis jalouse…
- Et moi donc…
Aèla fixa son père et vit que ce dernier était très ému de voir son aîné grandir.
- Raah ! Mais ne me regardez pas comme ça ! S’énerva Anthelm.
- Mais mon cœur, tu es si… Si…
- Si quoi ?
Aloyse ne savait quel mot employer.
- Tu es magnifique ! S’écria Aèla avant de se jeter dans ses bras.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 23 : Parc et Famille
- Spoiler:
"Comme le temps a passé. Je me rappelle encore le jour où je l’ai mis au monde. Cet enfant hors-norme. Anthelm était un bien gros bébé, joufflue et discret. Trop discret…
Mais il était mon bébé. Mon fils unique. J’étais bien décidé à l’élever seule. Mais tout à changer lorsque Vagn est revenue…
Pour le meilleur et pour le pire. Je crois que si il n’était pas là, je n’aurais jamais tenu le coup. J’ai toujours crû en mon indépendance. Au fait qu’être femme n’était pas un handicap. J’ai choisi mon métier en fonction de cela. Dans les affaires, tu crèves ou tu bouffes. Je sais, c’est bien vulgaire, dis ainsi, mais c’est la réalité. Le sexe n’entre pas en compte et nous les femmes avons des armes bien plus affutées que les hommes : le charme. Je n’en suis pas fière, mais j’en ai usé.
Aujourd’hui, je suis Vice-Présidente de notre entreprise. Mon mari est Pilote de chasse. Il devrait être sur le terrain mais suite à mes demandes incessantes, il n’est que Formateur. Le salaire s’en ressent, mais on s’en fiche. Nous sommes en famille. Ma cadette vit tranquillement sa vie d’adolescente, avec les crises qui vont avec. Et Anthelm, mon rayon de soleil, et bien…
Il est un savant mélange de son père et de moi-même. Un magnifique jeune homme promis à une belle vie et une belle carrière. Je suis si fière de lui. "
Le matin… Cela revenait à dire : devoir déjeuner avec les images de ses ancêtres. Aèla ne les avait pas connu, et voir le portrait d’inconnu la faisait se remettre en question.
Enfin, ils n’étaient pas tous des inconnus. Elle était un peu mauvaise langue en disant cela.
- Est-ce qu’un jour, je serais sur un mur, oubliée de tous ?
La neige était toujours au rendez-vous, malgré que le printemps fut présent.
Une vieille voiture arriva devant l’hôtel de ville. Elle se gara un peu plus loin après avoir repéré une place.
Anthelm avait un entretien avec le poste de police, résidant dans l’hôtel de ville. Il s’était renseigné durant ces derniers jours et et avait pour ambition de faire carrière dans la médecine légale.
- Allô ? Maman ?
- Ah mon chéri ! Alors cet entretien ?
- Bien, très bien même. Je suis embauché !
- C’est merveilleux ! Anthelm je suis fière de toi !
Et Aloyse le retint au téléphone une bonne demi-heure, lui vantant les forces de police, relatant que son oncle Nolan ainsi que son frère étaient de bons agents. Et comme d’habitude, Anthelm écouta, tout simplement, trouvant le temps long.
Il décida ensuite de se rendre au parc, non loin de chez lui. Il avait besoin de prendre l’air. Certes, il avait trouvé un emploi, mais la vie ne se résumait pas qu’à cela. Il tomba sur les cousines de sa mère : Laurence et Priscilla. Les deux femmes étaient entrées dans l’âge adulte et vivaient toujours sur le même toit.
Laurence, en vert, était toujours célibataire mais semblait épanouie dans son métier. A l’instar de sa sœur, Priscilla était la mère de deux enfants, Lancelot, né d’un père restait à Riverview et Stefania, qu’elle eut avec son mari, résident à Apaloossa. C’était une bonne occasion pour le jeune homme de poser des questions.
- Alors comme ça on est entré dans la police ?
- On sera collègue alors ! S’extasia Priscilla.
- Justement, Laurence, Priscilla… Je me pose des questions.
- Concernant ? S’intéressa Laurence.
- Et bien… J’espère ne pas te froisser, Laurence, mais, vos situations sont différentes avec Priscilla.
- Tu parles de nos emplois ? Demanda Priscilla.
- Oui et non. En fait, je me demande ce que ça fait d’être seul, alors qu’on a passé la quarantaine.
- J’ai compris ! Anthelm, tu as peur de finir vieux garçon ?! S’esclaffa Priscilla.
- Je ne l’aurais pas dit comme ça. S’indigna Anthelm.
- Tu es encore jeune Anthelm. Tu as le temps de voir venir une belle jeune femme.
- Mais… Tous le monde est casé.
- Quand tu dis tout le monde … ?
- Oui, tous mes cousins et cousines.
- Et ta sœur ?
- C’est une autre histoire. Le premier qui la touche…
Cette réflexion fit rire les jumelles, créant une moue boudeuse sur le visage du jeune homme.
Il tomba ensuite sur Janessa, l’une des jumelles d’Elias, et partenaire d’Anthelm.
Ils discutèrent un long moment sur le travail, Janessa le briefant sur les missions en cours.
Il rejoignit ensuite, son autre cousine, Delphine, qui était de sortie en famille avec son époux, Timéo Dacier. Elle n’a pas pour autant abandonné le nom Vauganne. Delphine était désormais Delphine Vauganne-Dacier, et une future maman.
- Alors les petits loups ? De quoi vous parlez ?
- Bonjour Priscilla. La salua Delphine. Nous étions en train de parler bébé.
- Ce n’est pas beau de mentir ! Intervint sa jumelle.
- En fait, nous étions en train de convaincre Delphine de s’arranger.
Priscilla observa la jeune femme de plus près. Delphine était loin d’être repoussante, mais elle avait une tendance à se négliger, car elle se dévalorisait.
- Je vous remercie tous de votre sollicitude, mais je suis très bien comme je suis.
- Tu as raison ma chérie. Intervint son mari, Timéo.
- Allez Timéo, ne nous fais pas croire que ta femme en petite tenue sexy ne te plairais pas. Fit Anthelm, tout en lui donnant de léger coups de coude dans le bras.
La nuit était là et avait forcé les Vauganne à rentrer chez eux. Anthelm tomba sur sa cadette qui l’attendait de pied ferme. De prime abord, il se demanda ce qu’il avait bien pu faire, mais la demoiselle lui demanda simplement de la suivre. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la chambre de la jeune fille.
- Qu’est-ce qu’il y a, Aèla ?
- J’ai eu une idée pendant que tu te promenais !
- Une idée ?
- J’ai beau être blonde, j’ai un cerveau et je m’en sers, très cher frère !
- Aha ! Je sais, je sais. Alors cette idée ?
- C’est simple, mon cher Monsieur ! Et si on adoptait un chat ?
- Un chat ?
- Oui, un chat !
- Tu aimes les chats maintenant ? S’étonna Anthelm.
- Mais pas pour moi, béta ! Mais pour Maman et Papa.
- Ah je vois… C’est vrai qu’avec le déménagement, on a du se séparer des chats…
- Oui… Et tu connais Maman… Elle les adore.
- C’est clair… Je me demande comment elle pu vivre sans depuis.
- Alors, tu m’aides ?
- Bien sur ! Demain, je m’occupe des formalités et on ira en choisir un.
- Merci Anthelm ! T’es le meilleur ! Dit elle en plongeant dans ses bras.
- Tu ne t’en rends compte que maintenant ?
- Chéri…
- Oui ? Fit Vagn.
- Si on m’avait dit que le bonheur était simple, je ne l’aurai jamais cru.
- Que veux-tu dire ?
- Et bien… Plus jeune, j’étais toujours à me plaindre auprès de mes parents de mes frères. Ou sur le fait qu’on était trop nombreux à la maison. L’homme acquiesça en silence. Maintenant, je comprends les propos de mes parents et de ma grand-mère. "Le bonheur nait d’une simple chose : un rire, un sourire, une caresse ou une simple pensée". Les rires d’Aèla résonnèrent dans la maison. Et là, vois-tu… Entendre mes enfants, les voir grandir, s’épanouir… M’arracherait des larmes.
Sans un mot, Vagn pressa ses lèvres sur celles de sa femme. Il comprenait ce qu’elle disait. C’était simple et vrai à la fois. Il la regarda droit dans les yeux avant de lui dire :
- Je t’aime, Aloyse.
- Je t’aime aussi, Vagn.
Oui… Et cet amour, il faillit passer à côté.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 24 : Baiser volé, baiser châtié
- Spoiler:
Tout allait bien, pour le meilleur des mondes, en cette matinée de printemps.
Alors que son épouse était en cuisine, à chantonner, Vagn s’amusait à parcourir internet.
Vint l’heure du petit déjeuner.
- Alors c’est le grand jour ? Demanda Aloyse à son fils.
- Maman, ce n’est qu’un remise de diplôme, tu sais.
- Peut être, mais ca représente beaucoup tu sais ?
Anthelm ne réalisait pas. En fait, il s’en fichait. Pour lui l’école était terminée depuis longtemps, et il avait même commencé à travailler. Cette époque lui semblait déjà si loin alors qu’elle n’était guère si lointaine.
- Je me souviens de la mienne. Mes parents étaient si fiers. Un souvenir la fit sourire. Celle de Calixte était bien comique dans son genre.
- Ah bon ? Demanda Vagn.
- Oui. Le pauvre a failli se faire dessus.
- Je ne sais pas pourquoi, Maman, mais je t’en crois responsable.
- Hé ! J’étais une petite fille modèle.
- C’est pas ce que raconte Gwillerm.
Aloyse offrit une tape à son fils, alors que Vagn riait.
- Dites, ca vous dirait de faire moins de bruit le matin ? Se plaignit Aèla, la tête dans la brume.
- Bonjour ma chérie. Bien dormi ? Demanda son père.
Pour toute réponse, elle lui fit un vague geste de la matin tout en se dirigeant vers le plat.
Afin de fêter l’évènement, la famille décida de faire quelques clichés. Les deux enfants tinrent à poser ensemble. Anthelm quitta sa tenue de cérémonie pour revêtir un ensemble plus tendance et chic.
Puis ils utilisèrent la fonction retardateur de l’appareil pour poser la famille au complet.
La jeune Aèla se pomponnait tranquillement, devant la glace qui trônait au dessus de la commande de ses parents.
Car, aujourd’hui, elle recevait. Qui ?
Un jeune garçon qui faisait battre son cœur depuis des mois. Un beau blond qui avait franchi le seuil de sa maison depuis quelques minutes déjà. Alors qu’elle sortait, tout en chantonnant, de la chambre parentale, elle découvrit son prince charmant en prise avec le terrible sorcier : son Père !
Elle croisa le regard du prince, qui n’était nullement mal pris. Lorsqu’il la vit réellement, son visage se transforma en un immense sourire.
- C’est bon Papa, je peux m’occuper de Freddy toute seule.
- Oh mais je n’ai rien fait.
- C’est vrai Aèla. Ton père et moi discutions, simplement.
La donzelle n’était pas dupe. Sous les airs courtois son père pouvait se révéler être un véritable dragon et cracher son venin comme il expirerait de l’air.
- Oui, bon ! Oublies ! Comment vas-tu ? Elle faisait mine d’être détachée de tout cela, mais s’il savait quel était le désordre qui régnait dans son esprit.
- Euh, bien… Merci.
Ils discutèrent un long moment de tout et de rien. Surtout de rien. Les affaires du lycée étaient si surfaites parfois, que même Aèla les trouvaient stupides et dénuées d’intérêts.
- Tu sais Aèla… Si je suis venu chez toi, c’est pas pour parler du lycée.
- Ah… Fit elle faussement étonnée.
La petite n’était pas stupide. Elle savait qu’elle plaisait au garçon. Mais lui, ignorait qu’il lui plaisait.
Il tendit une main vers elle et lui prit la main. Aèla sentit son cœur accélérer et son sang bouillonner dans tout son corps.
Le sourire ravageur de Freddy l’acheva. Elle se mit à sourire béatement, puis sans un mot l’emmena dans une autre pièce, loin de son père, qui les surveiller depuis l’ordinateur, en faisant mine de ne pas s’y intéresser.
Leur premier baiser se fit en silence. Tout n’était que jeu. Le regard était la clé, et Aèla était une experte avec ses yeux. Une puissante arme que toute femme se devait manier.
Il ne fut pas surpris, le Freddy. En fait, il n’attendait que cela. Que la donzelle lui permette de toucher ses lèvres/
Sans autre mot, il se rapprocha d’elle, la ceignit par la taille et l’approcha d’elle fermement.
De prime abord surprise, Aèla laissa un petit hoquet s’échapper de sa gorge, mais le sourire et le visage confiant de son partenaire la rassura et elle se permit de le toucher, rapprochant ainsi de nouveau leur deux visages.
Si ce besoin était chaste, il n’en était moins doux et sucré. Tout comme espérait Aèla de son premier baiser. Était-ce l’amour qui le rendait si bon ?
La soirée se déroula sans autre évènement. Après cet échange, Freddy partit, sans un mot. Aèla était sur son petit nuage et alla se coucher sans manger. Anthelm rejoignit les bras de Morphée peu après.
Cette nuit là, Aimée était de sortit. Ses vieux os craquaient alors qu’elle observait son arrière-petit-fils. Comme il avait grandit depuis qu’elle était venue leur rendre visite. Elle resta un long moment à s’extasier devant lui.
Elle rendit également visite à Aèla, qui s’en crier gare se leva de son lit. Elle réussit à surprendre Aimée.
- Tu es bien joyeuse, ma chérie.
- Et oui ! Grande-Mamie, tu sais quoi ?
- Non ?
- J’ai un petit ami !! Ne pouvait elle s’empêcher d’hurler.
- Ohlala ! Mon Aèla ! C’est … super ? Elle ne trouvait pas les mots.
- Oui ! Si tu savais ! J’attendais ca depuis des années.
Aimée ne pouvait être aussi enjouée que l’adolescente. Elle ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui disait qu’elle devait se méfier. Mais devant un tel sourire, la défunte ne se sentait pas capable de lui dire.
- Je vous dit que je ne suis pas intéressée !
- Mais Madame, cette assurance vie permettrait à vos enfants…
- Je ne suis pas encore grabataire ! On ne m’enterra pas si facilement !
Aloyse raccrocha violement, ne laissant aucune chance à son interlocuteur de continuer sa plaidoirie.
- Qui c’était Chérie ? S’intéressa Vagn.
- Encore une assurance. Ils veulent tous nous voir crever…
- Allons… Ils font leur boulot.
- Peut être, mais c’est pas une raison pour venir nous dire qu’on est bon à nous mettre entre quatre planches.
Cette remarque fit sourire son époux. Aloyse détestait qu’on lui rappelle son âge. Pourtant, elle restait une très belle femme, malgré les quelques rides qui soulignaient ses expressions.
Plus tard, alors qu’elle se reposait devant un bon film avec sa fille, l’on sonna à la porte.
- Qui ca peut être encore ? Si c’est encore pour une assurance décès, je vais te…
- Va ouvrir Maman !
Aloyse tomba des nus en voyant ce qui se trouvait sur le pas de sa porte. Une petite boule de poil noire et blanche miaulait et ronronnait en se frottant à ses jambes.
Aloyse ne pouvait que craquer devant une bouille si mignonne.
Elle prit l’animal dans ses bras, puis tout en le caressant, elle entra dans la demeure. Elle repensa à ses chats, laissés derrière elle, lors de leur déménagement. Ils lui manquaient énormément, même si elle ne l’avait jamais dit.
- Qui est le petit malin qui a laissé ce chaton sur le palier ?
- Maman, qu’est ce qui te fais croire que c’est nous ? Demanda innocemment Anthelm.
- En tout cas, c’est pas moi. Dit Aèla.
- Moi non plus, intervint Vagn.
Aloyse arqua un sourcil devant les visages a peine souriant de ses enfants.
Elle déposa le chat au sol et prit sa fille dans ses bras. La petite riait alors que sa mère lui couvrait le crâne de baiser.
- Vous êtes des anges, mes amours.
- Maman, n’exagères pas. Ce n’est qu’un chat.
- Peut être, mais ca représente énormément pour moi.
Aèla lui sourit à nouveau et regarda la petite boule de poils. Anthelm était partit très tôt le matin même pour aller chercher le chaton. Aèla avait pour mission de distraire sa mère. Opération réussie : Bienvenue au petit Tyrinel !
En attendant que les accessoires pour le félins arrive, Aloyse emmena sa fille sur les routes d’Apaloosa pour une petite leçon de conduite. La petite apprenait vite et obtint rapidement son permis.
La nuit arriva rapidement et les Vauganne dormaient. Non loin de là, dans le salon, le petit Tyrinel, Tyri de son petit nom, s’habituait à la demeure.
Apparemment, il n’avait aucune gêne. Ce qu’il faisait bon d’être un chat… N’est ce pas ?
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 25 : Une couverture ca se partage !
- Spoiler:
- Tu fais quelques choses aujourd’hui, Anthelm ?
Avalant sa bouchée de céréales, le jeune homme regarda sa sœur. Il n’avait pas réellement prévu sa journée. C’était un jour férié. Il prit la peine de réfléchir un moment, alors qu’Aèla s’impatientait.
- Hé ho !
- Je t’ai entendu !
- Ca va ! Pas la peine de le prendre comme ça.
- C’est toi qui m’agresse dès le matin.
- Pfff… Si c’est ça. Je dis plus rien. Râla la blonde.
Plus tard, Anthelm reçu un appel de sa patronne. Cette dernière lui demanda expressément de se rendre au parc des loisirs, afin de remplir une mission spéciale. En tant qu’agent, congé ou pas, Anthelm se devait d’accepter.
Il fila sans un mot. Il aperçut néanmoins sa cadette qui jardinait. Il lui lança à la dérobé qu’il allait au parc.
Elle n’eut le temps de lui répondre. Alors elle se contenta de lever une main en guise de salut et de le regarder partir en courant jusqu’au parc. Elle reprit son activité, un sourcil légèrement arqué.
- Pour courir ainsi… Il va voir une femme…
Il attendait depuis plus de dix minutes, appuyé contre une barrière. Il ne pouvait s’empêcher de scruter les alentours avec un œil inquiet. Il aperçut la demoiselle du stand à baiser. Elle lui fit signe de le rejoindre. Il décroisa alors les bras et s’exécuta.
- Alors mon joli ? On s’ennui ?
- Pas du tout, j’attends une amie.
- Une amie, hein… Fit elle septique. Et je suppose que cette amie ne verra aucune objection à ce que tu contribue à la bonne cause.
- Expliquez vous.
- 5 $ le baiser, et l’argent va aux nécessiteux.
- Ma foi…
Anthelm sortit l’argent et le mit dans le pot prévu à cet effet. Avec un immense sourire, la brune, s’avança vers lui.
Et lui déposa un chaste baiser sur les lèvres. Anthelm sentit qu’elle testait ses barrières. Pas fou, il recula. Elle était loin d’être laide, mais elle n’était pas celle qui faisait battre son cœur.
- Alors Anthelm, on flirte ?
Il se retourna aussi sec et la jeune femme aux baisers comprit qu’elle n’avait aucune chance face à la nouvelle venue.
- Bonjour, comment allez-vous ?
Ce vouvoiement faisait toujours sourire la demoiselle. Ils avaient apparemment le même âge, mais Anthelm préférait ne pas briser la distance hiérarchique qui les séparait. Elle était la patronne, il était l’employé.
- Voyons Anthelm ! Je t’ai déjà dit de me tutoyer. J’ai l’air d’une vieille grabataire à t’entendre jouer du «vous ».
Anthelm ne put s’empêcher de sourire de façon contrit.
- Et surtout, ca ne fait pas très crédible pour notre couverture. Lui chuchota t’elle.
- Je te rappelle la manœuvre. On est un couple qui est là pour se distraire, mais il faut que l’on observe la population. Quelques trafiquants utilisent ce lieux pour leurs affaires.
- Bien Madame.
- Céleste.
- Pardon ?
- Appelle moi par mon prénom, bon sang ! Dit elle en lui collant une baffe sur le haut du crâne.
D’abord choqué Anthelm la scruta, mais le sourire qu’elle arborait lui fait baisser les bras. Elle était vivante, nature et si belle. Oui, depuis son entretien au poste, il était tombé sous le charme de la demoiselle.
- Et si nous allions tester notre compatibilité ? Proposa Anthelm après s’être ressaisi.
- Pourquoi pas. Ca peut être drôle.
- Par contre, il va falloir m’expliquer comme ça marche.
- Euh… J’en sais trop rien, en fait. Avoua le jeune homme.
- Comment ?! Tu n’as jamais emmené ta petite amie ici ? Demanda sincèrement surprise Céleste.
- Je… Je n’ai jamais eu de petite amie. Dit simplement Anthelm.
Elle le regarda un moment, alors que leurs mains étaient jointes sur le manche de la machine. Anthelm était une personne timide. Ca, elle l’avait tout de suite sentit lors de son entretien, mais sous sa timidité se cachait un grand cœur et un sens du devoir infaillible. Et il était beau garçon ! Et c’était un bon prétexte pour l’engager. Quitte à faire des sessions de couverture, autant que le partenaire soit beau.
Un lourd silence s’était imposé. Mais ils eurent beau attendre, la lumière resta muette.
Anthelm, un peu déçu, se cacha le visage derrière la main. A ses côtés, Céleste fit la moue.
- Je suis désolé Céleste.
- Il… Il n’y a de quoi. C’est juste un jeu.
- Oui… un jeu.
Aucun des deux ne voulait se l’avouer, mais la déception était grande. Bien plus qu’ils ne l’auraient imaginé et souhaité.
- Bon…et bien…Tenta Anthelm.
- Oui, passons à autre chose.
Alors qu’ils discutaient simplement, de leur vie de famille, Anthelm aperçut son père, qui semblait ne pas se remettre d’une chose.
Un peu étonné, il ne pouvait s’empêcher de le fixer.
- Il y a quelque chose derrière moi ?
- Rien… Juste mon père.
- Ton père ? Elle voulut se retourner, mais le jeune homme la retint.
( Photo bonus ! Vagn et un autre habitant du quartier essayent de laisser une mode… Tss ! Nolan est le précurseur de ce bronzage !)
Ils se retrouvèrent sur la piste de danse. Tranquillement en train de danser, Céleste se permit une question.
- Dis moi Anthelm…
- Oui ?
- Ca ne te dérange pas ?
- De quoi parles-tu ?
- Et bien… C’est un jour de congé. Tu avais sûrement quelque chose de prévu.
- Non… Non, pas vraiment. A part supporter ma petite sœur toute la journée, je n’avais rien de prévu. Dit il avec un sourire.
Cela arracha un rire franc et mélodieux à Céleste.
- Tu as une sœur ?
- Oui, elle est ma cadette.
- C’est pour ça que tu sais t’y prendre avec les filles ?
La remarque fit tanguer Anthelm, qui dans sa surprise, perdit le contrôle de la danse. Céleste lui marcha sur le pied et le jeune homme entra dans une danse particulière, tout en tenant le pied.
- Ah ! Pardon !! Je suis désolée !
Le jeune homme se redressa et lui adressa un superbe sourire de circonstance. Bien qu’elle lui eut littéralement écrasé les orteils, il ne lui en voulait pas. L’air inquiet qui la défiguré la rendait si mignonne.
La journée se terminait paisiblement, Vagn toujours présent dans le parc, avait constitué son petit « harem » autour d’une partie de lancé de fer à cheval.
Pendant ce temps, Aloyse était en proie de doute. Elle qui avait réalisé cette machine depuis des lustres se tâtait à l’utiliser. Qu’allait elle pouvoir découvrir en voyageant à travers le temps ?
Elle se lança à l’eau. Adviendra que pourra.
Et disparut une fois les portes refermaient derrière elle.
La couverture était devenue filature. Le couple d’agent avait repéré une de leur proie et décida de le suivre.
Ils se retrouvèrent bien vite dans un des restaurants de la ville.
La soirée passa rapidement. Leur suspect fut appréhendé par des collègues d’Anthelm et de Céleste.
- La soirée fut corsée.
- Oui, je dois le reconnaitre. Si tu ne t’étais pas élancé sur lui, on aurait perdu notre suspect.
- Je n’ai fait que mon devoir. Dit Anthelm, humble, tout en haussant les épaules.
- Je suis sérieuse Anthelm. C’était du beau boulot.
- Oui… La réalité lui fit mal. J’en étais venu à oublier qu’on travaillait.
Il n’était pas le seul à s’être pris au jeu. Elle ne le savait pas de si bonne compagnie, et la demoiselle fut la première a oublié son devoir. Un silence s’imposa entre eux. Mais il n’était ni pesant ni embarrassant. Il semblait même nécessaire.
Elle ne résista pas longtemps devant le sourire enjôleur de son partenaire du jour. Elle l’enlaça tendrement. Un peu surpris, mais pas récalcitrant, Anthelm se laissa faire et se permit même de glisser ses mains dans le dos de Céleste.
- Je… Pardon Anthelm. Ce n’était pas professionnel. Je … Je dois partir.
Sans laisser le temps ni l’occasion à Anthelm de s’exprimer, Céleste disparut en courant dans le parking du restaurant. Elle s’engouffra dans sa voiture et se prit la tête entre les mains, tout en soupirant.
Anthelm resta un long moment sur le parvis du restaurant. Il l’a voyait bien, la demoiselle. Et était décidé à ne pas partir temps qu’elle ne sera pas partie de là, quitte à rester éternellement sous la pluie.
Si l’amour éclot dans le cœur des plus jeunes, les plus âgés retombaient inlassablement en enfance.
- Dis moi, Elven…
- Oui mon amour ?
- Pourquoi on a jamais eu de tas de sable ?
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 26 : Ce que la famille apporte
BONUS
- Spoiler:
Le bus scolaire était là. Il attendait depuis quelques minutes déjà que les enfants du quartier daigne bien vouloir sortir de leur chaumière. Aèla était une trainarde le matin, mais ce matin là, plus encore. Elle était seule à la maison depuis quelques jours, ses parents ayant remportés un voyage gratuit et son frère, en mission.
En face de chez eux, Gwillerm et sa famille avait déménagé, suite à des soucis d’argent. Le gouvernement ne couvrait plus les frais des réfugiés de Riverview.
Le petit dernier avait bien grandit lui aussi. Artème était un petit garçon ayant pris les traits de son géniteur. Le bus démarra enfin, emmenant avec lui Aèla, un peu dans le vague matinal.
- Aengus…
- Ne dis rien, s’il te plaît, Bleuenn… Soupira le roux.
Le bus était parti sans lui, le laissant sur le trottoir avec sa sœur et sa mère, qui elles, s’en allaient travailler.
Aèla eut une journée classique : cours, cours et repos. L’après-midi était là, et elle n’avait aucune activités extra-scolaire ce jour là. Elle décida qu’elle profiterait de l’absence de ses parents pour inviter quelques amis. Toute seule, malgré le chat, elle s’ennuyait.
Quelques invités arrivèrent, d’autre se désistèrent, à la plus grande déception de l’hôtesse.
Mais les principaux protagonistes étaient présents, comme son cousin Aengus, qu’elle salua avec enthousiasme.
La fille de Coréus, Davina, était également présente. Grande amie d’Aengus, Aèla ne la connaissait pas réellement.
Mais celui qu’elle attendait le plus était présent, Freddy. Et ca, c’était le plus important. Ce dernier avait grandit, et la dépassait d’une tête, mais ses sentiments pour lui n’avaient pas changé.
La soirée battait de son plein. La pizza étant arrivée, l’hôtesse invita ses convives à se restaurer.
Des camarades de classe étaient présents, elle les appréciait tous, mais n’était pas particulièrement proche. Cornell, à sa gauche, était le petit ami de Bleuenn. Ce même Cornell qui était le frère du mari d’Antoinette et frère de Chantrelle, qui était la petite amie d’Aengus. Une affaire familiale…
Freddy la prit à part pendant la soirée. La bouche en cœur, l’adolescente le rejoignit.
- Ecoutes, Aèla… Elle n’aimait pas la tête ni le ton qu’il employa. Ne fais pas cette tête, c’est déjà assez difficile à dire.
Elle soupira et lui fit signe de s’exprimer.
- Voilà ! C’est exactement pour ça que je veux tout arrêter !
- Hein ? Fit elle incrédule, recula d’un pas, surprise par la colère soudaine de Freddy.
- Mais qu’est ce que j’ai fait ?!
- Rien et tout en même temps !
- Attends, laisses moi le temps de comprendre… Par arrêter, tu veux dire …
- T’as beau être blonde, tu comprends vite. Aèla, tu es trop immature. Je suis un adulte maintenant, alors je peux pas rester avec toi.
Elle fit la moue, retenant ses larmes. Elle avait imaginé sa vie autrement. Jamais elle n’aurait pensé se faire larguer, et de façon si déplorable. Il lui reprochait d’être une enfant ? Et alors ? C’est ce qu’elle était ! Elle n’allait pas aller contre sa nature. Devant le mutisme de la blonde, Freddy mit les voiles. Elle resta un long moment murée dans le silence alors que les rires et la musique rugissaient à ses côtés.
Enfin, même cela n’empêchait pas Aengus de dormir à même le sol…
- Aèla ! Tu invites des gens et tu peux pas t’empêcher de faire la gu*ule ?!
Davina vint l’agresser sans aucunes raisons apparentes. Surprise et prise de court, Aèla ne put que lâcher un hoquet.
- Franchement, je m’attendais à mieux de ta part !
- Mais qu’est ce que j’ai fait encore ?!
- Rien ! C’est là le problème ! Tu parles d’une fête, ma pauvre. Tu restes prostrée dans ton coin, la mine basse. Tu es aussi insipide qu’une porte de placard, et encore ce genre de porte à son utilité !
Trop c’était trop ! Elle avait déjà le moral dans les chaussettes, et sa cousine éloignée venait lui souffler dans les narines. Elle serra les poings et cribla de flèches imaginaires cette invitée peu correcte, ses yeux comme arc.
- Ecoutes, Davina… Si t’es pas contente, et bien c’est pareil ! Tu peux partir, la porte est ouverte. Et ne me prend pas la tête, c’est pas le jour.
- Et bien… C’est quoi ce mordant merdi*que. J’espèrais plus de toi, Aèla. D’habitude, tu mords aussi fort qu’un chien enragé.
Il était dans leur habitude de s’invectiver. Ce n’était qu’un jeu. Un jeu certes un peu malsain, mais elles performaient leur défenses et surtout leur attaque ainsi. Aèla lui expliqua que Freddy venait de la quitter. Davina se sentit désolée pour sa cousine éloignée. Elle la pris dans ses bras et la consola rapidement. Avec le recul, Aèla s’aperçut que Freddy n’était pas si bien que cela.
La fête se termina sans autre heurt. Tyrinel profitait du tapis pour se prélasser près des restes de cette soirée mitigée.
Le lendemain, premier jour d’été, Aèla décida de profiter du soleil pour remettre ses idées en place et tourner la page de cet "amour" ridicule et infantile qu’elle croyait vivre avec Freddy.
Elle s’endormit rapidement. La nuit fut courte mine de rien.
Le soir venu, alors qu’elle s’occupait du chat, elle reçu un appel de sa mère, qui, selon ses mots « la maison lui manquait et que sa fille chérie pouvait faire quelques sottes bêtises. » Cet appel mis du baume au cœur à l’adolescente.
Si elle ne pouvait compter sur les autres, sa famille, elle était son meilleur pilier.
- Tu entends ca, Tyri ? Maman rentre ce soir !
Le chat miaula. Elle prit cela comme un assentiment, mais la pauvre bête voulait simplement descendre. Avec un petit soupir contrit, la blonde le reposa au sol, et la bête fila à ses croquettes.
- Chat ingrat, va !
Les jours avaient passé. Aèla s’était rapidement enquis des histoires de voyage de ses parents. Sa mère lui raconta en détails ses longues journées de farniente et les mésaventures de son père, qui s’était endormi sur la plage. Les enfants d’une famille avait décidé de l’ensabler. Aloyse les avait laissé faire, amusé.
Mais Anthelm eut une aventure moins drôle. A force de mission en compagnie de Céleste, il s’était retrouvé dans une impasse. Il décida de lui rendre visite.
- Tu es étrange aujourd’hui, Anthelm. On avait pourtant aucune planque à tenir. Pourquoi es-tu venu ?
Il resta silencieux, n’osant la regarder en face. Elle osa porter une main douce sur son avant bras.
Ce geste brisa ses résolutions. Impulsivement, le jeune homme l’embrassa. Ce fut un baiser court. Telle une caresse un peu brutale. Céleste avait sentit leurs dents s’entrechoquer.
Elle voulut s’enfuir –alors qu’elle était chez elle- mais elle dérapa et se retrouva déséquilibrée. Anthelm, qui avait de bons réflexes, la rattrapa.
S’attendant une chute douloureuse, la jeune femme ferma les yeux. Ce visage si innocent donna de l’espoir et des envies au jeune homme.
Qui, sans attendre, s’empara à nouveau des lèvres de la belle, qui se laissa faire. Elle approfondi même l’échange, au plus grand bonheur de ce dernier.
- Céleste…
- Chut, mon beau… Tais-toi, ne va pas briser cet instant.
Il la redressa. Ils ne pouvaient se quitter des yeux.
Se succédèrent alors une avalanche de baiser en tout genre. Parfois ils venaient d’Anthelm, d’autre venaient de la belle.
Le dernier fut le plus doux et le chaste qu’ils purent échanger. Mais il représentait tant de chose. Comme un dialogue muet.
- Je t’aime
- Moi aussi.
Ce qu’il se produisit ensuite demeura dans le domaine du secret.
Pour d’autre, un grand moment était là. Aèla allait profiter du bal du lycée. Pour ce faire, la demoiselle s’était mise sur 31. Pomponner et parfumer, elle patientait en jouant avec le chat.
Un coup de Klaxon. La limousine était là. Sans tarder, elle s’élança à l’extérieur et s’engouffra dans le véhicule.
Elle était pressé que la soirée débute. Mais en même temps, elle nourrissait quelques appréhension. Tout son entourage était en couple. Elle seule demeurait célibataire. Elle passa alors la soirée à regarder les couples se faire et se défaire. Malgré sa tranquillité et sa flegme, elle fut élue la reine de la soirée. Peut être que les bagarre qu’elle eut remportée en étaient la cause ? Peut être, mais en tout cas, elle apprécia cette soirée malgré tout.
- Dis Papa, j’ai une idée.
- Je t’écoute.
Quelques jours avaient passé lorsqu’Anthelm engagea la conversation avec son père. Céleste et lui étaient désormais ensemble, bien qu’ils décidèrent de garder le secret. Leur travail ne tolérait guère les relations entra collègue.
- Quelle bonne idée ! Ca lui fera sûrement plaisir !
Anthelm sourit devant l’enthousiasme de père. Il avait eut cette idée en se levant le matin même. Même s’il prenait à la dernière minute, il savait qu’ils répondraient tous présents.
Aèla profitait de son jardin, les beaux jours étaient censés être de retour, mais une bonne pluie ne pouvait qu’être bénéfique à son modeste potager.
Alors qu’elle jardinait, l’adolescente était perdue dans ses pensées. Elle avait toujours vécue dans le confort et l’amour de ses parents et de son frère. Sa famille était tout pour elle. Des amis ? Elle en avait mais ils étaient tous aparentés à sa famille.
Elle n’était pas contre cela, au contraire, elle adorait ses cousins et cousines, ses oncles et ses tantes. Elle les aimait sans aucune distinction de sang. Pas après ce qu’ils avaient tous vécus. Non…
Mais elle avait besoin de nouveaux horizons. Quelque chose de nouveau, qui viendrait perturber, voire briser son quotidien beaucoup trop tranquille à son goût. Alors que le soleil se levait, elle fixa de ses yeux gris le ciel totalement dégagé et bleu. Oui, il était temps de prendre son envol.
Pomponnée et lavée, la blonde avait rejoint ses parents dans le salon qui regardaient paisiblement la télé. Un peu trop à son goût.
Cela cachait quelque chose. Lorsqu’elle les interrogea, sa mère garda le silence, un immense sourire aux lèvres. Son père, lui, fut plus éloquent et lui annonça la nouvelle.
- Non ? C’est vrai ? Vous êtes géniaux !! Merci Maman, merci Papa !
- C’est ton frère qu’il faut remercier ma Chérie.
L’on sonna à la porte dans l’heure qui suivit. Aengus fut le premier convive à arriver. La petite fête impromptue et surprise pour l’anniversaire d’Aèla n’empêcha pas ses plus proches cousins de venir lui rendre visite.
Janessa arriva peu de temps après, dans une superbe robe, alors qu’Anthelm avait préconisé la simplicité.
Léni – le cadet de Calixte- arriva à son tour, accompagné Laurence.
Diégo – troisième enfant d’Elias- fit son entrée en même temps que Bleuenn.
Les plus vieux commencèrent à s’exciter.
Aèla était prête à souffler ses bougies. Antoinette était de la fête elle aussi.
Un peu de patience, un soupçon d’espoir et une grande part de rêve, voilà ce qui permit à Aèla de grandir.
Toute la petite famille était heureuse de voir une des leur grandir. Priscilla et Delphine étaient arrivée in-extremis, mais leur présence fit plaisir à Aèla.
Sous le souffle de Léni, l’adolescente devint une belle jeune femme. Blonde comme leur ancêtre commune, aux yeux gris de son père, Aèla était une digne représentante des Vauganne.
- Alors là…
- Oui. Je suis amoureux. Dit Anthelm.
- Et moi donc…
- Dis donc, Diègo. C’est ta cousine.
- Je peux te dire la même chose Anthelm.
Anthelm le regarda puis ne put s’empêcher de rire. Ils avaient l’air bien crétins tous deux à s’extasier devant elle.
- Je suis jalouse…
- C’est mon bébé à moi, répétait sans cesse Aloyse.
Vagn ne pouvait que conserver le silence. Il était si fière de sa fille.
Félicitations faites, la petite famille fit la queue pour se servir une part de gâteau.
- Allez Léni ! Grouilles toi . Râla Diègo.
- C’est pas ma faute, c’est Priscilla qui monopolise le couteau.
- Fais attention à toi, Léni. Je sais très bien jouer du couteau. Dit elle faussement agressive.
[Une chanson me vient en tête : Ah, ah, a la queue Leuleu ! /SBAM… D’accord je me tais]
- Alors ma grande, une idée de carrière ?
Aèla regarda la cousine de sa mère. Cette dévorait avec appétit le gâteau. La demoiselle n’avait jamais réfléchi à son avenir. Elle avait toujours pensé qu’elle avait le temps.
- Pas encore, Priscilla.
- Même pas une petite idée ?
- Non, pas vraiment… Il y a tant de choix.
- Ne te presses pas, Aèla. Tu es jeune, tu as le temps, intervint Léni.
- Surtout si tu ne veux pas devenir comme certaine personne ici présente, pour ne pas la citer.
- Léni ! Pousses toi ! Se plaignit sa sœur, Antoinette.
Le brun soupira avant d’ignorer son aînée. Aèla ne put que sourire devant son exaspération. On sentait qu’Antoinette était une personne qui pensait plus à elle-même qu’aux autres, mais elle était tout de même attachante et son petit frère ne pouvait rien lui refuser.
Ils décidèrent de poser afin d’immortaliser l’évènement. Il était si difficile de les réunir tous. D’ailleurs, il manquait seulement trois enfants de la génération 4. Yolande, la jumelle d’Antoinette ; Dilan, le petit dernier d’Elias, et Artème, le cadet de Gwillerm. Il manquait également à l’appel les enfants de Coréus et des jumelles de Nolan (Laurence et Priscilla) mais ils étaient encore trop jeunes ou avaient d’autres choses à faire.
[Petit test : Qui est qui ? Je vous laisse retrouver les prénoms de chacun et leur ascendance]
- Je te jures ! L’autre jour, alors que je bronzais dans la cour, j’ai vu un aigle dans le ciel ! Il était immense.
- Tu dis n’importe quoi Aèla, s’impatienta Léni. Un aigle, ici, à Apaloosa ?
- Mais c’est vrai !
- Excuses moi de ne pas partager ton enthousiasme Aèla, fit Antoinette, mais Léni à raison. Il n’y a aucun aigle dans la région.
- Qu’est ce que j’ai vu alors ?
- Un gros corbeau ?
La réponse fit sourire Bleuenn, mais l’expression vexée de sa cousine Aèla la fit partir dans un fou rire irrépréhensible.
- Alors Diégo, qu’est ce que tu deviens ? Demanda Vagn à son neveu.
- Bah pas grand-chose. Je viens tout juste de trouver un job.
- Oh ? Et dans quel secteur ? Fit il plus qu’intéressé.
- La même branche que Papa. Dit doucement le brun.
Anthelm tiqua mais ne pipa mot. La pègre… et lui la police. Le même schéma que Gwillerm et Elias.
- Oh… je vois… Vagn ne savait quoi répondre.
- Il n’y a pas de sot métier, et il faut de tout pour faire un monde.
Les trois hommes regardèrent Aloyse qui avala sa dernière bouchée avant de leur offrir un immense sourire. Elle n’avait jamais mal interprété l’ambition professionnel de son frère Elias. C’était grâce à lui, malgré tout, s’ils étaient tous réunis, ici, à Apaloossa. Si certains s’amusaient à l’oublier, elle, ne le fera jamais.
Aèla prit des nouvelles de chacun. Léni était en couple avec Maisy Miller, la vieille amie d’Aèla et Anthelm. Ils avaient même un enfant, un petit garçon répondant au prénom de Bernardin. Il n’était pas dans leur projet de se marier, car les deux amants avaient des relations houleuses. Aèla déplora cela en pensant à l’enfant.
Delphine vivait sa vie paisiblement avec son époux Timéo. Ils avaient deux beaux enfants : Alfonzo et Stéfane. Sa sœur, Janessa était l’heureuse mère d’une petite Khadijah. Et ses deux frères étaient en couple. Dilan était encore adolescent alors les enfants étaient loin d’être son soucis.
Aloyse avait elle aussi prit des nouvelles de sa famille. Antoinette avait eu une fille, Joëlle, et vivait en paix avec son époux Calvin. Yolande, quand à elle s’occupait de ses deux rejetons, Renato et Giuseppe, en compagnie de son mari Clarence.
Elle avait également reçu des nouvelles de ses cousins. Coréus était passé sénior mais profitait toujours de ses trois enfants, Davina, Xavier et Octave. Priscilla avait rapidement filé pour rejoindre sa petite famille, Lancelot et Stéfania ne pouvaient rester longtemps sans leur mère, car son époux Kenji, était absent pour des raisons professionnelles. Laurence était toujours célibataire et Aloyse le déplorait car cette jumelle était la plus douce et la plus gentille des deux. Elle ferait une bonne mère.
Une affreuse nouvelle arriva pendant la soirée. Calixte avait appelé sa petite sœur pour lui annoncer que sa femme, Rada, venait de rendre son dernier souffle. Aèla ne connaissait pas très bien Rada, mais elle la savait gentille et pleine de bonnes intentions pour ses enfants. La jeune adulte prit sa mère dans ses bras et la consola du mieux qu’elle le put.
- Merci ma Chérie…
- De rien Maman.
- Et un bon anniversaire.
- Merci Maman.
BONUS
- Spoiler:
Bleuenn, Bleuenn… J’avais en tête de la faire excentrique et un peu décalée sur les bords, comme sa pauvre mère, et le jeu m’y aide grandement X)
Re: La Lignée des Vauganne
C'est au tour d'Aèla de reprendre les rênes de la dynastie Vauganne. La petite blonde saura t'elle marcher dans les traces de ses aïeules ?
Sommaire de la Génération 4
~En cours de parution~
Sommaire de la Génération 4
~En cours de parution~
Episode 1 : A fleur de peau
Episode 2 : L'hiver et son réconfort
Episode 3 : Ce que le printemps apporte
Episode 4 : Entre père et fils
Episode 5 : La fête de l'amour
Episode 6 : Des rires aux larmes
Episode 7 : Ce mal qu'est l'amour
Episode 8 : Robe noire et désespoir
Episode 9 : Révélations passées
Episode 10 : Ce que cette famille apporte
Episode 11 : Ce qui bouleverse les cœurs
Episode 12 : Ce qu'offrent les ans
Episode 13 : Aux cadeaux !
Episode 14 : Voile Blanc et Robe noire
Episode 15 : Une journée en famille
Episode 16 : Ce jour comme un autre
Episode 17 : Du cocon au papillon
Episode 18 : La journée de l'amour
Episode 19 : Encore ?!
Episode 20 : Premiers pas
Episode 21 : A l'aube d'un nouvel âge
Episode 22 : Tant d'années...
Episode 2 : L'hiver et son réconfort
Episode 3 : Ce que le printemps apporte
Episode 4 : Entre père et fils
Episode 5 : La fête de l'amour
Episode 6 : Des rires aux larmes
Episode 7 : Ce mal qu'est l'amour
Episode 8 : Robe noire et désespoir
Episode 9 : Révélations passées
Episode 10 : Ce que cette famille apporte
Episode 11 : Ce qui bouleverse les cœurs
Episode 12 : Ce qu'offrent les ans
Episode 13 : Aux cadeaux !
Episode 14 : Voile Blanc et Robe noire
Episode 15 : Une journée en famille
Episode 16 : Ce jour comme un autre
Episode 17 : Du cocon au papillon
Episode 18 : La journée de l'amour
Episode 19 : Encore ?!
Episode 20 : Premiers pas
Episode 21 : A l'aube d'un nouvel âge
Episode 22 : Tant d'années...
Dernière édition par Sleio le Ven 9 Mai - 9:12, édité 1 fois
Re: La Lignée des Vauganne
Bonus
Episode 1 : A fleur de peau
- Spoiler:
Bienvenue dans la nouvelle demeure Vauganne.
Je sais, hélas, il pleut… Mais que voulez-vous… Aussi puissante je suis, je ne peux rien pour la météo. Et si nous entreprenions la visite ? Suivez-moi, suivez-moi.
Prenons la peine de visiter l’extérieur en premier lieu. Voici donc l’allée du garage.
Garage un peu vide, je vous l’accorde, mais nous y retrouvons l’établi et une des inventions d’Aloyse.
Le fond de la cours. Un peu négligé, je l’admets, mais les finances étaient justes. Je l’améliorai plus tard.
Passons donc à l’intérieur. Nous voici dans l’entrée. C’est assez vaste, je vous l’accorde (on croise les doigts pour la prochaine fête à cadeaux !!)
A gauche, nous pouvons accéder à la cuisine, tandis que plus au fond, il y a la chambre d’Anthelm.
A droite, le salon ainsi qu’une salle de bain. La porte que vous pouvez apercevoir mène à la chambre parentale.
Une autre vue de l’entrée, pour que vous puissiez vous repérer. La porte à gauche mène à des toilettes.
Et une dernière vue du hall d’entrée. Un grand espace… Je ne sais pas à quoi il pourrait servir, mais il est là.
Chambre d’Anthelm.
Rien d’extraordinaire.
La chambre parentale.
Je la trouve chic, cette chambre. Pas vous ?
Nous passons désormais dans le salon.
L’autre versant de cette pièce. Encore pauvre, elle aussi.
Retournons dans l’autre partie de la maison. La cuisine.
Une autre vue sur l’électroménager.
Le couloir. La porte adjacente mène à une seconde salle de bain. Tout au bout du couloir se trouve la chambre de la demoiselle, notre héritière quatrième génération.
Voici donc la dernière pièce de la maison. Aèla se retrouve doté d’une chambre épuré, aux goûts simples et aux couleurs claires.
Et c’est sur cette image que nous terminons notre visite ! J’espère qu’elle vous aura plus ! A bientôt pour le premier épisode de cette charmante génération !
Episode 1 : A fleur de peau
- Spoiler:
- Quand je serais adulte, j’aurais un jour un mari. Et ce mari m’aimera… Où est donc cet homme ! Lalalala
La soirée commençait doucement. Il leur fallut du temps pour s’habituer à leur nouvelle demeure, mais la petite famille se sentait en paix.
Même le chat avait pris ses marques. Tyrinel miaulait derrière sa maîtresse.
- Ah non ! Tyri ! On ne réclame pas, je te l’ai déjà dit !
Mais les remontrances de cette humaine lui passa par-dessus.
- Tu es quand même pas croyable !
Et oui, Aloyse avait franchi le seuil du troisième âge. Mais elle s’en fichait. Elle n’était pas comme toutes ses femmes qui s’écroulaient ou s’insurgeaient car les rides s’étaient emparées de leur peau.
- Et en plus, tu n’écoutes pas lorsqu’on te parle… Méchant matou ! Tyrinel miaula pour lui répondre. Et tu réponds ? Effronté !
La femme était comblée. Sentant l’arôme que dégageait sa bouillabaisse, elle ne put s’empêcher de sourire. Il manquait juste une chose à sa vie : des petits-enfants.
- A table tout le monde !! Hurla Aloyse.
- Maman, c’est délicieux ce que tu as préparé.
- Personnellement… Ça ne m’inspire pas confiance. Dit Aéla.
- Merci mon grand. Aéla ce n’est que du poisson.
La blonde fit une moue écœurée puis boudeuse.
- Aèla, commença son frère, tu pourrais faire plaisir à Maman. Elle s’est donné la peine de nous préparer à manger.
- Raah… Maman c’est pas contre toi, mais le poisson… A croire que dans cette famille, personne ne connaisse mes goûts !
- Jeune fille ! Dois-je te rappeler que tu es loin d’être seule dans cette maison et que l’on ne peut contenter tout le monde ? Répliqua sèchement sa mère, en ponctuant le tout d’un claquement de langue.
Aéla soupira. Elle avait raison mais elle détestait le poisson. Elle trempa sa fourchette dans l’assiette et observa, dubitative, le met puis osa le porter à sa bouche.
La nourriture se déposa sur sa langue, activant les papilles gustatives. Après quelques coups de mâchoire, elle laissa un grognement de contentement s’échapper de sa gorge. Son frère, qui l’observait, se mit à sourire lorsqu’il l’entendit. Voyant son sourire, Aéla se rembrunit puis refit la moue, exagérant son écœurement.
Aloyse rejoignit son époux après avoir rangé et nettoyé la cuisine. Sa fille pouvait être ange mais lorsqu’on ne faisait pas comme elle l’entendait, elle pouvait se montrer peste. Mais Aloyse n’en prenait pas ombrage, car, après tout, elle n’était pas si différente. Alors qu’elle se glissa sous les draps, elle sentit Vagn l’enlacer. Elle ouvrit un œil pour l’observer, par-dessus son épaule.
Son époux avait bien vieilli lui aussi, mais à ses yeux, il était le même, toujours aussi beau et séduisant. Les années à ses côtés n’avaient en rien entamé sa passion pour cet homme. Elle sourit, prit la main de son époux dans la sienne et la serra fort contre elle, tout en chuchotant un « Je t’aime » puis elle referma les yeux, laissant Morphée l’emporter dans le pays des songes.
Un beau matin, alors que tout le monde s’affairait pour aller travailler, notre petite Aèla pépiait joyeusement, comme un oiseau qui fête le printemps.
Une conversation, qui de prime abord, pouvait sembler futile et sans intérêt.
Surtout pour son aîné. Levé depuis belle lurette, le jeune homme avait profité de ce temps pour améliorer sa logique. Il n’avait eu aucune promotion depuis son admission au sein de la police, et cela mettait ses nerfs à rude épreuve.
Et si ajoute à cela, les piaillements de sa sœur alors qu’il tentait de canaliser sa concentration… Et bien Anthelm était plus qu’énervé.
Cela ne l’empêcha pas, malheureusement, d’être le dernier à rejoindre la voiture.
- Bonne journée mon grand.
- Merci P’pa ! Tu m’excuseras, pas de bisou… Suis en retard !
Vagn vit passer son fils aussi rapidement qu’un coup de vent. Il se retourna au même moment où la portière claquait.
- Tu aurais pu être à l’heure.
- Ne viens pas m’énerver, Aéla.
- Mais j’ai rien dit !
- Ne commencez pas tous les deux ! Tempéra la conductrice.
La journée s’était passée sans encombre. Aéla avait fait la connaissance de sa nouvelle collègue. Céleste Thomas. Oui, cette même Céleste qui, parfois, travaillait avec Anthelm.
- Elle est sympa cette fille. Elle a tout de suite sut me mettre dans le bain.
- Hum… Fut la seule réponse d’Anthelm.
La demoiselle était plus qu’une simple collègue et cela, il l’avait caché au reste de sa famille. Entendre Aéla lui vouer un culte le rendait tendu. La blonde n’y voyait aucune malice, toute ignorante qu’elle était, mais Anthelm lui se sentait agressé à chaque mot de sa sœur.
- Ça ne va pas Anthelm ? Demanda-t-elle, innocemment.
- Laisse-moi tranquille Aéla… Sérieusement !
Le ton qu’il venait d’employé fit légèrement reculer sa cadette. Elle regarda derrière elle et vit sa mère soupirer et lui faire signe d’oublier.
- Heureuse que cette journée t’ais plut ma Chérie. Dit son père.
- C’est plus sympa que je ne l’aurai crû, en fait.
- Mais pourquoi la police ?
- Et pourquoi pas ? Je suis tout aussi capable qu’Anthelm.
Cette réponse fit sourire ses deux parents, alors qu’elle s’installait à table. Son frère ronchonna avant de quitter la pièce.
Bien plus tard, alors que le voile nocturne bordait la ville, la famille était gentiment réunie dans le salon pour visionner un film. La conversation allait bon train, arrachant des rires et des protestations de chacun.
- Aaah voilà mon passage préféré ! Se pâmait Vagn.
- Moi aussi ! J’adore quand Ruby hurle !
- Je ne comprends pas votre intérêt pour le 5eme élésims… Franchement…
- C’est pourtant un bon film, ma Chérie.
- Peut-être mais ce passage est … je sais pas. Il n’est pas censé être drôle. La diva vient de mourir, le héros se retrouve avec un compagnie des plus déjantés…
- Tu as ta réponse Aéla ! La coupa Anthelm. C’est parce que Ruby est totalement déjanté que cette scène qui pourrait passer pour sérieuse est une perle.
- Ma foi… C’est une bonne hypothèse.
La conversation continua un long moment, jusqu’à la fin de film. Les enfants se levèrent puis souhaitèrent une bonne nuit à leurs parents.
Seuls dans le salon, le couple put se retrouver. Aloyse rejoignit son époux sur le canapé, la mine un peu inquiète.
- Quelque chose te tracasse ? Demanda Vagn.
La vieille femme soupira. Le comportement de son fils était étrange aujourd’hui.
- C’est Anthelm
- Ah… Fit Vagn, comprenant le dilemme.
- Sa véhémence… Il en avait toujours après Aèla aujourd’hui.
- C’est vrai… Et mon petit doigt me dit que c’est en rapport avec leur collègue.
Aloyse fixa son époux. Le sourire qui ourla ses lèvres la rassura. Ainsi son fils avait son petit jardin secret.
- J’espère qu’il nous la présentera. Dit-elle une fois blottie contre son mari.
- Il le fera ma belle. Quand il sera prêt.
- Il a intérêt à l’être rapidement ! Je veux des petits-enfants !
- Tu as réellement envie que l’on t’appelle Mamie ?
- Et pourquoi pas ?
Cette réponse fit sourire Vagn. Sa femme était une merveille. Jamais il n’aurait pu imaginer une autre à ses côtés. Pourtant, leur départ était chaotique, promit à l’échec. Par sa faute mais également à cause d’elle. Elle était têtue, bornée et déterminée. Et ce fut ce qui le charma. Elle n’avait pas réellement changée depuis toutes ces années.
- Je t’aime mon Vagn… Susurra-t-elle.
- Je t’aime aussi…
- Et si nous allions nous coucher, nous aussi ? Proposa Aloyse.
Vagn se leva tout en prenant la main de sa femme. Ils étaient heureux ensemble et jamais il ne voudrait que ca s’arrête.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 2 : L'hiver et son réconfort
- Spoiler:
La neige était bien tombée. Epaisse et soyeuse, les rayons du couchant venaient souligner sa robe diaphane. L’hiver était là, et bien que cette saison était réputée pour sa froideur et son ciel gris, ce jour-là tout était ensoleillé.
Il en était de même pour le cœur des Vauganne. Le sourire était sur toutes les lèvres. Rentrés avant leurs enfants, privilège d’une carrière bien avancée, Aloyse et Vagn ne purent s’empêcher de répandre la bonne nouvelle.
- C’est merveilleux ?!
- N’est-ce pas ? Fit fièrement Aloyse. Encore un échelon et je suis PDG ! J’aurais ma propre entreprise.
- Je suis si content pour toi mon amour.
- Merci mon Chéri. Et toi ? Tu n’avais pas quelque chose à m’annoncer ?
- Et bien… Il laissa un long moment avant de répondre à son épouse. J’ai obtenu également une promotion.
- Non… Ne me dis pas…
- Et si ! Je suis astronaute !
- C’est magnifique !
Il put sentir le bonheur et la fierté de sa femme pour lui, tout comme il était heureux et fier d’elle. Sur un sourire entendu, ils échangèrent un petit baiser.
Puis ils entamèrent une petite danse. Ils avaient travaillé si dur ces dernières années qu’ils n’avaient guère profité de leur moment à deux.
Vagn repensait à tout cela. Surtout lorsqu’il croisait le regard empreint de détermination et d’amour de sa femme.
- A quoi penses-tu ? Elle osa interrompre ses réflexions.
- Oh ! Fit Vagn, pour retourner au moment présent. Rien, rien de spécial. Juste à nous.
- Nous ? Demanda t’elle, un peu moqueuse.
- Oui… A nos débuts. Tu ne fus pas tendre avec moi.
- Oh, ça… Il faut dire que tu étais …
- J’étais ?
- Un bel homme qui jouait avec mes sentiments.
- J’étais jeune et désarmé.
- Pour un militaire, c’est assez drôle ! Coupa Aloyse, sur le ton de la plaisanterie. Cela fit sourire son compagnon.
- Peut-être, mais j’avais en face de moi la plus redoutable des arme. Cela fit arquer un sourcil à Aloyse. Quel homme, sain d’esprit, pouvait se refuser à toi, Aloyse ?
Cette réponse arracha un rire à la vieille femme, qui se vengea gentiment en lui écrasant un orteil. Vagn fronça les sourcils sous la douleur puis bascula en arrière sa femme, qui hurla, non sans plaisir, avant qu’il ne dépose un chaste baiser sur ses lèvres qui méritaient d’être punies.
Aèla rentra plus tard qu’habituellement. Il commençait à faire nuit, les journées étant plus courtes à cause de l’hiver. Mais le froid ne l’effrayait guère, tout comme le noir. Elle appréciait cette obscurité naissante. Mais elle n’était pas à l’origine de son sourire.
La donzelle ne prit pas la peine de défaire son manteau. Elle entra en trombe dans la maison et hurla après sa mère. Alertée, Aloyse répondit à ses appels. Elles se retrouvèrent dans le hall.
- Que se passe-t-il ?
- Maman ?! Tu ne devineras jamais.
- Allons, bon… Et ça vaut tes cris d’hyènes hystériques ?
- Maman… C’est pas drôle.
- Je trouve que si pourtant. Devant la moue boudeuse de sa cadette, Aloyse lui concéda un sourire et l’invita à poursuivre. Pardon ma chérie, je t’écoute.
- Tu ne vas pas y croire ?!
- J’ai eu une promotion, Maman ?!!
- Oh ?!
- C’est tout ce que ça te fais ? Demanda, déçue, la blonde. Elle s’attendait à plus d’enthousiasme de la part de sa mère.
- Non ma grande ! Je suis très fière et très heureuse pour toi. Mais avec ton père, on a également été promu, du coup, j’ai l’impression que ce sont les soldes.
- Je comprends Maman… Mais une promotion ?!
L’enthousiasme de sa fille était contagieux et Aloyse se laissa emportait par l’euphorie d’Aèla.
Un beau matin, alors que le soleil faisait son timide et que la neige était toujours au rendez-vous. L’humeur dû être joyeuse, comme le peu d’oiseau qui restaient. Mais l’ambiance était tout autre à l’intérieur.
- Et tu as attendu tout ce temps pour nous le dire ?
Elle était en colère. Plus qu’en colère même. Elle avait croisé les jambes et les bras, signe de son mécontentement.
Ce n’était pas tant la révélation qui la chiffonnée, mais plus la manière dont elle découvrit le pot-aux-roses. Aèla était une personne droite, naïve et surtout loyale. Et ce matin, dans le salon de la demeure familiale, on venait de bafouer tout son être.
- Aèla… Tenta son frère.
- Non ! Pas d’Aèla qui tienne, Anthelm. Elle était en colère, mais sa voix restait ferme et basse. Tu as attendu des mois entiers pour nous annoncer une telle nouvelle. Crois-tu qu’on l’aurait accueilli à bras ouvert ?
Cette question arracha un soupire à son frère. Il quitta sa place et vint se placer près de Céleste, qui était restée muette depuis son entrée dans la maison.
Il entoura les épaules de la jeune femme de ses bras. Geste qu’il avait pourtant l’habitude de faire, mais qui mit mal à l’aise Céleste. Elle ne connaissait pas vraiment les gens qui l’entouraient. Certes, Aèla était sa collègue, mais les deux doyens de la famille, lui étaient totalement étrangers.
- Aèla… je suis désolée, dit d’une petite voix la policière.
Aèla se retourna brusquement, tout en émettant un Hum bien sonore. Cela arracha à nouveau un soupire à Anthelm. Il savait que sa sœur ne lui pardonnerait pas si facilement.
- Je… Je ne sais pas quoi dire. Dit Aloyse. C’est si soudain, continua t’elle en fixant son époux.
- Soudain… C’est le mot, mais je dirais plutôt inattendu. Anthelm, on te croyait encore célibataire ce matin en enfilant nos pantoufles, et tu nous annonces, sans préambule, que tu es marié et que cette femme est… ta femme. !
- C’est un peu gros à avaler. Termina Vagn.
- C’est pourtant la vérité Papa.
- Tu n’es pas d’une nature à mentir, Anthelm mais…
Aèla quitta la pièce brusquement. C’en était trop pour elle. Une nouvelle pareille ! Elle avait envie d’hurler, de frapper, de mordre. Quitter la pièce était la meilleure solution, sinon elle commettait un meurtre en la personne de son frère.
Voyant cela, Vagn soupira, contrit puis observa sa bru d’un œil critique.
- Anthelm, va rejoindre ta sœur. Elle s’apprête à sortir et je ne veux pas la savoir dehors avec cet état d’esprit.
L’aîné savait que ce n’était pas une simple requête, mais plutôt un ordre. Son père n’était pas une personne autoritaire, mais il savait se montrer persuasif. Il lâcha à regret Céleste, qui l’encouragea avec un petit sourire. Anthelm quitta la pièce, un peu gêné de la laisser seule avec ses parents.
- Maintenant, Mademoiselle…
- Madame. Le reprit Aloyse.
- Madame, soupira-t-il, nous avons des choses à nous dire.
Céleste sentit son sang se glacer, et le palpitant s’emballer. Elle ferma les yeux et pria pour que son époux revienne rapidement.
- Aèla ! Attends !
Par réflexe, la demoiselle stoppa. Elle avait déjà enfilé son manteau et fait plusieurs pas dans la neige. Son frère était sur le pas de la porte, sentant le froid mordant qu’offrait l’hiver, il prit son manteau et le passa avant de rejoindre sa cadette.
- Quoi ? Fit elle de mauvaise grâce et peu aimable en se retournant.
Il ne savait guère par quoi commencer. Ses idées étaient confuses. Pourtant la situation était simple. Sur un coup de tête, et de cœur, il avait demandé la main de Céleste, cette dernière avait répondu favorablement. Sous le coup de la joie, ils s’étaient engagés l’un envers l’autre, aimés avec passion et s’étaient aperçus le lendemain de la « bêtise » qu’ils venaient de faire. Mais il ne regrettait en rien son geste.
- Je sais que ce que j’ai fait est nul. Elle ne dit mot. Aèla… Tu es ma sœur, et je t’aime.
- Tu m’aimes ?! Non mais tu t’entends Anthelm ? Si tu m’aimais, comme tu le dis si bien, tu aurais eu la correction de nous mettre au courant. De me mettre au courant !
- Aèla… Je suis …
- Désolé ?
Il fit signe que oui. Elle soupira, comme pour laisser sortir un trop plein de pression. Elle savait sa colère trop grande, au vu de la situation. Mais se sentir trahi, elle n’avait jamais apprécié cela. Qui l’appréciait ?
- L’es-tu réellement, Anthelm ? Regrettes-tu de t’être marié ? Regrettes-tu d’avoir promis de vieillir aux côtés de Céleste et regrettes-tu ton amour pour elle ?
- N… Non, bien sûr que non.
- Alors ne dis pas que tu es désolé. Car tu ne l’es pas.
Elle le fixa un instant, les yeux humides. Elle devait partir, s’aérer l’esprit pendant un moment. Être seule. Elle se retourna, lui fit un signe de la main, puis entamant la marche, elle glissa les mains dans ses poches.
- Ne prenez pas ombrages de la véhémence d’Aèla, Céleste. Je vois bien que vous êtes bonne fille. Mais ma petite fille a toujours été couvée par son frère. Elle se sent trahie.
- Je sais, Monsieur Vauganne. Je connais assez Aèla pour avoir de la peine pour elle.
- Mais sachez que j’aime votre fils plus que tout.
- Vous n’avez pas à vous justifier, Céleste. Anthelm est quelqu’un de réfléchi. Si son cœur lui a ordonné d’agir ainsi, c’est qu’il le fallait. Avec ma femme nous acceptons cela. Enfin surtout ma femme. Elle rêve de voir ses petits-enfants courir partout entre ses murs et dessiner dessus par la même occasion.
Cela arracha un rire franc à la jeune femme qui fut rejoint par Vagn.
Aèla n’était pas très loin de la maison. Elle parcourait, le regard perdu, le parc aux loisirs de la ville. La neige y étant abondante, elle se trouva un coin tranquille et entama la construction d’un bonhomme de neige.
Elle avait besoin de ne penser à rien. Se vider l’esprit. Elle comprenait que sa réaction était excessive, voire futile, mais elle était comme ça. Elle n’allait pas changer. Certes, elle aurait pu feindre, sourire et féliciter le couple, mais elle ne s’en sentait pas la force. Le mensonge, elle détestait cela.
Alors qu’elle grommelait, et râlait après la consistance de la neige, Aèla sentit des doigts frôler les siens. Etonnée, elle osa regarder devant elle. Elle se retrouva nez à nez avec un inconnu. Ce dernier lui souriait.
- Allons, Mademoiselle, si vous maltraitez la neige, elle vous le fera payer. La preuve, elle ne se laisse pas manipuler.
Elle resta muette. Il semblait si naturel, si détaché, alors qu’elle, était tétanisée, abasourdie.
- Mademoiselle ?
Elle se reprit, secoua la tête et offrit une petite moue à l’inconnu qu’elle voulut sourire.
- Désolée, j’étais dans mes pensées.
- J’ai cru comprendre. Elle le fixa, étonnée. Et bien, oui ! Il ne faut pas être devin ! Voir une femme maltraiter la neige ainsi, c’est qu’elle a le cœur en peine. Votre petit-ami vous fait il souffrir ? Demanda innocemment l’inconnu.
Aèla se redressa, le regarda de toute sa hauteur, puis sentit le rouge lui saisir les joues. Pour reprendre contenance et surtout dissimuler sa gêne, elle empila un énorme morceau de neige sur le précédent, éclaboussant de poudre blanche l’homme qui était venu l’aider.
- Ce n’est parce qu’une fille fait la tête, que c’est la faute d’un homme.
- Non, c’est certain, mais c’est souvent le cas.
- Je vous en pose des questions ? Cette remarque fit pouffer l’inconnu qui la fixait avec un regard narquois. Pff ! Vous avez gagné !
- L’homme en question est mon frère.
- Oh… pas de petit ami alors… Elle le cribla du regard. D’accord ! D’accord ! Je me tais.
- Je sais que j’agis de façon excessive… Pardon, c’est dans ma nature.
- Vous n’avez pas à vous excuser pour avoir des sentiments.
- Non…Certes… mais…
- Parfois la franchise peut faire du mal comme du bien, Mademoiselle.
- Je… J’ai sûrement blessé mon frère… C’est vrai… Lui concéda-t-elle.
- Mais a-t-il pensé aux vôtres ?
- Pardon ?
- Vos sentiments à vous ? Ils sont aussi existants et authentiques que les siens.
- Bien sûr ! Il m’a piétiné, foulé et écrasé le cœur.
- Bien ! Continuez ! L’encouragea l’inconnu.
Elle resta un petit instant à fixer ce qui sera dans le futur la tête du bonhomme de neige. Elle y voyait son frère, en train de lui sourire. En train de s’excuser, en train d’aimer…
- Mais il m’a toujours aidé, toujours aimé. Il a toujours été présent pour moi… Je…Je suis nulle. Finit-elle par dire.
- Non, vous êtes humaine. Vous avez le droit à l’erreur, comme d’avoir des sentiments et de les exprimer.
Elle garda le silence, tandis que le blond peaufiné la silhouette de neige. Elle se permit de l’encadrer de ses doigts. Cet homme était étrange.
Il venait parler à une parfaite inconnue, il écoutait ses déboires et lui dispensait des conseils. Elle tentait de voir son regard derrière ses lunettes embuées. Mais elle ne parvint à rien. Juste à se faire remarquer. Elle rangea ses mains derrière son dos, tout en sifflotant. Technique légendaire pour passer inaperçu… ou presque.
- Ce petit homme a fière allure !
- Mouais… je trouve pas, particulièrement.
- Pourtant ce haut de forme est très seyant et lui va au teint.
Cette réplique arracha un rire franc et joyeux à la jeune femme, ne pouvant s’empêcher de se tenir les côtés. En fait, ce fut plus le côté sérieux qu’employait l’inconnu que l’allure dégingandé de leur création.
- Pardon d’avoir ri.
- Ne vous en faites pas. Vous êtes bien plus jolie avec le sourire qu’avec cet air contrarié qui affligeait votre visage tout à l’heure.
Elle ne put se retenir et sourit de nouveau. Elle se sentait mieux. Bien mieux même, désormais, et grâce à cet homme.
La nuit était là, alors que les hommes se distrayaient devant la télé, Céleste, en tenue de nuit, rejoignit son époux dans le salon.
- Je vais me coucher, Anthelm.
- D’accord. J’arrive bientôt.
Elle lui offrit un sourire accompagné d’une simple caresse sur l’épaule du jeune homme. Vagn les regarda, amoureux comme il le fut avec sa femme, des années plus tôt. Céleste lui souhaita également bonne nuit.
- J’ai bien vu ton regard.
- Quel regard Papa ?
- Celui d’un homme aimant et plein de promesse envers sa dulcinée !
- Papa ! Fit Antehlm indigné et rouge de honte.
- N’allez pas faire trop de bruit. On a beau être vieux avec ta mère, on est pas sourd ! Dit-il avec un clin d’œil.
Anthelm se prit le visage dans la main et soupira. Il décida de se retirer en laissant son père avec ses idées salaces.
Mais la nuit fut loin d’être agitée comme le sous-entendait Vagn. La belle Céleste était nauséeuse et refusait qu’Anthelm ne la touche.
Elle passa une grande partie de la nuit à côté de la cuvette des toilettes, maudissant son dernier repas.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 3 : Ce que le printemps apporte
- Spoiler:
- Je m’excuse.
Après une bonne nuit de sommeil et une sérieuse remise en question –plus un soupçon d’aide d’une jeune homme blond à lunette- Aèla avait prit les devants et s’était excusée auprès de sa toute récente belle-sœur.
Ce n’était pas qu’elle n’approuvait leur union, mais le fait de le cacher l’avait attristée plus que de raison.
- Et moi, j’ai pas le droit à des excuses ? Marmonna Anthelm.
- Tu n’as aucune excuse à me fournir Aèla. C’est plutôt à moi de le faire.
Dans les bras de Céleste, Aèla fit signe que non.
- Je crois que nous sommes tous en tort. Cela lui arracha un faible sourire.
- Et moi alors ? Insista Anthelm.
- Toi ? Fit Aèla en se retourna vivement, après s’être détachée de Céleste. Toi, tu es impardonnable ! A vie ! Fit elle à demi-sérieuse.
Le jeune homme haussa un sourcil, puis fixa tour à tour les deux femmes. Céleste était amusée mais son sourire montrait qu’elle était désolée. Aèla, quant à elle, se tenait face à lui, mains sur les hanches. Elle abaissa une de ses paupières avec un de ses index et tira la langue à son frère. Cela étonna Anthelm de prime abord, puis laissa un sourire ourler ses lèvres. Sa sœur était une personne rancunière mais sa façon d’agir était une promesse de réconciliation.
Le téléphone d’Aèla sonna, coupant court aux réconciliations. Anthelm tentait d’écouter la conversation, alors que Céleste, d’un regard, lui suppliait de ne pas le faire.
- Allô ?
- Mademoiselle Aèla ?
- Oh ! Servan, c’est vous ?
- Je le crains. Cela arracha un rire gênée à la blonde. Je ne vous dérange pas ?
- C’est-à-dire que… Nous nous apprêtions à manger…
- Oh, je vois ! Pourriez-vous me rappeler ?
La blonde lui répondit que oui. Elle raccrocha et vit le regard de son frère.
- Quoi ?
- Rien…
- Mais quoi ?! Répéta-t’elle, devant son insistance.
Elle eut pour toute réponse un sourire.
S’il y en avait un dont la vie était sans soucis, c’était bien le chat. Tyrinel était loin de toutes ces querelles humaines. Il vivait sa vie de chat. Il venait de se lever, alors il s’étira au beau milieu de la cuisine, s’attirant les foudres d’Aèla qui se plaignit du fait que le félin fusse au milieu du passage.
Aèla, enfin habillée et pouponnée, dégaina son téléphone et composa un numéro qui lui était encore étranger.
Les sonneries furent longues, très longues. Ce qui attisa son mal être.
- Servan ?
- Aèla ? J’allais justement vous rappeler.
- Oh ? Désolée. Jamais elle ne lui avouerait qu’elle avait passé un long moment dans la salle de bain. Vous vouliez me parler de quelque chose ?
- Vous inviter quelque part serait plus exact.
Aèla, bien que rouge comme une pivoine était tout aussi excitée comme une puce. Elle prit note de leur point de rendez-vous puis raccrocha. Elle s’apprêter à mettre un pied dehors lorsqu’elle se regarda. Elle fit marche arrière et se précipita dans sa chambre, sous le regard médusé de ses parents qui mangeaient tranquillement.
De leur côté, le jeune couple venait de terminer de s’habiller. Céleste ne pouvait s’empêcher de se caresser le ventre, rêveuse.
- Anthelm, tu crois pas qu’on devrait le leur dire ?
L’homme pouffa et Céleste arqua un sourcil devant sa réaction.
- Laissons les encore hors du coup, ma chérie. N’est-ce pas plus drôle comme ça ?
- Quand même… Fit-elle, gênée. On leur a déjà caché notre mariage…
- Fais-moi ce plaisir Céleste ! Laissons les mijoter encore quelque temps !
Elle soupira et sourit à son époux. Elle ne pouvait décidément rien lui refuser.
La voiture filait sur les routes d’Apaloossa Plains. Au volant de son fidèle destrier, Aèla se rendait au point de rendez-vous. Pour se faire, elle devait traverser toute la ville.
Elle arriva à bon port, une vingtaine de minute plus tard. Elle gara son véhicule puis descendit le cœur battant. Elle n’avait jamais eu de rendez-vous avant. C’était son premier, et ce jeune homme était une bel personne.
Alors qu’il attendait une bien belle demoiselle, il en aperçut une autre qui semblait chercher quelqu’un.
Il décida de la rejoindre, sentant qu’il était comme attirait. Elle était une femme d’apparence simple et élégante. Naturelle au possible. Quand il arriva à sa hauteur, il ne put s’empêcher d’hoqueter. Cette attirante créature était celle qu’il attendait. Mais, peu sûr de lui, il voulut s’en assurer.
- Aèla ?
- Oui ? Fit-elle après s’être retournée. Oh Servan ! Je suis affreusement en retard ! J’espère que vous n’avez pas trop attendu !
Aèla était très confuse. En fait, elle aurait pu être à l’heure, mais elle avait décidé, sur un coup de tête, de changer de tenue et avait opté pour une coiffure plus naturelle et à la fois élégante.
- Non… Non ! Du tout ! Réussi à balbutier Servan.
- Quelque chose ne va pas ? Vous semblez troubler ? Demanda-t-elle, faussement innocente.
- C’est juste… Votre tenue…
- Oui ?
- Et bien … Elle vous change complétement. Je ne vous avais pas reconnu.
Aèla le regarda circonspecte. Elle ne savait pas comment réagir. Etait-il ravi ou désabusé ? Se sentait floué ou charmé ?
- Je voulais changer un peu… Cela vous dérange ? Elle ne put s’empêcher d’être hargneuse.
Il sentait le désarroi de la blonde. Il se mordilla la lèvre du bas.
- Non ! Surtout pas ! Au contraire, cela vous va à merveille !
Cela arracha un immense sourire à la blonde. Sourire qui toucha en plein cœur le jeune homme qui éprouva grande difficulté pour déglutir.
- Bon… Et si nous entrions ? Se reprit-il enfin. Je ne vous ai pas fait venir ici pour rester sur le pas de la porte. Il fit signe derrière lui. Après vous, Mademoiselle.
Cela fit rire Aèla. Un de ses rires délicats qu’elle émettait lorsque dissimulait sa bouche derrière ses doigts.
Alors que Servan était à l’intérieur, histoire de se soulager, Aèla s’amusait à faire des bulles avec la machine à bulle. Peu soucieuse du regard des autres, elle tentait d’étrange expérience. Servan arriva à ce moment-là. Elle l’aperçut et lâcha en hâte le tube et ses mains se crispèrent sur sa jupe. Le jeune blond en fut amusé mais pour ne pas la gêner, fit celui qui n’avait rien vu.
Pour reprendre contenance, elle sauta de son tabouret et courut jusqu’au billard, tout en proposant une partie à son camarade.
- Euh… Pourquoi pas… Mais je vous préviens, je suis loin d’être doué.
- Tûtûtût… Comme on le dit chez moi : « C’est à force d’entraînement que l’on progresse ». Et c’est une simple partie entre ami. Ajouta-t-elle avec un sourire.
- D’accord… Vous avez gagné. Vous savez être convaincante.
- C’est tout un art, vous savez ? Je le dois à mon frère –je suis assez peste avec lui, je vous l’avoue- et aussi à mon métier.
- Votre métier ?
- Oui ! Fit-elle en relevant la tête, après avoir examiné la table. Je suis dans la police.
- Métier à risque que voilà… Siffla-t-il, admiratif.
- Il y a sa part de risque, je vous l’accorde. Mais je pense que c’est un métier comme un autre. Tout poste à sa part de responsabilité et de risque.
Elle tourna autour de la table pour se placer afin de jouer le coup suivant. Aèla n’était pas une grande joueuse. Elle était plus que médiocre, mais elle comptait sur sa chance pour remporter la partie.
La voyant se concentrer, Servan observa le silence tout en fixant la demoiselle avec un œil nouveau et critique. Beaucoup de chose se bousculaient dans sa tête. Mais il préféra taire ses questions afin de la laisser jouer.
Après quelques instants de réflexion, Aèla décida de son coup et joua enfin. Mais il s’avéra que seule la chance ne pouvait lui faire reporter la partie. Déçue, dégoûtée, elle se laissa retomber sur le coin de la table tout en gémissant exagérément. Ce geste fit rire Servan.
- Il me semble que c’est à mon tour de jouer.
Elle hocha la tête, le tout en faisant la moue.
Si Servan avait observé le silence pendant que la donzelle jouait, elle en fit tout autre.
- Et vous alors ? Dans quel secteur d’activité sévissez-vous ?
- Ainsi je n’exerce pas, mais je sévis ? Cela arracha un petit rire au jeune homme. Je sévis dans le même corps de métier que vous, Aèla.
- Vous plaisantez ?! Elle se retint presque de crier. Elle dissimula sa bouche tout en regardant autour d’elle. Pardon… Vraiment ?
- Oui ! Dit-il en montrant toutes ses dents. C’est si étrange ?
- Un peu… A la moue qu’il fit, elle ne put s’empêcher de pouffer de rire. Je suis sincère, Servan. A votre carrure et votre gentillesse, j’étais loin de me douter que vous étiez dans les forces de l’ordre.
Et surtout, elle l’aurait remarqué depuis longtemps, s’il était dans le même poste qu’elle.
- Comme on le dit : "L’habit ne fait pas le moine".
- C’est sur… Vous trompez l’ennemi. C’est un avantage !
- Je suis un peu le bouclier de mes collègues.
Cela arracha un grand rire à la demoiselle qui se tint les côtes. Elle avait l’image du jeune homme, tenant devant lui un immense panneau de fer, essuyant des salves de flèches.
L’entendre rire ainsi le fit sourire également. La demoiselle était un sacré numéro. Elle était loin d’être la faible femme qu’il s’était imaginé. La blonde reprit doucement son souffle.
- Alors… Et si on la terminait cette partie ?
La soirée continuait à déclinait, suivant le rythme nocturne. Les lieux étaient agréables et calmes. Peu de mondes fréquentaient ce bar. Le duo de flic s’était retrouvé à l’intérieur à se trémousser. Ce n’était que le printemps et les nuits étaient très vite fraîches.
Ils ne se parlaient plus vraiment, laissant le charme de la danse opérer. Ils n’étaient pas des virtuoses de la danse. Loin de là, mais Aèla, n’en ignorait pas les codes.
Il n’était pas nécessaire de se coller à son partenaire pour exprimer ses désirs. L’éloignement pouvait susciter bien des choses, comme l’attirance.
Il fallait parfois s’éloigner pour mieux se rapprocher. Et Aèla semblait très bien s’en sortir.
Servan était comme envoûté. Il n’arrivait à décrocher son regard de celui d’Aèla.
Il se surprenait lui-même en agissant ainsi, se laissant entraîner dans la ronde de la blonde. Il n’était pas homme à se laisser entraîner facilement. Il était plutôt du genre à mener.
Mais ces yeux là… Contre ces yeux, il était désarmé et démuni. Il avait perdu depuis longtemps, depuis qu’il avait croisé son regard. Et jamais il n’avait réussi à se défaire de leurs envoûtements.
Il se laissa charmer totalement, et entraîna Aèla dans une danse un peu plus intimiste, réclamant son contact. La demoiselle n’avait rien dit et s’était laissé faire, un peu surprise et gênée au départ.
Mais elle entra vite dans le jeu, le laissa désormais mener la danse. Elle avait réussi à attiser son envie et surtout attirer son attention.
Le pari était gagné. Si ce n’était un réel pari, car pour elle, cela représentait bien plus que cela. Ses yeux hurlaient ses espoirs. Elle pouvait leur reflet dans les carreaux de Servan.
On lui raconta une fois que si un couple s’accordait parfaitement, il lui était possible de danser à l’unisson dès les premiers pas.
Elle put sentir ses mains devenir moites. Son cœur battait plus vite que la musique, une mélodie encore inconnue à son cerveau mais qui lui parlait tant. Servan resserra son emprise sur sa main. Elle ferma les yeux.
Elle se retourna vivement, posa une main sur l’épaule du jeune homme, tandis que l’autre cherchait appuie sur son crâne. Elle approcha son visage du sien…
… Puis l’embrassa doucement, jouant avec les lèvres du jeune homme. Ce n’était pas son premier baiser. Mais un baiser d’amour était unique, à chaque fois. Elle apprécia ce geste qu’elle considéra comme éternel. Puis elle sentit les mains de Servan la repoussa doucement. Elle ouvrit enfin les yeux et vit le trouble qui habitait les yeux du blond. Elle se mordit la lèvre puis tentant de le toucher. Il repoussa sa main, puis sans un mot s’éloigna d’elle.
Elle le regarda partir, sans mot dire. Perplexe, perdue, déboussolée. La musique rugissait, mais elle n’entendait que les craquellements de son cœur.
Elle rentra chez elle, après avoir repris ses esprits- enfin après que le videur l’ai mise à la porte à la fermeture. Elle se sentait lourde, comme faite de plomb. Chaque pas lui coutait. Elle arriva malgré tout jusque son lit. Elle retira négligemment ses vêtements en les laissant sur le sol puis passa sa chemise de nuit.
Elle qui avait passé de si bons moments avait l’impression d’avoir tout gâché sur un simple coup de tête. Elle avait répondu aux envies de son cœur. Cœur désormais bien lourd pour la jeune femme qu’elle était. Elle se glissa sous les draps, le vague à l’âme.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 4 : Entre père et fils
- Spoiler:
- Ça pousse bien à ce que je vois. La cuisine familiale t’est profitable Céleste.
- N’exagère pas Aèla… Répliqua Céleste, un peu inquiète.
Céleste avait fini par annoncer sa grossesse. Elle n’avait pu résister, tant sa joie était immense. Et puis désormais cela se voyait bien. La plus heureuse dans cela était surement sa belle-mère qui passait son temps, du matin au soir, à choyer sa belle-fille.
- J’ai pris tant que ça ? Demanda sincèrement Céleste.
Aèla releva le visage et vit l’inquiétude qui l’habitait. Elle ne put s’empêcher de sourire.
- Non, Céleste. Du tout ! Tu restes mince malgré ta condition.
Sa collègue soupira, rassurée. UN coup de klaxon résonna. L’appel du devoir pour Aèla qui fit un signe de main à sa belle –sœur avant de disparaitre par la porte d’entrée.
Céleste décida de traverser la route afin de rejoindre la demeure de Gwillerm, selon les dires de son mari, Gwillerm, en plus d’être de la famille, fut un policier chevronné.
Il invita à entrer cette demoiselle au fort jolie ventre. Il ne put s’empêcher de poser la main dessus. Il adorait sentir la vie que les femmes offraient.
Céleste en vint rapidement au but de sa visite. Elle avait besoin d’aide pour une enquête et Gwillerm s’était trouvé dans une situation similaire.
Il répondit avec plaisir à ses questions. Consciencieuse, la petite Céleste prit des notes et croqua à pleine dent les croustillantes anecdotes que Gwillerm lui raconta.
Pendant ce temps, Anthelm savourait son temps libre en se renseignant sur les joies de la maternité et tous les tracas qui vont avec.
Les matinées s’étaient enchaînées et les journées plus ou moins ressemblées. La monotonie commençait à étreindre le foyer, mais ils étaient tous fébrile et dans l’attente de la naissance.
- B’jour M’man.
- Bonjour ma Chérie. Bien dormi ?
- Si on veut…
- Un mauvais rêve ? S’inquiéta Aloyse.
Aèla soupira et referma le frigo après avoir pris du lait.
Elle prépara son bol de céréales en silence puis rejoignit sa mère. Ses nuits étaient loin d’être bercées par des cauchemars. Non, elle ne cessait de penser à un certain blond. Et cette obsession en était venue à ronger ses nuits.
- Non Maman… Juste une nuit trop courte.
- Encore un dossier épineux ? Demanda Aloyse.
Aèla lui fit signe que oui. Mais la vieille femme n’était pas dupe. Sa fille n’était pas restée debout toute la nuit pour travailler. Elle l’avait espionné et l’avait trouvé prostrée dans un coin de sa chambre à regarder vers l’extérieur.
En plus de cela, Aèla semblait perdre tout intérêt pour ce qui l’entourait. La naissance du prochain enfant était un évènement, et la future tante était totalement désintéressée. Il n’y avait plus que son travail sur ses lèvres. Aloyse soupira et fila dans la salle de bain. Car elle aussi travaillait ce jour-là et il était bientôt l’heure de l’embauche.
Vint l’heure pour Aèla de partir. Elle faisait le trajet seule depuis longtemps. Son frère avait eu droit à un congé et Céleste, elle, était toujours dans l’incapacité de travailler.
En parlant de Céleste, cette dernière grossissait encore, préparant un bon nid douillet à sa progéniture. Elle salua Aèla et fila rapidement se mettre à l’abri.
A l’intérieur, elle put retrouver Anthelm qui s’amusait à parler à son ventre. Il lui était venue cette manie depuis la dernière visite chez le gynécologue.
- Mais c’est qui ? C’est Papa !!
Enfin, cela n’entachait en rien la bonne humeur de Céleste. Elle appréciait ce geste. Cela prouvait qu’Anthelm voulait être père.
- Ma chérie, et si tu sortais aujourd’hui ?
- Je ne sais pas, Anthelm. Il pleut et je suis fatiguée.
- Hum ? Quoi, bébé ? Que Maman voit un peu le soleil ? Oui… Oui !
- Mais qu’est-ce que tu trafiques ? Fit Céleste amusée.
- Papa va lui dire. Céleste le fixa un moment avant qu’Anthelm ne relève la tête dans sa direction. Notre enfant suggère que tu ailles te faire masser, ma belle.
- Un massage ?
- Oui, un massage. Long et puissant, histoire de te revitaliser.
- Je ne sais pas Antehlm. Je me sens vraiment fatiguée aujourd’hui.
- Céleste, vous devriez y aller. Ça vous fera du bien, ainsi qu’au bébé.
- Vous êtes sur Vagn ?
- Bien sûr. Une femme sereine met au monde des bébés sereins.
- Papa ! Va pas nous en faire un hippie !
Cela arracha un rire au reste de l’assemblée.
Céleste avait fini par céder à la pression des deux hommes de la famille pendant le repas. Elle sortit peu de temps après. Mais son ventre se contracta juste devant la maison. La douleur fut telle qu’elle en eut le souffle coupé.
Elle hurla quelques minutes plus tard.
Les cris ameutèrent son beau-père, qui sortit nonchalant de la maison. Il avait connu une grossesse, et savait comment réagir.
Pendant ce temps, Anthelm rendait visite à quelqu’un.
Sa cousine Bleuenn. La blonde avait changé de foyer pour s’installer avec son époux.
- Salut Anthelm !
- Coucou ma belle ! Tu vas bien ?
- Je pète la forme.
- Je vois ca ! Malgré tout accouchement, tu restes resplendissante.
Cela arracha un rire à la blonde, qui, offrant une tape sur l’épaule de son cousin, désigna l’homme qui se trouvait au fond de la pièce.
- Mon secret ? J’exploite Cornell.
- Ton propre mari ?
- Si tu savais… Toufik est un petit garnement qui prend mon énergie tout le jour, la nuit, Cornell prend le relai.
- Je te reconnais bien là Bleuenn.
- Je plaisante, tu sais ? On se répartit les tâches, et de plus Cornell travaille. Il n’a pas réussi à obtenir des congés. Elever un enfant, ce n’est pas aussi facile que ça n’y parait.
- Je veux bien te croire…
- Et Céleste ?
- Elle va bien… Quoique ce matin, elle disait être fatiguée.
Son téléphone portable sonna. Il fit un signe à sa cousine pour s’excuser et décrocha.
- Allô Papa ?
- Antehlm ! Ramène tes fesses à l’hôpital ! C’est l’heure !
Puis Vagn raccrocha, laissant son fils complétement perdu. La blonde le vit et avec un sourire lui proposa de le conduire à l’hôpital. Abasourdi, le jeune homme ne put qu’acquiescer.
- Ah les hommes ! Toujours à paniquer pour un rien !
- C’est fait.
- Merci Vagn, je ne sais pas si j’aurais pu…
- Si ! Tu aurais pu, mais tu aurais été plus gentille que moi. Elle lui offrit un sourire. Allez, entrons.
Les heures avaient passé et Anthelm était arrivé tout en panique, menaçant les pauvres infirmières et sage-femme. Apparemment, le corps médical était habitué à ce genre de problème et accueillir le futur Papa avec sympathie. On le conduisit rapidement à la salle d’accouchement, où il retrouva Vagn. Son père s’esquiva, laissant le couple découvrir les joies d’une naissance –et ses malheurs.
Ils en ressortirent quelques heures après, donc. Fatiguée, Céleste ne disait rien. Elle luttait contre le sommeil.
La voiture semblait avancer de façon excessivement lente. Mais Anthelm découvrait les paysages de nouveau. Ils lui apparaissaient bien plus beau, plus resplendissant.
Son premier geste, après avoir aidé Céleste à descendre de voiture, fut de rejoindre son enfant dans leur chambre. Il était resté des heures à le regarder depuis le rocking chair sans oser le toucher. L’enfant dormait comme un ange.
Lorsqu’il se décida enfin de s’approcher de son enfant, le petit bout de lui s’éveilla, ouvrant un œil puis un autre.
De l’autre côté de la cloison, Céleste se restaurait en compagnie de son beau-père. Elle s’inquiéta un instant où pouvait se trouver son mari.
- Laisse lui le temps de faire connaissance avec votre enfant, Céleste.
- Il est dans la chambre ?
- Oui et depuis que nous sommes rentrés.
Elle secoua la tête, le tout en souriant. Elle avait eu le temps de prendre un bain, long et relaxant depuis leur retour. Anthelm était un homme patient. Bien qu’il puisse prendre le bébé dans ses bras lors de la naissance, il avait besoin de plus de temps pour s’affirmer père.
- Bonjour mon bébé. C’est Papa… Ce que j’ai l’air stupide en disant.
Le petit émit un petit gémissement, le tout en faisant la moue.
Cela arracha un sourire plein de bonheur au père, qui sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Mon petit Tristan. Papa est si heureux de te rencontrer.
Alors qu’il jouait avec son fils, on toqua à la porte. Anthelm permit que l’on entre. Il découvrit son père sur le pas de la porte.
- On peut parler, Anthelm ?
Anthelm remit l’enfant dans son berceau et fit face à son père.
- Je t’écoute.
- Tu sais qu’avec ta mère, nos débuts furent difficiles.
- Oui, vous m’avez plus ou moins raconté. J’étais encore enfant lorsque vous vous êtes mariés.
- Oui… Et c’était de ma faute.
- Attends, Maman a un sale caractère aussi.
- Ce n’est pas faux. Mais là n’est pas la question. Ce que je tenais à te dire, c’est qu’il faut que tu profites des premiers jours.
- Je sais Papa. Ne t’en fais pas. Je compte bien le faire.
- Mon fils… Vang prit Anthelm dans ses bras. Je t’aime, tu le sais ?
- Bien sûr Papa. Comme tu sais que je t’aime.
Aloyse prit le relai et décida de s’occuper de Tristan la nuit. Céleste avait besoin de repos.
- Bonjour Bébé. C’est Mamie… Dit-elle à voix basse. Pourquoi on se présente à chaque fois… On a l’air bien ridicule. Cela la fit sourire.
L’enfant commença à gigoter et à geindre. Mais Super-Mamie avait tout prévu, sauf qu’il arrive à réveiller ses parents.
- Maman… On peut le faire tu sais ?
- Je n’ai pas le droit de m’occuper de mon petit-fils ?
- C’est pas ça… Mais tu vas être fatiguée demain…
- Toi aussi. Retournes au lui, fils indigne ! Dit-elle faussement autoritaire. Cela vaut pour vous Céleste.
La jeune femme ne se fit pas prier. Elle bailla très fort avant de se replonger sous les draps. Anthelm refusa et resta avec sa mère afin de lui tenir compagnie, au moins.
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 5 : La fête de l'amour
- Spoiler:
Toute la vile s’éveillait. Certains habitants vaquaient déjà à de grande occupation. En cette grande journée de l’amour, notre Aèla était bien pensive, et un peu dans la lune, il fallait bien le reconnaitre. La demoiselle avait passé une petite nuit. Elle n’était pas encore habituée aux pleurs de son neveu et lorsqu’elle trouvait le sommeil, un certain blond venait lui rendre visite. Elle n’avait pas de nouvelle de lui. En fait, elle n’en prenait pas. Elle avait peur de ce qu’il pouvait dire.
Alors qu’elle regardait le contenu de la boite aux lettres, une voiture se gara près de chez eux. D’abord étonnée, elle osa regarder par-dessus son épaule. Ne reconnaissant pas la voiture, elle haussa ses dernières puis reprit sa relève de courrier.
Elle put entendre des pas la rejoindre. Une présence se fit à sa hauteur. Elle déglutit en reconnaissant la voix de l’homme qui s’adressa à elle.
- Aèla…
Sa voix était timide, mais à la fois puissante. Elle ferma les yeux et se tourna vers lui. Elle osa enfin le regarder dans les yeux. Elle put sentir son cœur s’échapper de sa cage thoracique. Elle tenta de reprendre contenance. Après tout, elle était énervée contre lui, bien plus qu’elle n’était stupéfaite par sa réaction lors de leur dernier rendez-vous.
Ce fut sur ce ton qu’elle accueillit Servan.
- Tiens ! Une personne connue. Que puis-je pour vous ?
- Allons Aèla… Ne le prenez pas comme ça. Cela arracha un rire sardonique à la demoiselle.
- Et je dois le prendre comment, Servan ? Ce… Ce baiser n’était pas une impulsion. Savez-vous tout le courage qu’il m’a fallu déployer ?
Elle se retenait d’hurler. Elle ne voulait en aucun cas faire de scandale et que tout le quartier soit au courant. Que ses parents le soient.
- Je n’ai jamais dit que vous étiez lâche. Au contraire… Tenta-t-il. Et je sais que c’est à moi de vous faire des excuses.
- Je ne recherche pas d’excuses.
Oh la belle menteuse que voilà ! Bien entendu qu’elle voulait qu’il s’excuse. Mais elle était trop fière pour cela. Elle voyait ses excuses comme un armistice. Elle devrait déposer les armes et ça, elle le refusait. Elle serait victorieuse.
- Ne le prenez pas ainsi, je vous en prie, Aèla…
Il avait susurré ces mots dans le creux de son cou. La blonde n’eut le temps de réagir car il avait pris une de ses mains en otage.
- Je le prends comme je le souhaite. Dit-elle sur un ton provocant.
- Ah oui ? Souffla-t-il.
Sa bouche était de plus en plus près de celle d’Aèla. Elle pouvait sentir son souffle sur ses lèvres. La chaleur qu’émettaient son haleine et le regard de braise qu’il lui jetait.
- Et ceci… Comment le prendrez-vous ?
Il avait déjà saisi son menton afin de le rapprocher de son visage. Aèla ne pouvait bouger. Non par manque de volonté. Au contraire, elle ne souhaitait qu’une seule chose.
Elle obéit à ses envies, à son cœur. Elle posa une main sur le visage de Servan et l’embrassa. Il ne fut nullement surpris.
Il avait compris depuis longtemps l’attirance de la jeune femme à son encontre.
Et d’autant plus heureux que ce fusse réciproque. Il goûta avec plaisir, à nouveau à cette suite de baiser. Tendre et passionné à la fois. Aèla était une femme douce malgré son caractère trempé. Il pouvait le sentir aux caresses qu’elle prodiguait à son visage, à ses cheveux.
Le monde cessa d’exister pendant un moment. Un long moment. Sous le regard des voisins, de sa famille. Mais elle s’en fichait. Elle pouvait enfin savourer ce qu’elle attendait depuis toujours.
- Vous êtes sûre de vous ?
- Mais oui ! Allez-y Servan !
- Non mais vraiment… Je ne suis pas à l’aise.
- Ça va venir avec le temps.
Les deux blonds avaient conclus leur séance de baiser sur un sourire. Aèla lui avait alors pris délicatement la main et l’avait amené au parc, non loin de chez elle. C’était une journée fortement ensoleillée. Une très belle journée de printemps pour un magnifique festival de l’amour. Ils en étaient venus à entrer sur la piste de patin à roulette, sous les suppliques de la donzelle.
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- Je… Ne passez pas si près ! Faillit hurler Servan, cela arracha un sourire à Aèla qui s’éloigna de lui.
- C’est vraiment votre première fois ?
- Et pas qu’un peu… J’ai passé l’âge !
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- Il n’y a pas d’âge pour patiner, voyons !
- Parlez pour vous ! Vous êtes à l’aise.
- Et pourtant mes débuts furent catastrophiques. Mais à force d’entraînement…
Comme pour appuyer ses propos, elle commença à exécuter une pirouette.
Elle avait le cœur léger. Enfin, elle pouvait respirer. Ces derniers jours, ces dernières semaines, elle s’était sentie comme étouffée, à l’agonie.
Mais pouvoir le revoir, lui parler, l’entendre, être avec lui, lui remplissait le cœur de joie. Bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Il était comme une drogue.
Elle termina sa pirouette en bougeant gracieusement les bras. Servan n’osait pas la regarder, trop concentré sur le plancher.
- Allez Servan, détendez-vous ! C’est là la clé de la réussite !
Elle passa à côté de lui, patinant en arrière. Ce fut trop pour lui. Il stoppa sa course et sortit de la piste. Il préférait nettement la regarder patiner. Elle était gracieuse et semblait si légère. Elle dansait avec le vent.
- Vous êtes sûre de vous ?
- Franchement, Servan… Ça va être votre mot du jour ? Cela lui arracha un petit rire. Ce n’est qu’un jeu, et contrairement aux patins, vous ne risquez pas de vous faire mal.
- D’accord. Mais c’est bien parce que c’est vous.
- Servan, n’est-ce pas vous qui avez proposé ce jeu ?
Malheureusement, les résultats furent mitigés. La machine détecta leurs affinités mais sans pour autant leur promettre une soirée torride.
L’après-midi se termina sur une danse. Aèla souriait sans cesse, tandis que Servan la faisait tournoyer.
Leur joie semblait faire des jaloux. Notamment en la personne de Lancelot (Fils de Priscilla)
- Servan, c’est une belle journée.
- Je trouve aussi. Mais ce qui ajouterait de la beauté serait que l’on se tutoie.
- Ma foi… Oui. Elle rit. C’est vrai que nous avons presque le même âge.
- Et cela fera plus naturel.
- Naturel ?
- Et bien oui… deux jeunes qui sortent ensemble et qui se vouvoie… C’est plus que dépassé. Dit-elle avec un clin d’œil.
Il la renversa, comme pour la punir. Aèla riait aux éclats, sous le regard de Laurence qui s’endormait légèrement.
Ils restèrent un long moment à danser, ne se quittant que rarement des yeux.
Elle pouvait désormais l’affirmer : elle était amoureuse.
La nuit était là. Ils n’avaient vu le temps passer. Seule la fraîcheur leur fit redescendre sur terre. Aèla décida de prendre les choses en main.
En lui demandant d’officialiser leur relation. Pour Servan, c’était tout vu. Le fait qu’elle lui pose la question sembla l’étonner, car il lui semblait naturel qu’ils étaient ensemble. Mais parfois, il fallait s’entendre dire les choses pour qu’elles soient réellement concrètes.
- Aèla…
- Hum ?
Servan prit le temps de l’observer. Elle était radieuse sous les rayons de la lune. Il devait soigneusement choisir ses mots.
- Servan !? Une comète ?!!
Le large sourire qui parcourait son visage fit perdre le courage au jeune homme. Il avait tant de chose à lui dire, mais il savait que les lui annoncer ne ferait que briser cette journée magique.
Il se prêta donc au jeu et regarda le ciel avec celle qui faisait battre son cœur depuis si longtemps déjà.
A la maison, Anthelm et Céleste ont profité de leur journée autrement. Entre les couches et les pleurs, ils ne purent rarement se retrouver seuls.
- Tu es si tendu. Dit Céleste en frottant le dos de son époux.
- Je crois que je suis surtout fatigué.
- Et moi donc…
- Je sais… Ce petit monstre est une vraie boite à musique. Il chante non-stop.
- Je connais un bon moyen de se ressourcer.
- Oh vraiment ? Répliqua Anthelm sur le même ton enjôleur que Céleste.
Ils s’embrassèrent. Baiser plein de promesse, faisant monter l’adrénaline.
Ce fut à cet instant que Vagn fit son entrée. Le couple regarda surprit le vieil homme, qui avec un immense sourire, leur indiqua que le repas était prêt. Il disparut rapidement, le tout en riant, laissant le couple, les yeux chargés de braise et de déception. Ce n’était qu’une partie remise.
Une nuit, Anthelm se retrouva nez à nez avec son arrière-grand-père, Kahei. Ce dernier était venu observer un peu la famille. Lorsqu’il vit l’enfant, il ne put s’empêcher de sourire. Anthelm, qui revenait des toilettes, vit ce sourire aimant et fier.
- Grand-Papy ?!
- Anthelm ?! Te voilà devenu père à ton tour ?
- Comme tu peux le voir.
- Ça semble te réussir.
- Je suis heureux, même si c’est difficile. Tristan fait rarement ses nuits.
- Comme ton oncle, Elias. Ce garnement n’aimait pas dormir seul.
Ils discutèrent un long moment, racontant les potins de la famille. Anthelm fut dans le regret d’apprendre la mort de Calixte et de sa femme Rada, ainsi que celle d’Elias et Corèus à son arrière-grand-père. Kahei ne les avait jamais connus, mais Aimée et sa fille Aèlys, lui en avait si souvent parlé. Il fut triste mais il pourra les rencontrer dans l’au-delà.
En parlant d’Aimée, cette dernière était de sortie. Elle s’extasiait sur Tyrinel, le chat qui jouait simplement avec sa maîtresse.
Aloyse lui annonça également les récents décès de la famille mais aussi les naissances. Bleuenn mit au monde le petit toufic, Yolande un petit Désiré, Antoinette un garçon prénommé Karin, Diègo s’était enfin mis à la paternité avec un petit Nigel. Et toute une multitude d’enfants.
La famille s’agrandissait plus que de raison. Pour la plus profonde joie d’Aimée. Voir sa famille s’épandre et vivre si joyeusement était un réel bonheur.
Loin de tout cela Aèla saluait une dernière fois le félin avant de rejoindre la voiture.
Anthelm reprenait enfin du service.
Céleste, elle, bénéficiait encore de quelques jours de congés. Elle se retrouvait seule avec son fils. Une première.
- Ce soir, tu grandis mon chéri… Le temps passe si vite…
Mais elle se sentit mal durant la journée. Les toilettes étaient heureusement libérées.
Elle n’arrivait pas à réfléchir. Etait-ce une bonne ou mauvaise chose ?
Re: La Lignée des Vauganne
Episode 6 : Du rire aux larmes
- Spoiler:
Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Enfin, surtout dans l’univers onirique de notre félidé familiale.
Alors que la soirée se déroulait sans heurt, Céleste venait d’annoncer à son époux une bien terrible nouvelle. Terrible… Lorsqu’on emploi ce mot, l’on s’attend à d’innommables évènements à grandes conséquences. La venue d’un nouvel enfant était-elle à la hauteur de ce mot ?
Pour le couple, non. Anthelm avait pris la nouvelle comme on aurait pris la simple annonce d’un menu. Non pas qu’il soit triste, mais il avait la tête un peu ailleurs ses jours-ci.
Si l’un était resté de marbre, l’autre était aux anges. Céleste en faisait profiter son premier enfant.
Le petit Tristan était bien loin de tout cela. Pour cause, il venait d’entrer dans une nouvelle phase de sa vie. Un bien jolie bambin qui hérita des yeux pâles de sa mère et des cheveux de son père. Un enfant plein de promesse, et toujours le sourire aux lèvres.
Mais l’heure n’était plus aux réjouissances, mais plutôt aux songes. Céleste l’embrassa une dernière fois, alors que l’enfant boudait. Anthelm entra à son tour dans la chambre, embrassa son fils et sa femme pour la dernière fois de la journée puis se glissa dans les draps, fourbu.
- Ve’ pas… Mama…
- Tûtûtût… Mon cœur, il faut dormir. Regardes Papa, il ne fait pas tant d’histoire.
Le petit garçon supplia sa mère du regard. Plus d’un aurait fondu, mais pas Céleste. Elle connaissait son fils et ses astuces. Elle lui lança un dernier regard autoritaire, puis une dernière caresse sur la joue, un énième baiser sur le front, puis se retira du berceau pour rejoindre son mari qui avait rejoint Morphée pour une longue chevauchée parmi les contrées du rêve.
De l’autre côté de la maison, c’était une autre histoire. Aèla profitait pleinement de la visite de Servan. Cet homme, bien qu’elle l’aimât, était un véritable mystère et courant d’air. Et la conversation avait rapidement dérivée.
- Mais pourquoi ne veux-tu pas vivre ici ? S’inquiéta Aèla.
Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle le lui avait demandé. Et jamais il n’avait daigné lui répondre décemment. Et encore une fois, il déclinait l’invitation. Elle soupira, rendant les armes.
- Peut-être que tu ne m’aimes pas, finalement…
Elle avait murmuré ces mots, cependant, elle sa voix resta assez forte pour que le jeune homme l’entende. Aèla n’était pas une lâche mais le courage lui manquait ce soir. Cet homme… Oui, cet homme que son cœur réclamait à en crever refusait d’être auprès d’elle.
- Aèla…
- Stop ! Je ne veux pas d’excuses Servan…
- Ma Chérie… Je ne veux pas que tu doutes de mes sentiments envers toi.
- Je ne doute pas.
Ce n’était pas un mensonge. Certes, sur le moment, elle ne croyait plus en sa sincérité, mais elle tenait fortement à lui et cela lui faisait garder espoir de la réciprocité de leur sentiment.
Elle se contenta de l’embrasser. Ce soir, le débat était clos. Elle était lasse de cette espérance vaine. Elle se contenterait de ses visites occasionnelles.
- Et si nous continuions cette « conversation » dans ma chambre … ? Fit-elle la voix doucereuse et l’envie dans les yeux.
Cette demande fit reculer Servan. Il se détacha de la blonde, bégayant d’incompréhensible propos. Cela arracha un nouveau soupir à la demoiselle qui se détacha de le lui à contre cœur. Elle se saisit de ses mains tremblantes tout en souriant.
- J’ai compris Servan, nous ne ferons rien d’irrépréhensible. Je te le promets. J’ai juste besoin de ta présence. Cela te semble si insurmontable de passer la nuit aux creux de mes bras ?
Il secoua la tête et se laissa guider jusque la chambre de sa petite amie. Aèla était une fille timide en amour et le fait qu’elle lui demande cela lui avait demandé beaucoup de courage. Elle en avait très envie. Mais si Servan n’était pas prêt, elle n’allait pas le forcer. L’heure n’était plus aux questions. Une fois sous les draps, elle se colla contre lui, après avoir éteint les lumières, elle ferma les yeux et laissa ses doutes s’envoler.
Les jeunes dormaient encore alors que les vieux étaient sur le pont depuis belle lurette. Ils profitaient de ce calme pour discuter de tout et de rien. Surtout de rien, comme ils aimaient tant le faire. Cela les apaisait.
Aèla et Servan dormaient profondément lorsque le soleil se levait enfin. Ils n’entendaient Vagn et Aloyse rire aux éclats.
Malgré ses réticences à rester chez les Vauganne, Servan dormait plus rassuré que jamais, dans les bras de cette fille qui faisait battre son cœur depuis tant d’années. Aèla ne se doutait de rien, mais un jour, il devra lui dire. Dire tout… Ce secret commençait à le détruire. Il ouvrit un œil, sentant le souffle chaud de la blonde contre son épaule. Il laissa un sourire ourler ses lèvres puis se tourna vers elle pour mieux l’observer. La belle était profondément endormie, comme un enfant dans les bras de ses parents. Il l’entoura doucement de ses bras et la ramena au plus près de lui. Cet instant, il ne voudrait jamais le quitter.
Si certains dorment comme des biens heureux, d’autres ont l’esprit à la fête. Le petit Tristan commençait à s’impatienter dans son berceau. Mais heureusement pour lui, Papy arriva à sa rescousse.
- Alors petite terreur ? On donne de la voix de bon matin ?
- ‘Py !
- Oui c’est Papy qui s’occupe de toi aujourd’hui. Tu es content ?
- Na !
- Non ? Cela fit arquer un sourcil à Vagn. Et si Papy fait ça ?
Il commença à chatouiller son petit-fils. L’enfant rit aussi fort qu’il le pouvait.
Quelques jours avait passé et tout le monde étaient au travail. Tout le monde, sauf Céleste qui coulait des jours heureux avec son fils et…
… son beau-père qui était arrivé depuis longtemps au terme de sa carrière. Devenez astronaute et ne travaillez qu’une journée par semaine.
Il faisait beau aujourd’hui. Une belle journée d’été qui ravivait le cœur de cette mère. Elle décida alors d’apprendre à parler à son bambin de fils sous les rayons estivaux.
Mais Tristan était déterminé à mettre sa mère en colère. Le petit refusait catégoriquement de répéter. Cela fit perdre tout courage à la belle policière.
Mais il était mal connaître Céleste pour croire qu’elle abandonnerait si facilement.
Vagn la rejoignit peu de temps après.
- Céleste, je vous laisse seule un moment. Je dois sortir.
- Bien sûr. Passez un bon moment, Vagn.
- Merci. Bon courage avec le petit.
- Il va m’en falloir. Ce petit être est buté.
Cela arracha un rire à Vagn qui, en s’éloignant lui fit un signe de la main. Tristan était un démon au sourire d’ange. Tout comme Aèla à son âge.
En parlant d’Aèla, cette dernière venait de rentrer. Plus tôt qu’à l’accoutumé. Cette dernière ne se sentait pas très bien et avait décidé de se reposer dans sa chambre. Elle aimait désormais prendre le côté droit de son lit, depuis la venue de Servan. Elle pouvait encore sentir son odeur. L’homme avait encore disparut, sans laisser de trace. Elle passait ses journées, au travail, à le chercher. Sans succès…Servan n’existait pas.
Cela lui jouait sur le moral, bien qu’elle refusait de le montrer. Ses problèmes étaient ses problèmes. Elle n’irait jamais ennuyer sa famille avec ça.
A peine rentré, Anthelm prit le relai. Céleste avait du mal à suivre le rythme, sa grossesse la fatiguant rapidement.
- Coucou mon grand ! Alors on a été sage ?
- Oui !
- Oh ? Maman a réussi à t’apprendre à parler ?!
- Maman où ?
Il sera fort son fils contre lui. L’état de santé de Céleste l’inquiétait plus que de raison. Il ne parvenait pas rester serein malgré les discussions avec le médecin. Céleste était en pleine forme mais elle ne devait en aucun cas forcé, sous peine de perdre l’enfant.
- Maman dort.
- ‘tan aime Maman.
- Papa aime Maman aussi, mon cœur.
Ils restèrent un long moment à se consoler l’un l’autre bien que l’enfant ne comprenait pas réellement la peine que son père éprouvait. Pour lui, son père était triste, et rien de mieux qu’un câlin pour regagner le sourire ?
Une nuit, alors que le ciel commençait seulement à se consteller d’étoiles, Anthelm fit monter de force sa cadette dans sa voiture. Elle protesta longtemps avant de consentir à l’accompagner.
- Tu ne veux vraiment pas me dire où l’on va ?
- Aèla… Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le mot Surprise ?
Elle bougonna tout en croisant bras et jambes avant de regarder par la vitre. Cela arracha un sourire à son aîné. Elle avait eu beau grandir, sa sœur restera la même.
Il gara la voiture dans la rue puis descendit. Aèla osa regarder à l’extérieur et découvrit une maison à la façade grisâtre. Elle avait un certain charme malgré ses allures modernes. Anthelm dépassa la barrière et se tourna vers elle.
- Tada !! Alors qu’est-ce que tu en penses ?
- Ce que j’en pense … De la maison ?
- Oui pas de la voiture, banane !
- J’en dis… Anthelm, tu comptes te laisser dans l’immobilier ?
Anthelm se frappa le front. Sa sœur était à moitié sérieuse, c’était là le pire.
- Allez, suis-moi, au lieu de dire des bêtises. Dit-il en pénétrant dans la demeure.
- Attends, Anthelm ! Comment veux-tu que je comprenne quelque chose si tu ne me dis rien.
- Entre et tais-toi.
- On peut entrer comme ça ? Demanda-t-elle. Ce n’est pas de la violation de propriété ?
- Ne t’en fais pas pour ça. Visitons !
Anthelm pénétra plus en avant dans la pièce, laissant une Aèla dubitative. La maison paraissait habitée. Elle était décorée avec soin et était chauffée. Elle avait peur de comprendre la signification de tout cela.
C’était plus son instinct que son intellect qui lui dictait cela. Elle se sentait étrange, comme heureuse et triste à la fois. Inconsciemment, elle ne put s’empêcher de porter une main à son ventre.
- Tu as vu ce salon ?
Anthelm était loin de tout cela, lui profitait de la visite, comme s’il connaissait déjà très bien les lieux. Cela arracha une étrange grimace à sa sœur.
- La cuisine est minuscule.
- Si on est pas de grand cuisinier, elle est amplement suffisante. Allons à l’étage !
L’enthousiasme d’Anthelm en était presque malsain pour Aèla. Elle se sentait même contaminée par cet élan joyeux. Elle grimpa les marches, sur la pointe des pieds.
- Ça manque de lumière. Fit-elle remarquer.
- On ajoutera un plafonnier plus tard.
- On ?
Anthelm occulta sa question et lui présenta les trois dernières pièces de la maison.
Une chambre d’enfant.
Une seconde chambre.
Et la dernière chambre de la maison. Aèla remarqua de suite les photographies qui ornaient le mur. Sans un mot elle quitta la pièce puis se réfugia sur le balcon. Anthelm soupira tout en refermant la porte derrière lui.
Il rejoignit sa sœur, qui était perdue dans la contemplation des environs. La nuit était un peu fraîche, mais supportable. Il s’installa sur la chaise longue qui opposait celle de sa sœur puis resta un long moment à la regarder.
Elle luttait, intérieurement, pour ne pas pleurer. Mais Anthelm la connaissait depuis toujours et sa sœur était un livre qu’il connaissait par cœur et qui prenait plaisir à lire et à relire sans cesse.
Il pouvait voir son désarroi. Sa sensation de trahison, mêlée à une grande peine, le tout luttant contre la raison. Aèla était une jeune fille naïve mais réfléchie qui n’aimait guère la déloyauté et la trahison. Et ce qu’il venait de commettre était un des actes qu’elle n’appréciait guère.
- Aèla, tu m’en veux ?
Elle conserva le silence. Comme il s’y attendait. Il soupira avant de se lever et de s’assoir à ses côtés. Le voyant arriver, elle se détourna de lui et changea de position.
- Tu vas partir. Dit-elle simplement.
- Oui…
Ce constat était lourd de chagrin. Il sentait les sanglots sous-jacents dans la voix de sa cadette.
- Je… Je savais que tu le ferais un jour, Anthelm.
- Alors qu’est ce qui te chagrine autant ?
- Rien… Enfin, si. Tout.... Mais tu n’es qu’un élément de plus à ce tout.
- Tu m’expliques ? Elle lui fit signe que non. Aèla… Ne crois pas que partir ne me fasse pas de peine.
Il lui prit la main. Ce geste la força à le regarder. Le visage d’Anthelm était sérieux et triste à la fois. Elle se surprit à laisser ses larmes couler.
- Partir est nécessaire, Aèla. J’ai une famille maintenant. Et avec Céleste, on a besoin de notre chez nous pour aller de l’avant.
- Mais Maman et Papa ? Dit-elle entre deux sanglots.
- Ils sont au courant. Papa m’a même aidé à construire cette maison.
Elle dégagea sa main puis se leva, comme pour partir. Anthelm la retint et elle plongea dans ses bras.
- J’ai tant besoin de toi, Anthelm… Si tu savais…
Et ce fut le flot. Un océan de larme vint s’écraser contre l’épaule réconfortante de son aîné. Aèla laissa sa peine s’échapper de ses yeux. Elle avait tant de doute, de peine, de peur qui lui broyait le cœur depuis des semaines.
Anthelm la laissa pleurer. Choisissant le silence comme meilleur ami et confident. Aèla était si fragile entre ses bras, chacun de ses sanglots déchiraient le cœur d’Anthelm.
- Je ne serais jamais loin, Aèla. Jamais. Ne l’oublie pas… Ma porte te sera toujours ouverte.
Elle ne put qu’hocher la tête avant de mieux engouffrer le visage au creux du coup du jeune homme.
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